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503. (1896) Matière et mémoire. Essai sur la relation du corps à l’esprit « Chapitre II. De la reconnaissance des images. La mémoire et le cerveau »

A chaque lecture nouvelle un progrès s’accomplit ; les mots se lient de mieux en mieux ; ils finissent par s’organiser ensemble. […] J’ai commencé par un état où je ne distinguais que ma perception ; je finis par un état où je n’ai plus guère conscience que de mon automatisme : dans l’intervalle a pris place un état mixte, une perception soulignée par un automatisme naissant. […] L’habitude d’utiliser l’objet a donc fini par organiser ensemble mouvements et perceptions, et la conscience de ces mouvements naissants, qui suivraient la perception à la manière d’un réflexe, serait, ici encore, au fond de la reconnaissance. […] Un moment arrive où le souvenir ainsi réduit s’enchâsse si bien dans la perception présente qu’on ne saurait dire où la perception finit, où le souvenir commence. […] À aucun moment on ne peut dire avec précision que l’idée ou que l’image-souvenir finit, que l’image-souvenir ou que la sensation commence.

504. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — C — Cantacuzène, Charles-Adolphe (1874-1949) »

Celui-ci, en effet, sans autre labeur que de suivre son naturel, atteint aussitôt l’étrange et le compliqué ; les mots s’assemblent pour lui en couples imprévus et extravagants et, jusque dans le titre de ses livres, il consent même au calembour, si bien qu’il est assez difficile de distinguer en son œuvre où finit la farce et où commence l’émotion.

505. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 211-212

A quinze ans finit la culture ; Le bouton alors devient fleur : C’est à quinze ans que la Nature Parle à nos sens, nous donne un cœur.

506. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 269-270

On l’a vu successivement Capucin, Apostat, Secrétaire du Roi de Pologne Auguste III, puis rentrer dans son Ordre, en sortir ensuite pour parcourir un nouveau cercle d’aventures, & finir par mourir Protestant.

507. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article » p. 464

Passerat composa lui-même son Epitaphe, qui finit ainsi.

508. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Notes et pensées » pp. 441-535

Il a fini, il nous revient, il vous cherche en hâte. […] Cette exaltation à toute force et à tout propos de l’esprit français par Nisard finit par impatienter et par jeter dans l’excès contraire. […] Mme de Staël persista, et une ou deux personnes qui revenaient du théâtre se joignant à elle, M. de Chastellux finit par se rabattre à dire : « Que voulez-vous ? […] Campredon les écouta et dit : « C’est très beau en effet, mais il a une manière de gagner les batailles qui finira par lui en faire perdre, et de sérieuses, et qui amèneront sa ruine. » On s’étonne, et il dit ses raisons : « Son plan était des plus téméraires, et il a fallu un concours singulier de circonstances et de fautes de la part de l’ennemi pour qu’il réussît. […] Il gonfle ainsi chacune de ses productions, et, à force de la contempler, il finit par y voir tout un monde.

509. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre IV. L’âge moderne. — Chapitre I. Les idées et les œuvres. » pp. 234-333

L’âge oratoire qui finit, comme il finissait à Athènes et à Rome, a groupé toutes les idées dans un beau casier commode dont les compartiments conduisent à l’instant les yeux vers l’objet qu’ils veulent définir, en sorte que désormais l’intelligence peut entrer dans des conceptions plus hautes et saisir l’ensemble qu’elle n’avait point encore embrassé. […] Dans ces sortes de têtes, les idées font boulet ; l’homme lancé en avant rompt tout, se brise lui-même, recommence le lendemain en sens contraire, et finit par ne plus trouver en lui et hors de lui que des débris. […] Cependant cette littérature, en approchant de sa perfection, approchait de son terme et ne se développait que pour finir. […] Autrement je finirai par expliquer en vers qu’hier mon chien s’est cassé la patte, et que ce matin ma femme a mis ses bas à l’envers. […] La muraille bâtie contre elle par l’intolérance publique se fendille et s’ouvre ; la guerre engagée contre le jacobinisme républicain et impérial vient de finir par la victoire, et désormais on peut contempler les idées ennemies non plus à titre d’ennemies, mais à titre d’idées.

510. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre V. Les contemporains. — Chapitre IV. La philosophie et l’histoire. Carlyle. »

. —  Comment elles agissent et finissent. —  Le génie artistique de la Renaissance. —  Le génie oratoire de l’âge classique. —  Le génie philosophique de l’âge moderne. —  Analogie probable des trois périodes. […] Ses adorations finissent par des sarcasmes. « L’univers est pour lui aussi bien un oracle et un temple qu’une cuisine et une écurie. » Il est à son aise dans le mysticisme comme dans la brutalité. […] Il finit un dithyrambe par une caricature. […] Mais la tâche n’est point finie là ; cette hiérarchie n’est point un arrangement artificiel et extérieur, mais une nécessité naturelle et intérieure. […] La générosité sympathique de la Révolution française a fini par le cynisme du Directoire et par les carnages de l’Empire.

511. (1856) À travers la critique. Figaro pp. 4-2

Scribe, voilà en quoi a consisté la besogne de la critique durant la quinzaine qui vient de finir. […] Arrivé au journalisme, en traversant le professorat, il a commencé par où l’on finit, et il finit aujourd’hui par où l’on commence. […] Vous avez pensé un instant que la Cruvelli ne viendrait pas, et qu’en désespoir de cause, on aurait fini par vous engager à sa place. […] le siège du critique était fait ; malheureusement, une fois le bombardement fini, il s’est aperçu trop tard que ses épithètes de gros calibre n’avaient troué que des toiles d’araignée. […] s’écrie le journaliste, ton rôle est fini : va-t’en !

512. (1911) Études pp. 9-261

À la limite cet art finirait par ressembler au délicat symbolisme des paysages japonais : composition de quelques lignes très précieuses, entre lesquelles des couleurs avec atténuation se souviennent. […] Il ne vaut pas par sa couleur, par son éclat, mais par l’esprit qui l’anime et le conduit ; l’exquise pertinence de sa signification finit par lui donner une forme, un corps, une présence pour les yeux. […] Une petite pensée, un rudiment confus de pensée… Et la voici qui grandit, qui foisonne, qui prend mille formes imprévues, qui pousse des branches dans tous les sens, si bien qu’elle finit par devenir à elle-même contraire. […] Il finit par n’éprouver plus qu’une sorte d’accablante liberté. […] Je voudrais, avant de finir, expliquer, puisque je suis de ceux qui l’aiment, pourquoi j’aime cette âme.

513. (1878) Nos gens de lettres : leur caractère et leurs œuvres pp. -316

Au moins, au bout de ces maisonnettes, finit-on par arriver quelque part ; avec M.  […] Le livre finit là. […] à l’exaspération, comme ce pauvre Émile Capulet, qui a fini par jeter une chaise à la tête de son directeur ? […] Là commence l’embarras du critique improvisé — et il ne finit pas. […] Il avait fini, on applaudissait, quand tout à coup : « de qui est-ce ?

514. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « au lendemain du saint-simonisme  » p. 505

Pris ainsi au dépourvu par l’événement, les novateurs se sont crus obligés de finir en toute hâte ce qu’ils avaient jusque-là essayé avec plus de lenteur ; et sur quelques fondements réels, sur quelques faits ingénieusement observés, ils ont vite échafaudé leur monde ; ils ont bâti en un clin d’œil temple, atelier, cité de l’avenir.

515. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — D — Dovalle, Charles (1807-1829) »

Dovalle a eu ce bonheur, d’autant plus remarquable, d’autant plus étrange chez lui, qui devait finir d’une telle fin et interrompre si tôt sa chanson à peine commencée !

516. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Préface » pp. -

Il faut de la jeunesse pour donner le fini à un ouvrage du genre de celui-ci.

517. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — M. — article » pp. 266-267

Voici celui par lequel il débute : Estime qui voudra la mort épouvantable, Et la fasse l’horreur de tous les animaux ; Quant à moi, je la tiens pour le point désirable Où commencent nos biens & finissent nos maux.

