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1226. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre huitième. L’introduction des idées philosophiques et sociales dans la poésie (suite). Victor Hugo »

Les vagues, pour se grossir, se mêlent, et les idées, pour se grandir, débordent l’une sur l’autre. […] L’homme est un point qui vole avec deux grandes ailes, Dont l’une est la pensée et dont l’autre est l’amour. […] Toutes les Vérités, comme autant de constellations du firmament moral, vont lui apparaître l’une après l’autre ; toutes les divinités de l’âme vont surgir, chacune avec son « attribut », et les ailes du poète nous transportent dans cet Olympe nouveau.

1227. (1920) Action, n° 2, mars 1920

L’une, musique des sons, cherche les passions sensibles et les soulève ; l’autre, qui est la musique de l’esprit, anime les idées et les passionne jusqu’à nous les rendre personnelles et nous en donner l’émotion. […] L’une des bouches de Dada articule : « Ce… de Moréasi » Ceux qui n’ont pas connu Moréas n’ont pas le droit, de proférer un tel outrage et ceux qui l’ont connu en perdent l’envie. […] Or, c’est un enchantement, c’est une série d’explosions tendues et fines sur toutes les cordes du sentiment, l’une après l’autre.

1228. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE LA FAYETTE » pp. 249-287

Zayde tient en quelque sorte un milieu entre l’Astrée et les romans de l’abbé Prevost, et fait la chaîne de l’une aux autres. […] En somme, Mme de Maintenon et Mme de La Fayette étaient deux puissances trop considérables, et qui faisaient trop peu de frais, pour ne pas se refroidir à l’égard l’une de l’autre.

1229. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIe entretien. L’Arioste (2e partie) » pp. 81-160

« Plus l’une se referme et se rassainit, plus l’autre s’élargit et s’envenime. […] Il sait jouer avec la vie ; il effleure la nature, il ne l’épuise pas ; il sait que le cœur humain est un instrument à deux cordes dont l’une est tristesse, l’autre gaieté, et, en touchant ces deux cordes tour à tour, il produit une harmonie tempérée et douce qui est précisément l’équilibre vrai de cette vie, mêlée de gémissements et d’éclats de rire.

1230. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXIe entretien. Socrate et Platon. Philosophie grecque (1re partie) » pp. 145-224

Ces choses, en effet, le jour et la nuit, la veille et le sommeil, la vie et la mort, se succèdent l’une à l’autre, mais ne procèdent pas, ne naissent pas l’une de l’autre.

1231. (1864) Cours familier de littérature. XVIII « CVIIe entretien. Balzac et ses œuvres (2e partie) » pp. 353-431

Quant à ses capitaux, deux seules personnes pouvaient vaguement en présumer l’importance : l’une était M.  […] Sa montre, négligemment abandonnée au hasard dans une poche, se rattachait par une courte chaîne d’or à l’une des boutonnières.

1232. (1865) Cours familier de littérature. XX « CXVIIe entretien. Littérature américaine. Une page unique d’histoire naturelle, par Audubon (1re partie) » pp. 81-159

On a cru qu’elle voulait simplement entraîner ses deux alliés dans une guerre d’intervention uniquement française et monarchique, au lieu de combiner avec Londres et Madrid une démarche armée désintéressée, européenne, et a pour cela été redoutée et abandonnée ; or, de deux choses l’une : ou la France était sincère et elle ne voulait agir que dans l’intérêt commun, et alors il fallait s’expliquer nettement d’avance et n’agir qu’après un concert diplomatique et militaire européen à égal emploi de forces, qui ne donnât motif à aucune plainte de réticence et de défaut de franchise contre son intervention ; ou la France, voulant agir seule, devait agir avec des forces françaises dignes d’elle, et ne pas débuter par planter son drapeau protecteur au Mexique avec une poignée d’hommes héroïques, mais abandonnés de leurs auxiliaires, et insuffisants à l’accomplissement de sa pensée. […] Et les voilà, mes trois gaillards, qui font tournoyer leurs baguettes en l’air, afin de dérouler les lignes, à l’une desquelles est attachée une plaque de liège, tandis que l’autre n’a qu’un petit morceau de bois léger, et la dernière deux ou trois gros grains de plomb pour la faire couler.

1233. (1890) L’avenir de la science « III » pp. 129-135

Étudiez, en effet, depuis Pétrarque et Boccace, la marche de la critique moderne, vous la verrez, suivant toujours la ligne de son inflexible progrès, renverser l’une après l’autre toutes les idoles de la science incomplète, toutes les superstitions du passé. […] Ne pas oublier Das ewig Weibliche à la fin de Faust, et Méphistophélès vaincu par des roses tout en blasphémant, et l’admirable épisode de Dorothée et d’Agnès dans la Pucelle : Et, se sentant quelque componction, Elle comptait s’en aller à confesse ; Car de l’amour à la dévotion Il n’est qu’un pas ; l’une et l’autre est faiblesse.

