Cela a produit naturellement un culte de la raison qui conduit quelques gens à supposer faussement que sa portée est sans bornes, et d’autres, qui reconnaissent des bornes à cette portée, à supposer faussement que, dans ses bornes, ses données sont indubitables.
Elle faisait une courte lecture de piété appropriée à l’intelligence et à la condition de cette famille : c’était le plus souvent un petit épisode tout rural et tout pastoral de la Bible, suivi d’un petit commentaire qui faisait sentir à ces pauvres gens la similitude de leur vie à la vie des patriarches aimés de Dieu, puis une courte prière pour bénir le jour et le lendemain.
… Et cependant, il y a parmi ces Pygmées, perdus dans la colossale peau de lion, des hommes de la taille de Goethe, de Coleridge et de Hazlitt, Mais eux aussi, les gens d’esprit ou de génie, eux comme les autres, comme les pédants et les superficiels, les Tieck, les Ulrich, les Delie Bacon, les Schlegel, etc., ont fait de Shakespeare ce que Phèdre amoureuse fait, dans Pausanias, de cette feuille de laurier qu’elle perçait de l’aiguille d’or de ses cheveux, en pensant à ce qu’elle aimait.
Les gens de la Libre Pensée pouvaient nous railler et nous dire : « Vous avez pour vous la vérité ; vous pouvez vous passer du reste. » Eh bien, messieurs, nous ne nous en passerons pas !
Laissons ces gens-là, ils n’existent pas pour nous.
Anatole France, qui assurément n’ignore pas que les légendes ont leur prix, mais qui, comme M. l’abbé Jérôme Coignard, ne s’en fait jamais accroire et n’aime que les illusions qu’il lui plaît de se donner, nous a conté l’histoire de la véritable Elvire, laquelle fut une petite femme obligeante et bonne, exaltée en amitié, un peu bavarde dans ses lettres, un peu quémandeuse et tracassière, d’ailleurs d’une santé déplorable et qui devait mal s’accommoder des promenades nocturnes sur l’eau ou des courses dans les bois de Chaville au mois de mars… Il y a des gens à qui les découvertes de cette espèce paraissent très inutiles ou un peu affligeantes. […] Mais, au contraire, le progrès industriel, par la formation de ces cités énormes où l’exercice de la fraternité est si difficile même aux gens de bonne volonté, par l’isolement croissant des classes, par la nature des travaux imposés à certaines catégories d’ouvriers, par l’incertitude du pain quotidien, les hasards du chômage, les jeux de la surproduction et de la spéculation ; enfin, en diminuant chez eux, par l’appât d’un rêve tout matériel et tout grossier, la résignation, mais non point la possibilité de souffrir, a amené et propagé dans le monde des formes de misère sans doute inconnues autrefois.
Si c’est un péché de croire qu’il est excellent sous ce point de vue, au lieu de se rétracter, bien des gens de goût mourront dans l’impénitence finale. […] Plus près de la nature, ils n’auraient que des habitudes sauvages, brutales, abjectes ; et leur informe société, sans culte, et sans idée d’un code, ne présenterait rien de ce qui porte le nom de mœurs : trop loin de cet état primitif, et dégénérés d’eux-mêmes, ils auront perdu l’énergie de leurs sentiments assujettis aux chaînes d’une législation compliquée : les principes du droit des gens émousseront l’âpreté de leurs aversions nationales : la seule peur du ridicule tempérera l’emportement de leurs querelles domestiques : la diversité de leurs usages participera de la multitude des relations qui étendront leur communauté ; leurs caractères propres s’effaceront dans le commerce d’une politesse délicate et trompeuse ; la dissimulation suppléera sans cesse à la violence ; leurs traits seront moins saillants, et n’exprimeront qu’à peine les mouvements captifs de leur cœur, et les affections déguisées avec art dans le mystère de leurs pensées.
« Ce fut sans doute une perte amère pour sa famille, pour la patrie, pour tous les gens de bien ; mais tel a été après lui le sort de la république, qu’on peut dire que les dieux ne lui ont pas ôté la vie, mais lui ont accordé la mort.
Cyrus leur répondit : « qu’il n’en avait rien su avant son départ, que jusque-là il était resté dans une entière ignorance de ce qui le concernait, et qu’il avait appris seulement en route sa propre histoire ; qu’il se croyait le fils d’un des pâtres d’Astyage, mais que les gens qui l’accompagnaient l’avaient instruit de tout. » Alors il raconta comment il avait été nourri par la femme du pâtre ; et, en faisant un grand éloge d’elle, il répéta plusieurs fois dans son récit le nom de Cyno.
. — oui, mais ce n’est pas la seule. « Beaucoup de gens ne voient pas, dit Th.
Mais on rencontre également des gens pour lesquels la musique n’est qu’un bruit ; et tel d’entre eux s’exprime avec la même colère, sur le même ton de rancune personnelle, au sujet des musiciens.
