Son Essai sur l’éloquence de la chaire est un des meilleurs livres que nous ayons dans le genre didactique. […] Tout fut bientôt mêlé en ce genre, et dès lors tout fut corrompu. […] Maury place hardiment Bossuet à la tête de tous les autres orateurs sacrés, même dans le genre du sermon ; il le montre à la fois le précurseur en date et le maître de Bourdaloue et de Massillon. […] Il lui avait suffi, dans ce genre, de quelques premiers succès pour établir sa réputation, et il se tourna ailleurs. […] En général, pour comprendre ce genre d’éloquence politique de l’abbé Maury, il ne suffit pas de lire les lambeaux de discours qu’on a conservés, il faut en avoir la clef, et le marquis de Ferrières nous la donne, ou du moins nous l’indique, à un endroit de ses Mémoires.
Cette vie en tumulte tombe dans un trou ; le genre humain poursuit sa route, laissant derrière lui ce néant. […] Il vient une heure où le genre humain est tenu de compter avec cet histrion de Shakespeare et ce mendiant d’Isaïe. […] L’éblouissement du genre humain commence quand ce qui était un génie devient une âme. […] La place de Shakespeare est parmi les plus sublimes dans cette élite de génies absolus qui, de temps en temps accrue d’un nouveau venu splendide, couronne la civilisation et éclaire de son rayonnement immense le genre humain. […] Quand un homme est une gloire au front de sa nation, la nation qui ne s’en aperçoit pas étonne autour d’elle le genre humain.
Nous ne pouvons lire sans être attendris les péroraisons touchantes de Cicéron pour Flaccus, pour Fonteius, pour Sextius, pour Plancius et pour Sylla, les plus admirables modèles d’éloquence que l’antiquité nous ait laissés dans le genre pathétique : qu’on imagine l’effet qu’elles devaient produire dans la bouche de ce grand homme ; qu’on se représente Cicéron au milieu du barreau, animant par ses pleurs le discours le plus touchant, tenant le fils de Flaccus entre ses bras, le présentant aux juges, et implorant pour lui l’humanité et les lois ; sera-t-on surpris de ce qu’il nous apprend lui-même, qu’il fut interrompu par les gémissements et les sanglots de l’auditoire ? […] Chez les auteurs médiocres, l’expression est, pour ainsi dire, toujours à côté de l’idée ; leur lecture fait aux bons esprits le même genre de peine que ferait à des oreilles délicates un chanteur dont la voix serait entre le faux et le juste. […] Au reste, l’affectation et la contrainte, ennemies des beautés en tout genre, ne le sont pas moins dans celui-ci. […] Faut-il s’étonner après cela que l’éloquence de la chaire soit regardée comme un mauvais genre par un grand nombre de gens d’esprit, qui confondent le genre avec l’abus ? […] L’orateur, l’historien et le philosophe (car on peut réduire tous les écrivains à ces trois genres) diffèrent principalement entre eux par la nature des sujets qu’ils traitent ; et c’est la différence dans les sujets qui doit en mettre dans leur style : l’historien doit penser et peindre, le philosophe sentir et penser, l’orateur penser, peindre, et sentir.
Connu déjà pour d’autres poésies, couronné plusieurs fois par l’Institut, malgré le talent le moins académique, ayant abordé vaillamment la satire politique, le seul genre de poésie qui rende vite un nom populaire, — après la poésie dramatique toutefois, — M. […] Pommier, dans cette vision du dernier jour et de l’Éternité, Jésus-Christ, qui, par sa double nature d’homme et de Dieu, est de plein droit l’arbitre agréable et agréé du genre humain entre son Père et nous, Jésus-Christ n’apparaît pas assez. […] Il n’est pas permis de décapiter les assises du genre humain de leur juge naturel qui doit appliquer aux âmes des hommes leur propre jurisprudence d’ici-bas. […] Il a interprété l’effrayante tradition avec le genre de talent dont il est doué, et ce talent est plus extérieur qu’intérieur, il est vrai, mais cette tradition, du moins, il ne l’a pas faussée, calomniée ou abolie. […] Il reste bien le Livre des sonnets et quelques caprices errants dans ce volume, comme des fils de la Vierge, entre les troncs des arbres auxquels ils vont se nouer, mais ni ces Sonnets ni ces Strophes ne peuvent donner l’idée du genre de poésie que M.
