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1795. (1857) Cours familier de littérature. IV « XXIIe entretien. Sur le caractère et les œuvres de Béranger » pp. 253-364

Du magister fille adorée, Par son bon cœur elle plaisait.

1796. (1870) De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés « De l’origine des espèces par sélection naturelle, ou Des lois de transformation des êtres organisés — Chapitre VI : Difficultés de la théorie »

Nous devrions admirer aussi, bien que cela nous puisse paraître difficile, la haine sauvage et instinctive qui pousse la reine-Abeille à détruire les jeunes reines, ses filles, aussitôt qu’elles sont nées, ou à périr elle-même dans le combat ; sans doute, c’est le bien de la communauté qui l’exige, et la haine maternelle peut provenir comme l’amour, bien que par bonheur plus rarement, de ce même principe inexorable de sélection naturelle.

1797. (1861) Questions d’art et de morale pp. 1-449

On voulut reconnaître dans la pieuse enfant d’Œdipe l’auguste fille des rois qui revenaient alors de l’exil ; mais toute allusion à ces hautes infortunes était loin de la pensée du poète ; il y avait plutôt comme un lointain souvenir de ses propres destinées dans l’amour sans bonheur, dans l’hymen impossible d’Antigone et du généreux fils de Créon. […] Ce n’est pas non plus parce que Calypso et Eucharis tiennent moins de la Calypso et des nymphes d’Homère que des filles d’honneur de la cour du grand roi : si Calypso et Eucharis ne sont pas exactes comme nymphes grecques, elles sont vraies comme femmes, et cela nous suffit. […] Pour être passionnées avec tout le raffinement de la cour de Versailles, Calypso et ses nymphes n’en paraissent pas moins obéir à la Vénus antique ; leur amour n’a rien de la délicatesse des sentiments modernes ; tandis que, par un beau privilège de la vraie grandeur morale, Antigone, en restant le type accompli d’une vierge chrétienne, n’a rien d’impossible comme fille grecque ; ce n’est pas sans doute l’Antigone virile de Sophocle, mais, si elle fût devenue l’épouse d’Hémon, qu’aurait-elle pu avoir de plus tendre, de plus chaste, de plus dévoué que l’Andromaque d’Homère dans les adieux près des Portes Scées ? […] Chez tous les sages primitifs, la science naturelle est complètement fille de la théosophie. […] La science, comme la poésie, est fille de l’inspiration.

1798. (1870) De l’intelligence. Deuxième partie : Les diverses sortes de connaissances « Livre deuxième. La connaissance des corps — Chapitre II. La perception extérieure et l’éducation des sens » pp. 123-196

J’ai pu dernièrement appliquer et vérifier la théorie sur une petite fille que j’ai vue tous les jours depuis sa naissance.

1799. (1896) Essai sur le naturisme pp. 13-150

Ces sites joyeux comme un dimanche d’été, avec leurs riches pacages, leurs fermes opulentes où rient de grasses filles plantureuses, leurs moissons rouges où, pareils à des flammes, les corps amoureux ont d’étroites étreintes, je ne doute point qu’il ait rêvé d’y séjourner.

1800. (1772) Discours sur le progrès des lettres en France pp. 2-190

  Dans ces temps du bon goût, ce n’étoient pas seulement les Orateurs que les filles de Mémoire inspiroient ; elles se plaisoient encore à mêler leurs chants célestes aux accords de la lyre des Quinault & des Lulli ; elles faisoient revivre les pinceaux des Apelles & des Zeuxis, & ranimoient le ciseau des Phydias & des Praxitelles ; elles portoient avec complaisance leurs regards sur ces Monumens immortels, qui s’élevoient par la magnificence & pour la gloire du Monarque & des Arts ; en un mot aucun genre ne pouvoit demeurer imparfait.

1801. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome II « Bibliotheque d’un homme de goût — Chapitre IV. Des Livres nécessaires pour l’étude de l’Histoire. » pp. 87-211

C’est l’Héritiere de Guienne, au histoire d’Eleonore, fille de Guillaume, dernier Duc de Guienne, femme de Louis VIII., Roi de France, par M. de Larrey, in-8°.

