Le toit de sa maison étoit délabré, & toutes les fois qu’il pleuvoit, une partie de sa chambre se trouvoit inondée.
J’ai fait la faute en ma personne, je la veux réparer en la personne de mon fils. » À vingt et un ans il quitta la maison paternelle. […] En juin 1615, il obtint sur sa demande, en pur don, au nom du roi et malgré la municipalité du lieu, la concession de terrains sur les deux côtés du port de Toulon, — assez d’emplacement pour bâtir vingt-deux maisons, — plus une donation de salines dans le voisinage : de quoi faire aujourd’hui un millionnaire. A-t-il fait bâtir ces maisons en effet ? […] La gloire des méchants est pareille à cette herbe Qui, sans porter jamais ni javelle ni gerbe, Croît sur le toit pourri d’une vieille maison : On la voit sèche et morte aussitôt qu’elle est née, Et vivre une journée Est réputé pour elle une longue saison. […] Il avait, à sept ou huit lieues de cette ville, une maison embellie de toutes les diversités propres au soulagement d’un esprit que les affaires ont accablé : il a oublié le plaisir qu’il en recevait, ou plutôt le besoin qu’il en avait, pour se résoudre à la vendre, et on a employé les deniers à l’achat de cette place.
Et, dans les maisons, on entendit les vierges se plaindre comme des tourterelles. » [Écho de Paris (1896).]
On voit, dans une de ses Pieces, intitulée la Force du sang, une fille enlevée de chez son pere, au premier acte, qui, au second, paroît dans la maison du Ravisseur ; elle accouche d’un fils, au troisieme ; ce fils, au quatrieme, se trouve âgé de sept ans, & au cinquieme acte, est reconnu par son pere.
» Et le voilà parti pour la maison de M. […] « Toute leur glace, dit un ingénieux biographe, vient se fondre à son ardente sensibilité. » On l’héberge, on le voiture ; il a maison de ville et maison de plaisance, tout un musée pour lui seul ; il entre, il sort à tout propos. […] Jacquemont habite une maison somptueuse, environnée de jardins superbes. […] Cuvier dans le beau lac qui entoure sa maison ; assistant à une émeute religieuse, suivie d’une répression orientale, c’est-à-dire d’un massacre, d’un pillage et d’un incendie. […] Et puis, comment croyez-vous que débute la princesse avec ce jeune homme, à peine établi dans sa maison, encore tout ému des premiers bienfaits de sa maîtresse ?
Il est mort dans une inexprimable misère, sans laisser, à la maison, de quoi acheter un cercueil, sans laisser de quoi acheter un morceau de pain à ceux qui lui survivent……… … être élu, en ce qui a brûlé une des plus belles flammes de la pensée de ce temps………… D’origine ouvrière, Jean Lombard s’était fait tout seul. — …… Jean Lombard avait gardé de son origine prolétaire, affinée par un prodigieux labeur intellectuel, par un âpre désir de savoir, par de tourmentantes facultés de sentir ; il avait gardé la foi carrée du peuple, son enthousiasme robuste, son entêtement brutal, sa certitude simpliste en l’avenir des bienfaisantes justices.
C’est au milieu d’eux, c’est dans ces joyeux repas à la Croix-de-Lorraine ou dans la maison de Molière à Auteuil, qu’il nous apparaît de loin le convive indispensable, le boute-en-train de la bande, tutoyant même Despréaux. […] On le voit fréquentant Anet et la maison des Vendôme, où il devait être parfaitement à l’aise par ses bons comme par ses mauvais côtés, et pour le délicat comme pour le grossier. […] Sauf le commencement et la fin qui sentent la coterie et le genre érotique de la Caserne (c’était le nom de leur maison de plaisance), il a fait un vrai voyage, et il ne s’est pas dit du moins qu’il imiterait Chapelle et Bachaumont.
En premier lieu, les écrivains du couvent, les moines hiéronymites, voyant le grand empereur honorer à jamais leur maison par une adoption sans exemple, assister à leurs exercices, s’agenouiller à leurs offices, vénérer les mêmes reliques, dîner une fois à leur réfectoire avec toute la communauté, obliger son confesseur, simple moine, de rester assis devant lui, faire dire messes sur messes pour le repos de l’âme des siens et pour le salut de la sienne, en ont fait un saint, un homme détaché du siècle, ne pensant qu’à Dieu, à l’autre vie, à la fin dernière. […] Charles-Quint qui, vu du côté de la politique, nous paraît jusqu’à la fin si prudent, si ferme de conseil, si sain d’esprit, si occupé d’autres choses encore que d’horloges, si attentif aux affaires du dehors et voué aux intérêts de sa race et de sa maison, ce même homme, vu du, côté, des moines, paraissait à ceux-ci tout pénitent, tout mortifié, tout appliqué à la fin suprême, et il n’y avait pas hypocrisie à lui dans ce double rôle ; il unissait bien réellement dans son âme profonde et son imagination mélancolique ces deux manières d’être si contraires. […] Un catafalque, entouré de flambeaux et de cierges en beaucoup plus grand nombre qu’aux services précédents, fut dressé dans la grande chapelle, et Sa Majesté voulut assister à la cérémonie avec les gens de sa maison, tous vêtus de deuil.
