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1704. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Académie française — Réception de M. de Falloux » pp. 311-316

Molé fût même avocat ; et cette place si éminente n’était qu’un acheminement peut-être (et lui-même l’avait fait pressentir à M. 

1705. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXVI » pp. 256-263

Par malheur Latouche a publié, pour son compte, des vers distingués sans doute, mais maniérés, obscurs, tortillés, qui le remettent à sa place d’homme d’esprit à qui l’instrument est décidément rebelle.

1706. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXXVII » pp. 306-312

Pourtant de notables négligences s’y décèlent par places, et surtout, après le premier volume, on s’aperçoit qu’il y a trop d’abondance et de longueur.

1707. (1796) De l’influence des passions sur le bonheur des individus et des nations « Section première. Des passions. — Chapitre V. Du jeu, de l’avarice, de l’ivresse, etc. »

Les passions qui dégradent l’homme, en resserrant son égoïsme dans ses sensations, ne produisent pas, sans doute, ces bouleversements de l’âme où l’homme éprouve toutes les douleurs que ses facultés lui permettent de ressentir ; mais il ne reste aux peines, causées par des penchants méprisables, aucun genre de consolation ; le dégoût qu’elles inspirent aux autres, passe jusqu’à celui qui les éprouve ; il n’y a rien de plus amer dans l’adversité que de ne pas pouvoir s’intéresser à soi : l’on est malheureux sans trouver même de l’attendrissement dans son âme ; il y a quelque chose de desséché dans tout votre être, un sentiment d’isolement si profond, qu’aucune idée ne peut se joindre à l’impression de la douleur ; il n’y a rien dans le passé, il n’y a rien dans l’avenir, il n’y a rien autour de soi, on souffre à sa place, mais sans pouvoir s’aider de sa pensée, sans oser méditer sur les différentes causes de son infortune, sans se relever par de grands souvenirs où la douleur puisse s’attacher.

1708. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Introduction. Origines de la littérature française — 3. Causes générales de diversité littéraire. »

L’importance du premier dans la vie nationale est mal représentée par la place qu’il occupe dans la littérature française, quoiqu’il lui ait fourni plusieurs de ses chefs-d’œuvre les plus considérables, et certains genres même, qui n’ont pas d’analogie dans les littératures anciennes, comme l’éloquence religieuse.

1709. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « La Solidarité »

de première classe), vous aurez maintes occasions d’être secourables aux pauvres gens, de faire payer pour eux les riches, de réparer ainsi, dans une petite mesure, l’inégalité des conditions et d’appliquer pour votre compte l’impôt progressif sur le revenu  Notaires (car il y en a ici qui seront notaires), vous pourrez être, un peu, les directeurs de conscience de vos clients et insinuer quelque souci du juste dans les contrats dont vous aurez le dépôt  Avocats ou avoués, vous pourrez souvent par des interprétations d’une généreuse habileté, substituer les commandements de l’équité naturelle, ou même de la pitié, aux prescriptions littérales de la loi, qui est impersonnelle, et qui ne prévoit pas les exceptions  Professeurs, vous formerez les cœurs autant que les esprits ; vous… enfin vous ferez comme vous avez vu faire dans cette maison  Artistes ou écrivains, vous vous rappellerez le mot de La Bruyère, que « l’homme de lettres est trivial (vous savez dans quel sens il l’entend) comme la borne au coin des places » ; vous ne fermerez pas sur vous la porte de votre « tour d’ivoire », et vous songerez aussi que tout ce que vous exprimez, soit par des moyens plastiques, soit par le discours, a son retentissement, bon ou mauvais, chez d’autres hommes et que vous en êtes responsables  Hommes de négoce ou de finance, vous serez exactement probes ; vous ne penserez pas qu’il y ait deux morales, ni qu’il vous soit permis de subordonner votre probité à des hasards, de jouer avec ce que vous n’avez pas, d’être honnête à pile ou face  Industriels, vous pardonnerez beaucoup à l’aveuglement, aux illusions brutales des souffrants ; vous ne fuirez pas leur contact, vous les contraindrez de croire à votre bonne volonté, tant vos actes la feront éclater à leurs yeux ; vous vous résignerez à mettre trente ou quarante ans à faire fortune et à ne pas la faire si grosse : car c’est là qu’il en faudra venir  Hommes politiques, j’allais dire que vous ferez à peu près le contraire de presque tous vos prédécesseurs, mais ce serait une épigramme trop aisée.

