La ligne droite prolongée sans fin serait peut-être plus belle, parce qu’elle jetterait la pensée dans un vague effrayant, et ferait marcher de front trois choses qui paraissent s’exclure, l’espérance, la mobilité et l’éternité. […] Voyez la note G à la fin du volume.
Ses deux paysages avec figures sont de vrais Berghem pour le choix des sites, l’effet et le faire ; sa petite bataille et son pendant tout à fait dans le style de Wouwermans, fins comme les ouvrages de cet artiste. […] Il est plus fin, plus piquant, plus vrai, moins cru, plus naturel, plus fait que Loutherbourg, à qui toutefois on ne saurait refuser un grand talent.
Une considération me frappe : c’est combien, vers la fin du xviiie siècle, il se fit chez nos littérateurs et nos poëtes comme un complément d’éducation par les contrées lointaines, par les voyages. […] J’ai d’elle, en ce moment, sous les yeux, de véritables trésors épistolaires, des lettres intimes adressées à son frère, à sa sœur, à sa nièce, à d’autres personnes amies, et dans lesquelles se révèlent à chaque ligne la délicatesse morale, la piété, la charité naturelle de cette belle âme condamnée à un travail incessant et à des inquiétudes sans fin pour la subsistance des siens et pour la nourriture de sa chère couvée. […] Des obstacles de bien des sortes donnent un démenti à ce mot toujours… Mais tu vois aussi que la persévérance dans le bien touche toujours la bonté de Dieu qui semble dire à la fin : « Laissez-la faire. » Donc, si j’avais toujours voulu le bien, avec un si bon père, j’y serais peut-être parvenue ! […] … » On a diversement parlé du ministre de la justice en ce temps-là, Martin (du Nord) ; je crains que sa fin n’ait nui à ce qu’il pouvait y avoir de bien dans sa vie. […] Dans la longue maladie qui précéda sa fin, elle dut prier beaucoup, mais elle observa le silence au dehors, se recueillit absolument en elle-même et ne voulut appeler personne : elle avait toujours été pour qu’on respectât la paix des mourants.
C’est un pays véritablement français ; ici je n’aurai pas à contredire Taine, c’est un paysage véritablement de notre pays central ; c’est un paysage qui n’a rien de grand, qui n’a rien d’imposant, qui n’a rien de tragique, c’est un paysage qui est une grâce légère, fine, intelligente et intellectuelle, pour ainsi parler, et qui était tout à fait de nature à former le génie que nous allons étudier. […] Tous les deux, la même année, faisaient une fin très honorable, seulement avec cette différence que Maucroix persista dans cette fin, si je puis m’exprimer ainsi, tandis que La Fontaine, vous savez d’avance… Je serai court sur le mariage de La Fontaine et ce qui s’en suivit. […] La Fontaine et Molière, qui représentent si bien, si parfaitement l’esprit français et l’esprit de cette époque, ont été, du premier coup en sympathie profonde et ils n’ont pas cessé d’être en sympathie parfaite jusqu’à la fin, qui a été plus rapide pour Molière que pour La Fontaine, comme vous savez. […] Mme la duchesse douairière d’Orléans étant morte en 1672, c’est au commencement de 1673, où peut-être à la fin de 1672, que La Fontaine entra chez Mme de La Sablière, et entra cette fois enfin comme commensal, comme hôte, comme y ayant le vivre et le couvert, et, en vérité, toutes les commodités qu’il pouvait souhaiter. […] Elle était l’amie de Sauval, de Bernier, de Roberval ; elle était véritablement très en avance sur son temps, car cette femme — nous sommes déjà à la fin du dix-septième siècle — préparait l’admirable mouvement scientifique du dix-huitième siècle.
