/ 3528
543. (1925) La fin de l’art

Et les actrices russes, ne sont-elles pas en train de faire paraître un peu fades les nôtres ? […] Elle disait tranquillement roça et cela lui paraissait tout naturel. […] Il paraît que l’encre à stylographe est encore moins solide que l’encre des écoliers. […] C’était une manière, paraît-il, de réfléchir à ce qu’on allait écrire. […] Je l’avoue, tous les livres nouveaux me paraissent égaux ou à peu près.

544. (1889) Essai sur les données immédiates de la conscience « Chapitre III. De l’organisation des états de conscience. La liberté »

Les faits psychologiques les plus simples, en effet, viennent se poser d’eux-mêmes sur des phénomènes physiques bien définis, et la plupart des sensations paraissent liées à certains mouvements moléculaires. […] Sous sa forme actuelle, et depuis la constitution de la théorie mécanique de la chaleur, le principe de la conservation de l’énergie paraît bien applicable à l’universalité des phénomènes physico-chimiques. […]   Ce qui rend la confusion naturelle, et même inévitable, c’est que la science paraît fournir des exemples indiscutés d’une prévision de l’avenir. […] Toutefois, il ne nous paraît pas inutile de nous arrêter sur cette dernière forme de l’argumentation déterministe, quand ce ne serait que pour éclaircir, de notre point de vue, le sens des deux mots détermination et causalité. […] Nous sentons bien, il est vrai, que si les choses ne durent pas comme nous, il doit néanmoins y avoir en elles quelque incompréhensible raison qui fasse que les phénomènes paraissent se succéder, et non pas se déployer tous à la fois.

545. (1907) Propos littéraires. Quatrième série

Quand ils ont été inventés, ils ont certainement paru hideux. […] Certes ils lui parurent tels tandis qu’elle passait. […] La Savoie me paraît être la Normandie de l’Est. […] Cela me paraît être un pur et simple contresens. […] Cela me paraît certain.

546. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Appendice » pp. 511-516

Appendice J’ajoute à ce volume, comme je l’ai fait pour des volumes précédents, un rapport dont j’ai été chargé et qui a paru le lundi 29 décembre 1856. […] Voici le rapport adressé à M. le ministre d’État et de la Maison de l’empereur : « Monsieur le ministre, La commission que Votre Excellence a chargée de désigner, parmi les ouvrages dramatiques envoyés au concours et représentés dans le courant de l’année 1855, ceux qui lui paraîtraient mériter les primes instituées par l’arrêté ministériel du 12 octobre 1851, a l’honneur de vous soumettre le résultat de son travail et le résumé de ses délibérations. […] À cela il a été répondu, moins comme contradiction directe à ce que ces éloges avaient, liitérairement, de mérité, que comme correctif et au point de vue où la commission avait à juger l’ouvrage, qu’il ne paraissait point du tout certain que la peinture fidèle de ce vilain monde fût d’un effet moral aussi assuré ; que le personnage même le plus odieux de la pièce avait encore bien du charme ; que le personnage même le plus honnête, et qui fait le rôle de réparateur, était bien mêlé aux autres et en tenait encore pour la conduite et pour le ton ; que le goût du spectateur n’est pas toujours sain, que la curiosité est parfois singulière dans ses caprices, qu’on aime quelquefois à vérifier le mal qu’on vient de voir si spirituellement retracé et si vivant ; que, dans les ouvrages déjà anciens, ces sortes de peintures refroidies n’ont sans doute aucun inconvénient, et que ce n’est plus qu’un tableau de mœurs, mais que l’image très vive et très à nu, et en même temps si amusante, des vices contemporains, court risque de toucher autrement qu’il ne faudrait, et qu’il en peut sortir une contagion subtile, si un large courant de verve purifiante et saine ne circule à côté. […] Mais ce dernier ouvrage, fondé, comme presque tous ceux du même genre, sur ce qu’on peut appeler l’adultère fondamental et antérieur à l’action, n’a point paru d’ailleurs différer notablement en mérite d’autres drames de la même famille, déjà couronnés les années précédentes ; et quant à l’agréable petite comédie donnée à la veille du nouvel an, c’eût été l’exagérer que de l’élever isolément jusqu’à l’importance d’un enseignement utile.

547. (1899) Le monde attend son évangile. À propos de « Fécondité » (La Plume) pp. 700-702

La création des drames, des contes et des romans ne leur a point paru être une grande tâche. […] C’est une ambition qui paraît au premier coup d’œil aspirer à descendre, mais qui en réalité n’aspire qu’à monter, car il n’y a rien de plus haut que l’âme d’une nation, et c’est faire partie de l’âme d’une nation que de devenir la lecture, la rêverie, la prière, l’entretien journalier de la foule honnête… » J’ai cité le morceau entier. […] À première vue cela paraît inadmissible. […] Est-ce que ces prescriptions nous paraissent trop pesantes ?

548. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Balzac, et le père Goulu, général des feuillans. » pp. 184-196

L’abbé Ogier fit paroître un livre intitulé L’Apologie de M. de Balzac, en réponse au manuscrit de dom André. […] La louange parut si prodiguée dans cette apologie, qu’on soupçonna Balzac d’avoir été assez vain pour la composer lui-même. […] Ces lettres parurent en 1627. […] Goulu parurent avoir les meilleurs motifs.

549. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre I. La littérature pendant la Révolution et l’Empire — Chapitre IV. Chateaubriand »

Il amplifiera même parfois ses passions, ses désirs, et il ne lui déplaira pas de paraître courbé sous un mystérieux remords. […] Il nous paraît doué d’une singulière inaptitude à saisir les idées, à former des raisonnements. […] La tristesse pessimiste, séparée du sentiment chrétien, se retrouvera dans Vigny : sans compter qu’un chapitre du Génie du Christianisme me paraît bien lui avoir indiqué Éloa666. […] Il ne me paraît pas douteux que Chateaubriand n’ait fourni à Hugo le premier modèle de ces énumérations prestigieuses, de ces narrations grandioses où il se plaît668 . […] La destination première des Mémoires d’outre-tombe me paraît même avoir suggéré à Hugo l’idée de cette résurrection périodique qu’il s’est préparée en réglant la publication de ses œuvres posthumes.

550. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) « Chapitre quinzième. »

Il n’eut pas même la curiosité de savoir ce qu’on pensait de ce travail, et il n’en fit rien paraître de son vivant. […] Quand Saint-Simon parut à la cour, toutes les grandeurs du règne de Louis XIV étaient éclipsées. […] Tacite ne paraît souhaiter qu’une chose : de bons princes dans l’empire, devenu légitime héritier de la république. […] La grammaire peut être étonnée de plus d’un de ses tours, mais la langue s’y reconnaît ; et ce qu’il paraît usurper, elle le lui donne libéralement. […] Saint-Simon est à la fois traînant et plein de fougue ; c’est un torrent qui paraît embarrassé par les débris qu’il charrie, mais qui n’en court pas moins vite.

551. (1883) Souvenirs d’enfance et de jeunesse « Chapitre VI. Premiers pas hors de Saint-Sulpice  (1882) »

Du moment que le christianisme n’était pas la vérité, le reste me parut indifférent, frivole, à peine digne d’intérêt. […] Penser me paraissait l’objet unique de ma vie. […] Ce que nous avions vu à deux nous paraissait certain. […] Tout ce que j’ai fait autrefois paraîtrait maintenant acte de folie, et parfois, en regardant autour de moi, je crois vivre dans un monde que je ne reconnais plus. […] Je n’ai jamais flatté les erreurs de l’opinion ; je n’ai pas manqué une seule occasion d’exposer ces erreurs, jusqu’à en paraître aux superficiels, un mauvais patriote.

552. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Monsieur de Latouche. » pp. 474-502

Quand il vous racontait un ouvrage qu’il faisait, l’ouvrage était adorable : puis le livre paraissait, on cherchait en vain, et on y trouvait à peine le quart du charme rêvé ! […] Il s’agit d’une cérémonie qui n’admet aucun retard ; et, malade ou non, à pied ou en litière, je paraîtrai à la procession. […] Pour ne rien paraître lui ôter, je dirai seulement que ce fut lui qui mit en circulation alors le mot de principicule. […] Depuis que l’article a paru, j’ai reçu un témoignage tardif, mais d’une sympathie réelle et d’une émotion trop visible pour ne pas être touchante. […] L’allusion n’aurait paru que le matin à la clarté du soleil, après la publication du numéro

553. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre II. L’âme et le corps »

Quelque chose qui paraît, à tort ou à raison, déborder de toutes parts le corps qui y est joint, le dépasser dans l’espace aussi bien que dans le temps. […] Supposons, comme cela paraît vraisemblable, que la maladie soit causée par une intoxication de la substance cérébrale. […] Mais le souvenir paraît bien être là : parfois, ayant remplacé par des périphrases le mot qu’il croit disparu, l’aphasique fera entrer dans l’une d’elles le mot lui-même. […] Voilà qui paraîtra, au premier abord, donner raison à l’hypothèse d’une accumulation des souvenirs dans la substance cérébrale. […] Cette conférence a paru, avec d’autres études dues à divers auteurs, dans le volume intitulé.

554. (1891) Enquête sur l’évolution littéraire

Albert Jhouney paraît être le seul occultiste joignant le sérieux scientifique à la foi. […] Ce vocabulaire parut assez savoureux (il l’était) à l’époque de son éclosion. […] M. de Gourmont paraît âgé de trente ans. […] À contempler ce spectacle, l’œil ébloui de mon hôte paraissait de l’aventurine en fusion. […] Cet aveu m’a paru précieux à recueillir.

