Coquet et cancanier, gourmand de ragoûts, de confitures et de bonbons (son chef-d’œuvre s’appelait le Cordon-Bleu et c’était un livre tellement monumental que l’auteur est mort avant de l’achever), surchargé d’édredons, entouré de crachoirs, roulé comme une momie dans les châles les plus extravagants, regrettant ses dents, son estomac, la vie et le pouvoir de faire encore des mensonges, au demeurant chrétien grabataire, détestant les doctrines canailles qui font déroger un homme, et sur le chapitre de l’éternité se décidant à la courte-paille, d’après l’argument de Pascal, il s’éteignit pauvre et vieux dans ses coiffes (car il en portait) chez les frères de Saint-Jean-de-Dieu, rue Plumet, où mourut si saintement Ourliac.
Elle ne lui dit pas encore de passer, comme Madame de Boufflers le disait à son pauvre mari déconsidéré.
Comment ne voyez-vous pas que c’était l’humble supplique d’un malheureux qui se meurt et qui avait besoin d’un pauvre soulagement qu’il implorait ?
Dans cette société de dandys qui ont six pieds de haut et qu’il nous peint, Georges Lawrence nuance la force ; mais une seule fois, exceptionnellement, il a opposé à toutes les riches nuances de la force, à toutes ces exaspérations ou extinctions de l’écarlate sur de l’écarlate, une faiblesse et le contraste d’une pâleur, et c’est quand il a fait raconter toute cette vie de Guy Livingstone à un pauvre camarade de collège, chétif et souffrant, qui la regarde et l’admire du fond de la sienne et de sa faiblesse.
Pauvre grand Byron !
quelle que soit la différence de ton de ces deux ouvrages, ils ont cela de commun qu’ils montrent très bien, chacun à sa façon, l’état actuel de la philosophie, et sur quel pauvre grabat d’idées la malheureuse se sent mourir.
Dans un temps où l’inétanchable besoin de merveilleux fait accepter à la pauvre imagination publique, qui semble tombée en enfance, les abjectes et les bêtes inventions des Esprits frappeurs et des tables tournantes, Swedenborg, l’illuminé Swedenborg est-il donc un sujet trop élevé pour elle ?
Parti de la philosophie, écossaise, cette pauvre doctrine aphone du sens commun, pour arriver plus tard aux raucités et aux embrouillements de ventriloques de gens comme Kant et Hegel, qu’on n’entendait guères alors que dans leur patrie, Cousin mit toujours une expression, peu sincère, mais éclatante, au service de divers systèmes qu’après tout il vulgarisa.
Le pauvre Baudelaire, qu’on faisait souffrir alors jusque dans sa propre originalité, mais qui n’en restait pas moins imperturbablement sûr de la gloire future de son auteur, souscrivit à tout, en frémissant, pour faire passer en France son ballot de génie, n’importe sous quel nom, et il passa sous le nom d’Histoires extraordinaires.
Mais le xixe siècle n’a qu’un assez maigre sourire, et il tarira bientôt sur les lèvres de ce pauvre siècle gourmé de doctrine quand il verra et rencontrera, comme un obstacle devant lui, la science immense qu’un catholique a su mettre au service de sa pensée et dont il construit la justification rationnelle de sa foi.
Je ne crois point, pour ma part, — moi, l’adversaire de toute académie quand il s’agit d’art ou de littérature, et qui me moque de ces sociétés, affectations organisées, coteries bonnes pour tous les Vadius et les Trissotins de la terre, — je ne crois point que Jules de Gères eût besoin d’un si pauvre stimulant pour revenir à la poésie, pour réveiller la Muse qui dormait au fond de son âme comme la Nuit de Michel-Ange… Quand toutes les sociétés de sonnettistes (s’il y en a plusieurs) auraient manqué à la France, qui ne s’en doute pas, il fût retourné à la poésie, qui est son destin, de par cette imagination que la vie peut blesser, comme les dieux sont blessés dans les batailles d’Homère, mais ne meurent pas de la perte de leur sang immortel… Jules de Gères est, de nature, très au-dessus des petites sociétés littéraires dont il peut avoir la condescendance, mais il n’a aucunement besoin d’elles pour se retrouver un poète, — c’est-à-dire un solitaire, un isolé, une tour seule (il me comprendra, le poète de la Tour seule !).
Quand elles se croient des Muses de la patrie et qu’au lieu de sonner, pour les faire sourire, dans les trompettes de leurs petits, elles veulent sonner dans le clairon d’airain des Renommées, les femmes font une besogne aussi en harmonie avec leur organisation vraie que les belles et pauvres créatures qui, sur les routes de l’Albanie, cassent des pierres pour raccorder le chemin… Malgré le succès qu’on lui fit, le talent ne se montre pas dans cette partie des œuvres de Mme Delphine Gay, ce talent qu’elle a, sans effort, dans beaucoup de fragments de ses poèmes et dans une partie de ses poésies, la partie, par exemple, qui est datée de 1828 et qui remonte au-delà.