1234. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 juillet 1885. »

Il est cependant avéré qu’ils y ont produit une sensation assez profonde pour que des milliers de personnes, n’ayant pu assister à l’une des seize représentations, données à une fin de saison, attendent la reprise de l’œuvre, l’année prochaine. […] C’est pourtant la stricte vérité : ainsi que l’on considère le réveil de Brunnhilde, l’une des meilleures scènes de la partition française, comme musique et comme livret, et celle sur laquelle elle semble avoir été calquée, c’est-à-dire cette resplendissante scène dernière de Siegfried !

1235. (1894) Journal des Goncourt. Tome VII (1885-1888) « Année 1886 » pp. 101-162

Il a aussi au plus haut degré l’imagination des attaches et des enlacements de deux corps amoureux, noués l’un à l’autre, ainsi que ces sangsues, que l’on voit roulées, l’une sur l’autre, dans un bocal. […] Enfin sur toutes choses, deux opinions d’une autorité presque égale, dont l’une dit blanc, l’autre dit noir, et les notions de tout, confuses, incertaines, et dans cette anarchie de croyances, plus une seule vérité debout, et qui ne soit entamée par le doute.

1236. (1889) Écrivains francisés. Dickens, Heine, Tourguénef, Poe, Dostoïewski, Tolstoï « Charles Dickens »

Dans Dombey et fils, la scène où le capitaine Cuttle fait, avec sa joyeuse indiscrétion, les plus compromettantes confidences au perfide Carker, est à rapprocher du joyeux et bizarre quiproquo qui met aux prises l’onctueux Pecksniff et la digne Mme Gamp, l’une croyant avec les voisines qu’on l’appelle auprès d’une femme en couches et qu’elle s’adresse à l’heureux père, tandis que son interlocuteur réclame au contraire ses services pour être de garde auprès d’un mort. […] Franchissant ces sentiments que caractérise encore un élément marqué de mépris, Dickens, dans les œuvres de la dernière période et dans certaines parties de ses autres livres, s’est élevé parfois à l’une des émotions esthétiques les plus puissantes, la terreur pure, cette étrange sensation de peur, de respect, de muet recul, que donne l’obscur, le tacite, l’inconnu, tout ce qui se voile d’ombre et s’enveloppe de silence.

1237. (1856) Cours familier de littérature. II « VIIIe entretien » pp. 87-159

Ce livre raconte en versets, dont chacun est un vers qui trouve son écho dans un autre vers, les pensées de Dieu, la création du monde en six grandes journées de l’ouvrier divin, qui sont peut-être des semaines de siècles ; la naissance du premier homme, son ennui solitaire dans l’isolement de son être, qui n’est qu’un morne ennui sans l’amour ; l’éclosion nocturne de la femme, qui sort, comme le plus beau des rêves, du cœur de l’homme ; les amours de ces deux créatures complétées l’une par l’autre dans ce premier couple dont le fils et les filles seront le genre humain ; leurs délices dans un jardin à demi céleste ; leur pastorale enchantée sous les bocages de l’Éden ; leur fraternité avec tous les animaux aimants qui parlaient alors ; leur liberté encore exempte de chute ; leur tentation allégorique de trop savoir le secret de la science divine, secret réservé seul au Créateur, inhérent à sa divinité ; leur faute, de curiosité légère chez la femme, de complaisance amoureuse chez l’époux ; leur tristesse après le péché, premier réveil de la conscience, cette révélation par sentiment du bien et du mal ; leur citation au tribunal divin ; les excuses de l’homme pour rejeter lâchement le crime sur sa complice, le silence de la femme, qui s’avoue coupable par les premières larmes versées dans le monde ; leur expulsion ; leur pèlerinage sur la terre devenue rebelle ; la naissance de leurs enfants dans la douleur ; le travail sous toutes les formes, premier supplice de l’humanité ; le premier meurtre faisant boire à la terre le sang de l’homme par la main d’un frère ; puis la multiplication de la race pervertie dans sa source ; puis le déluge couvrant les sommets des montagnes ; une arche sauvant un juste, sa famille, tous les animaux innocents ; puis la vie patriarcale, en familiarité avec des esprits intermédiaires appelés des anges, esprits tellement familiers qu’ils se confondent à chaque instant sur la terre avec les hommes, auxquels ils apportent les messages de Dieu ; puis un peuple choisi de la semence d’Abraham ; des épisodes naïfs et pathétiques, comme ceux de Joseph, de Tobie, de Ruth ; une captivité amère chez les Égyptiens ; un libérateur, un législateur, un révélateur, un prophète, un poète, un historien inspiré dans Moïse ; puis des annales pleines de guerres, de conquêtes, de politique, de liberté, de servitude, de larmes et de sang ; puis des prophètes moitié tribuns, moitié lyriques, gouvernant, agitant, subjuguant le peuple par l’autorité des inspirations, la majesté des images, la foudre de la langue, la divinité de la parole ; puis des grandeurs et des décadences qui montent et descendent de Salomon à Hérode ; puis l’assujettissement aux Romains ; puis un Calvaire, où un prophète plus surnaturel monte sur un autre arbre de science pour proclamer l’abolition de l’ancienne loi, et promulguer pour l’homme, sans acception de tribus, Juifs et païens, une loi plus douce scellée de son sang ; Puis une autre terre et un autre ciel pour l’univers romain devenu l’Europe. […] Ces deux plus grandes gloires du siècle, l’un dans la guerre, l’autre dans les lettres et dans la religion, semblaient s’entraîner l’une et l’autre.

