I Passage du moi au non-moi Le raisonnement qui nous fait passer de nous aux autres choses est une induction expérimentale et même animale, très élémentaire, non une déduction de principes à priori, ni une affirmation transcendante et « métempirique ». […] Il n’invoque pas le principe de causalité : c’est une inférence immédiate d’une représentation particulière à une autre représentation particulière.
Cette apparence psychologique fonde le principe de l’imitation dont M. […] Voici l’image projetée et miroitant dans la conscience, pourvue d’un pouvoir de causalité : elle fascine, elle est un principe d’hypnose et de suggestion.
Il donna, en confirmation de ses principes, la décomposition de la première scène de Mithridate de Racine, On nous faisoit Arbate, &c. : jamais beauté ne fut plus défigurée. […] Il y eut, de la part des anti-rimeurs, plusieurs exemples de l’application de leurs principes.
Raisonne-t-on, pour sçavoir si le ragoût est bon ou s’il est mauvais, et s’avisa-t-on jamais, après avoir posé des principes géometriques sur la saveur, et défini les qualitez de chaque ingrédient qui entre dans la composition de ce mets, de discuter la proportion gardée dans leur mélange, pour décider si le ragoût est bon ? […] Ceux qui prétendent expliquer cette verité par principes, ne disent que des choses obscures et que peu de gens croïent comprendre.
cela est certain que, depuis que nous avons passé par des gouvernements d’Assemblées, le parti royaliste a, par l’inflexibilité de ses principes… ou de ses passions, fait échouer toutes les combinaisons, excepté celle des plus monstrueuses coalitions avec ses plus mortels ennemis contre le gouvernement parlementaire, ce château de cartes de la difficulté politique ! […] Ils ont leurs principes, leurs opinions, leurs passions, leurs traditions, voire leurs vices, et vous croyez donc qu’ils vont oublier tout cela parce que, très honnête, mais un peu candide, vous invoquez contre eux le besoin de refaire, tant bien que mal, une monarchie et un patriotisme qui ne voit pas les choses comme votre patriotisme, à vous !
Inévitable conséquence de l’esprit moderne et de notre état de société, admis par l’opinion en principe et en fait, les concours ont cependant besoin, pour mériter ce nom d’institution, qui implique l’ordre et la durée traditionnelle, d’un peu plus que d’un principe, même généralement consenti, et d’un fait irrégulier ou mal assis.
Cette théorie, qui admet tout et ne rejette rien, parce qu’elle ne repose sur aucun principe et qu’elle n’est qu’une description plus ou moins exacte et curieuse, est développée aujourd’hui dans la Notice sur Thomas Carlyle. […] Taine, qui a oublié sa théorie et a jugé, comme tous les juges, d’après des principes établis dans sa tête, qu’après tout Carlyle était au-dessous de lord Macaulay.
… On le voit, dès le premier mot du livre, ce qui lui manque, c’est le robuste et le net d’une doctrine, d’une doctrine qui empêcherait un esprit aussi distingué que Corne de glisser dans les logomachies bêtes de ce temps ; c’est l’efficacité d’un enseignement précis ; ce sont les principes supérieurs qui engendrent forcément une pratique de vie et maîtrisent l’homme. […] De cette façon, ce livre n’aurait pas couru le risque d’être un après-coup perpétuel et de nous montrer la morale après l’événement, le principe après la circonstance, la loi le lendemain de l’épreuve, et l’exercice sur le champ de bataille.
Seulement, tout métaphysicien qu’il puisse être, l’auteur des Études de médecine générale est encore plus traditionaliste que philosophe, et il laisse à sa vraie place la métaphysique dans la hiérarchie de nos facultés et de nos connaissances, en homme qui sait que, sans l’histoire, les plus grands génies philosophiques n’auraient jamais eu sur les premiers principes que quelques sublimes soupçons… M. le docteur Tessier, qui croit à la science médicale, qui la défend contre les invasions sans cesse croissantes de la physique, de la chimie et d’une physiologie usurpatrice, donne pour chevet à ses idées le récit Moïsiaque, dont tout doit partir pour tout expliquer, et l’enseignement théologique et dogmatique de l’Église. […] Méconnaissance de la nature spirituelle de l’homme qu’on définit un mammifère monodelphe bimane, et rien de plus, négation de l’unité de la race humaine, affirmation de l’activité de la matière, confusion de la physiologie et de l’histoire naturelle, au mépris des traditions médicales, depuis Hippocrate jusqu’à nos jours, enfin l’opinion qui implique le matérialisme le plus complet : « Que la vie ne doit pas être considérée comme un principe, mais comme un résultat, une propriété dont jouit la matière, sans qu’il soit nécessaire de supposer un autre agent dans le corps », toutes ces solutions et beaucoup d’autres de la même énormité sont attaquées et ruinées de fond en comble par le rude jouteur des Études.
