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2329. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXXXIXe entretien. Littérature germanique. Les Nibelungen »

Kant, le plus penseur et le plus sublime des philosophes, a scruté le monde et y a retrouvé Dieu dans la raison pure ; comme un Brahmane des derniers temps, Wieland, a rajeuni les traditions obscures et mêlé aux dogmes des Indes les légendes de la Grèce ; Schiller a tenté au théâtre et dans l’histoire de renouveler à Weymar les triomphes d’Athènes ; Gœthe enfin, génie plus fort, plus haut, plus complet, a retrempé Faust à la fois dans l’observation et dans le surnaturel, il a expliqué le monde des vivants par le monde des morts ; il a été le Volkêr des temps modernes, le Ménestrel des grands combats de notre ère, il a laissé en mourant l’Allemagne éblouie et vide comme si rien d’aussi grand ne pouvait naître de longtemps pour le remplacer.

2330. (1856) Jonathan Swift, sa vie et ses œuvres pp. 5-62

Swift se retrouva donc dans cette « terre d’exil », et bien que sa condition y fût très supportable, la perte de toute influence politique, la nécessité de renoncer à toute ambition, l’éloignement offensant que lui montrait la population protestante, animée contre les Tories et contre les Stuarts, rendirent très pénibles les premiers moments de sa chute.

2331. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Le doute cruel qui attristait déjà la fin de l’étude sur l’esprit allemand, se retrouve dans un magnifique article publié sous ce titre : Voulons-nous espérer ?

2332. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 octobre 1885. »

Et nous retrouvons encore, ici, avec la différence des moyens proposés, l’identité des objets voulus.

2333. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

Et ce n’est pas seulement dans tout acte particulier de la pensée, que cette loi se manifeste ; elle se retrouve aussi dans le progrès général de la pensée.

2334. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIe Entretien. Le 16 juillet 1857, ou œuvres et caractère de Béranger » pp. 161-252

Les fils viennent ici se réunir aux pères, Qu’ils n’y retrouvent plus, qu’ils y foulaient naguères, Disais-je, quand l’éclat des premiers feux du jour Par le chant des oiseaux ranima ce séjour.

2335. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Bossuet et la France moderne »

Or, que retrouvons-nous à l’origine de la nouvelle et définitive période de violences qui remplit la troisième partie du dix-septième siècle ?

2336. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Beaucoup de lettrés, qui ne lisent point l’Esprit des lois, s’en tiennent sur Montesquieu au magnifique éloge de Voltaire : « Le genre humain avait perdu ses titres, M. de Montesquieu les a retrouvés. » Il est vrai que du même coup ils peuvent justifier leur ignorance en ajoutant que « Montesquieu a fait de l’esprit sur les lois. » « Il n’est pas si aisé, écrit gravement La Bruyère, de se faire un nom par un ouvrage parfait que d’en faire valoir un médiocre parle nom qu’on s’est déjà acquis. » C’est trop vrai, penseur judicieux, et il y a plusieurs variantes de ton truisme. […] Pour retrouver un sentiment original, il faudrait aller le chercher dans des pays peu explorés, sur lesquels les journaux et les livres ne nous ont pas encore fourni une opinion toute faite. […] Je retrouve dans une page de Cournot, que j’ai déjà citée49, une explication, bonne peut-être, mais qu’il me faut examiner encore, de l’échec où ma critique était condamnée d’avance, quand j’ai essayé de rendre à Adolphe Monod la gloire littéraire. […] La paix et les loisirs de la campagne sont favorables aux entreprises de longue haleine ; c’est là qu’on retrouve les conditions qui peuvent encore rendre lentement savoureux certains grands romans, devenus inabordables dans le tourbillon de la vie parisienne, et dont nos pères faisaient leurs délices : la Nouvelle Héloïse, Clarisse Harlowe et peut-être même l’Astrée.

2337. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Première partie. — L’école dogmatique — Chapitre premier. — Une leçon sur la comédie. Essai d’un élève de William Schlegel » pp. 25-96

À la fin de ces discussions, qui n’ont pas plus de raison pour finir que pour commencer, les deux interlocuteurs, également entêtés dans leur idée, se retrouvent exactement au point d’où ils étaient partis, et la pièce n’a pas avancé d’un pas.

