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744. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Biot. Essai sur l’Histoire générale des sciences pendant la Révolution française. »

Des savants furent chargés de décrire et de simplifier leurs procédés ; la fonte des cloches donna tout le cuivre nécessaire. […] Les savants, après s’être livrés à l’analyse la plus minutieuse, pour laquelle on leur a laissé à peine le temps nécessaire, paraissent, — j’allais dire comparaissent, — Berthollet en tête, devant le Comité assemblé : ils déclarent dans leur Rapport « que les eaux-de-vie ne sont point empoisonnées ; qu’on y a seulement ajouté de l’eau dans laquelle se trouve de l’ardoise en suspension, en sorte qu’il suffit de les filtrer pour leur ôter toute propriété nuisible : « Robespierre, qui espérait une trahison, demande aux commissaires s’ils sont bien sûrs de ce qu’ils viennent d’avancer.

745. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre deuxième. Les mœurs et les caractères. — Chapitre III. Inconvénients de la vie de salon. »

Nombre d’actions et des plus nécessaires, toutes celles qui sont brusques, fortes et crues, sont contraires aux égards qu’un homme bien élevé doit aux autres, ou du moins aux égards qu’il se doit à lui-même  Ils ne se les permettent pas ; ils ne songent pas à se les permettre, et, plus ils sont haut placés, plus ils sont bridés par leur rang. […] La reine ne pouvait se passer d’un nécessaire de voyage, et il a fallu en fabriquer un énorme qui contient tous les meubles imaginables, depuis une bassinoire jusqu’à une écuelle d’argent ; outre cela, d’autres caisses et, comme s’il n’y avait pas de chemises à Bruxelles, un trousseau complet pour elle et ses enfants320  La dévotion étroite, l’humanité quand même, la frivolité du petit esprit littéraire, l’urbanité gracieuse, l’ignorance foncière321, la nullité ou la rigidité de l’intelligence et de la volonté sont encore plus grandes chez les princes que chez les nobles  Contre l’émeute sauvage et grondante, tous sont impuissants.

746. (1870) De l’intelligence. Première partie : Les éléments de la connaissance « Livre quatrième. Les conditions physiques des événements moraux — Chapitre II. Rapports des fonctions des centres nerveux et des événements moraux » pp. 317-336

La condition nécessaire et suffisante d’une telle sensation, c’est un mouvement intestin dans la substance grise de la protubérance, des tubercules quadrijumeaux, peut-être de la couche optique, bref dans les cellules d’un centre sensitif ; que ce mouvement soit inconnu, peu importe ; tel ou tel, il est toujours un déplacement de molécules, plus ou moins compliqué et propagé ; rien de plus. — Or, quel rapport peut-on imaginer entre ce déplacement et une sensation ? […] Voilà une confirmation directe et notable de l’hypothèse admise, et l’on comprend maintenant pourquoi l’événement moral, étant un, nous paraît forcément double ; le signe et l’événement signifié sont deux choses qui ne peuvent pas plus se confondre que se séparer, et leur distinction est aussi nécessaire que leur liaison.

747. (1895) Histoire de la littérature française « Sixième partie. Époque contemporaine — Livre IV. L’heure présente (1874) — Chapitre unique. La littérature qui se fait »

S’il avait entrepris d’en faire l’éducation, de l’apprivoiser aux idées, et aux formes nécessaires pour traduire les idées, il eût pu faciliter l’évolution du théâtre. […] Personne ne peut dire si, dans aucun genre, les hommes nécessaires viendront.

748. (1899) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Septième série « Les deux Tartuffe. » pp. 338-363

je sais tout ce qu’on peut répondre, et ce que développent à ce sujet, sur les indications de leurs maîtres, tous les candidats à la licence ès lettres (car Molière est chez nous une superstition nationale) : que La Bruyère écrit en moraliste, et Molière en auteur dramatique ; qu’il faut tenir compte du « grossissement » nécessaire à la scène et de l’« optique du théâtre » ; qu’Onuphre, par trop de vérité, s’évanouirait sur les planches, etc… Je n’en suis plus du tout convaincu ; et, s’il faut tout dire, je ne goûte Tartuffe que dans les endroits précisément où, pour le ton du moins, il se rapproche d’Onuphre. […] Car il n’est pas nécessaire d’être dévot pour être hypocrite.

749. (1899) Le préjugé de la vie de bohème (article de la Revue des Revues) pp. 459-469

Nous pourrions lui exposer que ces misères, qui sont saintes, nécessaires, et dont il est même blessant de se targuer, sont supportées avec une dignité, une patience, une foi incompatible avec ces débraillements de carnaval ; nous pourrions lui démontrer que précisément le bohème est la déconsidération vivante de l’artiste sans fortune, ce qu’est le faux mendiant au pauvre honteux, l’ouvrier ivrogne au socialiste intelligent. […] La femme sera peut-être l’intermédiaire nécessaire entre l’existence et l’artiste.

750. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Madame la duchesse d’Angoulême. » pp. 85-102

Nous méprisions toutes les vexations, mais ce dernier degré de grossièreté faisait toujours rougir ma tante et moi. » Le plus cruel moment pour elle fut celui où, après la mort de son père, après la disparition de sa mère, de sa tante, ignorant le sort définitif de ces deux têtes si chères, dans les semaines qui précédaient le 9 Thermidor, elle entendait de loin son frère, déjà en proie aux corrupteurs, et à qui le cordonnier Simon faisait chanter des chansons atroces : Pour moi, dit-elle, je ne demandais que le simple nécessaire ; souvent on me le refusait avec dureté. […] L’abbé Edgeworth, en leur donnant ses soins, avait contracté cette maladie, une espèce de typhus ; et c’est en ces circonstances extrêmes que Mme d’Angoulême ne voulut jamais l’abandonner : « Moins il a connaissance de ses besoins et de sa position, disait-elle, plus la présence d’une amie lui est nécessaire… Rien ne m’empêchera de soigner moi-même l’abbé Edgeworth ; je ne demande à personne de m’accompagner. » Elle voulait lui rendre, autant qu’il était en elle, ce qu’il avait apporté de consolation et de secours à Louis XVI mourant.

751. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

Des mois et des années d’effort sont, bien entendu, nécessaires pour s’exercer à appliquer les préceptes contenus dans chacun de ces vingt chapitres. […] Je ne pense pas qu’il soit nécessaire de revenir là-dessus.

752. (1818) Essai sur les institutions sociales « Chapitre II. Marche progressive de l’esprit humain » pp. 41-66

Nos destinées futures ont donc cela de fatal, qu’elles sont, en quelque sorte, la conséquence nécessaire de nos destinées passées. […] Ainsi les aperçus qui font le sujet de ce chapitre trouveront, dispersés çà et là, leurs compléments nécessaires ; et peut-être en résultera-t-il un ensemble de doctrines, mais seulement par inductions, et non point dogmatiquement.

753. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XXXVIII » pp. 158-163

j’ai là mon armée derrière moi, et il me faut marcher. » — Les brigues auxquelles il est presque nécessaire de se livrer pour quiconque aspire au fauteuil académique, paraissent devenir de plus en plus exigeantes et onéreuses à mesure que les habitudes politiques et parlementaires pénètrent jusque dans la littérature.

754. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « En guise de préface »

Dans le premier cas, on cherche si l’œuvre est conforme aux lois provisoirement « nécessaires » du genre auquel elle appartient, ou simplement aux exigences ou habitudes de l’esprit et du goût latins, et, d’autres fois, si elle est conforme aux intérêts de la moralité publique et de la conservation sociale.

755. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Bornier, Henri de (1825-1901) »

Par la suite, il a oublié souvent que la nécessaire vertu d’une telle poésie est la sonorité : trop d’alexandrins parurent sourds.

756. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Chénier, André (1762-1794) »

… On prépare, dit-on, une nouvelle édition des œuvres de ce poète, que plusieurs pièces inédites ont rendue nécessaire.

757. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre III. Des moyens de trouver la formule générale d’une époque » pp. 121-124

Il est nécessaire d’appeler à notre aide toute la précision de la sociologie pour réduire au minimum les chances d’omission dans cette analyse d’une société à chacune de ses époques.

758. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre premier. » pp. 5-11

Pour faire aux célébrités glorieuses et aux noms ridiculement fameux du xviie  siècle, la part de louange ou de mépris qui leur est due, il m’a été nécessaire de diviser ce siècle en périodes historiques d’environ dix années.

759. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre IX » pp. 77-82

Il paraît que les romans qu’elle fit plus tard lui étaient nécessaires pour vivre.

760. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — L — article » pp. 79-87

La matiere mise en délibération, ils convinrent qu’on lui députeroit en poste un d’entre eux, avec pouvoir de l’interroger juridiquement, & de juger s’il avoit les qualités nécessaires pour former un bon Historien ; mais principalement pour s’éclaircir s’il savoir le Grec.

761. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre II »

Dans l’instrument nommé télescope, l’idée de voir de loin n’est aucunement essentielle, mais si on la croyait nécessaire, le mot longue-vue était bien suffisant, et capable de porter, comme lunette, une double ou une triple signification.

762. (1899) Esthétique de la langue française « Esthétique de la langue française — Chapitre VI »

Une orthographe fixe est nécessaire.

763. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

Le but de l’art, au contraire, est la réalisation immédiate en pensée et en imagination, et immédiatement sentie, de tous nos rêves de vie idéale, de vie intense et expansive, de vie bonne, passionnée, heureuse, sans autre loi ou règle que l’intensité même et l’harmonie nécessaires pour nous donner l’actuel sentiment de la plénitude dans l’existence.

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