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1755. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxive Entretien. Réminiscence littéraire. Œuvres de Clotilde de Surville »

Dans un de ces entretiens, il nous raconta qu’il allait bientôt paraître un volume du poésies dont il avait connu intimement l’auteur ou plutôt l’éditeur à Lauzanne. — Ce chevalier français, nous dit-il, était lieutenant-colonel d’un régiment de cavalerie émigré licencié, et vivait habituellement avec sa femme dans un modeste village des environs de Liége. […] Il ne quittait guère sa femme qu’il paraissait aimer tendrement ; il habitait à une certaine distance, sur le penchant des montagnes de Vévey, un chalet au-dessus du lac Léman. […] Au commencement de l’automne, la Gazette de France nous apprit que les poésies de Clotilde avaient paru, et qu’une admiration unanime accueillait cette résurrection du passé. […] Un jeune chevalier calabrais, nommé Colamor, parut ensuite. […] Malherbe allait paraître ; mais s’il était plus correct, il n’était ni aussi naturel ni aussi sensible.

1756. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre II. L’époque romantique — Chapitre V. Le roman romantique »

Hugo est toujours là : et cette année 1862 voit paraître avec le petit volume de Salammbô les dix volumes des Misérables. […] Elle rend vite célèbre son pseudonyme de George Sand : Indiana paraît en 1832 et Lélia en 1833. […] Il tient beaucoup à ce qu’il écrit, mais il ne veut pas paraître y tenir. […] La même coquetterie se fait paraître par d’autres procédés ; ainsi quand dans la Chronique de Charles IX il laisse au lecteur le soin de choisir le dénouement qui lui plaira : grossier défaut, mais défaut voulu. […] Il donne en 1829 la première œuvre qui fera partie de la Comédie humaine : ce titre général ne paraît qu’en 1842 (éd.

1757. (1886) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Deuxième série «  Leconte de Lisle  »

Il entra par l’étude dans les mœurs et dans l’esthétique des siècles morts ; il démêla l’empreinte que les générations reçoivent de la terre, du climat et des ancêtres : et, comme il s’amusait à la logique de l’histoire, il en sentit moins la tristesse ; puis il lui parut que toute force qui se développe a sa beauté pour qui en est spectateur sans en être victime ; il eut des visions du passé si nettes, si sensibles et si grandioses qu’il leur pardonna de n’être pas consolantes. […] Ce que j’ai envie de dire pourra paraître un éloge démesuré : car le public n’a pas l’air de se douter, vraiment, que notre siècle finissant a de grands poètes. […] Il est certain qu’en dépit de ces minutes on continue de vivre ; et cependant ceux pour qui elles reviennent souvent devraient, s’ils étaient aussi sincères qu’ils le paraissent, se réfugier volontairement dans la mort. […] Cette vie si courte, les maladies qui la troublent, les calamités qui surviennent la font paraître longue. […] Voilà longtemps qu’on nous annonce les États du diable et les Croisades et Jacqueries et quelques morceaux en ont paru, qui font regretter son peu de hâte à nous livrer les autres.

1758. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Maints hasards de sa vie, qui jadis lui avaient paru indifférents, il les revoit, et leur suite logique. […] Ces successions de quartes et de quintes, qui aujourd’hui signifient pour nous les émotions les plus étranges et nous paraissent les plus dures, elles étaient, pour les âmes anciennes, le signe des émotions les plus naturelles. […] Tristan paraît au seuil de la tente. […] Oesterlein ; on se rappelle que le premier tome a paru en 1879. […] La seconde partie de l’article parut dans le numéro de septembre 1886.