Il semble que vous entriez brusquement dans la maison, et que toutes ces bonnes gens, sans sortir de leur quiétude ni de leur caractère, tiennent les yeux fixés vers vous ; et encore semble-t-il que vous soyez plus d’un à entrer, car ils ne regardent pas tous au même point du seuil. […] Saint Joseph, qui regarde l’enfant, est véritablement un homme de campagne, déjà sur l’âge ; la Vierge est une jeune femme de campagne aussi, belle, brune, un peu forte ; l’enfant, qui fait sécher les langes devant la cheminée, semble un enfant de la maison, sauf les ailes qui sont comme ajoutées ; le berceau qu’on voit sur le devant est un bers tout rustique et grossier. […] Le moment où Gardilanne arrive à Nevers, en se faisant précéder d’une lettre que Dalègre ne reçoit qu’une demi-heure auparavant, le coup de foudre de cette chute d’ami qui le consterne, son premier mouvement pour dérober en toute hâte les moindres traces de son fragile et casuel trésor, le déménagement nocturne de la faïence par le maître de la maison et sa ménagère, pendant que le voyageur est endormi, la crainte que le cliquetis chéri ne le réveille (car tout collectionneur, comme tout amant, a le sommeil léger pour ce qu’il aime), tout cela fait une scène excellente.
de Talleyrand, qui depuis sa sortie du ministère avait d’abord habité sa petite maison de la rue d’Anjou-Saint-Honoré, « où il recevait fréquemment les étrangers, où il donnait des bals d’enfants, où les voix de Mme Grassini, de Crescentini, les scènes déclamées par Talma et sa femme, par Saint-Prix et Lafon, prêtaient aux simples soirées un air de fête », avait depuis acheté l’hôtel Monaco, rue de Varennes, et il y tenait un état princier de maison ; mais la faillite d’un banquier l’ayant mis subitement dans une gêne relative, l’empereur s’empressa de lui venir en aide, et lui acheta son palais. […] Je le pratique depuis seize années ; j’ai même eu de la faveur pour lui ; mais c’est sûrement le plus grand ennemi de notre maison, à présent que la fortune l’a abandonnée depuis quelque temps.
Elles arrivèrent le soir, et, dès le lendemain, elles occupaient, dans la rue qui continue la place, la petite maison où depuis bien des années était situé le bureau. Le loyer de cette maison leur avait été cédé ; la pièce du rez-de-chaussée sur la rue devint leur résidence habituelle. […] Christel n’avait aimé encore ni pensé à aimer que sa mère ; elle ne l’avait jamais quittée que pendant une année pour aller à Écouen, et ç’avait été la dernière année de cette maison.
« La maison des Jules César et des Claude étant éteinte, l’adoption découvrira avec intelligence le meilleur des Romains pour succéder à l’empire. […] « Par cet acte, les destinées de la patrie et celles de notre maison ont été placées dans vos mains. […] « Croyez-vous donc que cette ville si majestueuse existe seulement dans ces maisons, ces toits, ces monceaux de pierres ?
Le vertueux romancier naturaliste qu’on entrevoyait dans Pot-Bouille, le monsieur du second, le seul locataire propre de la maison de la rue Choiseul, traverse l’Œuvre à la façon d’un bon Dieu, faisant le bien et prononçant des discours. […] « Hubert et Hubertine habitaient une maison très vieille, tout contre la cathédrale. […] « Il y avait aussi près de la maison un grand champ, qui s’appelait le Clos-Marie, traversé par une petite rivière, qui s’appelait la Chevrotte.
Drouot était fils d’un boulanger de Nancy, le troisième de douze enfants : Issu du peuple par des parents chrétiens, il vit de bonne heure, dans la maison paternelle, un spectacle qui ne lui permit de connaître ni l’envie d’un autre sort, ni le regret d’une plus haute naissance ; il y vit l’ordre, la paix, le contentement, une bonté qui savait partager avec de plus pauvres, une foi qui, en rapportant tout à Dieu, élevait tout jusqu’à lui, la simplicité, la générosité, la noblesse de l’âme, et il apprit, de la joie qu’il goûta lui-même au sein d’une position estimée si vulgaire, que tout devient bon pour l’homme quand il demande sa vie au travail et sa grandeur à la religion. Jamais le souvenir de ces premiers temps de son âge ne s’effaça de la pensée du général Drouot ; dans la glorieuse fumée des batailles, aux côtés mêmes de l’homme qui tenait toute l’Europe attentive, il revenait par une vue du cœur et un sentiment d’actions de grâce à l’humble maison qui avait abrité, avec les vertus de son père et de sa mère, la félicité de sa propre enfance. […] Ses parents, témoins de son application toute volontaire, lui permirent, avec l’âge, de fréquenter des leçons plus élevées, mais sans lui rien épargner des devoirs et des gênes de leur maison.
