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443. (1867) Cours familier de littérature. XXIII « cxxxvie entretien. L’ami Fritz »

Alors, tu voudras bien avoir une femme ! […] Si je prenais maintenant une femme, et je me suppose de la chance, je suppose que ma femme soit excellente, bonne ménagère et tout ce qui s’ensuit, eh bien ! […] Il aimait ce genre de femmes ; c’était la fille du bourgmestre. […] Kobus attend dehors pendant que David va sonder le fermier et sa femme. […] demanda le fermier à sa femme.

444. (1874) Premiers lundis. Tome II « Poésie — George Sand. Cosima. »

Et puis, il y avait bien des femmes du monde, charmantes, spirituelles, bonnes au fond et même très indulgentes quelquefois, mais railleuses au dehors et très prononcées contre tout scandale de la scène ; elles n’eussent pas été si fâchées d’en voir un, et elles espéraient bien en faire justice à coup d’épigrammes, avec cette espèce de cant si naturel et si facile au beau monde de tous les pays. […] Cosima est une jeune femme de Florence qui a un mari bourgeois, marchand, mais excellent, délicat et noble de sentiments, honnête et brave. Un étranger, un Vénitien passe ; il s’occupe d’elle ; sans lui parler à peine, il l’entoure de ses soins comme de prestiges ; elle n’a guère vu encore que sa plume au vent et son manteau, que déjà elle l’aime, comme toute jeune femme, même la plus pudique, aimera, si elle n’y prend garde, le jeune étranger, est-ce moral ? […] Au quatrième acte, lorsque Alvise, qui a entendu dans le parc les derniers mots d’adieu de sa femme et d’Ordonio, vient chez ce dernier lui demander raison de l’injure et lui raconter qu’il sait tout ; lorsqu’il arrive au moment même où sa femme était accourue chez le séducteur dans un accès de jalousie, et tout exprès (subterfuge du cœur !) […] Ordonio, édition vénitienne de Raymond de Ramière, est un égoïste, un fat un peu cru, comme sont les trois quarts des hommes de cette espèce dans leurs relations avec les femmes sensibles.

445. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « XIV. M. Auguste Martin »

Une raison encore qu’il nous donne du peu d’influence de la morale chez les Chinois, ses civilisés et ses régnicoles, c’est ce qu’il appelle l’esclavage de la femme. […] Louis-Auguste Martin, comme tous les moralistes modernes, qui ont remplacé les chevaliers errants, — et qui parfois errent aussi, — veut l’émancipation de la femme, même en Occident. […] En vain une femme, une Chinoise, la seule Chinoise bas bleu ou babouche bleue que l’on connaisse et qu’ait eue la Chine, la célèbre Pan-Hoeï-Pan, a eu une opinion contraire à celle de M. Louis-Auguste Martin et à toutes les femmes de lettres de notre Occident ambitieux. En vain a-t-elle rappelé la femme au sentiment tout-puissant de sa faiblesse et a-t-elle dit avec, un grand bon sens chinois étonnant et qui étonnerait même en Europe, qu’il n’y avait pour la femme que la modestie qui rougit et l’ombre du mystère qui voile cette rougeur charmante, M. 

446. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — C — article » pp. 13-15

On fut que Colletet, avant de mourir, avoit composé les adieux de Claudine au Parnasse : aussi La Fontaine, qu’on dit avoir été amoureux de cette femme, qui l’avoit même célébrée par quelques vers, s’égaya-t-il à ses dépens par ceux-ci : Les Oracles ont cessé : Colletet est trépassé. Dès qu’il eut la bouche close, Sa femme ne dit plus rien : Elle enterra vers & prose Avec le pauvre Chrétien. […] Claudine n’est pas la seule femme dont la mort d’un mari ou d’un ami ait entiérement desséché le génie. Nous avons vu beaucoup de femmes cesser d’écrire après un pareil accident, & beaucoup d’autres sont à la veille de ne plus écrire, par la même raison.

447. (1908) Jean Racine pp. 1-325

Il prit le parti de le faire sans en rien dire à cette femme. […] Peu après, il avait oublié qu’il avait une femme et même un fils. […] Les deux femmes se reconnaissent et s’embrassent. […] Il marie tant qu’il peut ses soldats avec des femmes perses. […] Il s’agit de choisir entre une femme et l’empire du monde.

448. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier. »

Sa femme riait souvent de la mine qu’il devait avoir lorsque, dans un de ses déguisements en Écosse, il jouait le rôle d’une grosse servante. […] Heureusement le jour baissait ; c’était bien sa vois, c’était un peu son regard, tout le reste était une vieille femme, que j’accusais dans mon cœur d’enfermer par magie celle que j’avais vue à Rome. […] On craignait que le comte, s’il était prévenu, ne fît enlever sa femme en chemin. […] Grâce à son entremise, le comte d’Albany consentit par un acte formel à une séparation totale avec sa femme. […] Saint-René Taillandier, qui, malgré mes légères chicanes, est un excellent guide, de pénétrer dans les relations et la noble intimité de cette femme douce, sensible, gracieuse, et au fond très-raisonnable.

449. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Correspondance inédite de Mme du Deffand, précédée d’une notice, par M. le marquis de Sainte-Aulaire. » pp. 218-237

Pauvre femme ! […] Pauvre femme ! […] Un amant, si elle était femme à en avoir, pourrait désirer que l’allégorie finisse ; mais nous, nous disons : Que cela ne finisse jamais ! […] — J’arrive de la messe ; une femme de mes amies entre presque aussitôt que moi ; elle est en habit ; mon très petit cabinet est rempli de la vastitude de son panier. […] Mme de Choiseul a bien les honneurs de cette correspondance ; son nom doit s’ajouter désormais à la liste des femmes qui ont bien pensé et bien écrit.

450. (1867) Nouveaux lundis. Tome VIII « Mémoires de madame Roland »

C’est une faute, et plus qu’une faute ; c’est un manque de tact de la part d’une femme qui en avait cependant beaucoup. […] Mme Roland a ici l’impudeur d’une honnête femme qui fait la forte. […] Je suis maintenant femme de ménage avant tout… Voici comme mon temps s’emploie. […] C’est ainsi que juge le peuple des lecteurs : une femme déclare qu’un homme est beau, donc elle l’aime. […] Mme Roland n’était guère femme à aimer par les yeux et à se laisser prendre à la beauté physique.

451. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Monsieur de Balzac. » pp. 443-463

La Femme de trente ans, La Femme abandonnée, La Grenadière, furent les premières troupes d’élite qu’il introduisit dans la place, et il fut maître aussitôt de la citadelle. La femme de trente ans n’est pas une création tout à fait imprévue. Depuis qu’il existe une société civilisée, la femme de cet âge y a tenu une grande place, la première peut-être. […] Les femmes lui passèrent ensuite bien des choses et le crurent, en toute rencontre, sur parole, pour avoir, une première fois, si bien deviné. […] On ne peut pas dire pour lui que ce fut là un rêve ; car ce qui sembla longtemps le rêve et l’illusion du poète, une femme dévouée, une de celles qu’il avait divinisées au passage, l’avait réalisé pour lui en bonheur.

452. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Essai sur la littérature merveilleuse des noirs. — Chapitre III. Personnages merveilleux des contes indigènes »

La femme enceinte). […] 78 Le conte de La mounou de la Falémé s’accorde avec la description qui m’a été faite des faro pour dépeindre celles-ci comme des femmes de couleur claire à cheveux longs et lisses ainsi que les portent les femmes maures (ou syriennes, c’est-à-dire de race blanche). […] Le chiffon magique — La femme de l’ogre) ou encore dans des terriers. […] La femme de l’ogre — Le boa mari. […] La femme enceinte.

453. (1905) Propos de théâtre. Deuxième série

Je le donnerai à celui qui tuera cette femme ». […] C’est une tout autre femme ! […] Il bat sa femme. […] Sa femme le fait marcher au doigt et à l’œil. […] Des Arcis apprend ce qu’est sa femme.

454. (1913) Essai sur la littérature merveilleuse des noirs ; suivi de Contes indigènes de l’Ouest-Africain français « Contes — XI. Le plus brave des trois. »

Comme Missa revenait avec la jeune femme, celle-ci qui marchait en avant de lui aperçut un morhoméné ouâra158 (c’est-à-dire une panthère mangeuse d’hommes)159 qui s’avançait à leur rencontre. […] Ensuite il dit à la femme : « Il faut que je mette à l’épreuve la bravoure de ton amant ! […] » La femme accepte l’épreuve et Missa, la laissant là toute seule dans l’obscurité ; s’en va trouver son camarade : « Ami, lui dit-il en l’abordant, près de la grande termitière rouge qui se trouve sur la route du village voisin, une panthère m’a pris ta maîtresse et elle est en train de la dévorer. […] Est-ce la femme qui a eu le courage de rester seule, en pleine nuit, sous le cadavre du fauve, sans savoir si celui-ci était tout à fait mort ou bien encore si une autre panthère ne surviendrait pas ?

455. (1869) Cours familier de littérature. XXVII « CLXIe Entretien. Chateaubriand »

Il y a même des passages qu’on relit par deux fois, tant ils semblent singuliers à force de personnalité blessante et de maligne insinuation, de la part d’un chevalier, d’un preux s’adressant à une femme. […] Et il fut évidemment le commensal et l’ami de tous ces jeunes hommes et de toutes ces jeunes femmes que visitait le premier consul. […] » Ces femmes de grande race étaient ravies. […] « Les femmes qui accompagnaient la troupe témoignaient pour ma jeunesse une piété tendre et une curiosité aimable. […] Tout à coup j’entendis le murmure d’un vêtement sur l’herbe, et une femme à demi voilée vint s’asseoir à mes côtés.

