/ 2928
932. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

Aujourd’hui que les ridicules qui en sont l’objet ont été remplacés par des ridicules d’une autre espece, ses plaisanteries ont perdu tout leur sel, faute d’application.

933. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 554

Ses Ouvrages sont peu connus en France, & on n’y perd pas beaucoup.

934. (1761) Salon de 1761 « Sculpture — Falconet »

Quand nous aurons perdu ce vénérable vieillard, nous demanderons où est son buste, et nous l’irons revoir.

935. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Le desespoir de l’Avare lorsqu’il a perdu sa cassette, ne le cede en rien au desespoir de Philotecte à qui on enleve les fleches d’Hercule. […] La muse d’Aristophane ressemble à une femme perdue ; celle de Ménandre à une honnête femme. […] Le comique n’étant qu’une relation, il doit perdre à être transplanté ; mais il perd plus ou moins en raison de sa bonté essentielle. […] Le secret de ces miroirs seroit-il perdu depuis Moliere ? […] & quand toutes ces absurdités auront été bannies de la poésie & de la peinture, le génie & l’art n’auront rien perdu.

936. (1924) Critiques et romanciers

Regrette-t-il le temps qu’il perd ainsi ? […] Scribe n’a pas une minute à perdre ; Meyerbeer déjà monte en voiture. […] Nous craignons, au contraire, qu’on nous prive de la volupté de nous perdre. […] Son art s’est affiné, sans perdre les qualités qu’il avait d’abord. […] » Et l’on croit que son corps s’est enfoncé, perdu dans la boue.

937. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valette, Charles (1813-1888) »

J’y retrouve bien l’ami que j’ai perdu, le jeune poète aimable, fin, délicat, mais mutin, vif et fougueux à ses heures, l’écrivain chevaleresque et galant sans mignardise, joyeux sans forfanterie, mélancolique sans affectation, mais quelle que soit son humeur, toujours honnête et ne cessant de protester contre l’égoïsme, la sottise et toutes les mauvaises passions du siècle.

938. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 308

Cette célébrité s’est perdue dans la nuit du temps ; car les Ouvrages de cet Auteur sont aujourd’hui inconnus même à la plupart des Bibliographes.

939. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 444

Ce trait de satire, devenu proverbe en naissant, fit une telle impression sur l’Abbé Cassagnes, qu’il en perdit la tête & fut enfermé à S.

940. (1759) Salon de 1759 « Salon de 1759 — Doyen » p. 102

Les amateurs disent que sa vanité le perdra ; c’est-à-dire qu’il sent leur médiocrité et qu’il méprise leurs conseils.

941. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre III. Combinaison des deux éléments. »

Les antiques institutions perdent leur prestige divin ; elles ne sont plus que des œuvres humaines, fruits du lieu et du moment, nées d’une convenance et d’une convention. […] Que de crimes, de guerres, de meurtres, que de misères et d’horreurs n’eût point épargnés au genre humain celui qui, arrachant les pieux et comblant le fossé, eût crié à ses semblables : Gardez-vous d’écouter cet imposteur ; vous êtes perdus si vous oubliez que les fruits sont à tous et que la terre n’est à personne !  […] Mais je le tiens pour un homme perdu, s’il a le malheur d’avoir l’âme honnête, une fille aimable et un puissant voisin. — Résumons en quatre mots le pacte social des deux états : Vous avez besoin de moi, car je suis riche et vous êtes pauvre : faisons donc un accord entre nous ; je permettrai que vous ayez l’honneur de me servir, à condition que vous me donnerez le peu qui vous reste pour la peine que je prends de vous commander. […] Les enfants perdus du parti philosophique. — Naigeon, Sylvain Maréchal, Mably, Morelly. — Discrédit complet de la tradition et des institutions qui en dérivent. Arrêtons-nous ici ; ce n’est pas la peine de suivre les enfants perdus du parti, Naigeon et Sylvain Maréchal, Mably et Morelly, les fanatiques qui érigent l’athéisme en dogme obligatoire et en devoir supérieur, les socialistes qui, pour supprimer l’égoïsme, proposent la communauté des biens et fondent une république où tout homme qui voudra rétablir « la détestable propriété » sera déclaré ennemi de l’humanité, traité « en fou furieux » et pour la vie renfermé dans un cachot.

942. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque. Deuxième partie. » pp. 225-303

Car tu sauras que, plus je perds le goût des autres plaisirs, plus ceux de la conversation ont pour moi de charme. […] La plupart, dans ces réunions, s’épuisent en plaintes et en regrets amers au souvenir des plaisirs de la jeunesse, de l’amour, des festins et de tous les autres agréments de ce genre : à les entendre, ils ont perdu les plus grands biens ; ils jouissaient alors de la vie, maintenant ils ne vivent plus. […] « À ces mots, épouvanté, je le regardai en tremblant, et je crois que j’aurais perdu la parole s’il m’avait regardé le premier ; mais j’avais déjà jeté les yeux sur lui, au moment où sa colère éclata par ce discours. […] pour ne se trouver que dans un seul homme, l’injustice perdra-t-elle sa propriété, ou bien la conservera-t-elle ? […] Rousseau, constitutionnelle sous ses Mirabeau, démagogique sous ses Danton, républicaine et sanguinaire sous sa Convention, conquérante et despotique sous son Napoléon, insatiable de liberté sous sa dynastie légitime, agitée et indomptable sous sa dynastie élective de 1830, sublime, mais épouvantée d’elle-même, sous sa seconde république, rejetée par terreur de l’utopie sous l’épée d’un second empire ; prête à tout ce qui peut la grandir, la sauver, l’illustrer ou la perdre ; ni républicaine, ni constitutionnelle, ni monarchique, ni théocratique, mais changeante, révolutionnaire et contre-révolutionnaire selon les temps ; nation de volte-face pour faire face, sous toutes les formes, à tous les événements, pour rester grande !

943. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxviie entretien. Un intérieur ou les pèlerines de Renève »

La France m’a entendu et a été sauvée, moi perdu, et voilà tout. […] Depuis, la Révolution a été perdue elle-même. […] Nous sortîmes de la chambre pendant qu’elle faisait les lits, le mari nous servit sur une nappe bien blanche son pain bis, bien frais, de froment, un morceau de fromage de gruyère tout ruisselant de pleurs et des grappes de raisin noir et blanc qui n’avaient pas encore perdu leur fleur ; pendant que nous soupions ainsi, la mère redescendit, et nous causâmes ensemble pendant qu’elle donnait des soins à son gras nourrisson, et que le père balançait les deux petites filles sur chacun de ses genoux avec un mouvement d’escarpolette. […] Elle ne le trouva plus et se mit à pleurer. « Faut-il être malheureuse, disait-elle à ses sœurs, pour avoir perdu son guide au but du chemin. » Mais Marie, la plus jeune, fut la plus raisonnable. « Qu’est ce que cela fait, dit-elle, je sais toutes les lignes du volume par cœur et cette brave famille du scieur de long de Charnay est trop honnête pour ne pas nous le garder pour notre retour. […] Nous vous conduirons sans vous perdre et en peu de temps au village.

944. (1914) Note sur M. Bergson et la philosophie bergsonienne pp. 13-101

Qu’est-ce que c’est que cette acquisition, qu’est-ce que c’est que cette conquête qui consiste à ne pas perdre ses plus anciennes provinces. […] Si la place n’est point secourue elle se perd. Mais si elle ne se secourt point elle-même par celle sortie, elle se perd. […] Quand la place se perd, Versailles aussi, le royaume aussi perd une place.

945. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre IV. Le Séminaire d’Issy (1881) »

Un vivier est à l’advenüe Près la porte de ce verger, Qui, par une sente cognüe, En estang se va descharger Comme on voit les grandes rivières Se perdre au giron de la mer, Ainsi ces sources fontenières En l’estang se vont renfermer. […] Les Vénus devinrent des Vierges ; avec les Amours, on fit des anges ; les emblèmes à devises espagnoles, qui remplissaient les espaces perdus, ne choquaient personne. […] Tantôt je le vois perdu au ciel parmi les troupes d’anges roses d’un paradis du Corrège ; tantôt je me figure la femme qu’il eût pu rendre folle d’amour le flagellant durant toute l’éternité. […] Je perdis de bonne heure toute confiance en cette métaphysique abstraite qui a la prétention d’être une science en dehors des autres sciences et de résoudre à elle seule les plus hauts problèmes de l’humanité. […] Il perdait peu d’occasions de traiter de fadaises et de futilités les études si estimées des nicolaïtes.

946. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 novembre 1886. »

Il y a parmi ces gens des enthousiastes inouïs, presque des martyrs, et il y a aussi des « snobs », — comme dans toutes les assemblées d’excentriques, — de ces personnages qui se croiraient perdus s’ils n’étaient avec les plus avancés sur un point quelconque de l’art. […] Wagner entame la question de Tannhaeuser à l’Opéra, et, loin de se plaindre de sa mésaventure, de déplorer la catastrophe, se demande, l’ironie et l’amertume aux lèvres, s’il ne vaut pas mieux, après tout, que les choses se soient ainsi passées, « car, dit-il, d’un grand succès, s’il eût été possible, en vérité je n’aurais su que faire. » C’est l’histoire de ce joueur qui, ne gagnant pas, aime mieux perdre. […] Cette fusion intime entre le poème et la musique, ou pour mieux dire, cette simultanéité de conception impliquant une seule pensée créatrice et la double faculté musicale et poétique dans un même cerveau, est un des points auxquels Wagner s’attache le plus, avec raison. « L’exécution musicale de Tristan dit-il, n’offre plus une seule répétition de mots, la mélodie est déjà construite poétiquement. » La forme musicale se trouvant ainsi figurée d’avance dans le poème et lui donnant une valeur particulière qui répond exactement au but poétique, il reste à savoir si l’invention mélodique n’y perd rien de la liberté d’allures nécessaire à son développement. […] La suite de l’œuvre est pour le moins égale à ce qui précède, et le troisième acte, en particulier, rempli tout entier par les plaintes et les élans de Tristan qui va mourir, est d’une conception tellement puissante, si riche en traits de génie, en combinaisons merveilleuses, qu’il en perd toute monotonie et vous étreint d’une angoisse inexprimable. […] Dans sa composition pour le Manfred de lord Byron (1848), Schumann a même introduit, dès le début de l’Ouverture, une phrase courte, sorte de motif d’Astarté, qui surgit dans les quelques mesures après la disparition du fantôme de la bien-aimée, et dans les dernières mesures de l’œuvre, pendant que les accents du Requiem se perdent dans le lointain.

947. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

On perd longtemps Bacchus de vue après cette apparition primordiale. […] Un égout de superstitions impures dont le soupirail s’ouvre aux murs de brique de Babylone, qui débouche par la Phénicie et par la Syrie, s’infiltre dans les croyances helléniques, La fraîche Aréthuse, engloutie sous cette mer putride, perd sa limpide transparence et se corrompt à vue d’œil. Atys, l’émasculé, incarnation syrienne du Soleil qui perd sa force en hiver, déshonore l’auguste Rhéa par les frénésies de son amour impuissant. […] » La Déesse arrivait, ceinte des cornes lunaires, à la recherche de l’amant perdu ; elle prenait sur ses genoux le gracieux cadavre, le couvrait de baisers et de cris farouches, et cette Pietà païenne surexcitait les lamentations. […] Il a perdu toute personnalité distincte, toute forme vivante.

948. (1878) La poésie scientifique au XIXe siècle. Revue des deux mondes pp. 511-537

Ainsi, même dans les interrègnes du génie, le travail qui s’est fait dans la poésie française n’a pas été perdu pour elle : il en a étendu et varié le vocabulaire ; s’il n’a pas produit beaucoup d’idées, s’il a été stérile en grandes œuvres, il aura préparé des ressources utiles aux poètes qui viendront plus tard et que tenteront les sujets nouveaux. […] La science positive a beau dire et beau faire ; on vain elle nous dit que l’homme n’est qu’une pièce infiniment petite, perdue et entraînée dans le jeu du mécanisme universel ; l’homme, spectateur de la vie, la juge ; témoin de l’inégale répartition des biens et des maux, il s’en indigne ; témoin de sa propre vie, il se condamne quand il fait mal ; il ne peut s’empêcher de juger et la nature et lui-même. […] Mais enfin, il s’agit d’un poème d’idée, non de sentiment pur ou de fantaisie ; encore faut-il se reconnaître dans la logique secrète de l’auteur, et j’avoue que cette logique est un labyrinthe où ma pensée se perd. Cette justice qui se révèle tout d’un coup dans un atome perdu de l’univers, sans qu’elle ait aucune réalité en dehors de cet atome, qu’est-elle en soi ? […] En tout cela, je ne vois pas la conviction enthousiaste d’un système qui doit animer une pareille œuvre, je ne trouve que les perplexités honorables du penseur, qui perd tour à tour et retrouve la justice.

