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653. (1895) Nos maîtres : études et portraits littéraires pp. -360

Mais la création résulte des idées actuelles. […] L’univers que nous croyons réel est formé de nos idées, et nos idées sont la création de notre âme. […] L’ensemble de nos idées actuelles résulte, constamment et uniquement, de nos idées antérieures. […] Chevrillon a repris aussi les idées de M.  […] Quelques-unes des idées de M. 

654. (1853) Portraits littéraires. Tome I (3e éd.) pp. 1-363

Jamais il ne lui arrive d’associer l’idée de sa maîtresse à l’idée d’une vie future : cet oubli s’explique naturellement par le milieu où vivait le poète. […] L’idée première était heureuse, et si M.  […] L’histoire n’est pas de son avis ; mais les idées générales de M.  […] L’idée se laisse toujours apercevoir sous l’image. […] On trouve dans l’histoire le germe des idées que M. 

655. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

. —  Deux traits principaux : les idées distinctes et les idées suivies. —  Construction psychologique de l’esprit français. —  Narrations prosaïques, manque de coloris et de passion, facilité et bavardage. —  Logique et clarté naturelle, sobriété, grâce et délicatesse, finesse et moquerie. —  L’ordre et l’agrément. —  Quel genre de beauté et quelle sorte d’idées les Français ont apportés dans le monde. […] Déjà l’idée de la Réforme avait percé. […] De là la mélancolie et l’idée du devoir. […] Par ce mouvement intérieur, le modèle idéal est déplacé, et l’on voit jaillir une nouvelle source d’action, l’idée du juste. […] Cette idée des types s’applique dans toute la nature physique et morale.

656. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « M. Daru. Histoire de la république de Venise. — II. (Suite.) » pp. 434-453

Pour donner une idée de l’immensité du travail administratif qui pesait sur M.  […] Cela lui a fourni des scènes et des idées fort gaies. […] Vous me le disiez quelques jours avant votre départ, pour faire une bonne comédie, il faut une idée unique et féconde. […] Daru ses idées, ses plans successifs de la même pièce, les modifications qu’il y fait d’après ses conseils. […] Vous me fortifiez dans l’idée que j’ai là de quoi fonder ma réputation.

657. (1870) Portraits de femmes (6e éd.) « MADAME DE DURAS » pp. 62-80

L idée d’Ourika, d’Édouard, et probablement celle qui anime les autres écrits de Mme de Duras, c’est une idée d’inégalité, soit de nature, soit de position sociale, une idée d’empêchement, d’obstacle entre le désir de l’âme et l’objet mortel ; c’est quelque chose qui manque et qui dévore, et qui crée une sorte d’envie sur la tendresse ; c’est la laideur et la couleur d’Ourika, la naissance d’Edouard ; mais, dans ces victimes dévorées et jalouses, toujours la générosité triomphe. […] L’une perdit son premier mari, l’autre son père sur l’échafaud ; toutes deux subirent l’émigration ; mais les idées de l’une de ces personnes distinguées étaient déjà faites, pour ainsi dire ; ses impressions, la plupart, étaient prises. […] s’écria-t-elle, il aimait la liberté, il l’aimait comme il fallait ; il n’est pas allé trop loin dans la Révolution, non, il a voulu défendre Louis XVI. » Elle distinguait soigneusement les idées libérales des idées révolutionnaires, ayant l’horreur des unes et le culte des autres. […] Mais on se fera idée surtout de sa manière de moraliste chrétien et de cette subtilité tendre qui va jusqu’au dernier repli d’un sentiment, par la méditation sur l’indulgence : L’INDULGENCE. […] En réalité, Mme de Duras avait pris l’idée première d’Édouard et de cette situation inégale dans l’inclination marquée que témoignait pour sa fille Clara (depuis duchesse de Rauzan) M.

658. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

L’une, c’est le naturalisme, et l’autre, son idée de la forme artistique. […] Il y avait là en germe l’idée d’une histoire générale de la civilisation, et d’une histoire particulière de chaque ordre de connaissances. […] Singulière idée, d’abord, quand on veut se faire lire des femmes, d’aller donner pour titre à son ouvrage : Réflexions critiques sur quelques passages du rhéteur Longin ! […] Et le ton ne donnait pas une idée plus avantageuse de l’auteur et de sa cause. […] L’idée générale du respect que méritent les anciens, s’y affirme violemment ; jamais Boileau n’essaye de l’établir par un raisonnement décisif.