1759. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — CHAPITRE VI »

Dès qu’ils ont paru dans un livre et sur le théâtre, les personnages fictifs sont inscrits dans la mémoire du lecteur et du spectateur, comme sur les registres d’un état civil. […] On a ri souvent de la bonhomie de Ducis écrivant deux dénouements pour son Othello : l’un heureux et l’autre funeste, qu’il offre, dans sa préface, au choix du public et des directeurs de théâtre. « Pour satisfaire, — dit-il, — plusieurs de mes spectateurs qui ont trouvé, dans mon dénouement, le poids de la pitié et de la terreur excessif et trop pénible, j’ai profité de la disposition de ma pièce, qui me rendait ce changement très facile, pour substituer un dénouement heureux à celui qui les avait blessés, quoique le premier me paraisse toujours convenir beaucoup plus à la nature et à la moralité du sujet. […] Cette règle posée, cette réserve faite, nous conviendrons volontiers que le nouvel épilogue de la Contagion a paru, dans son ensemble, très supérieur au premier. […] Certes, cette farce macabre paraissait déjà bien invraisemblable, à travers le voile du récit : étalée sur la scène, elle semble impossible. […] L’effet d’une pièce dépend de la première impression : les rajustements n’y font rien ; elle reste dans la mémoire ce qu’elle était lorsqu’elle a paru.

1760. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre X »

En apparence, ses mœurs, ses manières, ses dehors, son langage, sont les mêmes que ceux du vrai monde ; mais approchez, et les fêlures paraissent, les dissonances éclatent, les vernis s’écaillent, les fausses positions se trahissent, les fortunes scandaleuses montrent le vert-de-gris qui les ronge, les corruptions fardées développent leurs miasmes. […] Raymond survient, pendant que la plume court sur le papier, haletante et folle ; il veut savoir ce que contient cette lettre mystérieuse si précipitamment cachée dès qu’il a paru, et, chose étrange ! […] Les scrupules de moralité qui l’ont empêchée d’y paraître, à son origine, feraient sourire aujourd’hui. […] Olivier de Jalin ne m’avait jamais été sympathique ; en le retrouvant, après un long intervalle, il m’a paru presque odieux. […] Alexandre Dumas y a paru mûri, sinon grandi, à certains endroits.

1761. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre troisième. Le souvenir. Son rapport à l’appétit et au mouvement. — Chapitre premier. La sélection et la conservation des idées dans leur relation à l’appétit et au mouvement. »

Ni l’hypothèse des vibrations persistantes ni celle des résidus persistants ne paraissent suffisantes à Th. […] Nous avons vu plus haut la belle hypothèse de Spencer sur la « genèse des nerfs », que plusieurs découvertes récentes ont paru confirmer ; Spencer aurait pu employer des considérations analogues pour expliquer comment l’organe de la mémoire s’est peu à peu formé dans le cerveau et dans tout le système nerveux. […] Ribot et Richet, qu’il y a ici quelque chose non seulement de physiologique, mais de mental en même temps qui subsiste ; seulement, il nous paraît bien difficile de comprendre qu’une idée subsiste comme idée. […] S’il est vrai, comme nous l’avons dit, que l’émotion et la réaction motrice soient les deux « facteurs » principaux de la mémoire, ils devront disparaître en dernier lieu du souvenir ; or, c’est ce qui nous paraît ressortir de cette loi des amnésies indiquée par Spencer et par Maudsley, et que Ribot a mise en pleine lumière. […] Les idées, dérivées de son ancienne expérience, qui paraissent s’être éveillées les premières, étaient liées à deux sujets qui avaient fait sur elle une forte impression : sa chute dans la rivière et une affaire d’amour.

1762. (1913) La Fontaine « VI. Ses petits poèmes  son théâtre. »

Par parenthèse, il y en a une qui ne lui plaisait pas beaucoup, à lui, La Fontaine, et dont cependant il a cité le nom avec conscience dans le poème du Quinquina ; c’est Colbert, qui en avait ressenti, paraît-il, de bons effets. […] Ces exclamations me paraissent un peu froides. […] Voilà, précisément, une de ces exclamations que je n’aime pas beaucoup et qui me paraissent plutôt refroidir qu’animer la peinture que vous allez voir. […] Ceci c’est, comme vous le savez, une idée chère à nos hommes de 1630, une idée antérieure, par conséquent, à La Fontaine, une idée qui n’est pas tout à fait de son temps, qui peut paraître surannée même, un peu, à l’époque où il l’exprime ; mais enfin il l’a exprimée et cela est intéressant précisément au point de vue des filiations et des péripéties de l’histoire littéraire. […] Il est possible qu’il ait paru, à cette époque, une tragédie mêlant le trivial et le sublime, le bouffon et le tragique, mais, encore une fois, je ne saurais vous indiquer à qui il fait allusion.