Madame André, ce phénomène de madame André, cette Goule de perfection dévorante, y mange et y fait disparaître le pauvre Lucien Ferdolle.
Bataille et Basetti ; je les prendrai et je le raconterai en quelques mots… Il faut bien que les pauvres gens qui ne demandent qu’à lire sachent de quoi il s’agit dans un livre dont on leur parlera certainement, parce qu’il est sur un sujet scabreux et scandaleux.
Georges Lawrence nuance la force, mais une seule fois, exceptionnellement, il a opposé à toutes les riches nuances de la force, à toutes ces exaspérations ou extinctions de l’écarlate sur de l’écarlate, une faiblesse et le contraste d’une pâleur, et c’est quand il a fait raconter toute cette vie de Guy Livingstone à un pauvre camarade de collège, chétif et souffrant, qui la regarde et l’admire du fond de la sienne et de sa faiblesse.
Seigneur, rends au centuple à ces infirmières tout le bien qu’elles m’ont fait ; je suis un pauvre, moi, mais toi tu es le dispensateur des richesses.
Le pays a une influence réelle sur les gens qui l’habitent, c’est une observation faite depuis longtemps ; les montagnards ne ressemblent pas aux gens des plaines, les hommes des pays riches et cultivés diffèrent essentiellement des habitants des pays pauvres et incultes. […] Au lieu de cela ce sont constamment des : je suis un pauvre homme doux et simple, je suis un enfant, je suis pur et candide, je suis humble, je me cache, je prie Dieu qu’on m’oublie. […] Il s’est trouvé une douzaine de critiques pour décerner un brevet de grand poète à M. de Banville. — Pauvre poète ; ces articles-là valent le fameux billet de la Châtre. […] Sa naïveté intéresse, le lecteur s’attache à lui et pense souvent « pauvre Gérard ! […] Nous sommes si pauvres de volonté, si timides, que nous n’osons nous faire cette simple question : Mais qu’est-ce qui me plairait à moi ?
Je citerai surtout Les Lionnes pauvres, Le Mariage d’Olympe, Guérin, Le Gendre de M. […] En relisant les Lionnes pauvres, je songeais à madame Marneffe, mariée à un honnête homme. […] Baculard d’Arnaud, que j’ai nommé plus haut, mourut pauvre, après avoir fait gagner, par ses ouvrages, plus d’un million à ses éditeurs. […] Ce pauvre M. […] Par exemple, dit-on assez de sottises sur ce pauvre naturalisme ?
Riche des fruits de ses travaux et d’un répertoire qu’il avait entièrement créé, il consacra ses biens à l’établissement des membres pauvres de sa famille, à l’entretien de ses acteurs, dont il s’était fait des enfants et des frères, et au secours des indigents, au nombre desquels il en rencontra un qui lui fit dire : Où la vertu va-t-elle se nicher ? […] « Euripide, dit-il, à qui l’on demande, l’une après l’autre, toutes les pièces de l’équipage d’un gueux, se plaint qu’on lui ôte toute une tragédie. » Cependant les discours préparés du pauvre Dicéopolis ne surmontent pas les préventions des Acharniens, et leur seul effet est de partager le chœur en deux opinions. […] Aussitôt l’allégorie, système auquel s’attacha sa muse, amena sur le théâtre l’aveugle dieu des richesses, sous la figure d’un vieillard craintif et consterné de l’approche des intrigants qui le dépouillent, des voleurs qui lui coupent la bourse, des avares qui le veulent enterrer chez eux, ou des prodigues qui bientôt le renvoient tout nu à la porte ; il ne sait plus ou rencontrer la probité qui le dédaigne, et se plaint de sa cécité qui l’éloigne des honnêtes gens, toujours restés pauvres depuis que Jupiter lui-même porte envie aux hommes vertueux : mot profond, par lequel il exprime que la vertu est devenue si rare, qu’il n’est plus rien au-dessus d’elle ! […] arrêtez, s’il vous plaît, il faut avoir pitié des pauvres poètes ! […] « Vous vous doutez assez qu’après ce prompt trépas, « Et faite comme on est, ayant quelques appas, « On aurait pu trouver à convoler de reste : « Mais du pauvre défunt la mémoire funeste « M’oblige à dévorer en secret mes ennuis.
Dès que le pauvre homme se vit délivré, il se leva tirant Vers la ville. […] Il y mourut, pauvre et obscur, peu de temps après, en 1544, à l’âge de quarante-neuf ans. […] Il était de famille populaire, pauvre, mais robuste et de forte sève. […] Pourquoi ne sommes-nous aux embûches à l’intention de ne meurtrir point les pauvres passants, comme font les brigands, mais seulement de leur faire rendre la bourse ? […] Que le pauvre craigne, de peur que s’il dit : « Je sais que faire ?