Il a fait comme Platon une apologie de Socrate, et de plus quatre livres sur l’esprit, le caractère et les principes de son maître. […] Naissance, éducation, mœurs ; principes ou qui tiennent au caractère ou qui le combattent ; concours de plusieurs grands hommes qui se développent en se choquant ; grands hommes isolés et qui semblent jetés hors des routes de la nature dans des temps de faiblesse et de langueur ; lutte d’un grand caractère contre les mœurs avilies d’un peuple qui tombe ; développement rapide d’un peuple naissant à qui un homme de génie imprime sa force ; mouvement donné à des nations par les lois, par les conquêtes, par l’éloquence ; grandes vertus toujours plus rares que les talents, les unes impétueuses et fortes, les autres calmes et raisonnées ; desseins, tantôt conçus profondément et mûris par les années, tantôt inspirés, conçus, exécutés presque à la fois, et avec cette vigueur qui renverse tout, parce qu’elle ne donne le temps de rien prévoir ; enfin des vies éclatantes, dès morts illustres et presque toujours violentes ; car, par une loi inévitable, l’action de ces hommes qui remuent tout, produit une résistance égale dans ce qui les entoure ; ils pèsent sur l’univers, et l’univers sur eux ; et derrière la gloire est presque toujours caché l’exil, le fer ou le poison : tel est à peu près le tableau que nous offre Plutarque.
L’excellence de son cœur se joignait à l’excellence de son esprit ; et l’examen de sa vie entière confirme la vérité du principe que je développai dans mes précédentes séances. […] C’est le principe du langage de la comédie qui corrige les mœurs en riant, et dont la gaîté ne donne les plus sérieuses leçons que comme un amusant spectacle. […] Mais il voit un autre bon ouvrage sur la scène : cela n’est plus soutenable, ou tous les principes sont faux. […] Ces particularités, jointes aux principes généraux que nous avons énoncés relativement au choix et aux qualités de la fable, expliquent assez quelle est cette première condition dans les deux genres dramatiques. […] Si nous revenons au principe originairement posé, que les conditions de l’art dramatique dérivent toutes du cœur de l’homme, nous en tirerons celle du ridicule, l’une des plus essentielles de la comédie.
Le principe des nationalités a eu en Proudhon un critique très vigoureux encore et très puissant. […] Si vous voulez donc un principe d’action parmi les hommes, consentez à ce qu’ils se laissent conduire à un sentiment. […] Et cette loi est contraire au principe d’égalité inscrit si fastueusement dans vos constitutions. […] — Mais vous oubliez mon principe même : le nombre d’heures employées, l’heure unité de la valeur. […] S’il a eu dès le principe l’idée nette du rôle qu’il devait jouer ici-bas, il a dû se dire en commençant : « Je peindrai des hommes ; ensuite j’en peindrai d’autres.
André nous développe ce principe avec un ordre, un discernement, une clarté, qui ne laissent rien à désirer.
Dans son Essai sur l’origine des connoissances humaines, dans son Traité des Sensations, &c. les idées les plus abstraites, les principes les plus subtils, les nuances les plus délicates sont mises à la portée de tous les esprits.
« Un principe proposé d’un tour sententieux, fait impression, & on le retient.
Remond de Saint-Mard a composé aussi une Poétique, mais une de ces Poétiques arbitraires, qui, dérogeant aux vrais principes, ne laissent voir que les idées de l'Auteur, contre lesquelles le bon goût doit se tenir sagement en garde.
Les Regles de la vie chrétienne, du même Auteur, sont également remplies de maximes solides, de sages principes.
Il y a une analogie entre les principes variables de la morale, qui suivent les transformations mêmes de la société, et les principes également variables de l’esthétique. […] Il est difficile de contester que le même principe soit propre à ramener à l’unité les deux esthétiques, idéaliste et réaliste. […] Les types tracés par les écrivains idéalistes ou réalistes sont tous deux beaux diversement, dans la proportion où ils vivent ; la vie, nous l’avons vu, est le seul principe et la vraie mesure de la beauté. […] Seulement, l’artiste ne doit pas se contenter de voir et de raconter le fait brut, le phénomène détaché du groupe qui l’enserre ; il doit, dans tout effet, sinon nous faire découvrir la cause par une suite de raisonnements abstraits, du moins nous la faire sentir, comme sous une surface vibrante on sent la source cachée de ces vibrations, la chaleur et le principe intérieur du mouvement. […] Pour juger du rôle des dissonances et des laideurs dans l’art, il ne faut pas les considérer en tant que pures sensations, mais en tant que principes de sentiment et moyens d’expression.
Le principe de l’économie de la force et le principe de la suggestion poétique. — II. […] Mais, de ce principe, faut-il conclure que la loi suprême du style soit le maximum de facilité et d’« efficacité » dans la communication des pensées et émotions253. […] — Par malheur, même en acceptant ce principe, la démonstration est insuffisante ; la personne pressée de se représenter quelque chose derrière chaque mot, si vous lui parlez de noir, aura le temps de voir un nègre, un morceau de charbon, la nuit, etc. ; et pas du tout, c’est d’un cheval qu’il s’agit : elle sera donc aussi bien attrapée. […] Une des meilleures applications esthétiques du principe de l’économie de la force, c’est la règle qu’on en peut déduire de ne pas dépenser la sensibilité du lecteur, de permettre au système nerveux et cérébral la réparation nécessaire après chaque dépense d’énergie et d’attention. […] En somme, le point de vue mécanique et le principe de « l’économie de la force » ont assurément leur importance en littérature.
Après s’être égaré sur les principes de l’Histoire, il a bien pu avoir des idées peu exactes sur le Christianisme ; mais il est avéré qu’il n’a jamais poussé le délire jusqu’au point d’enfanter de pareilles horreurs.