Et c’est l’office de la religion et de la philosophie, j’entends de notre religion et de la philosophie qui a régné chez nous, car d’autres ont resserré d’une manière différente le lien social. […] Ceci convient mieux à la philosophie, ou aux religions peu mystiques, qui, parlant au cœur humain avec moins de force et moins d’autorité, ont besoin de se montrer en quelques points plus accommodantes ou plus souples. […] Sans doute, ni la religion ni la philosophie n’entendent toujours ainsi leur rôle. […] Les religions, les philosophies se décomposent et tombent. […] Mais, plus loin, plus haut, les choses se compliquent et la philosophie a beau jeu.
Le mot même de déterminisme, aujourd’hui appliqué à tout ce qui se nomme science, est la formule de la philosophie des monades. […] Avec notre siècle commence une réaction contre la philosophie de la sensation. […] Revue de philosophie positive, 1er septembre 1868. […] Revue de philosophie positive. […] Revue de philosophie positive, p. 252-53.
Vive la philosophie pour connaître l’air du bureau et se prêter aux circonstances ! […] Ce fut donc cette disette de philosophie et de philosophes qui força le généralissime des armées de la raison à faire une retraite prudente en 1742. […] Mérope est une énergumène, une femme injuste, violente, inhumaine, malgré sa philosophie, et surtout assommante par ses lamentations continuelles et monotones. […] On voit qu’il n’avait pas le courage de heurter la philosophie du jour. […] Il est question d’une de ces filles-mères dont la fécondité précoce, grâce à la philosophie, est devenue la source la plus ordinaire de l’intérêt théâtral.
Il serait peut-être assez difficile de trouver quelque philosophie dans la théorie de l’accentuation grecque : est-ce une raison pour la déclarer inutile ? […] En histoire, le trait est grossier ; chaque linéament, au lieu d’être représenté par un individu ou par un petit nombre d’hommes, l’est par de grandes masses, par une nation, par une philosophie, par une forme religieuse. […] Il y a une merveilleuse grandeur et une profonde philosophie dans la manière dont les anciens Hébreux concevaient le gouvernement de Dieu, traitant les nations comme des individus, établissant entre tous les membres d’une communauté une parfaite solidarité, et appliquant avec un majestueux à-peu-près sa justice distributive. […] que l’Histoire universelle, objet d’une admiration conventionnelle, œuvre d’un théologien arriéré, pour apprendre à notre jeunesse libérale la philosophie de l’histoire !
Taine, après avoir flâné longtemps dans la philosophie, la critique littéraire et l’art, aborde maintenant l’histoire politique. […] Quoiqu’on rapporte toujours à la maison beaucoup de scepticisme de tous ces voyages à travers les Philosophies, M. […] La philosophie de la sensation, qui commence par le nez dans le Traité de Condillac, cette prise de tabac philosophique, a fait éternuer trop voluptueusement M. […] Il a fait plus : il s’est dépouillé d’une bien autre peau ; il s’est arraché de sa philosophie, de cette peau qui est souvent une lèpre, et qui colle si fort à l’esprit ! […] Il avait débuté dans le monde intellectuel par de la philosophie, et tout le monde sait que la Philosophie et la Révolution sont deux sœurs jumelles qui se tiennent par la main et dont l’une traîne toujours l’autre après elle.
Car il y va à peu près de toute la philosophie de l’ouvrage. […] En art, comme en histoire et en philosophie, il pose son inévitable problème de mécanique. […] Nulle philosophie, nulle théorie scientifique ne la domine. […] Il a la philosophie d’un « bourgeois libéral de 1840 ». […] Paulhan, Joseph de Maistre et sa philosophie.