(Fin.) […] Sa passion ne l’empêche pas de rendre justice aux ennemis et adversaires quand ils tombent ; et celui qui s’est montré pamphlétaire envenimé dans la Confession de Sancy, implacable insulteur dans Les Tragiques, parle de Charles IX et de Henri III dans son Histoire en des termes qui ne sont que modérés : Voilà la fin de Henri troisième, dit-il après l’assassinat de Saint-Cloud, prince d’agréable conversation avec les siens, amateur des lettres, libéral par-delà tous les rois, courageux en jeunesse, et lors désiré de tous ; en vieillesse, aimé de peu ; qui avait de grandes parties de roi, souhaité pour l’être avant qu’il le fût, et digne du royaume s’il n’eût point régné : c’est ce qu’en peut dire un bon Français. […] J’aurai, parmi les catholiques, ceux qui aiment la France et l’honneur. » Givry entre sur cette conclusion, ajoute d’Aubigné, et avec son agréable façon prit la jambe du roi, et puis sa main, dit tout haut : « Je viens de voir la fleur de votre brave noblesse, Sire, qui réservent à pleurer leur roi mort quand ils l’auront vengé ; ils attendent avec impatience les commandements absolus du vivant : vous êtes le roi des braves, et ne serez abandonné que des poltrons. » Cette brusque arrivée et la nouvelle que les Suisses venaient prêter leur serment mirent fin aux fâcheuses paroles, et Henri IV, coupant court à ceux qui hésitaient, n’eut plus qu’à faire acte de roi de France. […] Sa femme disait de lui, dans une lettre qui nous le peint le même jusqu’à la fin : La grande promptitude de Monsieur n’est point amoindrie avec l’âge, ni son excellent esprit, à qui il donne quelquefois plus de liberté que les affaires de ce temps ne permettent.
Mais si Bossuet pourtant s’oublie dans une oraison funèbre jusqu’à faire de l’ancien secrétaire d’État Le Tellier, de cet homme d’esprit doucereux et fin, une majestueuse figure de chef de justice et un pendant de L’Hôpital, on n’est pas fâché d’entendre l’abbé de Saint-Pierre réduire la figure à ses justes proportions, et mettant, comme on dit vulgairement, les pieds dans le plat, nous dire crûment : Il (Le Tellier) n’eut durant sa vie que le même but qu’ont les hommes du commun dans la leur, et ce but fut d’enrichir sa famille et d’augmenter son pouvoir tous les jours par des charges, par des emplois, par des alliances, par des richesses, par des dignités et surtout par la faveur du roi. […] » — On sait son mot à Mme Geoffrin qui, après une soirée passée entre eux deux en tête-à-tête, et où elle avait tiré de lui tout le parti possible, lui faisait compliment : « Je suis un mauvais instrument dont vous avez bien joué. » — Âgé de quatre-vingt-cinq ans et près de sa fin, il répondit à Voltaire qui lui demandait comment il considérait ce passage de la vie à la mort : « Comme un voyage à la campagne. » — Avec une suite de ces mots-là on ferait de lui un portrait agréable et un peu menteur. […] D’Argenson a raconté sur la fin de l’abbé une anecdote plus piquante que tout ce que celui-ci a dit de son Agaton. […] [NdA] À la fin du tome xxxviii de l’édition Beuchot.
C’est un amer regret pour tous ceux qui l’ont connu et apprécié, qu’il n’ait pas fixé en quelque ouvrage, entrepris à temps, cette quantité de notions étendues, de remarques tour à tour fines ou élevées, qui composaient son trésor. […] Une autre fois, c’était Goethe : et si alors vous l’interrompiez brusquement dans sa lecture, il fallait entendre comme, tout plein de son auteur, il vous en parlait ; la source coulait d’elle-même ; les remarques les plus fines, les plus délicates de style se succédaient sur ses lèvres, et vous aviez une conférence improvisée. […] Mais l’expression de son visage et l’allure de sa personne étaient, presque jusqu’à la fin, restés jeunes. […] Servois, l’ancien élève de l’École des chartes, un M. de Garriod, ancien officier savoisien, homme modeste et d’un vrai mérite, profond connaisseur en peinture, il ajoutait ce fin portrait d’un troisième : « J’attirais aussi quelquefois le professeur de belle littérature de l’Université (à la Sapience), dont j’ai entendu les leçons avec plaisir : mémoire facile et sûre des plus beaux textes latins et italiens, prononciation parfaite, et sur le tout un sentiment irréprochable d’excellent humanisme pour rapprocher, à chaque leçon, quelques beaux passages classiques de l’antique et de la moderne Italie.
