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904. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « IX » pp. 33-36

revendiquer notre point de vue moderne et chéri !

905. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LIX » pp. 227-230

Il est de ceux qui verraient volontiers des chrétiens, même chez les philosophes modernes qui le sont si peu.

906. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « LXIII » pp. 244-246

— L'auteur du recueil des Chants populaires de la Grèce moderne et de l’histoire de la Gaule méridionale, Fauriel, vient de mourir.

907. (1875) Premiers lundis. Tome III « Senac de Meilhan »

Il y appréciait tout naturellement d’abord son auteur, le plus grand peintre d’histoire, et cet examen le conduisait à marquer la différence de la société moderne à l’ancienne, l’amoindrissement qu’il n’hésitait pas à y voir dans les caractères et dans les âmes.

908. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — H — Haraucourt, Edmond (1857-1941) »

Edmond Haraucourt a exposé, dans l’Âme nue, quelques-unes des théories du positivisme moderne avec une superbe ampleur de langage.

909. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 7-11

Ils en font reparoître tous les jours tant de médiocres, telles que les Amazones modernes, le faux Savant, &c.

910. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — J. — article » pp. 540-543

On y trouve l’Histoire des démêlés des Ecrivains les plus célebres, anciens & modernes ; il est assez bien écrit, & contient un grand nombre d’anecdotes singulieres, propres à le rendre amusant ; mais la vérité, la justice & le bon goût y sont presque toujours sacrifiés à M. de Voltaire, dont M. l’Abbé Iraïl a élevé un des petits neveux.

911. (1827) Génie du christianisme. Seconde et troisième parties « Seconde partie. Poétique du Christianisme. — Livre troisième. Suite de la Poésie dans ses rapports avec les hommes. Passions. — Chapitre IX. Du vague des passions. »

Les femmes, indépendamment de la passion directe qu’elles font naître chez les peuples modernes, influent encore sur les autres sentiments.

912. (1767) Salon de 1767 « Sculpture — Allegrain » p. 322

Belle, belle, sublime figure, ils disent même la plus belle, la plus parfaite figure de femme que les modernes aient faite.

913. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 23, quelques remarques sur le poëme épique, observation touchant le lieu et le tems où il faut prendre l’action » pp. 179-182

Que ceux qui ne voudroient pas faire le choix du sujet d’un poëme épique, tel que je le propose, alleguent donc leur veritable excuse : c’est que le secours de la poësie des anciens leur étant necessaire, pour rendre leur verve feconde, ils aiment mieux traiter les mêmes sujets que les poëtes grecs et les poëtes latins ont traitez, que des sujets modernes où ils ne pourroient pas s’aider aussi facilement de la poësie du stile et de l’invention des premiers.

914. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

Si je ne dis rien ou très-peu de choses sur la science, qui enseignoit les principes de toute sorte d’accords et de toute sorte d’harmonie, c’est qu’il ne m’appartient pas de changer quelque chose ou d’ajouter rien aux explications que Monsieur Meibomius, Monsieur Brossard, Monsieur Burette et d’autres écrivains modernes ont fait des ouvrages que les anciens ont composez sur l’harmonie, et qui nous sont demeurez.

915. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

Dans une jolie pièce, le Bal, il se montrait d’une grâce aimable, et en même temps plus moderne, plus direct d’inspiration, plus souple de ton qu’il ne se permettra de l’être dans la suite. […] S’il y a réminiscence de Milton et de Klopstock, ou encore, parmi les modernes, de Thomas Moore et de Byron, la combinaison que l’imitateur en avait su tirer montrait qu’on avait affaire ici à une maîtresse abeille et qu’un coin de génie existait. […] M. de Vigny le savait bien, et en donnant en 1826 ses Poèmes antiques et modernes, dont quelques-uns déjà connus et d’autres inédits, il idéalisa sous la figure de Moïse le rôle du pontificat littéraire et poétique, tel qu’il le concevait avec ses prérogatives et ses sacrifices. […] Dans ce livre, M. de Vigny essaya de tracer comme l’Évangile littéraire moderne : il y posa l’antithèse perpétuelle du poète et du politique, de l’homme de pensée et de l’homme de pouvoir ; celui-ci n’était que le pharisien : il assigna au premier sa mission toute sainte, toute désintéressée, toute pure. […] 3° Philosophe et penseur, se rattachant à quelques égards aux écoles du progrès et de l’avenir, à la religion de l’esprit, il repoussait, par une sorte de contradiction au moins apparente, les voies et moyens de ce progrès moderne et plusieurs des résultats ; il s’en prenait aux débats publics, aux discussions éclatantes, à ces chemins de fer qui créent ou qui centuplent les communications humaines et les échanges de la pensée, au développement accéléré et aux conquêtes de la démocratie.

916. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXIVe entretien. Littérature, philosophie, et politique de la Chine » pp. 221-315

Nous avons étudié impartialement pendant trente ans ces institutions qui régissent trois cent millions d’hommes ; nous plaignons ceux qui n’ont que des dédains et des sourires en présence du phénomène de la Chine antique et moderne, empire plus étendu, plus peuplé, plus policé, plus industrieux que l’Europe entière. […] Qu’on ne juge donc pas de ce qui nous reste de l’histoire des premiers siècles de notre monarchie par les immenses annales des petits royaumes modernes, mais par ce qu’ont conservé les autres peuples de l’histoire de la haute antiquité. […] Le moyen de s’imaginer que des sauvages de l’Orient, tels que les Chinois, eussent écrit des annales, composé des poésies, approfondi la morale et la religion avant que les Grecs, maîtres et docteurs de l’Europe moderne, eussent seulement appris à lire ! […] Génie universel, en qui se résument toute la littérature antique, toute la littérature moderne, toute la religion, toute la raison, toute la philosophie, toute la législation, toute la politique d’un passé sans date et de trois cent millions d’hommes ; cet homme fut à la fois, par une merveilleuse accumulation de dons naturels, de vertu, d’éloquence, de science et de bonne fortune, l’Aristote, le Lycurgue, le ministre, le pontife, et presque le demi-dieu d’un quart de l’humanité. […] Les peuples libres des temps modernes la trouvent dans la volonté de la nation tout entière, délibérant sur ses droits et sur ses devoirs, étant à elle-même sa propre autorité, et en confiant l’exercice à des corps et à des magistrats, à des dictateurs révocables et responsables sous le régime des républiques ; Les peuples théocratiques, dans des pontifes souverains à qui ils attribuent une mission et comme une vice-royauté divine.

917. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVe entretien » pp. 317-396

Brahma dans l’Inde ; Zoroastre en Perse ; Sésostris en Égypte ; Pythagore en Italie ; Lycurgue, Solon, Homère, Périclès, Thémistocle en Grèce ; Alexandre en Macédoine ; Salomon, David, les prophètes, ces tribuns sacrés et politiques, chez les Hébreux ; une vingtaine de républicains, de guerriers, d’orateurs, de poètes, à Rome ; autant en Germanie, en Espagne, en Grande-Bretagne, en France, en Russie, en Amérique, dans les temps modernes, voilà tout. […] Pour ce qui est des statues de pierre et des autres ornements qui décorent aujourd’hui les environs du tombeau, tout cela est moderne. […] Les huit livres suivants traitent de la musique, et par concomitance de tous les instruments anciens et modernes, de la danse et du théâtre. […] Ce principe moderne de la liberté républicaine, où chacun est le gardien de son droit par le respect spontané du droit d’autrui, paraît le chef-d’œuvre de la civilisation future au-delà de l’Atlantique. […] Les Indes ont deux poèmes épiques dans le Râmayana et le Mahâbhârata ; la Grèce en a deux dans l’Iliade et l’Odyssée ; les Hébreux en ont cent dans la Bible ; la Perse en a un dans le Scha-nameh ; l’Arabie a son Koran ; Rome a son épopée dans l’Énéide ; l’Italie moderne a trois grands poèmes dans ceux du Dante, du Tasse et de l’Arioste ; l’Allemagne en a un dans les Niebelungen ; l’Espagne en a un dans le Romancero du Cid ; le Portugal en a un dans l’œuvre du Camoëns ; l’Angleterre dans celle de Milton.