Remarquons en effet que toutes les habitudes (le ce genre se prêtent un mutuel appui. […] Il semble qu’une erreur du même genre ait été commise par beaucoup de ceux qui ont spéculé sur l’obligation. […] Seule, en effet, l’émotion du second genre peut devenir génératrice d’idées. […] Nous avons une impression de ce genre quand nous confrontons la doctrine des stoïciens, par exemple, avec la morale chrétienne. […] Qu’une moralité de ce genre suffise à la rigueur, si elle est complète, cela n’est pas douteux.
Le genre accepté au théâtre quand parut Augier, c’était le vaudeville de Scribe. […] L’urbanité du ton, la qualité des sentiments toujours nobles, l’optimiste conception de la nature humaine, s’y réunissent pour en faire les précieux spécimens d’un genre que nous sommes tentés aujourd’hui d’appeler le genre doucereux, et qui s’appelle de son vrai nom le genre tempéré. […] On sait combien ce genre d’intérêt est peu durable. […] Je note dans les romans de Feuillet plusieurs situations de ce genre. […] Encore faudrait-il préciser le genre de leur influence.
Aucun romancier n’a jamais échappé à cette loi du genre. […] Le Roman commence par être la dégradation d’un autre genre : l’Épopée. […] Le genre atteint là sa plénitude. […] Ce genre avait des règles, un canon d’après lequel juger cet ouvrage. Pour Sainte-Beuve les genres existent certes, et les règles.
Il n’admettait à aucun degré les tentatives dites romantiques qui se faisaient dans les divers genres, et c’était pour lui une religion de conscience de tout repousser. […] Plus d’une page de lui nous représente, par le genre d’argumentation, par le mouvement chaleureux et un peu factice, une étude bien faite d’après Jean-Jacques. […] Sabbatier pour les soins qu’il apporte à cette publication, et qui, dans leurs scrupules mêmes et leur détail un peu superstitieux, ne sont que mieux d’accord avec l’auteur et avec le genre.
Sans M. de Balzac, il est fort possible que M. de Bernard eût fort longtemps tâtonné avant de trouver son genre et de savoir exploiter sa veine. […] Ce filon heureux qu’il a trouvé, on dirait qu’il l’ignore, tant il le quitte souvent pour de fantastiques essais comme pour l’alchimie du genre. […] Mais encore un coup, tout ce que nous disons à l’avantage de M. de Bernard n’est pas pour dégager son talent de l’obligation qu’il a contractée envers celui de M. de Balzac ; quand l’auteur d’Eugénie Grandet et de la Femme de trente ans finirait comme il a commencé, c’est-à-dire quand ses volumes heureux se trouveraient suivis d’autant d’œuvres illusoires qu’ils ont été précédés d’œuvres insignifiantes, quand lui-même, l’auteur de la Femme de quarante ans et de Gerfaut, serait devenu, par bien d’autres productions dont il est capable, le romancier régnant, il ne devrait pas, en avançant, séparer tout bas son progrès de son point de départ, car en littérature il est un peu comme un fils de famille ; il entre de plain-pied dans un genre ouvert, il arrive le lendemain d’un héritage riche, qu’il n’a qu’à grossir après l’avoir débrouillé.
