Il a pour titre : L'Honneur François, ou Histoire des Vertus & des Exploits de notre Nation, depuis l'établissement de la Monarchie jusqu'à nos jours. L'amour patriotique ne s'y fait pas moins sentir que le talent de rendre, avec une sorte d'énergie, les traits les plus frappans de notre Histoire, & qui font le plus d'honneur à la Nation. […] Un Journaliste l'a très-bien justifié à cet égard, en observant « que les figures hardies & les mouvemens impétueux, qui seroient sans doute déplacés dans des Annales ou dans une Histoire suivie, ne déplaisent point dans des Mémoires ou dans un Recueil d'anecdotes, qu'on ne peut lire, ni, à plus forte raison, écrire, sans éprouver ces transports qui produisent nécessairement le feu de l'expression ».
Il est un des premiers Ecrivains qui aient débrouillé parmi nous l'Histoire des Empereurs ; & celle qu'il en a composée, est encore lue avec estime, malgré tous les Ouvrages qu'on a publiés depuis sur le même sujet. […] Il a d'ailleurs l'attention de citer à la marge les sources où il a puisé, attention indispensable à tout Ecrivain convaincu qu'en fait d'Histoire il vaut mieux ne rien hasarder, que de savoir revêtir ses fausses conjectures des agrémens du style. […] Ses Mémoires pour servir à l'Histoire ecclésiastique des six premiers Siecles, sont écrits de la même maniere ; c'est toujours le même ordre, la même netteté, la même exactitude, la même modestie.
Les Mémoires de l'Académie de Berlin, où il fut admis lors de son établissement, la Bibliotheque Germanique, l'Histoire critique de la République des Lettres, offrent un grand nombre de Dissertations & d'autres Ecrits de sa façon, qui ne sont pas les moins intéressans de ces Recueils, soit par les sujets, soit par la maniere dont ils sont traités. Le plus connu de ses Ouvrages & celui qui suppose le plus de recherches, d'application & de discernemens, est la Chronologie de l'Histoire sainte & des Histoires étrangeres qui la concernent, depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la captivité de Babylone, en deux volumes in-4°.
Rappelons-nous l’histoire de Port-Royal. […] L’enseignement de Quinet fait partie de notre histoire contemporaine. […] Il a remplacé l’histoire robespierriste par l’histoire républicaine. […] L’histoire a quitté le lit de Procuste et poursuit sa marche librement. […] Histoire de mes idées, p. 242-243.
Je n’ai jamais vu mieux rendre l’impression que m’a faite à moi-même Rulhière et son procédé d’histoire classique appliqué à des temps modernes, ce genre honorable, mais froid, mais artificiel, et qui a l’inconvénient de ne laisser aucune trace profonde : « Le bruit des violons (d’un bal voisin) a été couvert par notre lecture de l’Histoire de Pologne par Rulhière. […] Quelques jours après, on a la suite des impressions : « À propos de cela, nous avançons dans l’Histoire de Pologne ; Mme de Coigny se passionne à présent pour Caetan Soltick, et aussi pour Poniatowski, qui ressemble à d’Alvimar. […] Mme de Coigny dit que j’ai tort de trouver cette histoire trop longue, et que c’est là une nécessité de ce genre de littérature. […] Nous avons ri comme des folles de cette idée de homards et de champignons, d’histoire naturelle et de botanique. […] (Histoire de la campagne de 1815, par le lieutenant-colonel Charras, Leipsig, 1857.)
Ils ont fait observer que Voltaire77 a répondu par avance à ceux qui ont faussé, en la tirant hors de l’histoire naturelle, la pensée de Darwin. « Tous les animaux, écrivait le philosophe du xviiie siècle, sont perpétuellement en guerre ; chaque espèce est née pour en dévorer une autre. […] En même temps que ce dédain du droit idéal se faisait sentir dans l’interprétation de l’histoire, il condamnait les efforts qui ont pour but d’améliorer la société présente. […] Et le philosophe de s’écrier : « Messieurs, parlons de l’éléphant ; c’est la seule bête un peu considérable dont il soit permis de parler. » L’histoire du xviiie siècle est pleine d’écrivains arrêtés ou exilés, d’ouvrages mis au pilon, lacérés, brûlés par la main du bourreau : l’Eglise et l’Etat, la Sorbonne et les Parlements collaboraient il cet étouffement. […] Les nombreuses lois sur la presse qui se sont succédé dans nos codes sont de la sorte assez différentes ; mais quiconque voudra faire l’histoire de la littérature en France au xixe siècle devra les examiner de près, car elles ont exercé une action considérable sur le journalisme et, par le journalisme, sur la production littéraire. […] Je ne cite que pour mémoire cette littérature judiciaire, et de même les hommes que la magistrature et le barreau ont prêtés à l’histoire, à la sociologie, à la tribune parlementaire, aux lettres.