518. (1865) Les œuvres et les hommes. Les romanciers. IV « À Monsieur Théophile Silvestre »

Si la Postérité, dont la bouleversante idée ne me donne pas du tout la danse Saint-Guy de l’amour-propre, s’occupe jamais de cet ouvrage que d’aucuns peuvent trouver trop long, mais qui ne finira que quand je n’aurai plus d’yeux à jeter sur mon siècle, je veux qu’elle trouve votre nom l’un des premiers parmi ceux de ce Décaméron d’amis qui ornent le front de mes volumes et qui me font ma vraie gloire de leur amitié.

519. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Le marquis de la Fare, ou un paresseux. » pp. 389-408

Ainsi finit au comble de sa gloire, dit-il, non seulement le plus grand homme de guerre de ce siècle et de plusieurs autres, mais aussi le plus homme de bien et le meilleur citoyen ; et, pour moi, j’avouerai que, de tous les hommes que j’ai connus, c’est celui qui m’a paru approcher le plus de la perfection. […] Mme de Coulanges était sans doute de celles qui avaient le plus pris sa défense : aussi était-elle outrée plus tard au nom de tout son sexe quand elle vit qu’il n’y avait plus moyen de se faire illusion, et que le héros de roman n’était décidément qu’un joueur, un voluptueux et le plus spirituel des libertins : « La Fare m’a trompée, disait-elle plaisamment, je ne le salue plus. » Cette trahison de cœur et la douleur qu’elle en ressentit conduisirent Mme de La Sablière, âme fière et délicate, à une religion de plus en plus touchée, qui se termina même, par des austérités véritables : elle mourut plusieurs années après aux Incurables, où elle avait fini par habiter. […] viens, vole à mon secours,       M’écriai-je dans ma souffrance ;       Prends pitié de mes derniers jours… Et il définissait cette dernière sorte d’amours qui lui étaient venus en aide, et qui étaient les moins célestes de tous, les plus libertins, si ce n’est les plus vulgaires : Heureux si de mes ans je puis finir le cours       Avec ces folâtres Amours !

520. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Béranger, recueillie par M. Paul Boiteau. »

Je m’enfoncerai chaque jour un peu plus dans la retraite ; peut-être au fond y a-t-il quelque divinité consolatrice qui m’attend pour m’aider à finir et me donner le baiser d’adieu » ; C’est bien cette même nuance habituelle de mélancolie avec espérance toujours, une allée voilée et sombre, avec un pan de ciel bleu au fond. […] Il y avait des temps où il disait : « La retraite est le but de mes désirs ; je veux terminer mes jours loin du bruit et d’une société qui finirait peut-être par me rendre misanthrope. […] Bien que je sache que mon Dieu ne finira pas en poussière sous les yeux d’un puissant génie, toujours est-il que je suis tenté de crier au génie : “Croyez, et fermez les yeux !” 

521. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Montaigne en voyage »

Il disait aussi qu’il lui semblait être comme ceux qui lisent quelque fort plaisant conte, d’où il leur prend crainte qu’il vienne bientôt à finir, ou un beau livre : lui de même prenait si grand plaisir à voyager qu’il haïssait le voisinage du lieu où il se dût reposer… ». […] Montaigne se montre ici le contraire de Chateaubriand qui, même en voyageant aux lieux où il se plaît et qu’il a le plus désirés, a l’impatience d’en finir. […] » Et il en repartait moins encore pour voir d’autres lieux que pour en finir de celui qu’il avait, du premier coup d’œil, dévoré.

522. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Charles-Quint après son abdication, au monastère de Saint-Just »

Il est chrétien et catholique jusqu’au monastère inclusivement, il a un pied dans le cloître, et cependant il n’a aucun scrupule de voir son fils guerroyer contre un pontife belliqueux (Paul IV), et si la guerre finit trop tôt, il s’en fâche, C’était la liberté de penser à l’usage des meilleurs catholiques de ce temps-là. […] Quand Gaztelù lui lisait les dépêches des Pays-Bas, et que la lecture était finie, Charles en voulait encore : « N’y en a-t-il plus ?  […] « Ainsi finit, écrivait son fidèle majordome après l’avoir vu expirer, le plus grand homme qui ait été et qui sera. » En tout sa fin, on le voit, a sa marque bien à elle ; elle est toute particulière, monacale, strictement catholique, conforme par les circonstances et l’appareil au génie espagnol dans lequel, sans y appartenir de naissance, il était entré si profondément.

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