Ils oublient que cette claudication figurait, à l’origine, l’oscillation de la flamme et le tremblement du sol remué par les éruptions souterraines.
Il résulte de la loi précédente qu’un excès d’attention consciente et de méditation volontaire peut parfois nuire au succès d’une opération, comme la recherche d’un souvenir oublié, mais en tant seulement que cette opération est automatique, car, du côté intellectuel, l’attention ajoute de la force aux idées sur lesquelles elle se concentre et dont elle est déjà en possession.
Plongez-le à chaque instant dans le fleuve du Léthé, ou supposez que, soit par un arrêt de développement cérébral, soit par une lésion cérébrale, l’animal s’oublie sans cesse lui-même à chaque instant : les images continueront de surgir dans sa tête ; il y aura des liens cérébraux entre ces images et certains mouvements parle seul fait que, une première fois, images et mouvements auront coïncidé : l’animal aura donc, à chaque instant, un ensemble de représentations et accomplira un ensemble de mouvements déterminés par des connexions cérébrales, le tout sans la représentation de succession… Cet état, quelque hypothétique qu’il soit, doit ressembler à celui des animaux inférieurs.
Or, il ne faut jamais oublier que la sélection naturelle peut agir sur chaque organe, mais seulement pour le perfectionner de plus en plus.
La Grece depuis la mort d’Alexandre jusqu’à son assujetissement aux romains, n’essuïa point cependant de ces guerres qui sont capables de faire oublier durant des siecles entiers les lettres et les arts.
Quelque horreur que nous inspirent ces religions sanguinaires, n’oublions pas que c’est sous leur influence que se sont formées les plus illustres sociétés du monde ; l’athéisme n’a rien fondé.
Amenez-les ensuite à la comparaison de plusieurs especes, & des propriétés qui les distinguent les unes des autres, qui les spécifient ; mais n’oubliez pas les propriétés qui leur sont communes, qui les réunissent sous un point de vûe unique, qui les constituent dans un même genre ; & nommez-leur ce genre, en y appliquant les mêmes observations que vous aurez faites sur l’espece ; savoir que l’idée de genre est encore plus simplifiée, qu’on en a séparé les idées différencielles de chaque espece, pour ne plus envisager que les idées communes à toutes les especes comprises sous le même genre. […] Mais il ne faut jamais oublier que l’on doit beaucoup ménager l’attention de celui à qui l’on parle, non-seulement de maniere qu’il entende, mais même qu’il ne puisse ne pas entendre ; non ut intelligere possit, sed ne omnino possit non intelligere. […] Si nos Grammairiens avoient donné aux analogies l’attention qu’elles exigent ; outre qu’elles auroient servi à leur faire prendre des idées justes de chacun des tems, elles les auroient encore conduits à reconnoître dans notre impératif un prétérit, dont je ne sache pas qu’aucun grammairien ait fait mention, si ce n’est M. l’abbé de Dangeau, qui l’a montré dans ses tables, mais qui semble l’avoir oublié dans l’explication qu’il en donne ensuite.
Il songe à la vie future, mais il n’oublie pas la vie présente ; il appuie la vertu sur l’intérêt bien entendu.
Vos trahisons, vos meurtres et vos amours malsains, voilà ce qu’il nous faut pour nous faire oublier les tristesses de la vie pratique !
« Il a voulu fuir les hommes, écrit La Harpe, et les hommes l’ont oublié. » D’Alembert traduit Tacite, et Diderot travaille à son Essai sur les règnes de Claude et de Néron. […] Qu’ils marquent tous les trois aussi trois moments de la rénovation du style ; — et, à ce propos, de ne pas oublier que les Études de la nature sont antérieures, pour leur composition, — à la publication des Confessions, des Lettres à M. de Malesherbes, et des Rêveries du promeneur solitaire. — Souplesse, précision et couleur du style descriptif de Bernardin de Saint-Pierre. — Que ce sont bien les objets qu’il décrit, et non pas du tout, — ou tout à fait secondairement, — les « états d’âme » qu’ils suscitent en lui. — Nouveauté, richesse, et « technicité » de son vocabulaire. — De la nature de son pittoresque ; — et qu’elle consiste surtout dans la fidélité d’une imitation ; — qui obtient des effets d’ensemble par des procédés de miniaturiste.
) ce mot n’est que de pure curiosité ; aussi est-il oublié dans le lexicon de Martinius, dans l’ample trésor de Faber, & dans le Novitius.
