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802. (1895) Les œuvres et les hommes. Journalistes et polémistes, chroniqueurs et pamphlétaires. XV « Fervaques et Bachaumont(1) » pp. 219-245

Les aigles à deux têtes n’existent qu’en blason, mais j’en cherche vainement en littérature, et MΜ.  […] C’est par ce milieu social que sont venus, des horizons les plus éloignés, deux esprits différents, qui se sont pénétrés pour cette assimilation incompréhensible d’une collaboration qui est un fait commun en littérature, mais auquel répugnera éternellement tout être d’une puissante originalité. […] C’est le plus horrible monstre de vanité, d’amour de l’argent, de corruption native et réfléchie, et je ne crois pas que depuis Madame Bovary il se soit produit dans la littérature quelque chose de plus bas, malgré les grands airs qu’ils lui donnent, et de plus exécrablement odieux. […] Il n’y a que des chroniqueurs de talent, des hommes du fait, des Américains en littérature, des arrangeurs de panoramas immenses ouverts partout : en France, en Espagne et en Angleterre ; car cette Rolande, qui ne tient à rien qu’à elle-même et à se montrer, ils la font voyager et ils accrochent à la traîne de sa robe, sans beaucoup de peine d’invention, des descriptions comme celles de quelques quartiers de Londres et d’une course de taureaux en Espagne.

803. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre VI. Des dictionnaires Historiques » pp. 220-228

Cet ouvrage intéresse particuliérement ceux qui sont curieux de détails bibliographiques & de longues discussions sur de très-petits objets de littérature. […] On sentoit bien que ce livre étoit imparfait, qu’il étoit écrit avec sécheresse, qu’il étoit très-défectueux, & que l’abréviateur, beaucoup plus familiarisé avec les scholastiques qu’avec les bons écrivains, connoissoit peu la fleur de notre littérature.

804. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Le marquis de Lassay, ou Un figurant du Grand Siècle. — II. (Fin.) » pp. 180-203

Il le cite aussi en un endroit pour son jugement en littérature. […] Je tiens ce détail d’un homme de ce temps-là et du nôtre, plein de littérature et de bons souvenirs, M.  […] Les écrits dont j’ai parlé ne sont pas proprement de la littérature, ce sont des témoignages de société qui viennent en aide et en ornement aux jugements littéraires. […] Lassay est bien, en littérature et en langage, de l’ordre et du niveau du cardinal de Fleury ; c’est la fin prolongée et affaiblie, mais aimable encore et élégante, de Louis XIV. […] Mignet, en compagnie de son ami Thiers, était allé entendre à la Sorbonne le cours d’un des plus illustres professeurs d’alors (Villemain), et, en sortant, au milieu de tous les éloges que lui paraissait mériter une si belle littérature, il ajoutait : « C’est singulier !

805. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « M. Boissonade. »

Boissonade, dont la supériorité consistait dans la connaissance fine et profonde qu’il avait de la langue et de la littérature grecques, n’a été un critique littéraire que pendant une dizaine d’années, et encore ne l’a-t-il été qu’avec réserve et discrétion. […] Il n’en est pas autrement en littérature : on y porte volontiers le goût de ce qu’on préfère dans la vie et de ce qu’on pratique ou de ce qu’on a le regret de ne pas assez pratiquer. […] Boissonade donna dans le Journal des Débats ou de l’Empire sur la littérature grecque. […] Un jour, l’idée lui prit de traduire quelque chose du portugais (car il le savait aussi) : qu’alla-t-il choisir dans cette littérature si peu connue ? […] Personne ne possédait mieux et ne citait plus volontiers, ne mettait plus souvent à contribution dans ses notes la littérature française du second ordre, le menu des auteurs et poètes du XVme siècle.

806. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre troisième. L’esprit et la doctrine. — Chapitre II. Deuxième élément, l’esprit classique. »

