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2095. (1903) Articles de la Revue bleue (1903) pp. 175-627

Sarrazin en a eu pleinement conscience lorsqu’il a dédié son dernier livre à la jeunesse idéaliste qui l’a reconnu comme un frère aîné, « à celle d’aujourd’hui, dit-il, mais aussi à celle de demain ».

2096. (1892) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Cinquième série « Quelques « billets du matin. » »

Une fois, Barbey d’Aurevilly racontait qu’il avait connu dans sa jeunesse l’abbé de la Croix-Jugan (le héros de l’Ensorcelée). […] Et quel est « l’écrivain charmant, causeur spirituel et tranquille, qui se repose aujourd’hui, dans ses souvenirs, des odyssées scandinaves de sa jeunesse » ?

2097. (1927) Quelques progrès dans l’étude du cœur humain (Freud et Proust)

Je la relus dès mon retour ; et j’eus l’impression que sa jeunesse avait augmenté, qu’elle était rayonnante de grâces et de forces qui m’avaient d’abord échappé. […] Il y avait dans sa figure quelque chose de beaucoup plus net et accusé, en même temps que dans son regard une flamme beaucoup plus chaude et lumineuse qu’on ne l’imaginerait d’après ces portraits de jeunesse.

2098. (1875) Revue des deux mondes : articles pp. 326-349

C’est là une excellente éducation pour la jeunesse, parce qu’elle seule peut lui faire comprendre que les applications actuelles si brillantes des sciences ne sont que l’épanouissement de travaux antérieurs, et que ceux qui profitent aujourd’hui de leurs bienfaits doivent un tribut de reconnaissance à leurs devanciers, qui ont péniblement cultivé l’arbre de la science sans le voir fructifier. […] Ce qui distingue le cadavre du corps vivant, c’est ce principe de résistance qui soutient ou qui abandonne la matière organisée, et pour donner une forme plus saisissante à son idée, Cuvier nous représente le corps d’une femme dans l’éclat de la jeunesse et de la santé subitement atteinte par la mort.

2099. (1891) Impressions de théâtre. Cinquième série

Il eut une jeunesse difficile. […] Non seulement elle a immolé à la Règle sa jeunesse et son cœur ; mais à l’effort du renoncement absolu elle a dû joindre l’effort plus grand d’un long mensonge héroïque destiné à dissimuler aux hommes ce renoncement. […] En Scandinavie, et surtout en Norvège (naturellement), ce sont les œuvres de jeunesse qui sont devenues populaires ; elles sont comme la propriété de toute la nation. […] Je n’ai jamais remarqué, autour de moi, que les viveurs, les oisifs féroces au plaisir eussent de si belles âmes, ni que la débauche, le jeu et la facilité à emprunter de l’argent dans la première et la seconde jeunesse se traduisissent forcément, dans l’âge mûr, par un surcroît d’honnêteté et de bonté.

2100. (1865) Introduction à l’étude de la médecine expérimentale

Toutefois l’application de la méthode expérimentale aux animaux s’est trouvée entravée à son début par l’absence de laboratoires appropriés et par des difficultés de tout genre qui disparaissent aujourd’hui, mais que j’ai souvent ressenties moi-même dans ma jeunesse. […] C’est là en outre une excellente éducation pour la jeunesse, parce qu’elle lui fait comprendre que les applications actuelles si brillantes des sciences ne sont que l’épanouissement de travaux antérieurs, et que ceux qui, aujourd’hui, profitent de leurs bienfaits, doivent un tribut de reconnaissance à leurs devanciers qui ont péniblement cultivé l’arbre de la science sans le voir fructifier.

2101. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre II. Le Roman (suite). Thackeray. »

Dans la vigueur de la jeunesse et dans le premier feu de l’invention, il inventa le punch au marasquin, une boucle de soulier et un pavillon chinois, le plus hideux bâtiment du monde. « Nous l’avons vu au théâtre de Drury-Lane, nous l’avons vu, l’unique !

2102. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre I. La Renaissance païenne. » pp. 239-403

S’il trouve les yeux de Stella plus beaux que toute chose au monde, il trouve « son âme plus belle encore que son corps. » Il est platonicien, lorsqu’il raconté que la vertu, voulant se faire aimer des hommes, a pris la forme de Stella pour enchanter leurs yeux, « et leur faire découvrir ce ciel que le sens intérieur révèle aux âmes héroïques. » On reconnaît en lui la soumission entière du cœur, l’amour tourné en religion, la passion parfaite qui ne souhaite que de croître, et qui, semblable à la piété des mystiques, se trouve toujours trop petite quand elle se compare à l’objet aimé. « Ma jeunesse se consume ; mon savoir ne met au jour que des futilités. […] Comme les peintres contemporains d’Italie, ils imaginent volontiers un bel enfant nu, traîné sur un char d’or, au milieu de l’air limpide, ou une femme éclatante de jeunesse debout sur les vagues qui viennent baiser ses pieds de neige.

2103. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

L’idée pressentie dès la jeunesse s’était constituée peu à peu, plus remarquable comme réalisation que comme théorie, et Godin a su la faire vivre. […] Voyez le temps qu’a mis Hugo pour acquérir sa pleine personnalité, c’est-à-dire pour réaliser logiquement les inventions entrevues dès sa jeunesse.