C’est le poète japonais Nakamaro, devenu ministre en Chine, qui a fait, en sa nouvelle patrie, un poème où il dit que, lorsque son âme se promène dans le ciel et qu’il voit cette lune qu’il a vue aux flancs de la montagne de Mikasa, près de Kasouga, cette lune le console, lui fait oublier les misères de l’existence, lui rappelle son Japon, — une pièce qui fut cause de sa disgrâce, par le témoignage qu’elle apportait de son attachement pour son ancienne patrie. […] Alors j’ai pensé qu’il ne fallait pas oublier la gloire des armes, surtout quand on vivait en paix et, malgré mon âge qui a dépassé soixante-dix ans, j’ai ramassé du courage pour dessiner les anciens héros qui ont été des modèles de gloire. » Le livre pour lequel Hokousaï ramasse sa vieille énergie s’appelle Yéhon Sakigaké, Les Héros .
Son amitié qui n’oublie pas, s’échauffe pourtant avec la présence des gens.
N’oublions pas, dans ces considérations, de rappeler que ce ne sont jamais les formes les plus parfaites de chaque groupe qui ont donné naissance aux formes les plus parfaites des groupes supérieurs, mais, au contraire, les types les moins développés, les moins accusés, les moins bien adaptés à leurs conditions de vie par une localisation spéciale de leurs organes.
» À son retour à Paris, l’amour demandé vient enfin : il fond sur lui comme une catastrophe, et c’est meurtri, brisé, anéanti par la souffrance, après avoir vainement cherché à donner la vie à la froide idole dont son rêve s’était épris, que le poète fut contraint de partir pour rompre le charme et pour oublier.
Les manifestations de la vie que nous observons chez l’homme ou chez un animal supérieur sont beaucoup plus complexes qu’elles ne nous apparaissent ; mais ce qu’il ne faut jamais oublier, c’est que, quelle qu’en soit la complexité, elles sont toujours la résultante des propriétés intimes d’une foule d’éléments organiques dont l’activité est liée aux conditions physico-chimiques des milieux internes où ils sont plongés. […] Quand des philosophes tels que Bacon, ou d’autres plus modernes, ont voulu donner une systématisation de préceptes pour la recherche scientifique, ils ont pu paraître séduisants aux personnes qui ne voient les sciences que de loin ; mais en réalité de pareils ouvrages ne sont d’aucune utilité aux savants faits, et pour ceux qui veulent se livrer à la culture des sciences, ils les égarent par une fausse simplicité des choses ; bien plus, ils les gênent en chargeant l’esprit d’une foule de règles vagues ou inapplicables, qu’il faut se hâter d’oublier, si l’on veut entrer dans la science et devenir un véritable expérimentateur.
Les effets qui résultent de la lésion du cerveau ont quelque analogie avec ceux qu’amène le progrès de l’âge ; le malade ne conserve que le souvenir des impressions récentes, et oublie celles qui sont d’une date plus ancienne… Parmi les malades, les uns ont toujours par la suite la mémoire imparfaite… Dans certains cas particuliers, les malades ne peuvent plus se servir du mot propre pour exprimer leurs idées ; souvent le jugement est affaibli ». — D’autres atteintes portées au cerveau par un intermédiaire produisent des effets semblables ; on connaît l’évanouissement qui suit les grandes pertes de sang, le désordre d’idées qu’entraîne l’ivresse, la stupeur qu’engendrent les narcotiques, les hallucinations qu’amène le haschich, l’excitation d’esprit que développe le café, l’insensibilité que provoquent le chloroforme et l’éther130. — En résumé, l’altération des lobes cérébraux a pour contrecoup l’altération proportionnée de nos images.
Mardi 17 mars Une note que j’ai oublié d’intercaler, en bas des Lettres de mon frère, sur mon oncle de Neufchâteau, l’ancien officier d’artillerie, le représentant des Vosges, en 1848.
Je le revoyais, dans le salon des demoiselles de Villedeuil, les filles du ministre de Louis XVI, les vieilles cousines de ma mère, ce froid et immense salon, aux boiseries blanches, toutes nues, au mobilier rare, empaqueté dans des housses, et où toujours, au dos d’une chaise, était oublié le ridicule d’une des deux sœurs, aux jardinières rectilignes, contenant de pauvres fleurs fanées, aux dunkerques, où s’étageaient des objets d’art légitimistes, je le revoyais, dans ce salon, qu’on aurait pu croire le salon de la duchesse d’Angoulême, adossé debout à la cheminée, son diable d’œil noir, tout plein d’ironie, et à un moment, dans l’ennui de l’endroit solennel, jetant un mot, qui secouait d’un rire, la sèche vieillesse et les robes feuille morte et caca dauphin des deux antiques demoiselles.
L’homme, parfois, voudrait faire intervenir directement l’éternelle justice au milieu de nos injustices ; il oublie que c’est à nous, à nous seuls, de réaliser le juste par nos propres forces : Certes, je suis courbé sous l’infini profond ; Mais le ciel ne fait pas ce que les hommes font ; Chacun a son devoir et chacun a sa tâche ; Je sais aussi cela.