Toutes ces impressions d’une âme sympathique avec l’esprit nouveau des temps, cette croyance à une philosophie plus réelle et plus humaine, cette liberté morale reconquise, cette spontanéité reconnue, cette confiance accordée aux facultés les plus glorieuses et les plus désintéressées de notre être, toutes ces qualités et ces vues de madame de Staël, en passant dans les livres d’art qu’elle composa, leur donnèrent un tour unique, une originalité vraiment moderne, des trésors de chaleur, d’émotion et de vie, une portée immense quoique parfois hors de mesure avec la réalité. […] La renommée de madame de Staël était due également à l’opposition politique, à la persécution qui la rendait intéressante, et à la philosophie sentimentale qui était en vogue alors dans tout un certain monde ; l’art n’entrait presque pour rien dans leur gloire ; à ce titre d’artistes, on était disposé plutôt à les railler. […] Ballanche, le jeune homme, qui, plein de nobles et de sincères affections, repousse d’abord le temps présent, comme incomplet et aride, qui résiste aux destinées sociales encore incertaines, et se réfugie de désespoir dans un passé chimérique ; ce jeune homme, type fidèle de bien des âmes tendres de notre âge, finit par se réconcilier avec cette société nouvelle mieux comprise, et par reconnaître, à la voix du vieillard initiateur, c’est-à-dire à la voix de la philosophie et de l’expérience, que nous sommes dans une ère de crise et de renouvellement, que ce présent qui le choque, c’est une démolition qui s’achève, une ruine qui devient plus ruine encore ; que le passé finit de mourir, et que cette harmonie qu’il regrette dans les idées et dans les choses ne peut se retrouver qu’en avançant.
D’une part, l’ascétisme des Esséniens ou Thérapeutes 134, de l’autre, les beaux essais de philosophie religieuse tentés par l’école juive d’Alexandrie, et dont Philon, son contemporain, était l’ingénieux interprète, lui furent inconnus. […] Son auteur, vrai créateur de la philosophie de l’histoire, avait pour la première fois osé ne voir dans le mouvement du monde et la succession des empires qu’une fonction subordonnée aux destinées du peuple juif. […] Encore moins connut-il l’idée nouvelle, créée par la science grecque, base de toute philosophie et que la science moderne a hautement confirmée, l’exclusion des dieux capricieux auxquels la naïve croyance des vieux âges attribuait le gouvernement de l’univers.
Girard — rationaliste moderne en philosophie et archaïste en littérature — une supériorité tranchée et absolue, doit-il être pour nous une pareille supériorité ? […] C’est cette raison qui, dans l’art littéraire des Grecs comme dans les autres arts, retranche, combine, mesure, équilibre, sacrifie le détail vigoureux à ce qu’elle appelle un peu vaguement l’harmonie de l’ensemble, dispute enfin, dispute avec la forme, comme, en philosophie, elle dispute avec le fond, chez ce peuple disputeur par excellence, pour qui la harangue même, dont nous parlions plus haut, n’était qu’une des formes de la dispute éternelle. […] Deux mots terribles, qui descendent un peu son historien du socle prodigieux où il l’a posé : rationaliste en philosophie, Thucydide, en politique, fut juste-milieu et modéré (page 283).
Ce livre, qui est intitulé : Histoire des réfugiés protestants de France depuis la révocation de l’Édit de Nantes jusqu’à nos jours 18, n’est pas, comme l’ouvrage de Moret, l’histoire du déclin d’un grand règne dans sa majesté et dans ses orages : c’est tout simplement l’histoire d’une faute, — pour parler comme la plupart des appréciations de notre époque, — et, entre toutes les fautes de Louis XIV, de celle contre laquelle la philosophie a poussé le plus furieux cri de haro dont elle pût honorer une mémoire. […] Ne dit-il pas quelque part dans son livre, en parlant de la grande polémique soulevée entre Bossuet et Jurieu, que « Jurieu aurait trouvé un meilleur argument pour sa doctrine s’il avait fait un pas de plus… et s’il eût proclamé l’indépendance absolue de la conscience individuelle… » Un tel passage et beaucoup d’autres, inutiles à citer après celui-là, ne prouvent-ils pas que Weiss a franchi pour son compte « cette ligne imperceptible entre le protestantisme et la philosophie » que Jurieu a trop respectée ? […] Au lieu de pénétrer la pensée politique qui se cache sous cette dure mesure de la révocation de l’Édit de Nantes, il a été plus tôt fait et bien plus facile de redire de Louis XIV, tombé sous la quenouille de madame de Maintenon, les lieux communs que débite, depuis plus d’un siècle, cette haïsseuse de tout pouvoir : la Philosophie.
