C’est ainsi que Scipion L’émilien avoit reconnu le génie de Marius, quand il répondit à ceux qui lui demandoient quel homme séroit capable de commander les armées de la republique, si l’on venoit à le perdre : que c’étoit Marius.
Il faut du temps aux personnes désinteressées pour se reconnoître et pour s’affermir réciproquement dans leur sentiment par l’autorité du grand nombre.
Dans les contes et fables de cette nature, les griefs des animaux contre lui sont énumérés soit de façon acrimonieuse, soit d’une manière plaisante, mais toujours en grande abondance et on est obligé de reconnaître que le portrait est exact et justifie la pointe du fabuliste français que le plus pervers des animaux : Ce n’est point le serpent, c’est l’homme109.
Il a, par pudeur, retaillé et recousu dans la morale indépendante, moins indépendante, il est juste de le reconnaître, dans son système, que dans celui du marchand de robinets.
» Nous avons décrit la manœuvre de cette polémique contre un homme, et, quoique nous reconnaissions que Wallon ait eu raison de nier dans Cousin la bonne foi intégrale, l’impersonnalité, la solidité, la découverte, c’est-à-dire tout le génie philosophique d’un seul coup, nous n’aimons pas, nous l’avouerons, cette méthode, qui surfait un homme par tous les côtés pour l’affamer et le tuer par le côté qui est toute la prétention de sa vie.
Le prêtre catholique que madame George Sand a peint plus d’une fois dans sa vie y est repris et peint une dernière… mais on ne reconnaît plus ici le pinceau qui fit passer devant nos yeux, dans Lélia, le prêtre Magnus et le cardinal Annibal.
Mais je vous demande à quoi vous prétendriez reconnaître, dans ces soucis de la vingtième année de M.
J’ai dit un jour qu’il prononçait les finales « euse » comme nous autres Lorrains, exactement, mais Emile Hinzelin m’aide à saisir une nuance plus exacte de la vérité : mon ami, lui aussi, croyait reconnaître du lorrain dans cet accent du Rethelois un peu dur et prolongeant la fin des phrases, mais un savant archéologue, qu’il a rencontré à Vouziers, et qui fut le condisciple de Taine, lui a signalé quelques différences.
Sans l’attrait d’un tel intérêt privé identifié avec l’intérêt public, comment ces pères de famille à peine sortis de la vie sauvage, et que Platon reconnaît dans le Polyphème d’Homère, auraient-ils pu être déterminés à suivre l’ordre civil ?
Elles fuient et reculent quand on les cherche ; lors même qu’elles se bornent à des beautés naturelles dans des lieux trop célébrés, il n’est pas bon d’en vouloir de trop près vérifier l’image : cette Arcadie alors se hérisse de broussailles. « Quand j’ai visité les rives du Lignon sur la foi de D’Urfé, disait Jean-Jacques à Bernardin dans une de leurs promenades hors Paris, je n’ai trouvé que des forges et un pays enfumé. » Vaucluse, dit-on, est un pays brûlé du soleil et où il faut gravir longtemps avant de reconnaître quelques-uns des traits immortels. […] Essayez de faire la description d’une montagne de manière à la faire reconnaître : quand vous aurez parlé de la base, des flancs et du sommet, vous aurez tout dit ; mais que de variété dans ces formes bombées, arrondies, allongées, aplaties, cavées, etc. ! […] Sut-il l’apprécier en retour et reconnaître en cet écrivain grandissant le plus direct, le plus autorisé en génie, et le plus dévorant en gloire, de ses héritiers ?
J’aperçois dans les vignes quelques chapeaux qui se lèvent au bruit du sabot de mon cheval sur les pierres et quelques gestes affectueux et tristes qui me disent : « Nous reconnaissons de loin, nous aimons toujours notre ancien maître ; pourquoi la rigueur du ciel nous en a-t-elle séparés ? […] L’Angleterre me refuse le payement rapproché de 340,000 francs, dont elle me paye les intérêts, dont elle reconnaît me devoir le capital, mais dont elle renvoie à des époques lointaines le remboursement. […] Je le reconnais moi-même et je suis forcé d’y renoncer.
si tu me reconnais, viens. […] Je ne sais ; mais elles se retournèrent plusieurs fois pour regarder en arrière, et j’entendis, à travers le bruit des roues, quelques exclamations enjouées, qui me firent croire qu’elles avaient reconnu en moi un admirateur timide, et qu’elles riaient de mon embuscade d’enthousiasme sur un revers de fossé. […] LIX Cependant il faut reconnaître, pour être juste, que la vie, les œuvres et le génie de madame de Staël ont eu un autre résultat pour sa patrie et pour l’Europe, que ce bruit de son nom et cet éclat de son génie.
