/ 2456
763. (1889) Histoire de la littérature française. Tome III (16e éd.) «  Chapitre treizième.  »

Nous ne sommes guère compétents pour juger de la bonne et de la mauvaise théologie. […] Colbert n’aurait pas jugé en termes plus propres et plus précis, ni vu de plus haut la sage administration des Egyptiens, la grandeur pratique de leurs arts, l’économie de leurs travaux publics. […] Il ne s’agit pas de juger cette querelle en théologien. […] N’est-ce point par les effets que se jugent les doctrines ? […] Les Pères jésuites, dit l’abbé de Chanterac, jugent bien autrement le livre des Maximes ; ils l’approuvent, ils le louent, ils le défendent, etc.

764. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il ne se jugeait pas tel lui-même ; il n’estimait guère, on le verra, la littérature de cette époque ; il n’y faisait qu’une exception éclatante, et s’y effaçait volontiers. […] On y devine, à quelques mots jetés çà et là, combien Fontanes jugeait le moment peu favorable aux vers ; et il n’était pas homme à s’armer de l’ïambe. […] M. de Fontanes fut atteint, le 10 mars 1821, dans la nuit du samedi au dimanche, d’une attaque de goutte à l’estomac, qu’il jugea aussitôt sérieuse. […] La jeunesse ne peut bien juger les faits que d’après la manière dont ils lui seront présentés. […] Dans la suite du Mémorial, l’auteur a jugé à propos d’en venir à l’injure ; mais, comme preuve, il ne trouve à citer qu’un trait généreux.

765. (1837) Lettres sur les écrivains français pp. -167

Jugez de ma décontenance ! […] Longtemps avant la publication de la Ire livraison, quelques fragments avaient paru dans les revues parisiennes : on les avait jugés. […] Dumas juge ses pairs et n’est pas jugé par eux. […] Maintenant jugez de l’effroi de la pauvre jeune fille : le commissaire de police était son père ! […] C’est un homme partial mais de beaucoup de talent et qu’il est facile de juger, à voir dans son journal, le Corsaire, la façon dont il traite les gens qui n’ont pas le bonheur de lui plaire.

766. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cros, Charles (1842-1888) »

Mais, pour le juger, pour l’admirer dans toute sa puissance de bon et très bon poète, es menester, comme dit l’Espagnol, de se procurer l’unique recueil de vers de Charles Cros, le Coffret de santal, et de se l’assimiler d’un bout à l’autre, besogne charmante mais bien courte, car le volume est matériellement mince et l’auteur n’y a mis que ce que, bien trop modeste, il a cru être tout le dessus de son magique panier.

767. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — L — Louÿs, Pierre (1870-1925) »

Après avoir admiré le romancier, on va pouvoir juger du poète.

768. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — A — article » pp. 157-161

On peut en juger par l’Ouvrage immortel de la perpétuité de la Foi, fait en société avec Nicole ; par celui de l’Art de penser, non moins admirable dans son genre, & auquel il eut plus de part que ce dernier : la Grammaire générale & raisonnée qu’il composa avec Lancelot, est également digne du succès dont elle jouit.

769. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — D. — article » pp. 127-131

De tous les traits de génie qui sont partis de ce Grand Homme, celui que les vrais connoisseurs jugent le plus digne de l’immortaliser, est l’application qu’il a su faire de l’Algebre à la Géométrie.

770. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 100-104

Il est facile de juger combien nous sommes peu blessés de ces injures si délicatement tournées, par l'attention que nous avons de les faire connoître nous-mêmes.

771. (1888) La critique scientifique « Avant-propos »

Tandis que les écrits de la première sorte s’attachent, en effet, à critiquer, à juger, à prononcer catégoriquement sur la valeur de tel ou tel ouvrage, livre, drame, tableau, symphonie, ceux de la seconde poursuivent, comme on sait, un tout autre but, tendent à déduire des caractères particuliers de l’œuvre, soit certains principes d’esthétique, soit l’existence chez son auteur d’un certain mécanisme cérébral, soit une condition définie de l’ensemble social dans lequel elle est née, à expliquer par des lois organiques ou historiques les émotions qu’elle suscite et les idées qu’elle exprime.

772. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — Troisième cours d’études. Une classe de perspective et de dessin. » pp. 495-496

Le dessin est d’une utilité si générale, il provoque si naturellement la naissance de la peinture et de la sculpture, et il est si nécessaire pour juger avec goût des productions de ces deux arts, que je ne suis point étonné que le gouvernement en ait fait une partie de l’éducation publique ; mais point de dessin sans perspective.