Voici un homme des plus singuliers dans la littérature et la philosophie du xviiie siècle ; il a publié ses ouvrages sans nom d’auteur ou sous le seul titre de Philosophe inconnu, d’Amateur des choses sacrées ; ses livres ont été peu lus, mais sa personne et sa parole ont été fort goûtées de quelques-uns ; il a eu son influence vers la fin : pour nous aujourd’hui il a surtout une signification de contraste, d’opposition, de protestation dans le courant d’idées alors régnantes. […] Il y prend position contre la philosophie du jour : « J’ai été moins l’ami de Dieu, dit-il, que l’ennemi de ses ennemis, et c’est ce mouvement d’indignation contre les ennemis de Dieu qui m’a fait faire mon premier ouvrage. » Mais ce livre qui allait à défendre la Providence et les premiers principes ne porta point et fut comme non avenu. […] Il se faisait apôtre à sa manière ; c’était un amateur et un volontaire de la philosophie divine qui faisait ses recrues à petit bruit. […] C’est dans les années qui suivirent la Terreur et dans le triomphe des institutions idéologiques dites de l’an III que Saint-Martin eut son jour et son heure d’utilité publique, et, si l’on peut dire, sa fonction sociale, lorsque âgé de cinquante-deux ans, élève aux Écoles normales, il engagea son duel avec la philosophie régnante dans la personne de Garat, et que l’homme modeste atteignit le brillant sophiste au front. […] La philosophie du siècle, au plus beau de son installation et de sa victoire, avait reçu son premier coup, la première blessure dont elle mourra.
Pastoret, firent de lui un professeur de philosophie à la Faculté, en 1811 : une circonstance fortuite, un volume de l’Écossais Reid qu’il trouva sur les quais en bouquinant, le mit sur la voie de la philosophie qu’il adopta dans sa chaire et dont on a fait tant de bruit. […] Royer-Collard, on le conçoit, était comme une position respectable qu’il importait d’occuper pour couvrir tout le développement de la philosophie éclectique ; M. […] Royer-Collard un fonds de vieux chrétien qui subsista toujours, qui se réveilla dans ses dernières années, mais qui, même dans la période la plus mondaine et la plus oublieuse, ne lui permit jamais de considérer la philosophie que comme la suivante et, tout au plus, comme la dame de compagnie de la religion. […] Le moment politique était des plus critiques à cette heure ; on était la veille de l’avènement du parti déjà tout-puissant, et la philosophie ainsi que l’université n’avaient guère faveur, comme on sait, auprès des royalistes : une pareille conduite connue et dénoncée compromettait l’Université au plus haut degré.
La philosophie, se séparant d’elle, s’irrita et devint un instrument ennemi, une hache de révolte contre l’arbre révéré. […] Et pourtant les âmes tendres, élevées, croyant à l’exil de la vie et à la réalité de l’invisible, n’avaient pas disparu : la religion, sous ses formes rétrécies, en abritait encore beaucoup ; la philosophie dominante en détournait quelques-unes, sans les opprimer entièrement ; mais toutes manquaient d’organe général et harmonieux, d’interprète à leurs vœux et à leurs soupirs, de poëte selon le sens animé du mot. […] En même temps que l’esprit grave, mélancolique, de Vauvenargues, retardé par le scepticisme, s’éteint avant d’avoir pu s’appliquer à la philosophie religieuse où il aspire, des natures sensibles, délicates, fragiles et repentantes, comme mademoiselle Aïssé, l’abbé Prévost, Gresset, se font entrevoir et se trahissent par de vagues plaintes ; mais une voix expressive manque à leurs émotions ; leur monde intérieur ne se figure ni ne se module en aucun endroit. […] Au milieu d’une philosophie matérialiste envahissante et d’un christianisme de plus en plus appesanti, la quintessence religieuse s’était réfugiée en sa pensée comme en un vase symbolique, soustrait aux regards vulgaires. […] Madame de Staël se lança dans une philosophie vague sans doute et qui, après quelque velléité de stoïcisme, devint bientôt abandonnée, sentimentale, mais resta toujours adoratrice et bienveillante.
. — La philosophie de M. […] C’est que la philosophie anti-intellectualiste, en récusant l’analyse et « le discours », se condamne par cela même à être intransmissible, c’est une philosophie essentiellement interne, ou tout au moins ce qui peut s’en transmettre, ce ne sont que les négations ; comment s’étonner alors que pour un observateur extérieur, elle prenne la figure du scepticisme ? C’est là le point faible de cette philosophie ; si elle veut rester fidèle à elle-même, elle épuise sa puissance dans une négation et un cri d’enthousiasme. […] C’est pour cela qu’une philosophie vraiment anti-intellectualiste est impossible.