Il se produit vers la fin de l’Ancien Régime un fait assez considérable, qui modifie la littérature : on voit l’antiquité gréco-romaine reparaître, et ramener, comme il était naturel, un idéal de beauté formelle et plastique. […] Une élégance un peu douceâtre et convenue, une noblesse un peu creuse et de décadence se remarquent très aisément dans les conceptions poétiques ou dramatiques des écrivains de la fin du siècle. […] L’antiquité, je pourrais dire l’archéologie et l’art grec, ont leur poète à la fin du xviiie siècle, le plus grand, le seul grand de tout le siècle : et nous voici conduits à André Chénier. […] L’homme, en effet, ne change pas quand on passe des Elégies aux Églogues : mais ici l’épicurien mondain du xviiie siècle enveloppe sa conception matérialiste de la vie des sensations fines d’un artiste grec : il traduit en païen son amour de la nature, de la jeunesse, de la vie riante et facile, des beaux corps gracieux et fermes.
Charles Asselineau, dans une introduction aux Odelettes, où un esprit très fin cherche à justifier ses préférences, dit que, malgré quinze ans d’étude, Théodore de Banville produit toujours sur le public l’effet d’un jeune homme qui promet. […] Ils ont coupé la tête du prophète, et ils l’ont présentée à Hérodiade sur un plat d’or ouvragé par leurs plus fins ciseleurs. […] D’ordinaire, les poètes jeunes encore, les poètes aux pensées infinies, pour parler comme eux, ne s’enterrent pas de leurs propres mains dans ce titre solennel et un peu funéraire de Poésies complètes, qui implique la fin de leurs travaux et le dernier mot de leur manière ; mais un détail touchant de cette publication, c’est que Banville, quand il en eut l’idée, croyait mourir. […] Et, au contraire, il y infuse quelque chose de fin, de délicat et d’aimablement enfant, qu’on s’étonne de voir au milieu de tant de si grosses choses et dont on regrette le charme perdu.
La terrible Relation sur le quiétisme (fin 1698) porta le dernier coup à Fénelon, qui fut condamné le 12 mars 1699. […] Il s’affaiblit à la fin de 1703, et mourut le 12 avril 1704. […] C’est qu’il avait la plus fine logique, pour tout réduire et tout ramener à la doctrine révélée. […] J’ai réservé pour la fin de cette étude les œuvres philosophiques de Bossuet. […] Les qualités de Fléchier sentent la décadence, et en effet avant la fin du siècle il est sensible que l’éloquence chrétienne s’en va, du même pas que l’esprit chrétien.
1 ; quand le psychologue veut décrire l’évolution, il est oblige de commencer par la fin de la chaîne, tandis que le biologiste commence par les premiers anneaux. […] Le mode d’action du sujet sentant est la tendance à une fin. […] Tout est mécanique sous le rapport des changements dans l’espace ; mais la série des causes et effets n’en redevient pas moins, dès qu’on rentre dans l’être vivant pour y considérer la vie même, une série de moyens et de fins, avec une fin unique, le bien-être du vivant. […] Dans le chronomètre, le grand ressort central qui cause tout le reste est naturellement indépendant de la fin à laquelle on l’a artificiellement subordonné ; dans l’être vivant, la cause et la fin, le ressort et l’heure à indiquer se confondent, comme si une montre tendait toujours à marquer midi par tous les moyens et trouvait dans la position même de l’aiguille à midi le ressort de tous ses mouvements. […] De là nous passerons à l’étude de la volonté proprement dite, comme constituant ce sujet qui s’érige à la fois en fin et en cause au sein du déterminisme universel.
Ce n’est qu’après un long silence admiratif qu’elle a dit tout bas, que la perfection de la tête ne répondait pas tout à fait à celle du corps ; cette tête est belle pourtant, ajoutait-elle, beaux enchâssemens d’yeux, belle forme, belle bouche, le nez beau, quoiqu’il pût être plus fin. […] Ce sont des détails sans fin, mais si doux qu’ils n’ôtent rien au tout, qu’ils n’attachent point aux dépens de la masse, ils y sont, et ils n’y sont pas.
