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468. (1897) Aspects pp. -215

Mais ce d’Axa pousse l’indifférence en matière de patrie au point d’ignorer les rancunes nationales. […] Verlaine, repris par la vie qui le tenaille et le pousse aux excès, tente de revenir aux jours de Sagesse. […] Eh bien, il est le plus fort voilà tout… Culs-de-jatte mes amis, tâchez qu’il vous pousse des jambes » (p. 140). […] L’existence provinciale le froisse ; et pourtant il persiste parce que son caractère le pousse à se dévouer. […] Qu’importe qu’il ait poussé aux derniers égarements l’empirisme parnassien ?

469. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXI » pp. 237-241

Nous sommes dans un intervalle de générations : il n’en pousse aucune, et les nôtres sont à bout.

470. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Note III. Sur l’accélération du jeu des cellules corticales » pp. 400-404

. — Parce qu’il fait quelquefois sur cette plaine des vents très violents qui les empêchent de pousser”, me répondit-il.

471. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Troisième partie. Disposition — Chapitre VI. Exordes. — Péroraisons. — Transitions. »

Quand on domine une matière et qu’on lui donne sa forme, on se trouve appliquer ces préceptes dans ce qu’ils ont de juste et d’utile : il n’y a pas lieu de pousser plus loin le scrupule et de se piquer là-dessus d’une exactitude entière et littérale.

472. (1890) Conseils sur l’art d’écrire « Principes de composition et de style — Quatrième partie. Élocution — Chapitre II. Du sens et de la valeur des mots »

De même, si loin qu’on pousse la distinction des sens d’un mot, on réunira toujours sous une même définition des exemples qui ne seront point du tout identiques, et qui modifient chacun à leur façon le sens commun à tous.

473. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Giraud, Albert (1848-1910) »

C’est fort beau ces vers qu’il nous a dits. » Et tâtonnant dans sa mémoire, il y rattrapait morceau par morceau et ajustait, comme on fait d’une porcelaine brisée, l’une ou l’autre pièce, par exemple, ce sonnet, que, quelques mois après, Catulle Mendès, le raffiné, notre hôte à son tour, admira autant que l’avait fait ce fils des sillons : Ta gloire évoque en moi ces navires houleux… Que de fiers conquérants aux gestes magnétiques Poussaient, dans l’infini des vierges Atlantiques, Vers les archipels d’or des lointains fabuleux.

474. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — S — Saint-Georges de Bouhélier (1876-1947) »

. — Je n’ai jamais été pour un enseignement esthétique quelconque, et je suis convaincu que le génie pousse tout seul, pour l’unique besogne qu’il juge bonne.

475. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Restout » pp. 187-190

Quels cris je pousserais !

476. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 17, s’il est à propos de mettre de l’amour dans les tragedies » pp. 124-131

Mais ils ont poussé trop loin la complaisance pour le goût de leur siecle, ou, pour dire mieux, ils ont eux-mêmes fomenté ce goût avec trop de lâcheté.

477. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « XIII »

Cela étant, est-il bon de pousser les jeunes gens, avides de la 26° leçon, celle où l’on va leur dévoiler sans doute le grand arcane, à marcher sur ces ambitieuses traces ? 

478. (1887) Études littéraires : dix-neuvième siècle

Il pousse le scrupule chrétien jusqu’à ne parler, en vers, que de Jupiter. […] C’est la force inconnue qui s’élève en elle, l’enivre et la pousse au martyre. […] Encore est-il que cela, surtout poussé si loin et si prolongé, était tout nouveau. […] Les hommes bien doués, même quand leur complexion générale les y pousse, en sortent toujours par la porte que leur ouvre leur faculté dominante. […] Victor Hugo est poussé au développement par son défaut principal qui est le manque d’idées, et par sa faculté principale qui est une puissance incroyable de créer et de renouveler l’expression.

479. (1880) Une maladie morale : le mal du siècle pp. 7-419

Mais ces méditations approfondies loin de pousser Gœthe au suicide, l’en détournent. […] Quelle nécessité en dehors du besoin d’apaisement intérieur dont il a fait l’aveu, poussait Gœthe à choisir un pareil sujet ? […] Son instinct l’avait ensuite poussé vers les voyages. […] Il voulut un jour pousser l’assimilation jusqu’à son dernier terme, et essayer un amour ossianique. […] J’use quelquefois à rouler des grains de sable, une énergie propre à pousser un rocher jusqu’au sommet des montagnes.

480. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

Cependant le profond Baudelaire a poussé la sensibilité en art jusqu’à en devenir un intellectuel pur. […] Il la bouscule ; il la pousse hors d’elle. […] Elle pousse sur les coteaux modérés, tournée vers l’air et la lumière, et embaume toute notre littérature. […] Eh bien, Courteline a poussé au bon moment, si national qu’il en est presque montmartrois. […] Poussés par quels espoirs qu’éveillent quels matins.

481. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Le roman de mœurs pullule en Angleterre, et il y a de cela plusieurs causes : d’abord il y est né, et toute plante pousse bien dans sa patrie. […] Un homme triste et réfléchi y est poussé par son naturel ; il y est encore poussé par les mœurs environnantes. […] Il pousse un cri d’horreur : son neveu veut épouser une actrice. […] Ses belles-filles, poussées à bout, disent qu’elles voudraient être mortes. […] Ayant érigé ces belles inclinations en principes, il les inculque à son neveu qu’il aime, et, pour le pousser dans le monde, lui offre en mariage une fortune escroquée et la fille d’un convict. —  D’autres se glissent dans les salons augustes, non plus par mœurs de parasites, mais à beaux deniers comptants.

482. (1868) Cours familier de littérature. XXV « CLe entretien. Molière »

30 Ce que de plus que vous on en pourrait avoir N’est pas un si grand cas pour s’en tant prévaloir31 ; Et je ne sais pourquoi votre âme ainsi s’emporte, Madame, à me pousser de cette étrange sorte. […] Et sans…Brisons, madame, un pareil entretien, Il pousserait trop loin votre esprit et le mien ; Et j’aurais pris déjà le congé qu’il faut prendre, Si mon carrosse encor ne m’obligeait d’attendre. […] Il attirait les yeux de l’assemblée entière Par l’ardeur dont au ciel il poussait sa prière, Il faisait des soupirs, de grands élancements, Et baisait humblement la terre à tous moments ; Et, lorsque je sortais, il me devançait vite Pour m’aller, à la porte, offrir de l’eau bénite. […] C’est pousser bien avant la charité chrétienne ; Et je vous dois beaucoup pour toutes ces bontés. […] On ne saurait trop admirer l’adresse avec laquelle Elmire sait en même temps tenir dans le respect le plus audacieux des hommes, et pousser un hypocrite à se montrer à découvert.

483. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

Enfin nous aperçûmes sous d’épais halliers une troupe d’hommes et de femmes qui, les mains levées au ciel et la tête haute, poussaient en chœur et d’un air frénétique ces gémissements, ces hurlements, ces hourras barbares. […] C’est un fait dont j’ai été plusieurs fois témoin ; et, frappé de la prudence et de la propreté de cet être si mignon, ayant remarqué d’ailleurs qu’à cette même époque il ne voulait mordre à aucune espèce d’appât, je me mis en tête, un beau matin, de tenter plusieurs expériences, afin de voir ce que l’instinct ou la raison le rendraient capable de faire, si on le poussait à bout de patience. […] Un désir irrésistible d’en apprendre davantage me poussa à continuer mon expérience. […] Alors, je pus connaître tout le dommage que je lui avais causé, car je l’aperçus qui s’employait de son mieux à nettoyer et lisser son nid ; mais, pour le moment, je ne jugeai pas à propos de pousser plus loin mes expériences.

484. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Robert » pp. 222-249

Quand l’énergie de nature se replie sur elle-même, l’être malheureux, mélancolique, pleure, gémit, sanglote, pousse des cris par intervale, se dévore et se consume. […] Il y a un moyen sûr de faire prendre à celui qui nous écoute un puceron pour un éléphant ; il ne s’agit que de pousser à l’excès l’anatomie circonstanciée de l’atôme vivant. […] Une d’entre elles, après avoir fait en silence plusieurs fois le tour du merveilleux petit président, lui dit : monsieur, voilà qui est beau, il en faut convenir ; mais où est le cu qui poussera cela ? […] Dans les transports violens de la passion, l’homme supprime les liaisons, commence une phrase sans la finir, laisse échapper un mot, pousse un cri et se tait ; cependant j’ai tout entendu ; c’est l’esquisse d’un discours.

485. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le Roman de Renart. Histoire littéraire de la France, t. XXII. (Fin.) » pp. 308-324

Renart le pousse de plus en plus, car il s’agit de l’enivrer tout à fait : « Dieu ! […] Chanteclair, que la leçon a piqué, est incurable ; l’orgueil et la forfanterie le poussent ; il traite Pinte encore une fois de folle, et retourne se mettre en sa poudrière au soleil .

486. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

Les agaceries de Mme de Ferval, de Mme de Fécour, sont poussées aussi loin que possible ; il n’y avait qu’un pas jusqu’au libertinage, l’auteur ne l’a point franchio. […]  » Sur cette pente glissante, Marivaux pourtant a évité de pousser les choses jusqu’au terme où vont tout d’abord, dans leurs tableaux de mœurs, Duclos et Crébillon fils.

487. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Œuvres de François Arago. Tome I, 1854. » pp. 1-18

L’astronome Méchain, qui, après avoir observé, de concert avec Delambre, l’arc terrestre compris entre Dunkerque et Barcelone, s’était chargé de la prolongation de la méridienne en Espagne et qui voulait la pousser jusqu’aux îles Baléares, venait de mourir à la peine et laissait un grand travail interrompu : M.  […] Arago l’introduit carrément et la pousse à bout sans réserve.

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