Toute la littérature classique porte l’empreinte de ce talent ; il n’y a pas de genre où il ne pénètre et n’introduise les qualités d’un bon discours  Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, ne sont qu’à demi littéraires, mais qui, grâce à lui, le deviennent, et il transforme en belles œuvres d’art des écrits que leur matière semblait reléguer parmi les livres de science, parmi les instruments d’action, parmi les documents d’histoire, traités philosophiques, exposés de doctrine, sermons, polémique, dissertations et démonstrations, dictionnaires mêmes, depuis Descartes jusqu’à Condillac, depuis Bossuet jusqu’à Buffon et Voltaire, depuis Pascal jusqu’à Rousseau et Beaumarchais, bref la prose presque tout entière, même les dépêches officielles et la correspondance diplomatique, même les correspondances intimes, et, depuis Mme de Sévigné jusqu’à Mme du Deffand, tant de lettres parfaites échappées à la plume de femmes qui n’y songeaient pas  Il domine dans les genres qui, par eux-mêmes, sont littéraires, mais qui reçoivent de lui un tour oratoire. […] Plus le thème est simple, et plus le développement est clair ; or, dans toute cette littérature, la première obligation de l’auteur est de développer clairement le thème qu’il s’est choisi. […] Sur les organes les plus vitaux de la société, sur les règles et les pratiques qui vont provoquer une révolution, sur les droits féodaux et la justice seigneuriale, sur le recrutement et l’intérieur des monastères, sur les douanes de province, les corporations et les maîtrises, sur la dîme et la corvée378, la littérature ne m’apprend presque rien. […] Laharpe, Cours de littérature, éd. […] Son énumération montre que l’esprit classique dominait encore dans toutes les branches de la littérature. — Cabanis n’est mort qu’en 1818, Volney en 1820, Destutt de Tracy et Siéyès en 1836, Daunou en 1840.

807. (1895) Histoire de la littérature française « Cinquième partie. Le dix-huitième siècle — Livre III. Les tempéraments et les idées — Chapitre II. La jeunesse de Voltaire, (1694-1755) »

Avant 1755, la littérature pure tient une grande place dans la vie de Voltaire ; il est alors la gloire poétique de la France, l’auteur de la Henriade, de Zaïre et de Mérope. […] Il aimait trop les lettres pour ne pas s’apercevoir qu’il y avait là une grande littérature : il découvrit Shakespeare, et Milton, et les comiques de la Restauration, Wycherley, Congreve. […] La conversation s’engage entre eux : vers, théâtre, métaphysique, littérature, politique, il n’est rien qu’ils n’effleurent et parfois ne discutent à fond. […] C’est la première histoire (qui ne soit qu’histoire) qui compte dans notre littérature : pour la première fois, l’érudition et l’art, la méthode et le style concourent, et nous sortons enfin des compilations sans valeur, des romans sans autorité, et des dissertations doctement illisibles. […] La grandeur de la littérature française sous Louis XIV l’attache à ce règne, et l’emplit d’admiration.

808. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Malesherbes. » pp. 512-538

Et malgré tout, le voilà placé à la tête de cette censure, et investi de la plus délicate des fonctions, en présence d’une littérature philosophique très émancipée, dont il partage plus d’une doctrine ; en face d’une opposition religieuse et réactionnaire très irritée, qui a des appuis à la Cour auprès de la reine et du Dauphin, en regard enfin du Parlement, qui a ses préjugés, ses prétentions, et qui voudrait, dans bien des cas, évoquer à lui le jugement des livres et des auteurs. […] Il va, dans son délire d’amour-propre, jusqu’à écrire, par allusion à ce nom vénéré : « Le nom de Fréron est sans doute celui du dernier des hommes, mais celui de son protecteur serait à coup sûr l’avant-dernier. » À l’entendre, M. de Malesherbes « avilit la littérature », il fait entrer dans ses calculs de budget le « produit des infamies de Fréron », il « aime le chamaillis !  […] Là-dessus, M. de Malesherbes, avec une patience exemplaire et en vrai juge de paix de la littérature, faisait avertir Fréron, et on lui demandait sur quoi il se croyait fondé pour attaquer si violemment l’Encyclopédie et si personnellement l’un des auteurs. […] Notez bien que l’irascibilité de d’Alembert ne l’empêche pas de demander à M. de Malesherbes, quelques mois après, une permission tacite pour imprimer à Lyon (sons la rubrique de Genève) ses Mélanges de littérature. […] Après vous avoir répondu, monsieur, comme parent et ami de M. de Lamoignon, me permettrez-vous de vous dire mon avis comme amateur de la littérature et comme m’intéressant au succès d’un ouvrage périodique qui doit acquérir un nouveau lustre entre vos mains ?