Dans sa ville natale de Thous, Ferdousi enfant, fils d’un jardinier, assis au bord du canal d’irrigation qui coulait devant la maison de son père, s’était dit souvent qu’il serait beau de laisser un souvenir de lui dans ce monde qui passe. […] Dans sa ville natale, j’ai dit qu’enfant il s’était assis souvent au bord du canal qui coulait devant la maison du jardinier son père, et que c’était là qu’il avait nourri ses premiers rêves. […] Le vieillard en fut saisi brusquement et s’évanouit ; on le rapporta dans sa maison, où il mourut à l’âge de quatre-vingts ans.
Il avait pris le goût du théâtre dans une maison où il avait été quelque temps précepteur. […] Il avait reconnu Dussault sous le masque, mais il répondit mal ; au lieu de se disculper sur les articles essentiels, il s’exalta lui-même, il parla avec emphase de ses ennemis : Jusqu’ici, s’écriait-il, j’avais aisément repoussé les traits lancés du dehors ; mais, pour la première fois, j’ai eu affaire à des ennemis maîtres de la place, ils m’attaquaient dans l’intérieur même du journal, au sein de mes foyers ; ma propre maison était devenue leur arsenal et leur citadelle. Il s’appliquait aussi, à propos de ces attaques qu’on insérait contre lui dans son propre journal, ce que disait Louis XIV d’un courtisan qui critiquait Versailles ou Marly : « Il est étonnant que Villiers ait choisi ma maison pour en dire du mal. » Geoffroy commençait à s’entêter de lui-même et de son importance, ce qui est un signe de faiblesse.
Je crois bien que sa tête est pour eux une maison de force, et non pas le lieu de leur naissance ; c’est le cas de veiller soigneusement à leur garde. […] À propos de ces perpétuels dérangements que les incartades de Voltaire apportaient dans l’existence de Mme du Châtelet, les bonnes âmes d’alors ne tarissaient pas ; on la plaignait hautement ; le président Hénault, un des meilleurs amis, écrivait un jour à Mme Du Deffand : « La pauvre Du Châtelet devrait faire mettre, dans le bail de toutes les maisons qu’elle loue, la clause de toutes les folies de Voltaire. […] Il prit d’abord un parti plus sage, qui était de venir à Paris causer de Mme du Châtelet avec d’Argental et le duc de Richelieu, et de se distraire en faisant jouer devant lui ses tragédies dans sa propre maison.
Elle épousa en 1659 en premières noces le prince de Chalais, de la maison de Talleyrand. […] On jugea donc que personne aussi bien que Mme des Ursins n’était en état de remplir la place de camarera mayor ou de surintendante de la maison de la reine. […] Mme des Ursins, remontant au principe de la succession d’Espagne, montre quel fond on doit faire sur cette fidélité de si fraîche date des Espagnols à la maison de Bourbon, et quel en est le vrai sens politique : pour les grands, empêcher la division de la monarchie ; pour les peuples des provinces, bien vendre leurs laines.
Mme des Ursins ne laisse pas tomber ce mot : « On dit pourtant, remarque-t-elle, que c’est plutôt le peuple qui en a été irrité, que la plupart des seigneurs. » On conçoit par une telle disposition de cœur combien, dans de si périlleuses conjonctures, Mme des Ursins dut être utile alors à Madrid pour y soutenir et y fortifier les résolutions royales ; car ce fut là l’honneur de cette maison de Bourbon à son avènement en Espagne, ce fut son vrai sacre, pour ainsi dire, de ne jamais désespérer au plus fort de la crise, de sentir la main de Louis XIV prête à se retirer et presque à se retourner contre elle, sans se laisser abattre : « Le roi est tout occupé du soin de se défendre seul, au cas que le roi, son grand-père, lui retire les secours dont il l’a assisté », écrivait Mme des Ursins. […] Et de cette dernière ville, quelques jours après, elle écrit (toujours à Mme de Maintenon) : J’attendrai les ordres du roi à Saint-Jean-de-Luz, où je suis dans une petite maison sur le bord de la mer. […] Par un reste d’habitude, elle se mit à y gouverner la maison du roi et de la reine d’Angleterre, pour y gouverner quelque chose.
Une âme fière, généreuse, un cœur haut placé se serait dit : « La honte est dans ma maison, mon père n’a pas su sauver les dehors, et porter son malheur avec calme et dignité ; je soutiendrai mon nom mieux que lui. […] Dans son éducation domestique à Bonnefons, le jeune d’Antin n’avait pas manqué d’apprendre par les gens de la maison, surtout par les femmes de chambre, l’aventure de sa mère : Comme elles comptaient que j’en profiterais, dit-il, et, par conséquent, qu’elles en auraient leur part, elles me parlaient toujours, à l’insu de mon père, du roi, de la Cour, des grands biens et fortunes qui m’attendaient. […] À la mort de Mansart, surintendant des Bâtiments, il demande au roi sa place, « sur le pied, dit-il, de m’être toujours mêlé de jardinage et d’avoir un peu de goût pour les maisons ».