On y enseigne l’anatomie, la chirurgie, le traitement des maladies dans toutes ses branches, les éléments d’histoire naturelle, la botanique, la chimie et la pharmacie ; il s’agirait seulement de fixer l’ordre et la durée de ces études. […] Peut-on être un grand poëte sans une forte teinture d’histoire, de physique et de géographie ? […] L’histoire naturelle. […] L’histoire naturelle. […] Le second cours, divisé en deux classes, comprend les premiers principes de la métaphysique, la morale, la religion naturelle et révélée, l’histoire, la géographie, les premiers principes de la science économique.
Elle est l’histoire de l’homme, le tableau de ses rapports avec Dieu, avec les intelligences supérieures, avec ses semblables, dans le passé, dans le présent, dans l’avenir, dans le temps et hors du temps. […] Ils n’ont vu, l’un et l’autre, ni avant l’époque dont ils ont voulu retracer l’histoire, ni au-delà. […] Les sujets historiques furent d’abord pris hors de notre histoire, ce qui était un hommage rendu à la vérité du sentiment qui avait dicté les préceptes anciens. […] S’il eût dû lire à la France assemblée, dans de nouveaux jeux olympiques, tout ce qu’il a écrit sur l’histoire, il n’aurait pas si souvent désolé la raison. […] Hérodote, quoiqu’il eût écrit en prose, lisait son histoire à la Grèce assemblée.
qui n’a jamais été dit, Chasles a du dépit que cette histoire ne soit pas vraie, et je le conçois bien, parbleu ! […] Et c’est l’histoire de ces envieux qu’il a racontée. C’est l’histoire des envieux que Galilée put avoir (il avait du génie !) […] Belle au point de vue de la passion furieuse, cette histoire est belle encore au point de vue de la justice. […] Il voit des milliers de crimes de Papes dans la simple histoire d’une hystérique cloîtrée.
S’il y avait un homme aujourd’hui qui pût réaliser le drame comme nous le comprenons, ce drame, ce serait le cœur humain, la tête humaine, la passion humaine, la volonté humaine ; ce serait le passé ressuscité au profit du présent ; ce serait l’histoire que nos pères ont faite confrontée avec l’histoire que nous faisons ; ce serait le mélange sur la scène de tout ce qui est mêlé dans la vie ; ce serait une émeute là et une causerie d’amour ici, et dans la causerie d’amour une leçon pour le peuple, et dans l’émeute un cri pour le cœur ; ce serait le rire ; ce serait les larmes ; ce serait le bien, le mal, le haut, le bas, la fatalité, la providence, le génie, le hasard, la société, le monde, la nature, la vie ; et au-dessus de tout cela on sentirait planer quelque chose de grand ! […] Il pourrait mener François Ier chez Maguelonne sans être suspect ; il pourrait, sans alarmer les plus sévères, faire jaillir du cœur de Didier la pitié pour Marion ; il pourrait, sans qu’on le taxât d’emphase et d’exagération comme l’auteur de Marie Tudor, poser largement sur la scène, dans toute sa réalité terrible, ce formidable triangle qui apparaît si souvent dans l’histoire : une reine, un favori, un bourreau. […] Jamais, dans ses travaux, il ne perd un seul instant de vue le peuple que le théâtre civilise, l’histoire que le théâtre explique, le cœur humain que le théâtre conseille.
