Sa Jacquine Vanesse n’est point du tout une jeune fille que vous reconnaîtrez tout de suite, pour Lavoir rencontrée à trente exemplaires et lui avoir deux cents fois offert le bras entre le salon et la salle à manger. […] Complications sentimentales est composé de trois récits seulement, et chacun est, non pas une anecdote délayée, mais un roman abrégé, un roman contenu dans de justes bornes, un roman qui aurait pu s’offrir un volume et qui s’est modéré dans ses ambitions. […] Dans toutes les situations qu’il occupe il a été demandé sans s’être offert. […] L’enlever ne serait rien et ne leur servirait de rien : ils vous offrent gracieusement de vous le revendre.
On n’en trouvera, pas souvent une meilleure occasion que celle que nous offre ce livre sur la Jeunesse de Fléchier, En y joignant un premier volume où déjà l’abbé Fabre avait étudié la Correspondance de Fléchier avec Mme Deshoulières et sa fille, je ne crois pas que personne, depuis Victor Cousin, eût assemblé autant de matériaux pour l’histoire de la société précieuse. […] les commencements de la passion n’offrent rien que de riant et d’agréable ; les premiers pas qu’on fait dans la voie de l’iniquité, on ne marche que sur des fleurs56. » Non certes, cela ne sent pas son pédant de collège ni quelque prêtre inexpérimenté des convenances mondaines ; cela n’est pas « prêcher la morale chrétienne avec une dureté capable de la rendre odieuse57 » ; cela n’est pas rudoyer ou désespérer le pécheur ; ou mieux encore, et décidément, cela sent l’homme de cour. […] Au théâtre offrir, sous des traits séduisants, Des rois orgueilleux, de lâches courtisans, Des pères trompés, des valets complaisants, C’était là l’état monarchique… Peindre tels qu’ils sont les tyrans oppresseurs, Chanter les exploits de nos fiers défenseurs, Faire du théâtre une école de mœurs, Voilà quelle est la République !
Les mémoires, même ceux de Ludlow, de mistress Hutchinson, sont longs, ennuyeux, véritables factums dépourvus d’accent personnel, vides d’effusion et d’agrément ; tous, « ils semblent s’oublier et ne s’occupent que des destinées générales de leur cause410. » De bons ouvrages de piété, des sermons solides et convaincants, des livres sincères, édifiants, exacts, méthodiques, comme ceux de Baxter, de Barclay, de Calamy, de John Owen, des récits personnels comme celui de Baxter, comme le journal de Fox, comme la vie de Bunyan, une grande provision consciencieusement rangée de documents et de raisonnements, voilà tout ce qu’ils offrent ; le puritain détruit l’artiste, roidit l’homme, entrave l’écrivain, et ne laisse subsister de l’artiste, de l’homme, de l’écrivain, qu’une sorte d’être abstrait, serviteur d’une consigne. […] Le monde ineffable garde ainsi tout son mystère ; avertis par l’allégorie, nous supposons des splendeurs au-delà de toutes les splendeurs qu’on nous offre ; nous sentons derrière les beautés qu’on nous ouvre l’infini qu’on nous cache, et la cité idéale, évanouie aussitôt qu’apparue, cesse de ressembler au White-Hall grossier, édifié pour Dieu par Milton.
Marianne se sent si bien née pour porter cette robe-là, offerte autrement ! […] On lui offre une place ; il est chez celui qui en dispose ; il l’a acceptée. […] ; point de traitants, d’agioteurs, de femmes d’intrigue, de chevaliers d’industrie, de « chevaliers à la mode », de valets flibustiers, de parvenus, de femmes galantes, de dévotes, de directeurs ; — et point non plus de comédies de caractère : point de pièce qui s’intitule le distrait, l’inconstant, le maniaque, le disputeur, le décisionnaire, le grondeur, le grave, le triste, le gai, le sombre, le morne, l’acariâtre, le tranquille, l’amateur de prunes, et qui nous offre le divertissement de dix lignes de La Bruyère en cinq actes ! […] Forêts, un peu plus agitées, les peuples, des tropiques aux zones tièdes, offrent aux yeux des aspects différents dont la raison est dans le sol qui les alimente, l’air qui les secoue ou qui les berce, le soleil qui les soutient ou qui les accable. […] Il est tout à fait stupéfait qu’on lui reproche ses pasquinades et ses tartuferies, comme, par exemple, d’offrir le pain bénit et de communier solennellement dans son église.
C’est qu’il offrait aux Anglais la peinture de la raison anglaise ; le talent et la doctrine se trouvaient conformes aux besoins du siècle et du pays.
Il est mort sur le lit de travail articulé, où l’Impératrice est accouchée du Prince impérial, lit que les Tuileries ont offert à l’agonie du chansonnier du grand Empereur.
Tout, à la vérité, offre un intérêt scientifique dont le romancier doit savoir profiter ; c’est même parce que toute chose rentre dans la science que les naturalistes ont pu traiter toutes choses dans le roman ; mais ils n’ont réussi dans leur œuvre que toutes les fois qu’ils n’ont pas mis seul en jeu l’intérêt scientifique70.
Maman me présente à la princesse M… Je me plains de l’ennui, la princesse m’offre un attaché militaire russe qui est ici, et dont je ne sais pas le nom. […] En somme, moi je ne lui demande rien, c’est lui qui dit m’aimer, moi, je lui offre le moyen de s’en assurer.