1802. (1911) Lyrisme, épopée, drame. Une loi de l’histoire littéraire expliquée par l’évolution générale « Chapitre II. Vérification de la loi par l’examen de la littérature française » pp. 34-154

La « douce France » s’affirme à la fois comme la première nation européenne (la première en date, la plus consciente et la plus puissante), et comme la fille aînée de l’Église.

1803. (1906) La rêverie esthétique. Essai sur la psychologie du poète

C’est quatre ans après la mort de sa fille, que Victor Hugo pouvait écrire les vers sublimes où s’est exhalée sa douleur de père. […] Dans ce vers de Racine qu’admirait tant Flaubert, La fille de Minos et de Pasiphaë !

1804. (1730) Des Tropes ou des Diférens sens dans lesquels on peut prendre un même mot dans une même langue. Traité des tropes pp. 1-286

Du Périer, pour le consoler de la mort de sa fille, lui dit : Tithon n’a plus les ans etc. […] Les trois déesses infernales, filles de l’Erèbe et de la nuit, qui, selon la fable, filent la trame de nos jours, étoient apelées les parques ; (…).

1805. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 3665-7857

Hecube, Clitemnestre, Mérope, Déjanire, sont filles & femmes de héros ; oüi, mais elles sont meres, & l’on veut égorger leurs enfans. […] L’expression des yeux & du visage est l’ame de la déclamation ; c’est-là que les passions vont se peindre en caracteres de feu ; c’est de-là que partent ces traits, qui nous pénetrent lorsque nous entendons dans Iphigénie, vous y serez ma fille : dans Andromaque, je ne t’ai point aimé cruel, qu’ai-je donc fait ? […] L’action de Virginius immolant sa fille, est aussi forte & plus pure que celle de Brutus condamnant son fils ; cependant la derniere est glorieuse, la premiere ne l’est pas.

1806. (1870) Portraits contemporains. Tome IV (4e éd.) « M. DAUNOU (Cours d’Études historiques.) » pp. 273-362

La seule conclusion que je veuille tirer de pareils traits d’originalité naïve, c’est que, même en ces années de familiarité et de liberté, où il jouait un grand personnage public et où il voyait le plus de monde ; même quand il était le parrain désigné de toutes les Constitutions, filles de celles de l’an III, quand il allait par delà les monts, en qualité de commissaire, organiser la république romaine et y rétablir les comices et les consuls, Daunou n’aurait point mérité qu’on dit de lui, comme d’Ulysse, qu’il était un grand visiteur d’hommes.

1807. (1866) Petite comédie de la critique littéraire, ou Molière selon trois écoles philosophiques « Troisième partie. — L’école historique » pp. 253-354

Avec ce remède, il avait déjà tué sa femme, sa fille, son neveu, deux de ses gendres, et un grand nombre de personnes en dehors de sa proche parenté.

1808. (1891) Esquisses contemporaines

. — Les petites filles circassiennes viendront toujours de leurs montagnes dans les harems de Constantinople. […] L’arrière-fond de l’homme se dévoile alors et les crises qu’il subit l’émeuvent jusque dans la racine de sa force… » « Elle appartenait sans doute, par l’hérédité, se trouvant la fille d’un homme d’État, à la grande race des êtres d’action dont le trait dominant est la faculté distributive, si l’on peut dire.

1809. (1901) Des réputations littéraires. Essais de morale et d’histoire. Deuxième série

Dans le Saint-Genest de Rotrou, Dioclétien répond à Valérie, sa fille, après qu’elle a intercédé pour les comédiens condamnés à mort : Je sais que la pitié plutôt que l’injustice Vous a fait embrasser ce pitoyable office, Et dans tout cœur bien ne tiens la compassion Pour les ennemis même une juste action… Voilà qui est bien pensé, et fort mal dit. […] en zend dughdhar, en grec thugater, en gothique dauhtar, en anglais daughter, veut dire fille. Duhitar est dérivé de DUH, racine qui en sanscrit signifie traire ; le nom de celle qui trait (les vaches ou les chèvres) donné à la fille de la maison, présente à nos yeux toute une petite idylle de la vie pastorale des premiers Aryens ; et cela est joli et poétique, sans doute ; mais cela aussi nous fait brutalement remonter aux temps où les besoins matériels de la vie animale dominaient toute l’existence des hommes et formaient seuls les éléments du langage.