., & ses Observations sur le Dictionnaire philosophique & la Philosophie de l’histoire, en deux vol. […] Cet écrivain a été très-bien démasqué dans d’autres écrits, tels que le Supplement à la philosophie de l’histoire, in-8°., le Dictionnaire antiphilosophique, in-8°., ; les Lettres d’une mere à son fils sur la Religion Chrétienne, trois vol. […] Il est inutile de recommander la lecture de l’Histoire sacrée & ecclésiastique & celle de la vie des Saints ; ces livres ont des charmes mêmes pour ceux qui ne se consacrent pas à la piété. Nous avons indiqué les meilleurs dans les chapitres de l’histoire.
Sa philosophie de l’histoire est des plus simples, et n’en est peut-être pas moins vraie pour cela. […] Morcau se vend à la foire, j’entends les livres de philosophie, d’humanités et d’histoire. […] Il dressait en même temps pour leur père, le marquis de Montebello, une généalogie et une histoire de cette famille des Guidi-Bagni. […] Comme fait, et l’histoire en main, si l’on ose réfléchir, on a peine à ne pas tirer l’austère résultat. […] Naudé se complaisait un peu à ces sortes d’opinions paradoxales, et il admettait très-aisément la mystification du vulgaire en histoire.
L’Histoire de la littérature anglaise est un livre splendide ; mais le meilleur en subsisterait, la théorie ôtée ou réduite à d’assez modestes truismes. […] En histoire aussi, Taine est souvent dupe. […] Pour avoir trop vu dans l’histoire la bestialité humaine, il avait fini par avoir peur des hommes. […] Il a, au plus haut point, le sentiment de l’histoire. […] Son sens historique devait l’y amener : car le darwinisme, c’est — provisoirement — le vrai nom de l’histoire, c’est l’histoire même.
Nous en verrons, dans une très sommaire histoire de la poésie, la naissance et les développements. […] C’est une aiguille aimantée qui s’affole ou reprend son orientation vraie pour des motifs qui souvent restent invisibles au regard de l’histoire. […] Il est une notion héroïque de la poésie : et laquelle serait plus divine que cette sublime histoire d’Orphée enchantant la nature et mourant déchiré par les prêtresses de Bacchus, laquelle serait plus humaine — si ce n’est cette sublime histoire de Jésus et de son entrée royale à Jérusalem, puis de sa Passion et du Golgotha ? […] Dans leur propre histoire, dans l’histoire des lettres et des arts, ils sont dès si longtemps habitués au spectacle rhythmique des symétriques retours de la pensée sur elle-même et vers tel idéal naguère renoncé ! […] J’ai parlé des heures troubles et des heures mornes de l’histoire, où ce sont tantôt les violents et tantôt les médiocres qui paraissent triompher.
Ce genre est l’Histoire, dont il a défiguré l’esprit & le style, en la surchargeant de traits plus oratoires qu’historiques, d’une intempérance de figures, d’un luxe d’expressions déplacées, d’une affectation de grands mots qui ne produisent que des sons, lorsqu’on a droit d’attendre des réflexions ou des faits. C’est ainsi qu’il a écrit son Histoire de Venise, où il compare en ces termes, cette République à celle de Gênes : « C’étoient comme deux tourbillons qui, gênés l’un par l’autre dans leur rencontre, menaçoient incessamment de s’absorber l’un & l’autre par des forces incompatibles de leur expansion ; dominant l’un & l’autre sur deux mers opposées, l’endroit où elles se réunissent étoit pour eux un centre de concurrence, où ils ne portoient qu’une détermination décidée à se croiser. » Ce galimatias n’est-il pas du Diderot tout pur ? Un Ecrivain qui se permet des comparaisons aussi amphigouriques, qui les répete en toute occasion & même sans occasion, n’est-il pas aussi peu propre à écrire l’Histoire, que l’Auteur de l’Interprétation de la Nature à traiter la Métaphysique ?