Tous ces objets, tantôt distincts et vivement éclairés, tantôt confus et plongés dans une demi-ombre, selon la couleur et le mouvement des feux, offraient une scène des Mille et une nuits. » Chateaubriand s’est mis face à face avec la nature, comme un peintre, et bien plus ingénument que certains peintres classiques, dits idéalistes, qui veulent qu’un paysage ait une pensée, et qui prennent la précaution de penser pour lui. […] Mais à suivre pas à pas le progrès de l’âme de Jocelyn ses détachements successifs et répétés, ses renoncements et doux au bonheur, qui toujours s’offre, qu’il écarte toujours par vertu, « sa douceur à La souffrance » ; jusqu’à cette sérénité finale, qui n’est point faite d’oubli, qui n’étouffe point la douleur, mais « qui sait la porter pleine et pure en son sein », comme une hostie ; on est singulièrement ému de cette épopée du sacrifice, qui n’a été pour le public d’alors qu’une vague histoire d’amour. […] quand l’âme, meurtrie encore et désolée, mais plus calme parce que tout se calme, et que c’est notre infâme misère, mais aussi notre pitoyable réconfort, que le désespoir s’apaise à durer quand l’âme redevient plus douce aux choses, plus sereine, peut regarder autour d’elle, voir les champs, la mer, le ciel ; alors le sentiment chrétien s’offre et s’insinue, sinon comme une consolation, du moins, ce qui est d’une vérité profonde, comme une forme de l’apaisement.
maison, jardin, prairies, Treilles qui fléchissaient sous leurs grappes mûries, Ormes qui sur le seuil étendaient leurs rameaux Et d’où sortait le soir le chœur des passereaux, Vergers où de l’été la teinte monotone Pâlissait jour à jour aux rayons de l’automne, Où la feuille en tombant sous les pleurs du matin Dérobait à nos pieds le sentier incertain, Pas égarés au loin dans les frais paysages, Heures tièdes du jour coulant sous des ombrages, Sommeils rafraîchissants goûtés au bord des eaux, Songes qui descendaient, qui remontaient si beaux, Pressentiments divins, intimes confidences, Lectures, rêverie, entretiens, doux silences, Table riche des dons que l’automne étalait, Où les fruits du jardin, où le miel et le lait, Assaisonnés des soins d’une mère attentive, De leur luxe champêtre enchantaient le convive ; Silencieux réduit où des rayons de bois Par l’âge vermoulus, et pliant sous le poids, Nous offraient ces trésors de l’humaine sagesse Où nos yeux altérés puisaient jusqu’à l’ivresse, Où la lampe avec nous veillant jusqu’au matin Nous guidait au hasard comme un phare incertain, De volume en volume ; hélas !
Tous les états qui offrent ces caractères sont en même temps des états forts.
Il ne faut donc voir dans ce qui va suivre qu’un exposé schématique, et nous demanderons qu’on entende provisoirement par perception non pas ma perception concrète et complexe, celle que gonflent mes souvenirs et qui offre toujours une certaine épaisseur de durée, mais la perception pure, une perception qui existe en droit plutôt qu’en fait, celle qu’aurait un être placé où je suis, vivant comme je vis, mais absorbé dans le présent, et capable, par l’élimination de la mémoire sous toutes ses formes, d’obtenir de la matière une vision à la fois immédiate et instantanée.
On offre quatre francs de paye par jour aux barricadeurs… Une affiche rose invite les citoyens à s’emparer des quarante milliards, appartenant aux impérialistes. […] L’autre jour, sur le quai, un libraire m’a offert de voir un ballot de brochures sur la Révolution.
Tous ceux d’entre vous qui ont examiné les effets de l’émotion chez le rat intact doivent reconnaître qu’ils offrent complètement ici les mêmes caractères. » — Enfin l’action de la protubérance est encore la condition nécessaire et suffisante des sensations du goût121.
Ces drames de la vie, offerts à ses oreilles, avec les paroles de la vie réelle, ça l’étonne, ça change ses habitudes.
À quelque temps de là, à une représentation du Théâtre-Français, il tombait, dans un coin, sur la bonne tête et la grosse lippe de Dumas, qui s’offrait à lui montrer les coulisses.
L’idée du bien est donc la lumière sacrée du monde : Tout la possède, et rien ne pourrait la saisir ; Elle s’offre immobile à l’éternel désir, Et toujours se refuse et sans cesse se donne145.
41 » Il repousse cette conséquence, pourtant inévitable, de son système, que l’esprit serait l’esclave de la mémoire verbale ; celle-ci « offre ses expressions », mais « l’esprit les demande, les cherche, la raison les examine… ; l’esprit fait plus : il les crée lorsque la mémoire… ne lui en présente que d’insuffisantes… ; la mémoire n’est qu’un dictionnaire à l’usage de l’esprit…, un dépôt d’expressions où chaque esprit choisit celles qui peuvent le mieux rendre sa pensée » ; c’est pourquoi « chaque écrivain a son style, expression de son esprit »42.
Bourget nous offrent un excellent exemple d’une critique construite autour de l’idée de génération. […] Et peut-être serait-ce vrai de Platon, mais alors il faudrait faire rentrer son incursion critique dans une nature et dans un être de philosophe (ce qui n’offrirait guère de difficulté, puisque toute révolution philosophique fut une révolution critique, que la critique littéraire est une philosophie de la littérature, et que la philosophie est une critique des données des sens et de la raison).
La femme cherchera le bonheur, et l’homme, entraîné après elle dans cette recherche, prendra avidement de sa main le poison qu’elle lui offrira.