La gloire, dira-t-on, l’emporte à la fin, et Titus, de qui l’on voit bien que vous voulez parler, renvoïe Berenice chez elle. […] Alleguer qu’à la fin la vertu triomphe de la passion, ce n’est pas justifier le caractere de Titus.
De plus cette fin est parente des motifs do la détresse et de l’erreur. […] La 15e mesure de la p. 213 rappelle la fin de la mélodie mélancolique de Tristan. […] Il est intéressant de rapprocher de ce motif le motif 36, qui par sa fin marque aussi la détresse de Klingsor. […] Il exprime la souffrance d’Amfortas, et nous le retrouvons à la fin : Gesegnet sei dein Leiden. […] Il s’agit des deux grandes scènes de la fin de l’acte 1 et celle de l’acte 3.
Très souvent, dans tout le poème, la rime se trouve à la fin d’une période, d’une façon analogue à ce qu’on rencontre souvent chez Shakespeare. […] Et dans cette fin du second acte, la musique devient donc l’interprète presque exclusif du drame. […] Par exemple, les mots : « endlos ewig » (sans fin, éternellement), se répètent une douzaine de fois, soit par l’un, soit par l’autre, et toujours de façon à masquer une autre phrase chantée simultanément. […] Nus joies trompent notre désir ; elles sont négatives de nature et marquent seulement pour nous la fin d’un malheur (Die Welt als Wille, IV, 67) ». […] Déjà dans la Tétralogie, la fin, est contradictoire avec toute l’essence de l’œuvre, en ce sens que le « Wille zum leben » est glorifié (voir le texte et non la partition).
Les fines particularités de la phonétique l’enchantaient. […] Il est probable que la fin de l’ouvrage unira tous ces frères ennemis dans l’unanimité du mécontentement. […] Le fin soleil d’hiver l’enveloppait d’or pâle. […] Un rose fin montait à ses joues bien arrondies. […] On dirait, parfois, une revue de fin d’année.
(Suite et fin.) […] Elle est ancienne et nouvelle à la fois ; remontant aux premiers siècles du Moyen Âge, elle arrive jusqu’à nos jours ; nous en avons vu la fin. […] Cette république noble et marchande, dont l’origine se perd dans les plus anciens débris de l’Empire romain ; qui eut la première en Italie, en face et à côté de la nouvelle politique romaine, une politique à elle, profonde, suivie, consommée, indépendante ; qui eut ses épisodes de grandeur héroïque et de chevalerie maritime, bien qu’un intérêt de commerce fût toujours au fond ; qui, dans le cours de sa longue et séculaire décadence, sut trouver tant de degrés encore brillants et des temps d’arrêt si glorieux ; qui ne s’abaissa véritablement que depuis la fin du xviie siècle ; ce gouvernement jaloux, mystérieux, si longtemps sage, de qui la continuelle terreur était tempérée par un carnaval non moins continuel, comme en France la monarchie absolue l’était par des chansons ; cette cité originale en tout, et qui le fut hier encore jusque dans l’insurrection dernière par laquelle, déjà si morte, elle essayait d’un réveil impossible ; cet ensemble d’institutions, d’intérêts, d’exploits et de prouesses, de conjurations, d’espionnages et de crimes ; tant de majesté, de splendeur et d’austère vigilance, se terminant en douceurs molles et en plaisirs, tout cela se suit et se comprend d’autant mieux dans le récit de M. […] Daru dans sa campagne de Bêcheville : il y manque je ne sais quoi, peu de chose, un dernier tour, pour que l’art complet, l’art antique et fin s’y retrouve. […] Les lettres m’ont été toujours secourables, utiles et douces ; cultive-les… Ainsi écrivait-il en toute affection et en toute modestie à l’aîné de ses fils, en 1827, deux ans avant sa fin.
