La Revue de Paris quitterait sa forme de recueil et paraîtrait trois fois la semaine en feuille, de manière à servir ainsi de chaloupe-canonnière au gros vaisseau de la Revue des Deux Mondes auquel elle est liée.
La forme de la critique se ressent des difficultés dont j’ai eu à triompher : je débute le plus souvent par la louange, par la pleine louange tellement que la critique proprement dite semble parfois bien près de disparaître.
L’abonnement qui, selon les pétitionnaires, prêterait à l’abus, n’est qu’une forme de payement, un mode de convention.
. — Si Alphonse Daudet n’est pas resté attaché à la forme du vers, du moins il n’a pas à désavouer sa tentative, il a mis la subtile empreinte de ses premières années sur ces chansons inconsciemment chantées.
Déroulède est tout jeune ; il a de l’esprit, il manie l’alexandrin avec facilité ; il a écrit son Juan Strenner avec un soin infini de la forme ; les tirades abondent en vers aisés et spirituels.
Il n’y a pas à dire, ces vers semblent être écrits de ce matin par un symboliste demeuré respectueux de la forme.
Alfred Mortier Dans tels poèmes, dans certains de ses contes, j’ai trouvé un artiste magnifiant ses pensées dans la forme large et belle d’un symbole en intime communion avec la nature profondément sentie et non à l’aide des artificiels joyaux dont parent l’idée tant de modernes poètes.
Mongin dans un de ses Discours académiques, « c’est là qu’on est étonné de voir dans un seul homme l’ame universelle de plusieurs Grands Hommes, l’ame du Guerrier, l’ame du Sage, du grand Magistrat & de l’habile Politique ; là il s’éleve, il change, il se multiplie, & prend toutes les formes différentes du mérite & de la vertu.
Et puis, au bas de ce groupe qui jouit, qui possède et qui qui souffre, tantôt sombre, tantôt rayonnant, ne pas oublier l’envieux, ce témoin fatal, qui est toujours là, que la providence aposte au bas de toutes les sociétés, de toutes les hiérarchies, de toutes les prospérités, de toutes les passions humaines ; éternel ennemi de tout ce qui est en haut ; changeant de forme selon le temps et le lieu, mais au fond toujours le même ; espion à Venise, eunuque à Constantinople, pamphlétaire à Paris.
Mais quand la tragédie eut commencé à prendre une meilleure forme, ces récits ou épisodes, qui n’avaient été imaginés que comme un accessoire pour laisser reposer le chœur, devinrent eux-mêmes la partie principale du poème dramatique, dont, à son tour, le chœur ne fut plus que l’accessoire.
Il n’y a pas jusqu’au faible avantage de la différence des sexes et de la forme visible, que nos divinités ne partagent avec celles de la Grèce, puisque nous avons des saintes et des vierges, et que les anges, dans l’Écriture, empruntent souvent la figure humaine.
Le conseil infernal étant assemblé, le poète représente Satan au milieu de son sénat : « Ses formes conservaient une partie de leur primitive splendeur ; ce n’était rien moins encore qu’un Archange tombé, une Gloire un peu obscurcie : comme lorsque le soleil levant, dépouillé de ses rayons, jette un regard horizontal à travers les brouillards du matin ; ou tel que dans une éclipse, cet astre, caché derrière la lune, répand sur une moitié des peuples un crépuscule funeste, et tourmente les rois par la frayeur des révolutions.
Et puis nos ajustements corrompent les formes.
Malgré des formes élémentaires translucides de limpidité, on sent la force de l’esprit qui commande au sujet qu’il traite.
Ces trois unités d’espèces avec beaucoup d’autres qui en sont une suite, se rassemblent elles-mêmes dans une unité générale, celle de la religion honorant une Providence ; c’est là l’unité d’esprit qui donne la forme et la vie au monde social.
Cette espèce de brute nue qui gît tout le long du jour auprès de son feu, inerte et sale, occupée à manger et à dormir38, dont les organes rouillés ne peuvent suivre les linéaments nets et fins des heureuses formes poétiques, entrevoit le sublime dans ses rêves troubles. […] Chaque parenté, dans sa marche, forme une ligue dont tous les membres, « frères de l’épée », se défendent l’un l’autre, et réclament l’un pour l’autre, aux dépens de leur sang, le prix du sang. […] Les événements n’apparaissent pas nus dans ces cerveaux passionnés, sous la sèche étiquette d’un mot exact ; chacun d’eux y entre avec son cortége de sons, de formes et de couleurs ; c’est presque une vision qu’il y suscite, une vision complète, avec toutes les émotions qui l’accompagnent, avec la joie, la fureur, l’exaltation qui la soutiennent. […] Étranges tours de force littéraires, qui transforment les poëtes en artisans ; ils témoignent de la contrariété qui opposait alors la culture et la nature et gâtait à la fois la forme latine et l’esprit saxon. […] Nos traductions, si littérales qu’elles soient, faussent le texte ; notre langue est trop claire, trop gouvernée par la logique ; on ne peut comprendre cette forme d’esprit extraordinaire, qu’en prenant un dictionnaire, et en déchiffrant pendant quinze jours quelques pages d’anglo-saxon.