773. (1890) Le massacre des amazones pp. 2-265

J’aime mieux juger Jane de la Vaudère sur les pauvretés plus à elle des Sataniques. […] C’est par leur beau moment qu’il faut juger êtres et choses. […] Il ne convient pas de la juger sur ses besognes de traductrice ou de journaleuse. […] Rose Romain a toujours à se plaindre des choses et des hommes, toujours à pleurnicher ou à juger sévèrement. […] Je n’aurai pas l’outrecuidance de juger « une bible ».

774. (1884) Propos d’un entrepreneur de démolitions pp. -294

Que celle-là soit jugée humble et sincère. […] Jugez vous-même. […] Je demande pardon pour cette expression qui sera jugée peu respectueuse. […] Il n’y a pas lieu de juger ici un tel livre dont l’analyse exigerait le vaste déroulement d’une chaussée de grande revue. […] Jugez de la force destructive d’une telle conspiration.

775. (1857) Réalisme, numéros 3-6 pp. 33-88

À cette heure seulement il jugeait ceux qu’il quittait, et pouvait sonder leur cœur par les petits soins dont on l’entourait. […] Que n’avons-nous pour mieux le juger les confidences d’une amie ! […] Poitou en jugeront peut-être ainsi. […] Vous jugez évidemment avec des idées matérielles qui n’entrent pas dans ma tête. […] L’homme est Dieu, tout est Dieu ; voilà quel a été son Credo, quand il a jugé à propos d’en avoir un.

776. (1896) Écrivains étrangers. Première série

Mes sentiments, sur cette œuvre sont si mélangés, que je ne puis me résoudre à la juger dans l’ensemble. […] Il me suffit que vous l’ayez jugé compréhensible. […] Swinburne, d’abord, l’avait jugée admirable ; il a fini par la trouver grotesque. […] Froude a dépensé sa vie à la recherche d’une vérité que dès le début il jugeait introuvable. […] Il ne les empêche point non plus, — si nous en jugeons par leurs réponses aux questions de M. 

777. (1912) Pages de critique et de doctrine. Vol I, « I. Notes de rhétorique contemporaine », « II. Notes de critique psychologique »

À en juger par cet exemplaire, elles ne sont pas à regretter. […] Le théoricien jugea le créateur et lui défendit de continuer. […] Ce n’est plus uniquement représenter la vie, c’est la juger. […] Là encore, il s’était jugé. […] Peut-être aussi avait-il jugé son temps.

778. (1893) Impressions de théâtre. Septième série

Mais, autant que j’en puis juger, il ne fut ni un très bon homme, ni un très grand esprit. […] C’est sur toute notre vie que nous devons être jugés, et sur le fond de nos âmes plus que sur nos actes d’exception, — héroïques ou détestables ; — et c’est sur toute notre vie que Dieu nous jugera ; et nous devons tâcher de juger comme lui. […] A ce prix, nous eussions pu juger commodément l’ouvrage. […] J’aime Paul, nous nous aimons, et nous nous sommes promis l’un à l’autre. » Vous jugez de l’effondrement ! […] Si on la jugeait d’après les règles expérimentales du théâtre, elle paraîtrait pleine de défauts.

779. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

Si nous en jugions uniquement sur le Lutrin, elle n’aurait que le caractère satirique. […] Les littérateurs qui jugent de ces matières d’après leurs impressions, et non sur les principes, n’ont pas manqué de la mettre au-dessus de tout, par la raison même qui condamne son action. […] Ces mots, qu’on eût jugés frivoles, « Le héros les saisit ; et ces douces paroles « Sont pour lui le signal de la fin de leurs maux. […] Ne voit-on pas que cette circonstance, qu’on jugea puérile, s’agrandit du souvenir des oracles qui s’y rapportent, et des indications du vénérable Anchise ? […] On peut juger de celles-ci relativement à celles-là, comme des principes et de leurs conséquences.

780. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 218-221

Après ce qu’il a fait, M. de Musset est resté modeste, à le juger du moins sur ses paroles ; il ne s’exagère point la grandeur de son œuvre, il s’en dissimule trop peut-être le côté délicieux et captivant ; peu soucieux de l’avenir, il dit pour toute préface au lecteur : Ce livre est toute ma jeunesse ; Je l’ai fait sans presque y songer.

781. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » pp. 467-471

Patru a éprouvé, est l’image de celui qui est réservé à plusieurs Ecrivains de nos jours, dont la renommée n’est que le fruit des préventions d’une infinité d’esprits incapables de juger & d’estimer autrement que sur parole.

782. (1909) Les œuvres et les hommes. Philosophes et écrivains religieux et politiques. XXV « César Cantu »

Esprit médiocre, tête inconsistante, réputation exagérée comme une hyperbole italienne, Cantu pouvait-il juger Napoléon ?

/ 2456