2104. (1928) Les droits de l’écrivain dans la société contemporaine

Ces citations concernent ses opinions politiques qu’il n’a jamais exposées en public jusqu’à présent ; ou bien ce sont des pensées de jeunesse, qu’il a tellement oubliées qu’il se demande si elles sont véritablement de lui et si la lettre n’est pas un faux ; ou encore ce sont des réflexions livrées au courant de la plume à un ami de collège, avec qui il est brouillé.

2105. (1880) Goethe et Diderot « Diderot »

La légende, encore plus que l’histoire, nous apprend que dans sa jeunesse il tenait par la bride, à la porte des théâtres, les chevaux des gentilshommes qui, plus tard, y devaient revenir pour admirer son génie, et que, vieux et indifférent à sa gloire, il passa ses derniers jours assis tranquillement sous son mûrier de Stratford-sur-Avon.

2106. (1904) Le collier des jours. Souvenirs de ma vie

On me raconta, plus tard, la cause du célibat de cette bonne tante Mion, qui avait été dans sa jeunesse très romanesque et d’un idéalisme intransigeant. […] On revenait à la charge : il ne fallait pas attendre, c’était dans la première jeunesse que les membres s’assouplissaient ; Carlotta était à peine plus âgée que nous quand elle avait débuté à la Scala de Milan ; ce nom illustre nous ouvrirait toutes les portes… Comment résister à tant de bonnes raisons ?

2107. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Cela a l’air d’une œuvre d’extrême jeunesse, beaucoup plus jeune même que n’était l’illustre Norvégien lorsqu’il l’écrivit. […] Et tout, la surveillance de soi, les brefs frémissements sous le masque de lâcheté, l’insolente et la diabolique ironie par où Lorenzo se paye des mensonges de son rôle, la hantise de l’idée fixe, l’hystérie de la vengeance et les excitations artificielles par où il s’entraîne à agir ; et les retours de tendresse, et les haltes de rêverie, et les ressouvenirs de sa jeunesse et de son enfance ; la magnifique et lamentable confession de Lorenzo découvrant au vieux Strozzi l’abîme de sa pensée et de son cœur ; le désespoir absolu, puis la répétition suprême et comme somnambulique de la scène du meurtre enfin proche ; et, persistant à travers tout, l’immense, délicieux et abominable orgueil, Mme Sarah Bernhardt a tout traduit avec une précision et une justesse saisissantes, et cela, sans que l’expression de chacun des traits successifs du personnage nous laissât oublier les autres. […] C’est alors que la chaleur de son sang, l’insolence qui lui vient de son athlétique jeunesse, le pousse à écrire les Blasphèmes.

2108. (1903) La pensée et le mouvant

Une doctrine nous avait paru jadis faire exception, et c’est probablement pourquoi nous nous étions attaché à elle dans notre première jeunesse. […] Autour de lui se fût empressée l’élite de notre jeunesse, toujours prête à s’enflammer pour de nobles idées exprimées dans un beau langage.

2109. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Conduite de l’action dramatique. » pp. 110-232

… ce nom seul dont les droits sont si saints, Sa jeunesse, mon sang, n’est pas ce que je plains : Je plains mille vertus, une amour mutuelle, Sa piété pour moi, ma tendresse pour elle, Un respect qu’en son cœur rien ne peut balancer… Non, je ne croirai point, ô ciel !

2110. (1908) Promenades philosophiques. Deuxième série

Tous les deux, dans leur jeunesse, aimeraient le changement, les aventures, les espérances. […] Comme tous les animaux, y compris l’homme le chat est bien plus intelligent dans sa jeunesse que dans son âge mûr.

2111. (1896) Psychologie de l’attention (3e éd.)

disait Alfred de Vigny  Une pensée de la jeunesse réalisée dans l’âge mûr. » Pour beaucoup d’hommes célèbres, cette « pensée » a été tellement absorbante et tyrannique, qu’on peut à peine lui refuser le caractère morbide.

2112. (1714) Discours sur Homère pp. 1-137

Cependant Nestor, regrettant la vigueur de sa jeunesse, s’abandonne à lui conter ses anciens exploits contre les éléens.

2113. (1842) Discours sur l’esprit positif

Sans revenir ici sur une critique malheureusement trop facile, assez accomplie depuis longtemps, et que l’expérience journalière confirme de plus en plus aux yeux de la plupart des hommes sensés, il serait difficile de concevoir maintenant une préparation plus irrationnelle, et au fond, plus dangereuse, à la conduite ordinaire de la vie réelle, soit active, soit même spéculative, que celle qui résulte de cette vaine instruction, d’abord de mots, puis d’entités, où se perdent encore tant de précieuses années de jeunesse.

2114. (1868) Curiosités esthétiques « II. Salon de 1846 » pp. 77-198

Fontaine, c’est évidemment un homme sérieux ; il nous a fait M. de Béranger entouré de marmots des deux sexes, et initiant la jeunesse aux mystères de la peinture Couture.

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