1763. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [1] Rapport pp. -218

Cette affirmation, d’abord, peut paraître hasardeuse. […] Ils ne redoutent point de s’incliner, car ils paraîtront plus grands, redressés, après l’agenouillement. […] Il parut, tout débordant d’illusions généreuses, en un morne moment. […] Ce qui paraît distinguer Arthur Rimbaud, ce n’est guère que la vilenie ou la malpropreté (pas toujours, grâce au ciel !) […] Vers le temps où commençaient de se manifester les poètes symbolistes, parut Éphraïm Mikhaël.

1764. (1863) Cours familier de littérature. XV « LXXXVe entretien. Considérations sur un chef-d’œuvre, ou le danger du génie. Les Misérables, par Victor Hugo (3e partie) » pp. 5-79

peut-être ; mais avec cette mise il n’y paraissait pas. […] Tout ce qui lui était arrivé lui paraissait absurde ; tout ce qui l’entourait lui paraissait impossible. […] Cette obstination le fait paraître d’autant plus coupable. […] La voix avait été si poignante, l’homme qui était là paraissait si calme, qu’au premier abord on ne comprit pas. […] Il paraît que cela ne se peut pas.

1765. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 novembre 1885. »

Elle courbe la tête jusqu’à terre et paraît sangloter ; mais ces larmes sont le premier instant de bonheur de sa vie. — Parsifal lui aussi paraît transfiguré, il regarde aux alentours : la prairie brille de rosée, les herbes et les bourgeons rayonnent d’un éclat insolite, les fleurs lui parlent avec une grâce enfantine. […] Historiquement, son esthétique paraît tendre expressément à ressusciter l’ancien drame grec ; en soi elle constitue apparemment un système de condensation, mais d’autre part elle semble entièrement étrangère au progrès par la spécialisation et la définition des parties. […] La première édition avait paru en 1876, deux grands volumes in-8 ; celle-ci est réduite au format plus commode des in-12 : le Drame Musical, qui fut parmi les premières et les grandes œuvres d’enseignement Wagnérien, va ainsi se faire mieux œuvre ce popularisation. […] « Cet ouvrage, paru il y a quelques années, et que je rends au public sous une forme définitive, n’a rien perdu de son actualité. […] La traduction de ces quatre morceaux paraîtra dans le numéro du 8 décembre (La Réd.)

1766. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « Introduction »

Son incohérence actuelle nous paraît tenir à ce qu’elle contient, outre la science générale, des sciences particulières qui sont regardées comme une partie intégrante d’elle-même. […] Mais en se constituant définitivement comme science particulière, la linguistique l’a écartée ; et quoiqu’elle paraisse plutôt obscure qu’insoluble, cette recherche est bannie de l’étude positive des langues. […] Plus on y pense et plus le mot paraît juste. […] Au premier abord, je le sais, cette proposition peut paraître inacceptable. […] Cependant l’esprit ou plutôt l’être intelligent lui-même est complètement perdu de vue au milieu de ces transactions où il ne paraît avoir aucune part.

1767. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Chapitre V. Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance »

Le souvenir du présent et la fausse reconnaissance Cette étude a paru dans la Revue philosophique de décembre 1908. […] Au contraire, il y a des états morbides ou anormaux qui paraissent se surajouter à la vie normale, et l’enrichir au lieu de la diminuer. […] Il se fabriquait déjà en temps normal ; mais il était empêché de paraître, au moment où il l’aurait voulu, par un de ces mécanismes antagonistes, constamment agissants, qui assurent l’attention à la vie. […] L’expérience est là cependant, qui paraît dire le contraire. […] Il ne nous est pas aussi facile de comprimer l’élan de notre vie psychologique tout entière que celui de notre parole ; mais, là où l’élan général faiblit, la situation traversée doit paraître aussi bizarre que le son d’un mot qui s’immobilise au cours du mouvement de la phrase.