659. (1893) La psychologie des idées-forces « Tome premier — Livre deuxième. L’émotion, dans son rapport à l’appétit et au mouvement — Chapitre deuxième. Rapports du plaisir et de la douleur à la représentation et à l’appétition »

Selon Leibniz et Herbart, l’intelligence est le fond même de la sensibilité, les plaisirs et les peines sont des idées ou des rapports entre les idées. […] Comme on le voit, Herbart fait reposer le plaisir et la douleur non sur le contenu des idées, mais sur leur relation mutuelle et leur forme ; or, comment admettre que nous soyons ainsi indifférents au contenu, par exemple à l’idée même de notre ami, et affectés par le seul rapport mutuel de nos représentations opposées ? […] Si la mort d’un ami m’afflige, ce n’est pas parce qu’il y a conflit entre l’idée de ses bienfaits, qui tend à faire subsister son image dans la conscience, et l’idée de sa mort, qui tend à la refouler ; c’est parce qu’il y a conflit de mes inclinations, désirs, habitudes et affections avec la réalité brutale qui les prive de leur objet. L’orage des idées n’est que la manifestation superficielle d’un orage plus profond, comme les éclairs visibles révèlent, dans les nuages, une lutte de forces invisibles. […] C’est aussi en ce sens qu’on peut dire que tout sentiment de plaisir ou de peine enveloppe des idées ; ces idées lui donnent une forme et une direction ; à son tour il leur donne une force de réalisation.

660. (1897) Préface sur le vers libre (Premiers poèmes) pp. 3-38

ceci n’est point une attaque contre les poètes du passé : nous déclarions récemment que le symbolisme était une conséquence logique et fatale du romantisme ; nous n’aurions garde de renier nos aïeux, ni nos grands aînés, et si nous avions des sévérités, ce serait uniquement contre des imitateurs qui les suivraient de trop près, et se conformeraient à eux, mots et idées. […] Elle a pourtant le mérite d’avoir présidé à de belles œuvres serrées, à de nobles tragédies ; elle suggère, par son existence, l’idée d’une étude de crise morale, sans péripéties, à beaux plis simples, brève, serrée comme la nature ; elle peut fournir au théâtre aussi bien que l’esthétique diverse et variée du drame. […] Ce fut du contact de ses idées et d’idées proches d’écrivains plus jeunes que naquit le mot symbolisme. Pratiquement, par l’exemple, il orientait contre le naturalisme, et vers l’idée d’une poésie pure ; on ne trouverait point trace de son voisinage chez les meilleurs d’entre nous, à tel ou tel vers, mais peut-être dans des tenues générales d’un livre. Il enhardit à ne point craindre toute complication d’idées, sous prétexte d’obscurité, à renoncer à la carrure vulgaire dans la mise en page d’une idée.

661. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Il avait si bien pénétré et retourné les idées grecques et romaines, qu’elles s’étaient incorporées aux siennes. […] Il choisit une idée générale, la ruse, la sottise, la sévérité, et en fait un personnage. […] À cela se réduit leur idée, même perfectionnée ; à cela aussi se réduit le plus souvent notre conception, même élaborée. […] Ainsi font les autres artistes de cet âge ; ils ont le même genre d’esprit et la même idée de la vie ; vous ne trouverez dans Shakspeare que les mêmes facultés avec une pousse plus forte, et la même idée avec un relief plus haut. […] On pourra suivre cette idée en psychologie : la perception extérieure, la mémoire sont des hallucinations vraies, etc.

662. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre II : La psychologie »

L’idée est l’unité de la connaissance. […] Quelle serait la cause du mode d’enchaînement de nos idées, sinon l’expérience antérieure ? […] L’idée fondamentale qui domine la psychologie analytique de M.  […] L’idée de temps est inséparable de celle de séquence, comme l’idée d’espace de celle de coexistence. […] Toute analyse subjective de nos idées est impossible.

663. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Appendices » pp. 235-309

 » L’idée que M.  […]  » Ce ne sont là que quelques-unes des idées de M.  […] L’idée que M.  […] C’est un bouillonnement continuel de l’idée et de la forme. […] Croce un « formaliste » dédaigneux du contenu, de l’idée ; non ; conformément à sa conviction que intuition = expression, il veut dire que l’idée ne saurait exister sans forme ; et il a raison.

664. (1896) Les idées en marche pp. 1-385

À nous le domaine des idées. […] Les idées, les symboles ! […] L’idée qu’il influe sur l’opinion le soutient. […] Ceux-là seuls laissent une petite empreinte terrestre qui se sacrifient à une idée, mais ne sacrifient pas aux idées. […] C’est la défense de l’idée de patrie.

665. (1730) Discours sur la tragédie pp. 1-458

L’idée d’un bien qu’on desire réveille celle d’un malheur qu’on craint ; l’idée d’une vertu se présente à l’esprit avec celle du vice opposé. […] Eh qui, sans être philosophe, ne connoît pas la force de la liaison des idées ! […] Les idées ridicules renaîtront à l’occasion des sérieuses. […] De quelque façon que nous l’entendions, voilà des idées bien bizares. […] L’idée de crime involontaire est une pure contradiction, puisque l’idée de crime renferme une intention ; et que l’idée d’involontaire l’exclud absolument.

666. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Il a une idée, il conçoit un poème : le voilà parti pour l’accomplir et l’exécuter. Il reste trois ans seul avec son idée, habitant et voyageant dans son idée, parcourant les monts, les champs de bataille, buvant aux fleuves qui se rapportent à son idée. […] Il a une nouvelle idée, il va exécuter un autre poème, après quoi il nous reviendra de nouveau, aussi fidèlement. Turbidus est un poète dévoué… à son idée, à son poème. […] C’est leur gâter leur idée que de venir leur montrer dans un miroir fidèle le visage d’un mort avec son front, son teint et ses verrues.

667. (1916) Les idées et les hommes. Troisième série pp. 1-315

À la fin du seizième siècle, il y a une diffusion très singulière d’idées antiques et païennes dans la pensée française : idées stoïciennes et idées platoniciennes. […] Or, les idées se réunissent logiquement. […] Le philosophe, lui, fait de la dissociation d’idées. […] Nulle idée généreuse et qui ne l’ait touché. Or, quelle idée n’est pas séduisante ?

668. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « [Chapitre 5] — III » pp. 132-153

Il définit la bienfaisance de façon presque à dégoûter d’y chercher l’idée plus élevée et la flamme de charité. […] En cessant d’être un homme d’État et un ministre possible, d’Argenson tournait de plus en plus aux idées de réforme sociale et de pure philanthropie. […] Il y avait des jours où, pressé d’émettre une idée qu’il croyait utile, il envoyait des articles au journal de Fréron : ainsi l’article qu’on lit dans L’Année littéraire, 1756, page 37, sur la « Noblesse commerçante » de l’abbé Coyer, est de lui. […] Ainsi (Mlle de) Scudéry, dans Cyrus, peint les mœurs et les idées des hôtels de Longueville et de Rambouillet. […] La figure du premier est triste, un peu sévère, réfléchie, la lèvre plus fermée qu’on ne croirait ; l’idée de bonté qu’il avait n’y paraît pas.

669. (1890) L’avenir de la science « II »

Jamais une idée de haute et inquiète spéculation, jamais un regard profond jeté sur ce qui est. […] C’est énoncer une vérité désormais banale que de dire que ce sont les idées qui mènent le monde. […] Dominé par l’idée de la puissance inventrice de l’homme, il étendit beaucoup trop la sphère de l’invention réfléchie. […] Voilà une idée nouvelle, profondément nouvelle. […] On n’imaginera plus comment un siècle a pu décerner le titre d’habile à un homme comme Talleyrand, prenant le gouvernement de l’humanité comme une simple partie d’échecs, sans avoir l’idée du but à atteindre, sans avoir même l’idée de l’humanité.

670. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Mémoires de Daniel de Cosnac, archevêque d’Aix. (2 vol. in 8º. — 1852.) » pp. 283-304

Pourtant, tout cela ne répond pas à l’idée première qu’on se faisait de l’amusant, du libre, du badin et hardi Cosnac, de ce fou de Cosnac, comme dit Voltaire qui n’est que l’écho de la tradition. […] Pour lui, Cosnac, qui y joint des idées de politique et d’affaires un peu plus étendues, il trouve le moyen d’être utile pendant le siège de Bordeaux. […] Évidemment « cette cour du prince de Conti n’était pas une cour assez vaste, comme dit Choisy, pour contenir les idées de l’abbé de Cosnac ». […] Je cherche à donner idée de l’esprit de Cosnac et à faire sentir comment il faisait passer ses brusqueries par ses saillies et savait sauver sa considération au milieu de ses gaietés. […] Il s’éprend bientôt du chevalier de Lorraine, auquel il sacrifie toute autre idée.

671. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Eugène Gandar »

On en a d’assez beaux traités et qui dépassent nos idées modernes. […] L’idée est raisonnable et je voudrais qu’elle fût exécutée. […] La seule vue d’un rivage de Grèce aurait averti un homme de talent de la note si discordante ; l’idée même ne lui en serait pas venue. […] C’est vous dire que j’entreprenais de donner à mes auditeurs une idée du plafond de la Sixtine et du Moïse. […] Il est temps que l’heure du repos sonne et que j’aille à Paris me distraire, s’il se peut, de mes idées.

672. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre sixième. Le roman psychologique et sociologique. »

D’abord, il étudie en leur principe les idées et les sentiments humains, dont l’histoire n’est que le développement. […] Stendhal analyse des idées, mais des idées en somme assez simples parce qu’elles sont superficielles. […] Cette qualité intérieure, Hegel l’appelait l’idée du groupe ; Taine l’appelle un caractère dominateur. […] L’instinct génésique, comme il l’appelle, deviendrait, à l’en croire, la préoccupation incessante du genre humain ; voilà, par exemple, des mineurs harassés, épuisés, assommés par de longues heures de travail au fond d’une mine, qui, une fois rentrés chez eux, n’ont qu’une idée en tête : l’idée génésique. […] Cette idée réduisit l’entreprise folle à une question de bravoure.

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