1810. (1904) En lisant Nietzsche pp. 1-362

Être brave, voilà ce qui est bien Laissez dire aux petites filles : « Bien, c’est ce qui est en même temps joli et touchant »… Vous êtes laids ? […] Car il faut éviter, en tant qu’immoraliste, de pervertir l’innocence, je veux dire les ânes et les vieilles filles des deux sexes qui n’ont d’autre profit de la vie que leur innocence ; mieux encore mes œuvres doivent les enthousiasmer, les élever et les entraîner à la vertu. Je ne connais rien sur la terre qui soit plus joyeux que le spéciale de vieux ânes et de vieilles filles qu’agite le doux sentiment de la vertu, et « j’ai vu cela », comme parlait Zarathoustra.

1811. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre I. Les origines. — Chapitre II. Les Normands. » pp. 72-164

Quand le roi de Hongrie veut consoler sa fille affligée, il lui propose de la mener à la chasse dans un chariot couvert de velours rouge, « avec des draperies d’or fin au-dessus de sa tête, avec des étoffes de damas blanc et azur, diaprées de lis nouveaux. —  Les pommeaux seront en or, les chaînes en émail. —  Elle aura d’agiles genêts d’Espagne, caparaçonnés de velours éclatant qui descendra jusqu’à terre. —  Il y aura de l’hypocras, du vin doux, des vins de Grèce, du muscat, du vin clair, du vin du coucher, des pâtés de venaison, et les meilleurs oiseaux à manger qu’on puisse prendre. » Quand elle aura chassé avec le lévrier et le faucon, et qu’elle sera de retour au logis, « elle aura fêtes, danses, chansons, des enfants, grands et petits, qui chanteront comme font les rossignols ; puis à son concert du soir, des voix graves et des voix de fausset, soixante chasubles de damas brillant, pleines de perles, avec des chœurs, et le son des orgues. —  Puis elle ira s’asseoir à souper, dans un bosquet vert, sous des tapisseries brodées de saphirs.

1812. (1898) Politiques et moralistes du dix-neuvième siècle. Troisième série

M. de La Môle, faible du reste, très sensible d’ailleurs aux cajoleries de sa fille, n’a pas autre chose à faire qu’à se résigner à avoir Julien pour gendre. […] Il fut homme de famille, mari d’une femme pauvre, adorant ses filles, reclus et confiné, tout pénétré d’un profond sentiment domestique, d’une moralité absolue et, pour tout dire d’un mot que je n’emploie presque jamais, vertueux.

1813. (1890) Nouvelles questions de critique

La critique alors, — j’entends naturellement ici la critique philologique, — était née, si l’on veut, mais elle était bien jeune encore, toute petite fille, si l’on peut ainsi dire, et elle avait à peine commencé de s’appliquer à la langue française. […] Après l’étendue de l’autorité paternelle, il s’agissait d’en plaider les limites, et après avoir attaqué l’abus de la liberté dans une fille, il était question d’en revendiquer l’usage dans un fils. […] Emma Bovary, la fille au père Rouault, la femme de l’officier de santé de Yonville, la maîtresse de M. 

1814. (1905) Pour qu’on lise Platon pp. 1-398

La science est fille de l’étonnement et particulièrement de l’étonnement devant soi-même. […] Quand tu me parles, donc, du désir des honneurs et de la gloire chez l’artiste, tu ne t’aperçois pas que tu le rabaisses… je t’étonne, mais je suis ici un peu pour cela et la science est fille de l’étonnement… que tu le rabaisses au degré des politiciens, des sophistes et des rhéteurs, pour lesquels je crois que tu n’as qu’une estime extrêmement modérée. […] Il faut que chacun d’eux « croie voir dans les autres un frère ou une sœur, un fils ou une fille, ou quelque parent dans le degré ascendant ou descendant », et pour qu’ils ne se traitent pas ainsi de bouche seulement, et pour que leurs actions répondent à leurs paroles, et pour que leurs paroles ne soient que l’expression même de leurs actes, et « pour qu’ils aient à l’égard de ceux à qui ils donnent le nom de père tout le respect, toutes les attentions, toute la soumission que la loi prescrit aux enfants envers leurs parents », il faut que réellement tous puissent et doivent se considérer comme les membres d’une seule et même famille6.

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