Peut-être les savants, trop sévères aux écrivains, frappés de la méthode analytique des principes de l’art d’écrire, mis en rapport avec les méthodes à leur usage, n’appelleront plus ironiquement les gens de lettres, des hommes à imagination. […] « Conduis dans la maison de sa belle Thalie « Ce dieu que je fis voir à la Grèce avilie, « Ce dieu dont l’équité, l’honneur, n’obtiennent rien, « Qu’aveugla Jupiter, jaloux des gens de bien ; « Et qui depuis, sans choix prodiguant les richesses, « Aux coquins empressés fait toutes ses largesses ; « Qui pare aux yeux du monde un manant anobli, « Met aux bras de Naïs Philonide vieilli, « Engraisse un délateur, suppôt de l’injustice, « Se rend maître des lois, achète la milice ; « Et toujours encensé par la cupidité, « Devient de tous les Grecs la seule déité. […] Je sais que l’ignorance, enthousiaste des effets naturels et puissants que ce genre a sur la foule, peut le leur préférer ; mais l’ignorance ne convainc pas les gens éclairés ; et, si quelque habile poète expose une belle œuvre tragique ou comique, le public et le temps la placeront toujours au-dessus du plus beau drame. […] On ajoute à ses plaisirs en les lui définissant : on lui prête des instruments de comparaison pour mesurer et juger ; et les gens raisonnables, toujours dénués de fausse vanité, ne repousseront pas des efforts qui ne tendent qu’à leur dévoiler des beautés qu’ils ignorent, et qu’à diriger leurs jouissances. […] Nous avons si peu de commerce avec les princes et les autres personnes qui vivent dans le sérail, que nous les considérons, pour ainsi dire, comme des gens qui vivent dans un autre siècle que le nôtre.
Aux yeux de bien des gens ce que nous disons là aura le tort de n’être pas un paradoxe. […] Il est encore une autre raison qui devrait, dit-il, lui obtenir l’absolution de ses anciens méfaits : chez nos pères, les gens graves s’amusaient de la chanson, mais ne s’en préoccupaient pas. […] Ce n’est plus que par une vieille habitude que certaines gens font semblant aujourd’hui de craindre les envahissements du parti prêtre. […] Et l’on confie avec bonheur le succès de l’auteur et de son livre aux gens de goût et aux honnêtes gens.
Beaucoup de gens crurent et répétèrent que c’était M. […] C’est l’ordinaire chez les gens qui sentent qu’ils valent mieux que leur fortune50. » Mais Vouziers est limitrophe entre la Champagne et l’Ardenne, et chez Taine la naïveté malicieuse du Champenois, la flamme pétillante des vins du pays de La Fontaine, un de ses auteurs de prédilection, tempérait la sécheresse ardennaise. […] Voilà ce que je crois avoir démêlé… en causant avec des gens de toute classe. » 46.
… » L*** — « Voulez-vous donc que nous laissions assassiner Paris et la France sans défendre les braves gens comme vous contre une poignée de coupables ?
Toutefois, je sais bon gré à Giusti d’avoir écrit le Brindisi de don Girella ; il y a aujourd’hui en deçà comme au-delà des Alpes tant de valets au service de tous les pouvoirs, quels qu’ils soient, dont l’avilissement semble être l’unique passion, nous voyons tant de gens mendier une livrée et se défier de l’indépendance comme d’un fléau, qu’il faut remercier le poète toutes les fois qu’il flétrit le parjure et la servilité. […] Les gens bien élevés qui s’abordent chez nous ne disent pas : Comment ça va ?
Vos diatribes vigoureuses contre les gens qui m’entouraient ne pouvaient que me tenir en mes erreurs. […] Il s’agit de donner aux gens le souvenir de quelque chose qu’ils n’ont pas vu » ! […] Mais il m’écrivait de sa haine des « négrillons sauteurs dénommés Symbolistes et Romans », et plaisamment me mandait « que ces gens se promettaient de massacrer la rédaction de la « Revue Indépendante », tandis que lui-même, comparé à Henri Fouquier, doit être occis de la propre main du palikare Moréas !
Il est difficile de mesurer avec exactitude la durée moyenne du discours intérieur pendant la journée de chacun de nous ; mais, comme nous parlons toujours en nous-mêmes quand nous sommes étrangers à toute parole extérieure, c’est-à-dire quand nous ne parlons pas à haute voix et que nous n’écoutons personne, il est évident qu’en général, et si l’on fait abstraction des gens qui se parlent tout haut à eux-mêmes [ch.
Plus j’étudie l’époque qui entoure l’an 1000, et plus j’y sens un souffle d’exaltation superbe, un renouveau ; ce qui nous semble, à nous, du désordre, était pour les gens d’alors un commencement de stabilité ; l’équilibre féodal s’ébauchait ; des intérêts communs groupaient des provinces, les unissaient contre le Sarrasin, esquissaient des nations ; quand nous estimons misérable la condition des vilains, nous oublions la relativité du bonheur ; surtout, nous méconnaissons la puissance de la foi nouvelle, qui n’est plus la nôtre, mais qui fut en son temps une lumière bienfaisante et miraculeuse ; elle nous semble déprimante ; en réalité elle fut une délivrance, et, grâce à elle, le monde se parait « d’une blanche robe d’églises neuves ».
Je la trouve toujours distinguée ; mais elle raconte une si grande quantité d’histoires de gens qui se sont tués pour elle, que sa conversation a l’air d’une gageure, et que, sans être précisément affectée, on ne se confie pas à son nature).