555. (1893) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Première série

Il paraît étrange de dire qu’on aurait pu se passer de Shakespeare ou de Raphaël, et cependant cela est vrai. […] Si cet exemple paraît gothique, prenons un ouvrage plus moderne. […] Ce sont choses en soi belles et bonnes, mais qui en critique paraissent déplacées, inutiles et suspectes. […] Qu’aurait-il gagné à être sujet de Henri II, au lieu de paraître sous Louis XII ? […] Tel me paraît avoir été Bayle avec son humeur questionneuse, frondeuse et contredisante.

556. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « Bernardin de Saint-Pierre »

Cette relation, sous forme de lettres, qui parut en 4773, sans qu’il y mît son nom, eut du succès et en méritait. […] Heureux qui revoit les lieux où tout fut aimé, où tout parut aimable, et la prairie où il courut, et le verger qu’il ravagea !  […] Les Études de la Nature, fruit mûr de cette longue retraite et de cette élaboration solitaire, parurent en 1784. […] Les Études, si incomplètes qu’elles paraissent à trop d’égards, demeurent comme une révélation de la nature, qui ne se trouve que là. […] Le bâton d’olivier, et non de houx ou de tout autre arbrisseau, que porte Damon dans la huitième églogue, lui paraît un symbole bien choisi de ses espérances.

557. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre I. La préparations des chefs-d’œuvre — Chapitre II. Attardés et égarés »

Agrippa d’Aubigné, pourtant, fait paraître Malherbe bien petit et bien pauvre. […] Tout est alors en deçà, au-delà, ou au contraire de la nature : car la nature est grossière, et le paraît là où elle ne l’est pas réellement. […] Dans le roman, il paraît bien que Sorel a été un bourgeois de sens ferme, à qui par malheur le talent a manqué pour faire une grande œuvre. […] Ce fut ce qui sauva Fæneste d’un oubli complet : il paraît que Condé goûtait ce pamphlet. […] IV, p. 51-73. — La Diane parut en 1542, et fut traduite en français par G.

558. (1900) Le rire. Essai sur la signification du comique « Chapitre II. Le comique de situation et le comique de mots »

Telle paraît être l’idée de Herbert Spencer : le rire serait l’indice d’un effort qui rencontre tout à coup le vide. […] Et si les hommes étaient toujours attentifs à la vie, si nous reprenions constamment contact avec autrui et aussi avec nous-mêmes, jamais rien ne paraîtrait se produire en nous par ressorts ou ficelles. […] Déterminons donc les caractères essentiels par lesquels la vie, envisagée du dehors, paraît trancher sur un simple mécanisme. […] Au contraire, dans le théâtre de Molière, ce sont les dispositions des personnages, et non pas celles du public, qui font que la répétition paraît naturelle. […] Voulez-vous que la réplique me paraisse tout à fait spirituelle ?

559. (1865) La crise philosophique. MM. Taine, Renan, Littré, Vacherot

Taine paraît glisser avec une juvénilité bien superficielle. […] Or, cette question ainsi posée me paraît à peine effleurée par M.  […] Comme il a horreur d’un fait trop déterminé, tout ce qui tend à circonscrire les choses d’une manière trop rigoureuse lui paraît faux. […] Toutes ces grandes croyances sont bien près de lui paraître des superstitions, des illusions, des mirages de l’imagination. […] Vacherot, et quoique je ne puisse y souscrire, elle ne me paraît ni sans originalité ni sans beauté.

560. (1929) Dialogues critiques

celui-là… Avez-vous lu la Correspondance de Renan, qui vient de paraître ? […] Pierre Cela me paraît bien innocent. […] Pierre Malheureusement paru après la mort du grand poète. […] D’après le « chapeau » de Marcel Prévost, il paraît que c’est un jeune. […] Cependant, certains respectent parfois ce qui ne les amuse pas, mais qui leur paraît sérieux.

561. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre deuxième. Les images — Chapitre premier. Nature et réducteurs de l’image » pp. 75-128

Puis, en m’éveillant sous la main qui me touche, je sens la figure s’effacer, se décolorer, s’évaporer ; ce qui m’avait paru une substance se réduit à une ombre. […] Elle est l’œuvre d’une lutte ; sa tendance à paraître extérieure est combattue et vaincue par la tendance contradictoire et plus forte de la sensation que le nerf ébranlé a suscitée au même instant. […] L’image paraîtra alors située et extérieure ; et, quoique déclarée illusoire par les idées environnantes, elle continuera à paraître située et extérieure, parce que la sensation qui seule pourrait lui ôter ce caractère manque ou est comme si elle n’était pas. […] Une nuit qu’il était assis seul, une multitude de ces Lilliputiens parurent sur la table et l’honorèrent d’une danse. […] Pour que l’image fasse son effet normal, c’est-à-dire soit reconnue comme intérieure, il faut qu’elle subisse le contrepoids d’une sensation ; ce contrepoids manquant, elle paraîtra extérieure.

562. (1923) Au service de la déesse

Jean Carrère me paraissent démesurés. […] Cette aventure paraît toucher à sa fin. […] Il paraît — M.  […] Il ne paraît pas apitoyé. […] Il paraît procéder ainsi.

/ 3528