809. (1856) Les lettres et l’homme de lettres au XIXe siècle pp. -30

Jacques Demogeot, professeur de l’Université, connu par une histoire élégante de la littérature française, et par des études d’art et de poésie. […] La littérature, ainsi comprise et cultivée, se peut appeler la fleur et le parfum de l’âme. […] Une autre pièce qui a longtemps attiré l’attention de la sous-commission et du jury est un conte dont la scène se passe en Normandie, et qui sent tout à fait sa littérature familière du xviiie  siècle, poésie courante, négligée, gracieuse toutefois et spirituelle, dernier souvenir d’un genre ancien et qui s’efface. […] Il nous semble, qu’en fait de poésie légère, ce siècle-là avait du bon, et que certaines gens tournaient assez bien alors un conte en vers ou une épître ; que si ce genre s’efface, notre littérature ne doit peut-être pas trop s’en applaudir ; qu’enfin faire des vers autrement qu’on ne les fait d’ordinaire aujourd’hui, ce n’est point précisément une raison pour que le public ne les goûte pas. […] Le public lui-même semble ne devoir pas moins profiter que l’homme de lettres de cette organisation industrielle de la littérature.

810. (1901) Figures et caractères

Chénier s’y montre fort préoccupé de l’Histoire des Littératures. […] Il n’y a pas d’aérolithe en littérature, et M.  […] Une Littérature de Décadence est une Littérature qui a pour principe et pour usage le pastiche et l’imitation. […] Une Littérature dépourvue de ce désir du nouveau serait forcément stérile. […] Que sera demain cette littérature de tout à l’heure ?

811. (1894) Critique de combat

La littérature interdisait de parti pris les problèmes brûlants du moment. […] En littérature, on refera du romantisme mystique, lyrique, et nuageux. […] C’est aujourd’hui le tour de la littérature. […] Son livre est une revue à vol d’oiseau, et d’oiseau aux grandes ailes, des littératures de tout pays. […] A société rajeunie, littérature nouvelle !

812. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXIIIe entretien. La Science ou Le Cosmos, par M. de Humboldt (2e partie). Littérature de l’Allemagne. » pp. 289-364

Littérature de l’Allemagne. […] On descend du millième ciel pour assister à un cours de littérature. […] « La connaissance des œuvres de Virgile et d’Horace est si généralement répandue parmi toutes les personnes un peu initiées à la littérature latine, qu’il serait superflu d’en extraire des passages pour rappeler le vif et tendre sentiment de la nature qui anime quelques-unes de leurs compositions. […] Que d’ailleurs, dans les plus anciennes poésies des Arabes, la description du sol n’ait tenu que peu de place, il n’y a pas là de quoi s’étonner, si l’on songe, ainsi que l’a remarqué un orientaliste très versé dans cette littérature, M.  […] Le livre de Paul et Virginie, dont on aurait peine à trouver le pendant dans une autre littérature, est simplement le tableau d’une île située dans la mer des tropiques, où, tantôt à couvert sous un ciel clément, tantôt menacées par la lutte des éléments en fureur, deux figures gracieuses se détachent du milieu des plantes qui couvrent le sol de la forêt, comme d’un riche tapis de fleurs.

813. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Edmond et Jules de Goncourt »

Toute la littérature contemporaine est inquiète et malade. […] On pourrait citer dans l’histoire des littératures des chefs-d’œuvre à peu près aussi mal composés que Manette. […] L’entrée dans la littérature d’écrivains initiés aux arts plastiques, qui en ont la science et la passion, marque un nouveau progrès, déjà inquiétant. […] Cela leur est commun, sauf le degré qui chez eux est extravagant, avec les « décadents » de toutes les littératures. […] Avec tout cela, les romans de MM. de Goncourt sont considérables dans la littérature contemporaine.

814. (1922) Le stupide XIXe siècle, exposé des insanités meurtrières qui se sont abattues sur la France depuis 130 ans, 1789-1919

En fait, le romantisme, en littérature comme en politique, est l’école du mensonge et de l’hypocrisie. […] Il s’est produit, au XIXe siècle, une réviviscence de la littérature d’oc (et en provençal et en français) qui, à notre avis, dépasse la littérature d’oïl, proprement dite, à la même époque. […] Ils tranchent sur cette littérature de chambre de malade, de bric-à-brac, ou de charnier, qui fait les délices des passants, sur cette littérature d’ouvroir, d’antichambre, ou d’office riche, qui fait les délices de l’Académie. […] Elle est nocive comme incitant à la littérature fade et neutre, où se complaît le libéralisme. […] Cela s’est passé dans une zone obscure, entre la littérature vulgaire et la science vulgarisée.