Celui qui s’est vu déchiré par des affections tendres, par des illusions ardentes, par des désirs même insensés, connaît tous les genres d’infortunes, et trouve à les soulager, un plaisir inconnu à la classe des hommes qui semblent à moitié créés, et doivent leur repos seulement à ce qui leur manque. Celui qui par sa faute, ou par le hasard, a beaucoup souffert, cherche à diminuer la chance de ces cruels fléaux, qui ne cessent d’errer sur nos têtes, et son âme, encore ouverte à la douleur, a besoin de s’appuyer par le genre de prière qui lui semble le plus efficace. […] La multitude de peines que savent causer les hommes les plus médiocres en tous genres, conduit à penser qu’un être généreux, quelle que fut sa position, se créerait, en se consacrant uniquement à la bonté, un intérêt, un but, un gouvernement, pour ainsi dire, malgré les bornes de sa destinée.
in-4°. à Leipzig, est l’ouvrage le plus achevé que nous ayions dans ce genre. […] M. l’Abbé de Condillac est encore un écrivain distingué dans le même genre. […] Le Traité de l’Aurore Boréale, par M. de Mairan, est un vrai modèle dans son genre.
Il paraît que le premier qui travailla dans ce genre fut Isocrate ; cet orateur, comme on sait, eut la plus grande réputation dans son siècle ; il était digne d’avoir des talents, car il eut des vertus. […] Les arts et les plaisirs d’Athènes, un peuple facile, un caractère brillant, les grâces jointes à la valeur, la volupté mêlée quelquefois à l’héroïsme, de grands hommes populaires, des lois qui dirigeaient plus la nature qu’elles ne la forçaient, enfin des vertus douces et des vices même tempérés par l’agrément, devaient plaire bien davantage à un genre d’esprit qui ordonnait tout, et préférait la grâce à la force. […] Admettez un tiers à cette conversation, il ne concevra point ce que ces mots ont de touchant, ni pourquoi ils excitent une émotion si tendre, et font peut-être verser les plus douces larmes : telle est l’image du différent effet que produisent les beautés accessoires et les finesses d’expression dans une langue vivante ou dans une langue morte ; plus un écrivain a de ce genre de beautés, plus il doit perdre.
Non seulement le drame ne doit pas contenir d’éléments comiques, ni la comédie d’éléments tragiques, mais il y a des genres « nobles », qui sont les vrais, et des genres « vulgaires », qui ne sont pas de la littérature. […] Je pense qu’il est possible d’en discerner une cause : c’est en Angleterre que le roman fut admis d’abord comme « un genre », un grand genre, un genre classé. […] Quand le genre est « noble », Voltaire plus tard sacrifie encore à ces exigences. […] Depuis, ce genre a pris un immense développement. […] Le genre a quelque chose de commercial parfois, toujours d’artificiel et de mondain.
Ajoutez que l’écueil des Compagnies toutes littéraires, le vice du genre académique proprement dit, qui est la célébration de soi-même et l’exagération de la louange, était évité. […] La véritable élégance, celle du genre, s’y laisse absolument désirer. […] Elle n’a qu’à persévérer dans la même voie, mais en osant un peu plus que par le passé, en concédant moins à des genres neutres, à des productions estimables, mais sans relief, et en s’attaquant davantage aux œuvres en qui sont en jeu les questions présentes et pendantes. […] Cette dernière latitude est heureuse et permettra à l’Académie, au lieu de soutenir et de favoriser un genre faible et qui semble usé, de provoquer d’utiles travaux d’un intérêt actuel et bien vivant. […] Pourquoi, par ce genre de travaux tout à fait à l’ordre du jour, n’essayerait-on pas de piquer au jeu, de captiver nos plus jeunes confrères eux-mêmes, les derniers élus, la plupart peu assidus et trop visiblement indifférents ?