918. (1859) Cours familier de littérature. VII « XLIe entretien. Littérature dramatique de l’Allemagne. Troisième partie de Goethe. — Schiller » pp. 313-392

Au commencement, Goethe avait respiré, comme toute l’Allemagne, avec quelque ivresse les idées démocratiques de la France ; il se flattait que la raison, triomphant du même coup de la monarchie absolue, de l’Église dominante et de la féodalité arriérée, allait créer un exemplaire d’institutions et de gouvernement qui servirait de modèle au monde moderne. […] C’est, selon nous, son véritable chef-d’œuvre ; mais ce chef-d’œuvre est en histoire ce que le Faust de Goethe est en philosophie poétique, trop vaste et trop débordant pour la scène ; c’est une épopée du moyen âge dialoguée avec génie par un poète moderne. […] Cependant Schiller égala et dépassa un jour son maître dans un poème lyrique presque sans égal dans la poésie de toutes les langues modernes, intitulé la Cloche. […] Cependant cette décentralisation, fatale jusqu’ici à l’Italie, nuisible à l’Allemagne, n’empêche pas le génie germanique d’influer puissamment depuis quelques années sur la littérature nouvelle de l’Europe dans ce que l’on appelle romantisme, c’est-à-dire dans cette tendance heureusement novatrice du génie français, italien, britannique, à sortir de la servile imitation des anciens ; à émanciper nos langues en tutelle, et à les rendre enfin originales et libres comme la pensée spontanée du monde moderne ; dans le romantisme il y a une propension évidente à germaniser la littérature moderne.

919. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Néanmoins on discerne chez la plupart des écrivains une sorte d’effort critique sur eux-mêmes et sur leur temps pour acheminer la France intellectuelle à ses destinées normales et pour l’aider à remplir son rôle d’initiatrice, d’excitatrice et de guide dans l’évolution du monde moderne. […] Louis Mandin Accueillons tout ce qu’il y a de bon et de vraiment vivant dans notre littérature, pour former la complexité de notre âme moderne ! […] Ce sont précisément ceux-là que l’étranger lit et admire le plus, d’abord parce que les contemporains sont toujours plus accessibles à la majorité des lecteurs, et aussi parce qu’ils représentent cette France moderne qui a conquis les sympathies du monde. […] Et ce sont ces hommes, dont les traits, aux yeux de l’univers, représentent la France moderne, que l’on voudrait montrer aujourd’hui dans une sorte de fresque grotesque, brossée avec des fards et des tons cadavériques, à la Van Dongen, comme une troupe de bouffons noirs, de canailles emphatiques, de gâteux grandiloquents, de diaboliques gredins, je ne crains pas de le dire, ceux qui agissent ainsi font, au regard de la vérité critique, une œuvre impie et méprisable, et, si l’on se place au point de vue national, une besogne de malfaiteurs. […] … Et ils se consacreront davantage au culte exclusif de l’athlète, expression supérieure de la brute moderne.

920. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIe entretien » pp. 5-85

C’est là l’erreur de ces Guèbres modernes du feu intellectuel, inextinguible et toujours croissant en lumière. […] Que l’unité fédérale, la seule unité possible aujourd’hui en Italie, vienne à se renouer, et le monde sera étonné de la supériorité intellectuelle dans tous les genres de culture d’esprit dont la nature a doué les Italiens modernes. […] J’étais enivré avant d’avoir entrevu seulement un seul des monuments de cette capitale du génie moderne. […] L’entretien, entièrement sevré de politique ou d’allusions aux choses du temps, à cause de l’ombrageuse vigilance de la police française en Italie, ressemblait plus à un dialogue des morts qu’à un entretien des vivants ; il roula entièrement sur la prééminence que chaque contrée de l’Italie moderne pouvait revendiquer sur les contrées rivales. […] XXXIII J’étais resté, comme on le pense bien, à l’écart, enveloppé du silence et de la modestie qui convenaient à mon âge, pendant cette longue et éloquente excursion à travers tous les âges, tous les noms, toutes les œuvres de l’Italie littéraire moderne.

921. (1903) La renaissance classique pp. -

On pourrait croire que le spectacle de la concurrence enragée de nos voisins, que la vue de ces grandes cités modernes, affairées et bruyantes, percées d’avenues somptueuses, décorées de coûteux édifices grâce à l’argent qu’on nous a volé jadis ou qu’on extorque à notre industrie agonisante, — on pourrait croire que tout cela va s’imposer d’abord à l’attention et aux réflexions du voyageur désœuvré. […] Rien n’était digne de remarque, dans le Paris moderne, que les cabotins et les filles, le public des petits théâtres, la finance véreuse, la tourbe des fêtards cosmopolites ? […] Il ne s’agit point de savoir quelle est la première en dignité de la science moderne ou de l’antique poésie. […] Sous le voile du mythe, les mages de la Perse avec leur antinomie d’Ormuzd et d’Ahriman, les philosophes grecs qui, comme Empédocle, admettent le dualisme primordial de l’Amour et de la Haine, les théologiens du christianisme qui opposent le royaume de Dieu au royaume de Satan, — tous aboutissent en somme au même point que les savants modernes avec leur double principe d’évolution et de dissolution : l’un qui tend à ramener les choses à l’homogénéité primitive, l’autre qui s’efforce au contraire vers la différenciation en créant de véritables hiérarchies d’individus de plus en plus dissemblables. […] Était-ce beau, cette lutte héroïque du penseur pour la conquête de la vérité absolue ; et comme elle nous semblait auguste, cette petite chambre du quartier Latin, où, sous les rayons de la lampe austère, dans le silence de la nuit, au milieu de la grande ville muette qui dormait ignorante de telles angoisses, se déroulait cette grande tragédie du Doute moderne !

922. (1883) Essais sur la littérature anglaise pp. 1-364

Elle dormait tout entière chez ces barbares, cette Angleterre moderne, objet d’étonnement pour toutes les nations. […] Jusqu’à présent, les âges modernes n’en comptent que deux, l’Angleterre et la France. […] Reste le plus grand de tous les modernes Anglais, lord Byron. […] Nos théories modernes sur la réalité de l’illusion dramatique, sans être fausses, vont cependant au-delà de la vérité. […] Un seul écrivain moderne, Chateaubriand, a entrevu vaguement le parti qu’on pouvait en tirer.

923. (1904) Propos littéraires. Deuxième série

Le musée d’Alexandrie a été dispersé : il doit y en avoir, il faut qu’il y en ait une pierre à la base de tous les établissements scolaires du monde moderne. […] Ainsi l’humaniste vit de la vie antique, et promène parmi les hommes des temps modernes un contemporain de Périclès. […] L’humaniste, lui, ne tient pas du tout à être moderne : il vit dans l’antique, y séjourne, y demeure et s’y plaît, ne se plaît que là. […] Il est vrai qu’au même temps la Rome moderne ne lui plaisait guère et lui faisait regretter son Paris et son Anjou. […] Quand il ajoute, c’est donc, fréquemment, l’homme de 1550 qui intervient dans l’œuvre antique, y mêle un trait, y met un accent, y jette un esprit qui sont modernes.

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