815. (1894) La vie et les livres. Première série pp. -348

On dirait que l’excès de littérature paralyse les plus robustes talents, tarit au fond des âmes les mieux douées toutes les sources de la sympathie humaine. […] On les nomma tous officiers d’académie, et il fut convenu que le patriotisme nuisait à la littérature. […] C’est en eux qu’une époque puise son idéal de morale et de beauté. » Or, voici quels sont, selon lui, les principaux caractères de la littérature actuelle. […] M. de Vogüé consent à la politique, parce que sans doute il a une façon particulière de comprendre le rôle de la littérature. […] Franz Susemihl sur la littérature d’Alexandrie19.

816. (1929) Les livres du Temps. Deuxième série pp. 2-509

Il restera parmi les premiers orientalistes de la littérature française. […] La littérature de M.  […] Philinte est un homme qui n’aime pas la littérature. […] Nous entrons au royaume des anges de la littérature. » M.  […] En littérature, on peut rester un « jeune » beaucoup plus tard.

817. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome I pp. 5-537

Il en est de même des classiques en littérature. […] Ce fut alors que La Harpe se chargea du cours de littérature. […] La fausse critique est le fléau le plus cruel de la littérature. […] Que fais-je sur la littérature ? […] De cet inconvénient partent tant d’injustes critiques sur la littérature de nos voisins.

818. (1896) Journal des Goncourt. Tome IX (1892-1895 et index général) « Année 1892 » pp. 3-94

Samedi 30 janvier Pour être connu en littérature, pour être universellement connu, on ne sait pas combien il importe d’être homme de théâtre, car le théâtre, pensez-y bien, c’est toute la littérature de nombre de gens, et de gens supérieurs, mais si occupés qu’ils n’ouvrent jamais un volume, n’ayant pas trait à leur profession : l’unique littérature en un mot des savants, des avocats, des médecins. […] Là, il s’interrompt pour nous apprendre, qu’il a été à Lourdes, et qu’il a été frappé, stupéfié, par le spectacle de ce monde de croyants hallucinés, et qu’il y aurait de belles choses à écrire sur ce renouveau de la foi, qui pour lui a amené le mysticisme en littérature et ailleurs, de l’heure présente. Et lâchant Lourdes, et toujours à sa littérature future, il avouait qu’il ferait volontiers, pendant un an, une chronique dans Le Figaro, qu’il avait des idées à exprimer sur M. de Vogüé et les autres. […] Stevens s’étonne de l’absence complète du sentiment de l’art chez la plupart des grands écrivains, affirmant qu’il n’en est pas ainsi à l’égard de la littérature chez les peintres de talent, même chez ceux qui n’ont pas fait d’humanités, déclarant qu’on ne les trouverait jamais à lire un livre d’auteur médiocre. […] Moi, qui ne vis que par la littérature, ça me paraît un temps, où l’usine dans laquelle je travaille, est fermée.

819. (1920) Action, n° 2, mars 1920

Tokine (Editions des Humbles). — Les Sud-Slaves ont une littérature guerrière qui n’est point inférieure en sottise à celle des grands pays d’Occident. […] Il fut à ses débuts uniquement révolutionnaire en littérature. […] Il a vécu plus de dix ans à Paris, comme secrétaire de Rodin, et en a rapporté son seul roman : Malte Laurids Brigge, qui fait date dans la littérature allemande. […] Une littérature purement intellectuelle et cérébrale, qui fuit avec horreur toute espèce d’émotion. […] À partir de 1923 et surtout de 1925, la presse s’intéresse beaucoup plus à la littérature allemande, mais l’expressionnisme, alors sur le déclin, reste très mal connu.

820. (1853) Propos de ville et propos de théâtre

Le monsieur qui s’occupe de littérature possède quelquefois une certaine aisance. […] Le Monsieur qui s’occupe de littérature aime à traiter les écrivains. […] Mais, tout à coup, le monsieur qui s’occupe de littérature tire son mouchoir de poche et pousse un cri d’étonnement— Qu’est-ce donc ? […] En littérature particulièrement, les relations servent les personnes au préjudice de l’art. […] Émile Augier. — Il n’est plus seulement l’élu d’une fraction de la littérature, il est l’élu de l’opinion.

821. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Desbordes-Valmore, Marceline (1786-1859) »

………………………………… [Cours familier de littérature (1856-1868).] […] L’échappement sur la littérature était inévitable.

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