1710. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Des avantages attachés à la profession de révolutionnaire. » pp. 200-207

Je me souviens de l’avoir sentie très nettement, à Paris, pendant le premier mois de la Commune, à lire les affiches et les journaux enfiévrés, à voir flamber dans les rues le drapeau rouge, à me mêler, sous le grand soleil, aux cohues démentes de la place de l’Hôtel-de-Ville ; et pourtant j’étais un enfant très raisonnable. — Bref, je conçois, sans nul effort que cet homme, l’autre jour, soit monté sur cette table et qu’il y ait chanté cette chanson assassine contre une classe pleine de vices et d’égoïsme assurément (comme toutes les classes sociales sans exception), mais où il y a aussi de braves gens, et dont il se pourrait que la très modeste moyenne de vertu et de bonté ne fût pas trop inégale à la bonté et à la vertu de ceux qui réclament du plomb contre elle.

1711. (1863) Molière et la comédie italienne « Chapitre VII. Le théâtre français contemporain des Gelosi » pp. 119-127

C’étaient presque toutes tragédies, tragi-comédies ou pastorales ; la comédie, malgré les traductions ou les imitations littéraires des Larivey et des Turnèbe, avait peu de place tant au théâtre de l’Hôtel de Bourgogne qu’au théâtre de l’Hôtel d’Argent qui s’ouvrit vers 1600 rue de la Poterie au Marais.

1712. (1920) La mêlée symboliste. I. 1870-1890 « Les Zutistes » pp. 19-27

Cros, assure à ces réunions une place dans l’histoire, c’est qu’elles furent le berceau d’une évolution lyrique.

1713. (1863) Histoire des origines du christianisme. Livre premier. Vie de Jésus « Chapitre XXVI. Jésus au tombeau. »

Les grottes funéraires, quand elles étaient destinées à un seul cadavre, se composaient d’une petite chambre, au fond de laquelle la place du corps était marquée par une auge ou couchette évidée dans la paroi et surmontée d’un arceau 1211.

1714. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XVI, les Érynnies. »

C’en était un que cette Lamia, reine de Libye, et aimée de Zeus, à qui le dieu avait donné le pouvoir bizarre d’ôter ses yeux de leurs cavités, pendant son sommeil, et de les remettre ensuite à leur place.

1715. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Malherbe, avec différens auteurs. » pp. 148-156

Enfin Malherbe vint ; &, le premier en France, Fit sentir dans les vers une juste cadence, D’un mot mis en sa place enseigna le pouvoir, Et réduisit la muse aux règles du devoir, &c.

1716. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — L’abbé Boileau, et Jean-Baptiste Thiers. » pp. 297-306

Ils achetoient son amitié par des présens considérables, & flattèrent tellement son orgueil, qu’il croyoit faire les fonctions du juge suprême, & remplir sa place sur la terre.

1717. (1917) Les diverses familles spirituelles de la France « Chapitre viii »

La France a toujours occupé dans l’Église une place privilégiée et les papes ont souvent proclamé à quel rang notre patrie a droit.

1718. (1773) Essai sur les éloges « Chapitre XXIII. Des panégyriques en vers, composés par Claudien et par Sidoine Apollinaire. Panégyrique de Théodoric, roi des Goths. »

Il serait à souhaiter, pour le bonheur du genre humain, que cette histoire fût vraie, et qu’après les grands crimes, des spectres vengeurs poursuivissent du moins ceux qui, par leur place et leur pouvoir, sont au-dessus des lois.

1719. (1905) Propos littéraires. Troisième série

Je voudrais bien pouvoir dire la « placette » comme à Tarascon, au lieu de « la petite place ». C’est sot, « la petite place ». […] D’une part, la poussée féroce vers l’argent ; d’autre part, la poussée aussi féroce, mais plus adroite, vers les places. […] Il aurait dû le changer, mettre à sa place un autre mot qui eût dit la même chose d’une manière un peu plus heureuse. […] Il aurait peut-être fallu donner moins de place dans l’ouvrage à M. 