2338. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Discours prononcé à la société des visiteurs des pauvres. » pp. 230-304

Subitement dégrisée, elle retrouve sa vraie âme de vierge et de puritaine.

2339. (1887) Journal des Goncourt. Tome II (1862-1865) « Année 1862 » pp. 3-73

On se perd dans les horizons du passé, on rêve aux choses ensevelies, on pense tout haut, on feuillette du souvenir les vieux chefs-d’œuvre, on retrouve et on retire de sa mémoire des citations, des fragments, des morceaux de poèmes, pareils à des membres de Dieux, sortant d’une fouille dans l’Attique.

2340. (1914) En lisant Molière. L’homme et son temps, l’écrivain et son œuvre pp. 1-315

— Qu’il vienne de Villejuif ou d’Aubervilliers ») que l’on retrouvera dans les Femmes savantes (« Et je t’ai déjà dit d’où vient ce mot. — Ma foi ! […] Je reconnais du reste que, même en se plaçant au point de vue de la langue du temps de Molière, il y a des fautes dans l’Étourdi ; mais rien n’est plus juste aussi que cette remarque de Victor Hugo que dans l’Étourdi il y a une langue vive, colorée, heureusement métaphorique, qui tient encore du temps de Louis XIII et qu’on retrouvera moins dans Molière à mesure qu’il avancera. […] Il y a, chez Molière, quelque brutalité populaire que l’on retrouvera dans d’autres œuvres de lui, dans les plus hautes, comme dans le Misanthrope, au cinquième acte, brutalité qui tient aux mœurs du temps, lesquelles n’étaient élégantes qu’à la surface. […] Il faudra attendre Gœthe et George Sand pour en retrouver de semblables, à la fois si vraies et si attrayantes.

2341. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre III. La nouvelle langue. » pp. 165-234

Les nobles et les dames du temps retrouvaient ici leurs mascarades et leurs tournois.

2342. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxiiie entretien. Littérature russe. Ivan Tourgueneff »

Quant à toi, sois tranquille, nous te retrouverons bien.

2343. (1889) Histoire de la littérature française. Tome II (16e éd.) « Chapitre septième »

Sous le nouveau gouvernement, l’ambition du pouvoir perdit toutes chances, et la peur disparut ; dès lors toutes les passions qui en avaient subi le joug retrouvèrent, avec leur liberté, leur physionomie, et l’on vit autre chose que des ambitieux et des poltrons.

2344. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Gabriel Sarrazin, et en quelques passages on retrouve comme un écho de la pensée même du philosophe systématique de l’Histoire de la littérature anglaise.

2345. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

Il ne s’en servait que comme d’une distraction, mais son génie éteint dans ses larmes se retrouvait tout entier dans ses pièces.

2346. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre IV : Sélection naturelle »

Mêmes doutes à l’égard des plantes, chez lesquelles on ne retrouve plus l’intelligence pour servir de mesure et de guide ; de sorte que certains botanistes donnent le rang supérieur aux plantes qui possèdent la série complète de leurs organes, c’est-à-dire des sépales, des pétales, des étamines et un pistil pleinement développés dans chaque fleur ; d’autres au contraire, avec plus de vérité probablement, considèrent comme plus élevées dans l’échelle organique les plantes chez lesquelles les organes sont le plus différenciés, le plus localisés pour des fonctions spéciales, et en général moins nombreux pour la même fonction.

2347. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

La plûpart des spectateurs connoissent les originaux, et ils veulent les retrouver ; il ne seroit pas même permis au poëte de les embellir aux dépens de ce qui les distingue ; et la perfection de son art est de peindre en beau, sans en ressembler moins. […] Rompez la mesure des vers de Racine ; faites disparoître ses rimes ; vous ne retrouverez plus dans les discours qu’une élegance naturelle et proportionnée aux rangs, aux intérêts, aux passions.

2348. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

L’esprit qui a été frapé d’une pensée bien exprimée, n’aime point à la retrouver sous d’autres formes moins agréables, qui ne lui aprènent rien de nouveau, ou rien qui l’intéresse. […] Il y a des mots dont la signification est diférente, et dont le son est presque le même : ce raport qui se trouve entre le son de deux mots, fait une espèce de jeu, dont les rhéteurs ont fait une figure qu’ils apèlent paronomase ; par exemple, (…), les amans sont des insensés : le jeu qui est dans le latin ne se retrouve pas dans le françois.

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