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265. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Lorsque Mézeray eut terminé son Histoire, il était alors véritablement en état de l’entreprendre, et il reporta les forces de sa maturité dans deux autres ouvrages, son Abrégé chronologique (1667), et son traité De l’origine des Français ou Histoire de France avant Clovis (1682). […] Sa diction, à bien des égards, est ainsi toute voisine de ses origines et sent encore, pour ainsi dire, l’arbre d’où elle a été cueillie : « Le roi s’étant heureusement développé des mains des Polonais et de toutes les difficultés du chemin », dira-t-il de Henri III revenant de Pologne en France28. […] [NdA] On lit dans un chapitre de Huet (Origines de Caen), où il donne l’étymologie des noms de plusieurs lieux de Normandie tirés du latin : « Mazure, Maceries. — Mézeray, Maceriatum, lieu bâti à pierre sèche. » 27.

266. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires de Malouet »

Ainsi l’on a, à l’origine, les Constituants, et, sans tenir compte des nuances, je comprends sous ce nom tous ceux qui ont voulu sincèrement, à un certain jour, l’alliance de la royauté et de la liberté : Malouet tout le premier et ses amis, beaucoup de leurs adversaires au début, adversaires déclarés en apparence et qui ne l’étaient au fond qu’à demi, depuis Mirabeau lui-même jusqu’au Barnave de la fin. — Sont venus ensuite les Girondins, et j’appelle ainsi tous les hommes du second moment, ceux d’après la fuite de Varennes, la plupart provinciaux, s’échauffant et s’enflammant à mEsure que les premiers se refroidissaient, et qui sont entrés dans l’arène politique avec des pensées républicaines honnêtes, avec la conviction arrêtée de l’incompatibilité de Louis xvi et de la Révolution, apportant d’ailleurs dans la discussion et la conduite des affaires plus d’ardeur et de générosité ou d’utopie que de réflexion et de prudence, depuis Brissot, Roland et sa noble femme, jusqu’à Condorcet. — Puis les Montagnards : ceux-ci violents, exaspérés, partant d’un principe extrême, s’inspirant d’une passion outrée, mais bon nombre également sincères, patriotes, d’une intégrité exemplaire, ne songeant dans l’établissement de leur terrible dictature temporaire qu’à la défense du territoire et au salut de la Révolution : Carnot, Cambon, Robert Lindet, Jean-Bon Saint-André, d’autres moins en vue comme Levasseur, Baudot… Pour les juger avec équité, il faut faire la part du feu, la part de la fièvre, et sacrifier sans doute beaucoup des idées applicables aux temps ordinaires ; mais, historiquement, à leur égard, ce n’est que justice. — Puis, la Terreur passée, il y a eu les hommes fermes, modérés, honorables, qui ont essayé de fonder l’ordre et le régime républicain en dépit des réactions, les hommes de l’an iii, Thibaudeau, Daunou, La Revellière-Lépeaux… — Je compterai ensuite une autre génération d’hommes politiques, ceux de 1797, de la veille de Fructidor, très honnêtes gens d’intention, un peu prématurés d’action et d’initiative, qui voulaient bien peut-être du régime légalement institué, mais qui le voulaient avec une justice de plus en plus étendue et sans les lois d’exception : les Barbé-Marbois, les Portalis, les Camille Jordan. — Enfin il y eut, à la dernière heure du Directoire, les hommes qui en étaient las avec toute la France, qui avaient soif d’en sortir et qui entrèrent avec patriotisme dans la pensée et l’accomplissement du 18 brumaire : Rœderer, Volney, Cabanis… Je crois que je n’ai rien omis, que tous les moments essentiels de la Révolution sont représentés, et que chacun de ces principaux courants d’opinion vient, en effet, livrer à son tour au jugement de l’histoire des chefs de file en renom, des hommes sui generis qui ont le droit d’être jugés selon leurs convictions, selon leur formule, et eu égard aux graves et périlleuses circonstances où ils intervinrent. […] Malouet, qui passe pour un des politiques français les plus amis de la Constitution anglaise, différait donc profondément des Anglais à l’origine et par l’éducation même. […] Le morose abbé de Mably, qui voyait tout en noir et ne pouvait surtout rien approuver dans un ministre, ne voulut jamais croire à l’heureuse solution de cette affaire qui avait eu, à l’origine, le caractère d’une machination, et il disait de son ton bourru à Malouet : « Monsieur, je me connais un peu mieux que vous en hommes et en ministres, attendu que je vous ai précédé dans le monde d’une quarantaine d’années ; je vous annonce donc nettement qu’avant deux ans vous êtes un homme perdu. » Malouet, loin de se perdre, sortit de là apprécié et prisé à sa vraie valeur.

267. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « III — Un symbole »

Rappelons brièvement les origines du « Vœu national » dont la Basilique constitue la réalisation. […] Telle est l’origine du « Vœu » ; il émane de consciences sombrées dans le péril atroce du moment, épouvantées de l’avenir gros de nuages et de sang, n’osant se faire une idée du futur, se demandant même parfois si les races n’allaient pas être englouties dans quelque universelle conflagration. […] Je ferais seulement remarquer que non seulement, dans la loi que sollicite l’archevêque, il n’est plus question du Sacré-Cœur ni du Saint-Siège, mais que le « Vœu national » lui-même, origine et fond de la demande, en est totalement absent.

268. (1842) Discours sur l’esprit positif

Ce second genre de dépendance, propre aux spéculations positives, se manifeste aussi clairement que le premier dans le cours entier des études astronomiques, en considérant, par exemple, la suite des notions de plus en plus satisfaisantes, obtenues depuis l’origine de la géométrie céleste, sur la figure de la Terre, sur la forme des orbites planétaires, etc. […] Considérée maintenant sous l’aspect historique, cette intime solidarité naturelle entre le génie propre de la vraie philosophie et le simple bon sens universel, montre l’origine spontanée de l’esprit positif, partout résulté, en effet, d’une réaction spéciale de l’a raison pratique sur la raison théorique, dont le caractère initial a toujours été ainsi modifié de plus en plus. […] Dès son origine, cette, crise a toujours tendu à transformer en un vaste mouvement organique le mouvement critique des cinq siècles antérieurs, en se présentant comme destinée surtout à opérer directement la régénération sociale, dont tous les préambules négatifs se trouvaient alors suffisamment accomplis. […] Il importe donc beaucoup que, dès son origine, la nouvelle école philosophique développe, autant que possible, ce grand caractère élémentaire d’universalité sociale, qui, finalement relatif à sa principale destination, constituera aujourd’hui sa plus grande force contre les diverses résistances qu’elle doit rencontrer. […] C’est ainsi que la philosophie naturelle, envisagée comme le préambule nécessaire de la philosophie sociale, se décomposant d’abord en deux études extrêmes et une étude intermédiaire, comprend successivement ces trois grandes sciences, l’astronomie, la chimie et la biologie, dont la première touche immédiatement à l’origine spontanée du véritable esprit scientifique, et la dernière à sa destination essentielle.

269. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 380

Les Curieux, jaloux de connoître l’origine de la plupart des établissemens & des fondations de la ville de Paris, trouvent de quoi se satisfaire dans son Théatre des Antiquités de cette ville, ainsi que dans le Supplément qu’il y a ajouté.

270. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — C — article » p. 519

La sagacité, l’érudition, la justesse de la critique, la solidité des réflexions, la netteté du style, rendront toujours cet Ouvrage précieux à ceux qui voudront avoir une juste idée de l’origine & des progrès d’une Science qui intéresse toute l’humanité.

271. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — F. — article » p. 326

La répétition de ce qu’ont dit les Ecrivains secondaires ne porte qu’une lumiere foible, dont on reconnoît l’origine, malgré les efforts qu’on fait pour la cacher.

272. (1891) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Quatrième série

C’est ici que s’arrête l’histoire de ses origines. […] les origines de ce livre immortel. […] C’est au moins celle dont les origines remontent le plus haut, et dont aujourd’hui même les effets ne sont pas épuisés. […] Mais, en attendant, c’est, assez si l’on se rend compte que Voltaire et Diderot, par exemple, ont bien là leurs vraies origines. […] la loi politique dont un accord fictif ou réel des volontés ne soit l’origine, le principe, et la sanction ?

273. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » p. 33

Costar lui dédia ses Entretiens : Ménage, ses Origines de la Langue Françoise ; Borel, son Trésor des Recherches ; Cassagne, sa Rhétorique de Cicéron ; d’Ablancourt, sa Traduction de Minucius Félix & celle de Lucien ; Giri, sa Traduction du Dialogue des causes de la corruption de l’Eloquence, &c.

274. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 420

On a de cet Auteur un Ouvrage intitulé : L’origine des Loix, des Sciences, & de leurs progrès chez les anciens Peuples, où l’on considere le progrès des connoissances humaines, depuis Adam jusqu’à Cyrus.

275. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 206

L’Histoire de Béarn, qu’il a composée, est pleine d’éclaircissemens utiles sur l’origine des Rois de Navarre, des Ducs de Gascogne, des Comtes de Toulouse, de Carcassonne, &c.

276. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre II, grandeur et décadence de Bacchus. »

. — Origine aryenne de Bacchus. — Caractère rural de son premier type. […] L’art, lorsqu’il l’aura tout à fait formé, le marquera quelquefois des signes de cette origine. […] Bacchus se montre déjà, à cette origine, défenseur des faibles, champion des petits contre les grands et les forts. […] La Mythologie, aux origines de chaque fable, a cette transparence. […] Les Mystères d’Éleusis, si nobles et si ingénus à leur origine, se pervertissent vite dès qu’ils sont possédés par ce démon du midi.

277. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

Ce qu’il y a de différent d’une langue à l’autre, vient de leur division même, de leur distinction, de leur diversité : mais ce qu’on trouve de commun dans leurs procédés généraux, prouve l’unité de leur premiere origine. […] De-là la possibilité & l’origine des différentes langues qui ont été, qui sont, & qui seront parlees sur la terre. […] C’est, dit-on, que l’usage moderne ne doit son origine qu’à la négligence de quelques copistes malhabiles, & que celui des Grecs paroît venir d’une institution réfléchie. […] L’ellipse seule rend ici raison de la construction ; & il n’est utile de recourir à la langue grecque, que pour indiquer l’origine de la locution, quand elle est expliquée. […] La signification des mots est incontestablement arbitraire dans son origine ; & cela est vrai, surtout des mots techniques, tels que ceux dont il est ici question.

278. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rambert, Eugène (1830-1886) »

Édouard Grenier Toute sa poésie n’est qu’un hymne, un chant d’amour pour la Suisse… Fils d’un simple vigneron des environs de Clarens, il se fait gloire de son humble origine : Je suis né paysan et je le resterai.

279. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 410

Ses Mémoires sur la Langue Celtique sont pleins de recherches, & font auguter avantageusement de la bonté du Dictionnaire Celtique, auquel il travaille depuis plusieurs années ; Ouvrage nécessaire pour débrouiller l’origine de notre Langue, & pour en faire connoître les développemens successifs.

280. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » p. 305

Nous avons de lui un Traité sur l’Origine des François, où tous les Historiens, ses successeurs, ont puisé la plus grande partie de ce qu’ils nous ont donné sur les Antiquités de la Nation.

281. (1919) L’énergie spirituelle. Essais et conférences « Avant-propos »

Le second volume comprendra les essais relatifs à la méthode, avec une introduction qui indiquera les origines de cette méthode et la marche suivie dans les applications.

282. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » p. 63

Les plus connu de ses Ouvrages est l’Histoire littéraire du Siecle de Louis XIV, divisée en autant de Livres qu’il y a de classes de Littérateurs & de Savans, & dont chaque Livre est précédé d’un Discours sur l’origine & les progrès de chaque Art, de chaque Science.

283. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — O. — article » p. 429

Il y a un autre Auteur du même nom, Conseiller en la Cour des Monnoies, né aussi à Reims en 1736, dont nous connoissons quelques Poésies fugitives, qui supposent le talent d’exprimer de petites choses d’une maniere aussi facile qu’agréable, & un Dictionnaire des origines, qui donne une idée trop succincte des objets qui en font la matiere.

284. (1824) Observations sur la tragédie romantique pp. 5-40

Est-il vrai qu’en prenant une action dès son origine, pour la suivre de point en point dans tout son cours, on se dispense d’en exposer une partie en des scènes préliminaires souvent froides et traînantes ? […] Ce mot, dans son origine, ne tient qu’à l’usage qui s’était établi en Grèce, d’obliger les concurrents au prix de la tragédie, de présenter à la fois, chacun trois ouvrages. […] Du moins Shakespeare sait quelquefois imprimer à ces êtres surnaturels un heureux caractère : son Ariel a je ne sais quoi d’aérien dans ses discours comme dans sa démarche ; et ce qui révèle surtout sa céleste origine, c’est qu’il est empressé à soulager les souffrances ; c’est un ange de bien ; au lieu que les autres démons de la Grande-Bretagne et de la Germanie, ne servent que le crime, n’encouragent que le vice ; leur présence dans une tragédie lui donne presque toujours un vernis d’indécence et d’immoralité. […] Personne encore ne nous a expliqué ni l’origine ni la valeur du mot romantisme on romanticisme : car il paraît qu’on nous laisse le choix des deux : autrefois on ne disait ni l’un ni l’autre ; de tels mots n’étaient pas français.

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