1720. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

Je ne sache rien de plus positif, de plus grossier souvent ; et jamais l’imagination n’a tenu moins de place dans les œuvres qui sont d’ailleurs censées relever d’elle. […] Il n’y a pas beaucoup de place aux effusions du sentiment dans le monde des picaros ; et d’ailleurs c’est un caractère de la littérature espagnole que de manquer souvent, ou habituellement même, d’humanité. […] Par la place que l’idée du progrès occupe dans l’œuvre de Voltaire, on peut juger de celle qu’elle tient dans l’œuvre de ses contemporains, et notamment des encyclopédistes. […] Je n’ai plus qu’à faire voir qu’aussitôt qu’il fut mort, c’est bien ainsi qu’on l’a comprise, et puisque l’œuvre vit toujours, il ne me reste plus qu’à dire la place qu’elle assigne à Molière dans l’histoire des idées. […] Son œuvre rentre ainsi dans l’histoire, et il reprend la place à laquelle il a droit dans l’histoire des idées.

1721. (1892) Sur Goethe : études critiques de littérature allemande

Goethe avait fatigué la renommée à ce point, qu’à peine restait-il place chez lui pour les vanités ordinaires. […] Il reprend sa place légitime dans l’ordre universel ; il achève le développement moral de l’homme ; il prépare et il aide celui de la femme ; la famille qui le sanctifie reçoit, de lui en échange un lustre ineffaçable. […] Dans ce monde de demi-poésie et de demi-éloquence, Goethe s’imagine qu’il n’a qu’à se présenter pour prendre sa place ; et il compose quelques pièces de vers. « Se fût-il mis une pierre au cou !  […] Alors se développe une sorte de poésie philosophique, où le goût a plus de part que le génie, où l’imagination cède la place à l’intelligence, où la raison et la science tiennent lieu d’inspiration. […] Quand il vient solliciter auprès des puissances de l’Eglise, on lui donne des injures au lieu d’une place.

1722. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Je ne crois donc pas que ces sortes de figures plaisent extrémement, par l’ingénieuse hardiesse qu’il y a d’aler au loin chercher des expressions étrangères à la place des naturéles, qui sont sous la main, si l’on peut parler ainsi. […] On dit de même aler à cheval sur un bâton, c’est-à-dire, se mettre sur un bâton de la même manière qu’on se place à cheval. (…). […] qu’auriez vous fait en ma place ? […] La périphrase ne fait que tenir la place d’un mot ou d’une expression, au fond elle ne dit pas davantage ; au lieu que la paraphrase ajoute d’autres pensées, elle explique, elle develope. […] Nous somes acoutumés dès notre enfance à voir des corps qui passent successivement d’une place à une autre, ensuite pour exprimer cette propriété et la réduire à une sorte d’idée générale, nous nous servons du terme de mouvement.

1723. (1910) Muses d’aujourd’hui. Essai de physiologie poétique

« Le langage, dit encore le Dr Voivenel, tient une place énorme dans la lutte pour la conquête de la femme. […] En un poème symbolique, qu’elle intitule Torches éteintes, elle compare sa vie à un festin voluptueux : Voici la place où ton corps chaud s’est détendu, Le coussin frais où s’est roulée ta chaude tête, …………… Tes ongles ont meurtri ma chair, parmi les soies, Et j’en porte la trace orgueilleuse.Tes fards S’envolent en poussière, et, sur les lits épars, Tes voiles oubliés sont témoins de nos joies. […] Pourtant, après avoir communié à cette inconsciente angoisse des choses, la poétesse s’évade du rêve dionysiaque, et se place, spectatrice, au-dessus des contingences. […] Jadis « les forêts cherchaient leur place et bougeaient », On voyait travailler les ressorts secs et l’acier De ces feuilles métalliques qui se déplissent et se plissent… Mais ces « fugaces véhémences, dont la nature se complique », devaient suggérer à l’homme « ancien et mystique »« des contraintes uniformes et des attentes sans désir » : Qu’ils sont forts et pareils, exorbitants et farouches, Les troncs d’arbres, les troncs d’hommes avec des feuilles         ou des mains ! […] Gillette veut remettre l’amour à sa place, en faire un jeu sans plus d’importance que cela, et le jeu devient terrible et mortel.

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