1238. (1857) Cours familier de littérature. III « XIIIe entretien. Racine. — Athalie » pp. 5-80

Ce fut à une de ces lectures que Racine et Boileau s’aperçurent, pour la première fois, du déclin de l’une et de l’ascendant de l’autre. […] Les traits cruels qui tomberaient sur sa rivale, Mme de Montespan, sous le nom de Vasthi, ne pouvaient que réjouir secrètement sa jalousie de faveur : c’est ici la lâche complaisance du poète : il convertissait, dans le sanctuaire même, l’encens qu’il faisait respirer à l’une en poison pour l’autre ; il employait l’esprit saint du poète à flatter la haine d’une femme.

1239. (1857) Cours familier de littérature. III « XVIIIe entretien. Littérature légère. Alfred de Musset » pp. 409-488

Ces deux littératures sont très différentes l’une de l’autre, et cependant elles sont également fondées sur la nature de notre être. […] Ce fut un grand malheur que cette rencontre au printemps de leur vie, entre deux grandes imaginations et entre deux belles jeunesses qui n’étaient pas nées pour se refléter l’une à l’autre des clartés, mais des ombres.

1240. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

— Et d’où vient cette différence entre deux langues qui l’ont occupé l’une si peu et l’autre si longtemps ? […] — C’est qu’il a fait conjointement le thème et la version dans l’une, et qu’il n’a jamais fait que la version dans l’autre.

1241. (1868) Curiosités esthétiques « I. Salon de 1845 » pp. 1-76

Cela nous rappelle l’admiration d’un littérateur républicain qui félicitait sincèrement le grand Rubens d’avoir, dans un de ses tableaux officiels de la galerie Médicis, débraillé l’une des bottes et le bas de Henri IV, trait de satire indépendante, coup de griffe libéral contre la débauche royale. […] Ce tableau, un peu maniéré comme son titre, mais joli comme le nom de l’auteur, est d’un sentiment fort distingué. — Ce sont deux jeunes femmes, l’une appuyée sur l’épaule de l’autre, qui regardent à travers une fenêtre ouverte. — Le vert et le rose, ou plutôt le verdâtre et le rosâtre y sont doucement combinés.

1242. (1739) Vie de Molière

Quelques curieux ont conservé deux pièces de Molière dans ce genre : l’une est le Médecin volant, et l’autre la Jalousie de Barbouille. […] Elle fut accompagnée d’un prologue en musique, qui est l’une des premières compositions de Lulli.

1243. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « De la dernière séance de l’Académie des sciences morales et politiques, et du discours de M. Mignet. » pp. 291-307

Les heures de la nuit s’écoulaient et je ne m’en apercevais pas ; je suivais avec anxiété ma pensée, qui de couche en couche descendait vers le fond de ma conscience, et dissipant l’une après l’autre toutes les illusions qui m’en avaient jusque-là dérobé la vue, m’en rendait de moment en moment les détours plus visibles.

1244. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Nouveaux voyages en zigzag, par Töpffer. (1853.) » pp. 413-430

Le présent volume, digne du précédent, contient trois excursions pédestres, l’une ancienne, de 1833, à la Grande-Chartreuse, l’autre à Gênes et à la Corniche ; mais surtout on y voit la dernière grande excursion que Töpffer a conduite au cœur de la Suisse, la plus importante, celle du moins où, comme en prévision de sa fin prochaine, il a rassemblé le plus de souvenirs, de résultats d’observation ou d’expérience, son Voyage de 1842 autour du Mont-Blanc et au Grimsel.

1245. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Marivaux. — II. (Fin.) » pp. 364-380

La Double Inconstance est une de ses pièces qu’il préférait, et aussi l’une de celles où il a le mieux fait jouer tous les ressorts, à lui connus, de coquetterie, de rivalité piquée au jeu, de perfidie et de câlinerie féminine.

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