Il y a eu, et l’auteur écrira peut-être un jour cette petite histoire demi-politique, demi-littéraire, il y a eu veto de la censure, prohibition successive des deux ministères Martignac et Polignac, volonté formelle du roi Charles X. […] Et en effet, dans les dernières années de la restauration, l’esprit nouveau du dix-neuvième siècle avait pénétré tout, reformé tout, recommencé tout, histoire, poésie, philosophie, tout, excepté le théâtre. […] Aucun moyen de traduire naïvement, grandement, loyalement sur la scène, avec l’impartialité, mais aussi avec la sévérité de l’artiste, un roi, un prêtre, un seigneur, le moyen-âge, l’histoire, le passé. […] On le sent attentif, sympathique, plein de bon vouloir, soit qu’on lui fasse, dans une scène d’histoire, la leçon du passé, soit qu’on lui fasse, dans un drame de passion, la leçon de tous les temps. […] Ce serait l’heure, pour celui à qui Dieu en aurait donné le génie, de créer tout un théâtre, un théâtre vaste et simple, un et varié, national par l’histoire, populaire par la vérité, humain, naturel, universel par la passion.
En dehors de Paris, en dehors de cette espèce de cuve qui a ses sorcières, comme la marmite de Macbeth, mais plus jolies, et où tous les champignons gâtés du fumier civilisé bouillonnent incessamment sous le feu des plus diaboliques vanités, on ne sait pas et on ne comprendrait pas un seul mot de l’histoire que Jules Vallès a écrite avec une verve poignante. […] Ainsi, trop circonscrit et trop local, pas assez vaste, pas assez historique ; car j’en connais, de beaux réfractaires, dans l’Histoire ! […] Je crois bien que son livre pourra très vivement intéresser dans un siècle ou deux les Mérimées de l’avenir, les archéologues et les antiquaires de l’histoire (qui demanderaient qu’on leur servît tout chaud un Tallemant des Réaux du temps de Périclès, afin de faire un feuilleton piquant de ses commérages de mœurs mortes et de singularités sociales oubliées), mais pour nous, qui sommes encore de ce siècle, et qui n’avons que trop frotté nos coudes au coude percé de ces fainéants de l’orgueil et de la jactance, lesquels disent à la société, dure parfois, je le sais ! […] En écrivant toute cette histoire, qui fut un peu la sienne, il renfonce les larmes que Diderot laisserait couler : Diderot, qui écrivit l’histoire du réfractaire Neveu de Rameau, Diderot, qui fit des sermons à un louis pièce pour manger, qui fut un réfractaire comme Vallès, et qui n’en devint pas moins bourgeois de Paris, académicien, père de famille, un gros bonhomme en robe de chambre et en serre-tête, comme un jour le sera peut-être Vallès.
L’histoire en serait curieuse. […] Et puis, si c’est un drame, il ressemble trop à de l’histoire dialoguée, et, si c’est de l’histoire, elle ressemble trop à un drame. […] Vous n’avez qu’à ouvrir le Discours sur l’histoire universelle. […] Taine, lequel n’invente pas d’histoires. […] L’histoire des Rougon-Macquart est donc, ainsi qu’un poème épique, l’histoire ramassée de toute une époque.
Trouvant cette Histoire assez mal ordonnée, dit-il, et mise en langage assez rude, il s’est appliqué à la polir et à la dresser en meilleur ordre qu’elle n’était auparavant. […] Mais l’esprit de routine est si difficile à vaincre, que Petitot, dans sa collection, d’ailleurs estimable, des mémoires relatifs à l’histoire de France, entreprise vers 1819, n’osa se décider à mettre le bon texte de Joinville, qui était en lumière depuis 1761. […] Michaud et Poujoulat, dans la nouvelle collection, qu’ils ont donnée depuis, des mémoires relatifs à notre histoire, n’ont pas commis cette faute : ils ont imprimé le meilleur texte et le plus ancien, en y joignant une traduction au bas des pages. […] Cette Histoire de saint Louis est composée de deux parties. […] [NdA] Voir au tome III, p. 239, de la Vie de saint Louis, par Tillemont, publiée seulement de nos jours par M. de Gaulle pour la Société de l’histoire de France (1847-1851).
C’est l’histoire de Jean-Jacques et de tant d’autres qui valaient moins que lui. » Voilà ce que j’appelle des jugements irréfragables, de première main, et qui tous concourent dans une même impression. […] Daunou a essayé dans ce style une Histoire de la Convention, et il n’est pas allé au-delà du premier chapitre. […] Pour les réfléchir et les montrer fidèlement, l’histoire ne saurait trop ressembler à un grand fleuve. […] Histoire des Girondins, tome II, page 14, première édition. […] Histoire de la Révolution française, tome VI, page 150.