Sous cette forme, M. […] Le philosophe Ravaisson a dit que la véritable œuvre d’art n’est pas une forme, mais la cause profonde d’où procèdent les formes. […] C’est par cette forme que le sentiment reparaît chez elle dans la sensualité ; quelque chose alors d’animal et de très humain. […] Un écrivain vaut par la force et la forme — et l’originalité autant que possible — avec laquelle il s’exprime. […] Ne serait-ce pas les iniquités, les défauts de la création, la douleur, le mal sous toutes ses formes, l’ignorance.
Fondation de Mazarin, mais n’ayant été livrée au public dans le local et sous la forme actuelle que bien après lui, desservie durant tout le xviiie siècle par une dynastie purement théologique de docteurs en Sorbonne, cette bibliothèque s’ouvrit, au moment de la Révolution, à des noms de conservateurs un peu mélangés. […] La passion des livres, qui semble devoir être une des plus nobles, est une de celles qui touchent de plus près à la manie ; elle atteint toutes sortes de degrés, elle présente toutes les variétés de forme et se subdivise en mille singularités comme son objet même. […] Pour ce dernier, le goût des livres est une des formes les plus attrayantes de la propriété, une des applications les plus chères de cette prévoyance qui s’accroît en vieillissant ; il a ses bizarreries et ses replis à l’infini, comme toutes les avarices. […] Il rêve la bibliothèque publique et universelle avec la même persistance et la même chaleur que Diderot a pu mettre à l’Encyclopédie ; il se consume à l’édifier par toutes sortes de travaux et de voyages ; il n’aime la gloire que sous cette forme, mais c’est à ses yeux une belle gloire aussi, et, au moment où il semble l’avoir atteinte, il échoue, ou du moins il peut croire qu’il a échoué. […] Les hérétiques donc (moyennant quelques précautions de forme) s’avancent à distance respectueuse des orthodoxes.
Indifférent au fond, comme sa vie entière l’a prouvé, à la royauté, à la république, à la cause des rois, à la forme des institutions des peuples, au droit ou au fait des gouvernements, les gouvernements n’étaient, à ses yeux, que des formes mobiles que prend tour à tour l’esprit du temps ou le génie national des sociétés, pour accomplir telle ou telle phase de leur existence. […] L’esprit monarchique de M. de Talleyrand ne résistait certainement pas au rétablissement du trône ; au contraire, tout atteste que le ministre trouvait le consul trop lent ou trop timide à se saisir du pouvoir dynastique : « La paix n’est solide, disait-il, qu’entre puissances qui ont les mêmes formes et les mêmes mœurs. […] L’axiome spirituel et imprévu était la forme de son esprit ; c’est la forme de la vérité, quand elle veut se faire remarquer par la surprise et se faire accepter par la grâce.
Mais comme elle est restée debout, forte et solide, j’ai la conviction qu’elle a encore une autre mission, et cette mission sera plus grande que celle qu’elle a accomplie lorsqu’elle a détruit l’empire romain et donné sa forme au moyen-âge, plus grande en proportion même de la supériorité de sa civilisation actuelle sur la civilisation du passé. […] Sa poitrine était extrêmement développée, large et arrondie ; les muscles des bras et des cuisses étaient pleins et doux ; les pieds magnifiques et de la forme la plus pure ; il n’y avait nulle part sur le corps trace d’embonpoint, de maigreur ou de détérioration. […] Dans les longs intervalles de ce travail sans fin, il se livre par délassement à son souffle lyrique ; il écrit des odes, des ballades, des poésies symboliques de forme, très élevées de sens, très mélodieuses de rythme, que les femmes et les enfants comprennent, et qui sont, comme le chœur antique, destinées à reposer à la fois et à soutenir l’attention de l’Allemagne devant ses drames. […] Bientôt la révolution débordée en France se resserre, change de forme, et devient militaire et despotique. […] De ce plateau élevé, on découvre une grande partie de la forêt de Thuringe, qui s’étend jusqu’à l’horizon le plus lointain et forme un immense et sombre océan de verdure ; Goethe resta longtemps immobile, et dit seulement : “Hélas !