1768. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Geoffroy de Villehardouin. — II. (Fin.) » pp. 398-412

Certes l’enthousiasme d’un tel homme, s’attachant à l’heure la plus brillante du souvenir, a tout son prix : Le temps fut beau et clair, dit-il en parlant de ce jour mémorable où l’on appareilla de Corfou, et le vent bon et clément ; aussi laissèrent-ils leurs voiles aller au vent ; et bien l’atteste le maréchal Geoffroi qui dicta cet ouvrage et qui n’y a dit mot, à son escient, qui ne soit de pure vérité, comme celui qui assista à tous les conseils ; bien atteste-t-il que jamais si grande chose navale ne fut vue, et bien semblait que ce fût expédition à devoir conquérir des royaumes ; car, aussi loin qu’on pouvait voir aux yeux, ne paraissaient que voiles de nefs et de vaisseaux, tellement que le cœur de chacun s’en réjouissait très fortement. […] Il est surtout un passage de son récit qui m’a paru charmant au milieu de sa recherche, et bien touchant d’invocation à travers sa grâce un peu affectée ; je vais le traduire aussi fidèlement que possible : on y verra un contraste parfait avec la manière et le ton de Villehardouin ; ce sont les deux civilisations et les deux littératures en présence. […] Il conduit sa chronique avec exactitude jusqu’au moment où le marquis de Montferrat, son ami et son seigneur de prédilection, périt à son tour dans une rencontre en poursuivant les féroces Bulgares (1207) : « C’est alors, dit Gibbon, c’est à cet accident funeste que tombe la plume de Villehardouin et que sa voix expire ; et, s’il continua d’exercer l’office de maréchal de Romanie, la suite de ses exploits n’est point connue de la postérité. » On suppose qu’il mourut cinq ou six ans après, vers 1213, et il paraît certain qu’il ne retourna jamais en France.

1769. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le président Jeannin. — I. » pp. 131-146

Ce conte ou cette légende transmise par les matrones du temps a paru depuis aux panégyristes du président un présage de sa grandeur. […] À quoi Jeannin répondit en riant : « Oui, mon père, c’est moi, et j’en ai bien fait d’autres depuis que je ne vous ai vu : mais il faut commencer à devenir sage et à étudier. » Ce qui paraît certain, c’est que de bonne heure, et dès ses premiers exercices aux écoles publiques, il se fit remarquer, au milieu de ses vivacités, pour être d’un parfait et merveilleux jugement, « et capable de terminer un jour les différends des hommes ». […] Il était assez faible pour que le moindre succès l’enflât, pour qu’un secours promis par l’Espagne le rendît moins traitable ; il avait assez d’honneur pour qu’une défaite éprouvée le piquât au jeu et lui parut un motif de plus de persévérer : il avait assez de bon sens d’ailleurs et d’honnêteté pour sentir les misères et les assujettissements de sa position, et peut-être aussi les misères des peuples et de l’État.

1770. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Appendice » pp. 453-463

Il est de ceux qui aiment à croire à un grand avenir, à une ère décidément nouvelle, et qui mettent l’âge d’or en avant : s’il y a quelque système en ceci et quelque illusion (et il en paraît convenir vers la fin), il anime ses tableaux du moins par un enthousiasme sincère et par des traits d’une imagination grandiose ; mais ce qui est mieux, il y met des tons de cordialité franche et de mâles effusions de tendresse. […] La seconde mention a été obtenue par une pièce d’un ton moral élevé, mais où le sujet n’a point paru assez directement traîté. […] L’ouvrage qui a obtenu le premier prix parmi les 129 présentés, et qui a paru le plus s’approcher de l’idée qu’on se pouvait faire d’une nouvelle excellente, a pour titre Cécilie.