Le favori, soutenu par son audace, par la reine et par les troupes toujours dévouées à celui qui règne, parut en arme devant les juges et imposa insolemment l’absolution ; il montait ce jour-là un des chevaux favoris de Darnley, que le peuple reconnut avec horreur sous son assassin. […] Je ne puis ni ne veux répondre à leurs fausses accusations, mais oui bien pour amitié et bon plaisir me veux justifier envers vous de bonne volonté, non en forme de procès avec mes sujets ; eux et moi ne sommes en rien compagnons égaux, et quand je devrais être tenue à perpétuité ici, encore mieux aimerais-je mourir que me reconnaître telle ! […] Je me souviens que, dans ma jeunesse, monsieur mon oncle François me dit un jour à sa maison de Meudon : « Ma nièce, il y a surtout une marque à laquelle je vous reconnais de mon sang.
Mais elles se sont reconnu tacitement des limites qu’elles respectent à peu près pour vivre en paix. […] De même l’instinct égoïste reconnaît la supériorité de l’instinct social, il accepte ses ordres. […] Dès qu’il est reconnu que le devoir qui nous est imposé vient de la justice, l’esprit est satisfait ; car il est parvenu à un principe au-delà duquel il n’y a plus rien à chercher, la justice étant son principe à elle-même.
Ils reconnurent très vite le venin de M. de Lamennais et le repoussèrent. […] Il avait raison, pleinement raison, je le reconnais maintenant. […] Mais aujourd’hui, à trente-huit ans de distance, je reconnais la haute pénétration dont il fit preuve.
IV La peinture émotionnelle, symphonique, doit reconnaître aujourd’hui pour maître M. […] Peu après, le Landgrave traverse ce chemin avec toute sa chasse, et remarquant un chevalier qui n’en faisait point partie, s’en approche, et reconnaît Tannhaeuser. […] Au nom d’Élisabeth celui-ci est comme illuminé d’un rayon vivifiant, et s’écrie : « Je reconnais maintenant cet univers auquel j’étais soustrait !
Aussi me hâté-je de reconnaître le défaut de recul ainsi que maintes lacunes inévitables dans les réflexions qui vont suivre. […] Pour peu qu’on y veuille réfléchir, on sera bien forcé de reconnaître qu’il n’y a plus d’écoles aujourd’hui, mais bien des influences et des imitations, et que les apparences d’écoles encore subsistantes répondent seulement à quelques groupements arbitraires. […] En comprenant l’âme de ces pays étrangers, ils comprennent mieux aussi leur patrie et que tout être vivant naît d’une race, d’un sol, d’une atmosphère… « Si donc l’on veut réaliser la vie dans sa plénitude, il faut commencer par reconnaître les liens qui nous relient à la terre où nous sommes nés, à la race dont nous sommes issus.
S’ils nient tout à priori il faut malgré cette négation un peu prématurée il me semble, reconnaître qu’ils sont pleins de conviction pour ces ornements dont on fait les enfants et avec lesquels ils font joujou. […] — Paul Eluard (Le Sans Pareil). — Un talent infini dans cette plaquette, un talent qui s’apparente à celui des faiseurs de Tannkabi japonaises, Ces poèmes unissent en si peu de mots, tant de sensations que la phrase hésite à se reconnaître elle-même dans les quelques lignes que porte le papier. […] On aura reconnu la formule attribuée à Napoléon Ier de son vivant, dont il assuma ensuite la paternité.
On s’y reconnaît maintenant. […] Le duc d’Albe, il faut bien le reconnaître, avait gouverné ces provinces sans rien voir, comme le fameux roi de Bohême aveugle s’était battu à la bataille de Crécy. […] Il faut savoir le reconnaître.
Hugo ne trouve rien de mieux que de leur persuader, dans sa préface, qu’il est leur miroir, et qu’en lui ils vont se reconnaître. […] Détournons-nous de l’inspiration et ne nous préoccupons que du vers dans sa construction grammaticale et rythmique, et nous reconnaîtrons qu’il est dans ce morceau aussi détestable que la pensée. […] … De même encore, dans Le Crapaud, où l’auteur n’a pas de cesse qu’il n’ait éreinté une idée juste et rendu grotesque ce qui aurait pu être pathétique, vous reconnaissez la fausse pitié de l’humanitaire, qui confond tout dans l’anarchie de sa compassion : cet âne, dit-il, l’âne qui s’est détourné pour ne pas écraser le crapaud,.