Shakespeare dans la philosophie va parfois plus avant qu’Homère. […] On distingue à claire-voie, derrière l’arabesque, toute la philosophie ; la végétation vit, l’homme se panthéise, il se fait dans le fini une combinaison d’infini, et, devant cette œuvre où il y a de l’impossible et du vrai, l’âme humaine frissonne d’une émotion obscure et suprême. […] Et cette antithèse, d’où sort l’antiphrase, se retrouve dans toutes les habitudes de l’homme ; elle est dans la fable, elle est dans l’histoire, elle est dans la philosophie, elle est dans le langage. […] On court sus à la démocratie, fille de la philosophie. […] Leur passage, nous l’avons dit, renouvelle l’art, la science, la philosophie ou la société.
Ses plaisanteries sur les républiques populacières, son indignation contre les excès des peuples, tout enfin dans ses ouvrages prouve qu’il haïssait de bonne foi les charlatans de la philosophie. […] Du moins l’on sera forcé de conclure (si on n’est pas convaincu) que, Voltaire ayant soutenu éternellement le pour et le contre, et varié sans cesse dans ses sentiments, son opinion en morale, en philosophie, et en religion, doit être comptée pour peu de chose. […] II, chap. 1] Comme la philosophie du jour loue précisément le polythéisme d’avoir fait cette séparation, et blâme le christianisme d’avoir uni les forces morales aux forces religieuses, je ne croyais pas que cette proposition pût être attaquée. […] S’il ignore la rhétorique, s’il méprise la philosophie, Jésus-Christ lui tient lieu de tout ; et son nom, qu’il a toujours à la bouche, ses mystères, qu’il traite si divinement, rendront sa simplicité toute-puissante. […] Elle a renversé les idoles, établi à la croix de Jésus, persuadé à un million d’hommes de mourir pour en défendre la gloire : enfin, dans ses admirables épîtres elle a expliqué de si grands secrets, qu’on a vu les plus sublimes esprits, après s’être exercés longtemps dans les plus hautes spéculations où pouvait aller la philosophie, descendre de cette vaine hauteur où ils se croyaient élevés, pour apprendre à bégayer humblement dans l’école de Jésus-Christ, sous la discipline de Paul… » Note K, page 310.
Si la comparaison des philosophies, qu’elles ont vu naître nous laisse encore incertains, comparons donc leurs institutions mêmes, et les réformes qu’elles leur font subir, — leurs tendances vraiment dominantes ne sauraient de cette façon nous échapper. […] La philosophie du ve siècle diffère de celle du ive , la morale stoïcienne et chrétienne de la morale platonicienne et aristotélicienne tant par le cosmopolitisme que par l’individualisme. […] Ils sont nombreux et de toutes conditions les Romains qui philosophent et demandent à la philosophie des maximes de conduite. […] Espinas avait déjà fourni des faits nombreux à l’appui de cette thèse, dans son livre sur La Philosophie sociale au xviiie siècle et la Révolution (F. […] La Philosophie des Grecs, trad.
— Il a paru un livre de Mélanges posthumes d’histoire et de philosophie orientales, par Abel Rémusat, imprimé à l’imprimerie royale, aux frais de l’État, et qui ne se vend pas. Ce sont de curieuses dissertations sur le bouddhisme, les sectes des Hindous, la philosophie de la Chine et le régime des lettrés en ce pays.
Le vieillard, assis sur la montagne, fait l’histoire des deux familles exilées ; il raconte les travaux, les amours, les soucis de leur vie : Paul et Virginie n’avaient ni horloges, ni almanachs, ni livres de chronologie, d’histoire et de philosophie. […] Ils ne connaissaient d’autres époques historiques que celles de la vie de leurs mères, d’autre chronologie que celle de leurs vergers, et d’autre philosophie que de faire du bien à tout le monde et de se résigner à la volonté de Dieu… …………………………………………………………………………………………… Quelquefois, seul avec elle (Virginie), il (Paul) lui disait au retour de ses travaux : « Lorsque je suis fatigué, ta vue me délasse.
., & ses Observations sur le Dictionnaire philosophique & la Philosophie de l’histoire, en deux vol. […] Cet écrivain a été très-bien démasqué dans d’autres écrits, tels que le Supplement à la philosophie de l’histoire, in-8°., le Dictionnaire antiphilosophique, in-8°., ; les Lettres d’une mere à son fils sur la Religion Chrétienne, trois vol.