1771. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Fanny. Étude, par M. Ernest Feydeau » pp. 163-178

L’amour supplée aux longs souvenirs par une sorte de magie. » Mais il ne nous indique aucun de ces détails qui lui ont paru si charmants, ou il ne les indique que d’une façon très générale ; il aime mieux s’écrier : « L’amour n’est qu’un point lumineux, et néanmoins il semble s’emparer du temps, etc. » — Un jour il écrit à Ellénore, pour lui donner idée de ce qu’il souffre pendant les heures qu’il vit séparé d’elle : « … J’erre au hasard courbé sous le fardeau d’une existence que je ne sais comment supporter. La société m’importune, la solitude m’accable… Je me précipite sur cette terre qui devrait s’entrouvrir pour m’engloutir à jamais… Je me traîne vers cette colline d’où l’on aperçoit votre maison, je reste là les yeux fixés sur cette retraite que je n’habiterai jamais avec vous. » Et cette maison, cette retraite tant convoitée, tant regardée, et qui lui paraît offrir de si enviables perspectives de bonheur, il n’en retrace pour lui ni pour nous aucun trait distinct et reconnaissable, il ne nous la montre pas. […] De là je contemplais Ellénore : elle me parut légèrement changée, elle était plus pâle que de coutume.

1772. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « Le général Joubert. Extraits de sa correspondance inédite. — Étude sur sa vie, par M. Edmond Chevrier. — I » pp. 146-160

Il n’en demeura pas moins découragé pour un temps et dégoûté, dans les intervalles, du moins, où l’on ne se battait pas ; il écrivait à son premier chef, le général Cervoni, sous qui il avait servi dès son arrivée à l’armée, et qui, lui-même, paraît avoir essuyé à ce moment une mortification ; car il avait quitté les camarades sans faire d’adieux et s’en était allé à Menton : (Août 1795. […] J’avais eu des scrupules d’accepter le grade de général de brigade ; mais mes camarades et les généraux, le représentant Ritter lui-même, m’ont paru si contents de cette promotion, et je suis chargé d’entreprises si intéressantes25, que mon refus aurait passé pour refus de service. […] Il faut paraître confiant quand on est inquiet, dur envers le soldat, quand souvent il n’inspire que de la pitié ; il faut enfin avoir un visage qui ne soit point le miroir de son cœur.

1773. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « M. Octave Feuillet »

Ces productions légères veulent être saisies et goûtées au fur et à mesure, à l’heure où elles paraissent, non pas prises en bloc et soldées comme un arriéré. […] Ce moment lui paraît venu. […] Feuillet ne se fait pas faute de nous offrir de ces intérieurs de vieillards, comme dans le Village ; il triomphe de la difficulté, et il ne craint pas, tant il y met de soin et de coquetterie, que ces vieilles amours nous paraissent sentir le rance), deux vieilles gens donc, Mme d’Ermel, femme de soixante-deux ans, et le docteur Jacobus, Hollandais, qui en a soixante-dix, jouent tous les soirs une partie de dames que le vieux médecin vient faire chez sa voisine à la campagne.

1774. (1867) Nouveaux lundis. Tome IX « Souvenirs d’un diplomate. La Pologne (1811-1813), par le baron Bignon. »

  Cela est d’autant plus facile aujourd’hui que les Mémoires du comte de Senfft ont récemment paru rédigés en français et publiés à Leipsick38. […] L’idée que le ministre saxon s’est formée et qu’il veut nous donner du spirituel et pétulant abbé est faite pour surprendre un peu et paraîtra assurément exagérée. […] Pendant que M. de Senfft, à la veille de l’éclatant démenti de l’histoire, se montre ainsi à nous un peu la dupe des confidences de Fouché qui, évidemment (comme l’abbé de Pradt, et avec plus de malice), était entré dans ses vues, avait médit du pouvoir qu’il servait et ne s’était pas fait faute de gémir sur les folies du maître, il m’a paru curieux de citer une lettre de Napoléon adressée, vers ce temps, à son ministre de la police, et qui, dans sa sévérité encore indulgente, va droit au défaut de l’homme, rabat fort de cette haute idée trop complaisante et remet à son vrai point ce prétendu génie du duc d’Otrante, un génie avant tout d’ingérence audacieuse et d’intrigue.

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