Il fallait donc, pour fonder ce grand art, dont la discipline devait être commune à tous les genres, il fallait rendre à l’esprit français son indépendance ; et le délivrer aussi bien de la superstition de l’antiquité que de la livrée des modernes, de Pindare que de Pétrarque. […] Malherbe s’était d’ailleurs exercé dans tous les genres estimés à la cour. […] Le genre que Malherbe adopta convenait le mieux à cette réparation de la poésie. […] L’instinct du réformateur se révélait dans le choix même de ce genre, le plus littéraire de tous. […] Je ne sache pas de plus bel exemple dans l’histoire des littératures que celui de cet homme, réformateur par instinct, grand poëte presque par devoir, s’attachant pour l’exemple à un genre où ne le portaient ni son imagination, ni son humeur, et soutenu contre les difficultés de la tâche par le sentiment qu’elle était nécessaire.
L’excès en ce genre charmait le public lettré. […] Quand on considère l’état de la France alors, les guerres entre la royauté et la noblesse, entre le roi et sa mère, les meurtres et les intrigues, un gouvernement sans cesse contesté et flottant, quel genre d’écrit pouvait être plus goûté que des lettres, dont les plus longues l’étaient moins que le plus court traité ? […] Avouez-moi que ce n’est pas un petit effet de la Providence de s’être visiblement opposée au premier genre de vie qu’avait choisi un homme si dangereux12. » Quel est donc cet homme ? […] Balzac prend le monde à témoin de la violence de ses ennemis ; il s’échauffe et se travaille pour faire de son grief le grief même du genre humain ; il veut y intéresser la Providence elle-même. […] Les lettres allaient devenir un modèle, parce qu’elles n’avaient plus la prétention d’être un genre.
Son exemple est un des plus curieux et des plus nets en ce genre de maladie morale, son existence est une de celles qui caractérisent le mieux l’homme de lettres de la fin du xviiie siècle. […] On le voit successivement d’ailleurs s’exercer dans tous les genres convenus ; il n’a pas la force ni l’idée de les renouveler et d’en créer d’autres. […] Le genre admis, il y a de la simplicité, et l’on s’est accordé à y louer un style pur et des sentiments doux, ce qui est assez singulier dans une tragédie et chez un auteur tel que Chamfort : il réservait toute sa douceur pour ses tragédies. […] Quelle singulière contradiction chez un homme qui se déclara si ardent partisan du progrès et de l’émancipation du genre humain ! […] Cet observateur satirique, qui avait tant méprisé le public et conspué le genre humain, étonnait maintenant Mme Roland elle-même par sa confiance dans un peuple neuf mené par des violents.
L’idée de composer trois pièces qui se suivent et forment un grand ensemble, est empruntée des Grecs, qui nommaient ce genre une trilogie. […] Or, l’exemple de tous ceux qui ont voulu traduire en alexandrins des poëtes étrangers, prouve que ce genre de vers nécessite des circonlocutions continuelles. […] Les rencontres fortuites, l’arrivée de personnages subalternes, et qui ne tiennent point au sujet, leur fournissent un genre d’effets que nous ne connaissons point sur notre théâtre. […] Les scènes des assassins de Banco, dans Macbeth, sont frappantes par leur laconisme et leur énergie ; celles des assassins de Wallstein ont un autre genre de mérite. […] Polyphonte est un genre ; Richard III un individu.
Karr a eu l’idée de dire dans ses Guêpes ce qu’on ne lui laisserait dire dans aucun journal, car tout journal a son genre de vérités particulières à l’usage des rédacteurs et des abonnés. Mais ce n’est pas tel ou tel journal qui a seulement ce genre de vérités restreintes, c’est la société elle-même qui ne peut jamais entendre qu’une portion de vérités, et, dès qu’on en est avec elle aux personnes, cette limite est bien vite atteinte.
A considérer ces Pieces du côté de la chaleur, du sentiment & du pathétique, elles sont au dessus de tout ce que nous ont donné en ce genre les Auteurs de nos jours les plus prônés, & seront toujours regardées comme des Drames écrits avec une sensibilité, une force & une énergie capables d’attendrir le Lecteur le plus froid. […] Il doit abandonner ces ressources aux esprits médiocres, qui ont besoin de ce genre de conquetterie pour attirer les regards du Public sur leurs Productions.