949. (1856) La critique et les critiques en France au XIXe siècle pp. 1-54

Nous verrons bientôt ce que la critique périodique a pu gagner ou perdre à cette invasion des jeunes gens ; quant à l’histoire littéraire qui exige moins d’expérience pour juger que de verve pour raconter, elle s’enrichit de plusieurs jeunes talents, transfuges prudents de l’imagination. […] Peu de lignes nous suffiront pour faire un résumé complet : les partis perdent tant de paroles et de temps autour d’une idée ! […] Le jeune homme gagnera-t-il de l’autorité ou la critique en perdra-t-elle ? […] Défions-nous de ceux qui se font juges parce qu’ils ont perdu leur cause, et qui exercent la critique comme une vengeance. […] Ce n’est pas que j’approuve les écrivains maussades et amers dont la vie n’est qu’un perpétuel mécontentement et qui veulent punir les autres de ce que leur goût usé a perdu la faculté de jouir.

950. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Victor Hugo »

Mais quand, en Angleterre, au commencement du xviiie  siècle, ce temps que nous touchons presque avec la main, il n’y a pas dans le palais d’un pair tout-puissant un seul domestique qui vienne quand il sonne comme un enragé, quand il se perd à travers les labyrinthes des salles et des salons de son palais absolument vide et où tout le monde doit dormir sans doute encore plus fort que dans la Belle au bois dormant, et que cette longue course à travers ces salles, comme à travers une lande ou une forêt, est inventée seulement pour nous ménager la surprise, au bout, de la baignoire et de la nudité de la duchesse Josiane, voilà qui doit détruire tout intérêt — même le grossier qu’on voudrait faire naître ! […] Ce crachat guérira les aveugles Victor Hugo, l’heureux joueur à la renommée qui faisait martingale depuis vingt ans, vient de perdre la dernière partie… Il s’appelait Victor, — et ce nom lui allait bien ! […] Enfin, après le ridicule des détails niais et bestiolets, il y a de plus, dans ce Quatre-vingt-treize, l’odieux du pédantisme de l’érudition la plus assommante, la plus vaine et la plus déplacée, et l’odieux aussi de ce matérialisme insupportable, le fond même de la nature, je ne dirai pas philosophique, mais poétique de Victor Hugo, qui ne lui fait pas métamorphoser en or tout ce qu’il touche, comme le roi Midas, mais en matière, — même jusqu’à la langue, qu’il encombre d’images physiques et qui sous cette main épaisse perd de sa transparence, et même encore jusqu’aux sentiments les plus purs et les plus élevés de l’âme, et, par exemple, ici, la maternité ! […] Que peut faire une mère, qui n’est plus qu’une femelle, quand elle a perdu ses enfants, c’est-à-dire ses petits ? […] Une mère perd ses enfants ; elle court après et on les lui rapporte.

951. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Mais cette vision aura perdu de sa matérialité. […] Le premier pourrait, à la rigueur, se traduire d’une langue dans une autre, quitte à perdre la plus grande partie de son relief en passant dans une société nouvelle, autre par ses mœurs, par sa littérature, et surtout par ses associations d’idées. […] Il n’aura rien besoin d’acquérir pour cela ; il aurait plutôt à perdre quelque chose. […] On gagne un jour et l’on perd le lendemain. — Eh bien, je ne jouerai que tous les deux jours. » Et, dans la même pièce, l’édifiante conversation de deux financiers : « Est-ce bien loyal ce que nous faisons là ? […] Ainsi qu’il fallait s’y attendre, et comme on a pu voir par ce qui précède, le comique de mots suit de près le comique de situation et vient se perdre, avec ce dernier genre de comique lui-même, dans le comique de caractère.

/ 2928