(Fin.) […] Voulant donner idée de la félicité et de la gloire des saints en l’autre vie, voulant développer les desseins de Dieu dans l’accomplissement de ses élus et comment il les prend, les manie, les prépare et n’arrive que tout à la fin à leur donner le coup de maître, l’orateur, qui cherche à se rendre compte à lui-même, établit une dissertation élevée autant et plus qu’il ne prêche un sermon ; il dut peu agir cette fois sur les esprits de son auditoire et en être médiocrement suivi. […] c’est elle qui nous séduit, elle qui n’est que trouble et qu’agitation, qui ne tient à rien, qui fait autant de pas à sa fin qu’elle ajoute de moments à sa durée, et qui nous manquera tout à coup comme un faux ami, lorsqu’elle semblera nous promettre plus de repos. […] Distingué par la reine Anne d’Autriche, devenu vers la fin son prédicateur de prédilection, Bossuet avait d’abord dans le talent quelque luxe d’esprit, quelques-unes de ces subtilités abondantes et ingénieuses qui tenaient au goût du jour. […] Mais qui les pourrait supporter lorsque aussitôt qu’ils se sentent un peu de talent, ils fatiguent toutes les oreilles de leurs faits et de leurs dits, et parce qu’ils savent arranger des mots, mesurer un vers ou arrondir une période, ils pensent avoir droit de se faire écouter sans fin et de décider de tout souverainement ?
Il y a jusqu’à la fin des candidats flottants et qui ne se décident pas. […] Quand il a voulu aborder la haute scène, où quelquefois il a très joliment réussi, ses défauts d’observation directe pourtant se sont fait sentir ; et trop souvent vers la fin, sur la scène de la Comédie-Française, ses personnages n’étaient plus que des ressorts habillés en rois ou en reines, en ministres, etc. […] Octave Feuillet a pour lui ses doubles succès à la lecture et au théâtre, des observations fines, des situations touchantes, délicates, toujours pures. — M. […] Jules Lacroix est un poète sérieux et de mérite : je l’estime moins encore pour son Juvénal, traduit en vers, que pour son Œdipe-Roi, traduit, modelé et comme moulé avec conscience, avec talent, y compris les chœurs, et qui, représenté au Théâtre-Français, produit un effet de terreur et de pitié dans tous les rangs du public, et, vers la fin, arrache irrésistiblement des larmes. […] Baudelaire gagne à être vu, que là où l’on s’attendait à voir entrer un homme étrange, excentrique, on se trouve en présence d’un candidat poli, respectueux, exemplaire, d’un gentil garçon, fin de langage et tout à fait classique dans les formes.
Cet investigateur curieux et fin, et qui de plus est, je le crois, docteur en médecine, n’a pu résister au désir de produire un Journal aussi instructif en son genre que celui dont la Bibliothèque de Versailles avait une copie ; mais il a bien entendu être sérieux, rester historique, ne pas nuire à la mémoire d’un roi glorieux et national. […] Je me rappelle que, sur la fin du règne de Louis-Philippe, en 1846, un ministre littéraire et bienveillant, mais enthousiaste à contretemps du principe et du prestige monarchique, s’opposait encore à ce qu’on publiât une Relation de la dernière maladie de Louis XV, laquelle était pourtant du grand-maître de la garde-robe, le duc de La Rochefoucauld-Liancourt. […] Fagon de ce qu’il parle de médecine d’une manière si simple et si intelligible qu’on croit voir les choses qu’il explique : un médecin de village veut parler grec. » Fontenelle a fait de Fagon un Éloge charmant et fin, comme tous ses Éloges. […] Mais un autre jour, il en est tout autrement : les choses se sont passées, il est vrai, avec un peu moins de sobriété : « Le cours de cette médecine, dit à un endroit Fagon (fin de cette même année 1708), fut brusquement arrêté par le dîner du roi, qui mangea beaucoup, et entre autres choses, outre les croûtes, le pain mitonné en potage et les viandes fort solides, combla la mesure à son dessert avec des vents faits avec du blanc d’œuf et du sucre, cuits et séchés au four, force confitures et des biscuits bien secs ; ce qui joint à quatre grands verres en dînant et trois d’eau sortie de la glace, après dîner, donna sujet au roi de se plaindre, après avoir travaillé trois heures avec M. de Pontchartrain, qu’il se sentait faible et qu’il avait de la peine à marcher. » Notez cependant que, s’il a trop dîné, il n’en a pas moins travaillé ses trois heures. […] Le Journal de Fagon s’interrompt malheureusement à la fin de 1711, et l’on n’a pas l’histoire de la santé des quatre dernières années de Louis XIV.