456. (1895) Histoire de la littérature française « Première partie. Le Moyen âge — Livre II. Littérature bourgeoise — Chapitre I. Roman de Renart et Fabliaux »

C’est là la terre classique du Fabliau, et c’est là qu’en tout temps fleurissent les contes salés, propos grivois, impertinentes satires, sur les maris, les femmes et les curés. […] Ailleurs le vilain et sa femme, parfois le chevalier et sa femme : entre eux c’est l’éternelle question, qui portera la culotte ? […] Une fois il arrivera que le mari et la femme seront d’accord : l’une se charge de voler, et l’autre de rosser. […] Il n’y a point de femme, une entre mille peut-être, qui résiste à l’argent, à l’adresse ou à l’occasion : qui se lie à la femme est un niais ; qui en est dupé est ridicule ; qui la dupe est fort. Fort aussi qui la bat : lisez comment un chevalier mit à la raison sa femme et sa belle-mère ; la comédie de Shakespeare n’est que fadeur auprès78.

457. (1865) Causeries du lundi. Tome VI (3e éd.) « Beaumarchais. — II. (Suite.) » pp. 220-241

Beaumarchais, par le monde de M. de Vaudreuil et de Mme de Polignac, par le côté de la reine et du comte d’Artois, par la curiosité excitée des femmes et des courtisans, vit bien qu’il triompherait de la résistance de Louis XVI : ce n’était pour lui qu’une question de temps. […] Plus d’une duchesse, dit Grimm, s’est estimée ce jour-là, trop heureuse de trouver dans les balcons, où les femmes comme il faut ne se placent guère, un méchant petit tabouret à côté de mesdames Duthé, Carline et compagnie. […] Quelques jours après, c’était une lettre de lui qui courait et qu’on disait adressée à un duc et pair qui lui aurait demandé une petite loge grillée, d’où quelques femmes de la Cour voulaient voir la pièce sans être vues : Je n’ai nulle considération, monsieur le duc (disait Beaumarchais dans la lettre qui courait le monde), pour des femmes qui se permettent de voir un spectacle qu’elles jugent malhonnête, pourvu qu’elles le voient en secret ; je ne me prête point à de pareilles fantaisies. […] La pauvre femme y trouvait son compte, et Beaumarchais aussi, qui faisait du même coup une libéralité, une malice, et, de plus, une réclame ingénieuse, et d’un genre tout à fait neuf, pour Le Mariage de Figaro qui en était à sa soixante-et-onzième représentation. […] … Comment n’avez-vous pas pressenti que ce nom, prodigué à ce qu’il y a de plus bas et de plus ridicule, devenait une insulte, pour une brave femme à qui on l’applique si légèrement ?

458. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Greuze » pp. 234-241

La vieille femme, unique. […] Mais je laisse là tous ces portraits pour courir à celui de sa femme. […] On reproche à ce visage son sérieux et sa gravité : mais n’est-ce pas là le caractère d’une femme grosse qui sent la dignité, le péril et l’importance de son état ? […] C’est celui d’une femme le matin, dans sa chambre à coucher ; un petit tablier de taffetas noir sur une robe de satin blanc. […] Peignez votre femme, votre maîtresse, votre père, votre mère, vos enfants, vos amis ; mais je vous conseille de renvoyer les autres à Roslin ou à Michel Vanloo.

459. (1891) La bataille littéraire. Quatrième série (1887-1888) pp. 1-398

La femme, l’air libre, ne leur donnaient pas d’émotion comparable. […] L’enfant grandit, la jeune fille devient femme, puis mère. […] Elle n’avait pas pu se métamorphoser en Femme ! […] Était-ce, par la bouche d’Évelin, la pauvre femme secourue, était-ce Évelin lui-même ? […] Dans son désarroi, il n’éprouve un peu de calme qu’auprès d’une femme qui l’aime.

460. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome II pp. 5-461

Étrange apologie des femmes, dont Aristophane prend la cause en main ! […] … ou plutôt c’est celui de ma femme. […] « Si ma femme a failli, qu’elle pleure bien fort. […] cet impertinent ne veut pas que les femmes aient de l’esprit ! […] L’enjouée Nicole est une femme du peuple, et Molière en a fait la raison même.

461. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Sismondi. Fragments de son journal et correspondance. »

Sismondi n’était cependant pas si absorbé par les aimables douairières qu’il ne rendît quelque justice à la génération des femmes plus jeunes. […] Mais les femmes mêlent un sentiment plus vif à tous leurs jugements, et il y a toujours la part de la passion dans leur politique. […] J’avais vu que tout était prêt pour l’explosion… Les paysans accouraient au-devant de moi ; ils me suivaient avec leurs femmes, leurs enfants, tous chantant des rimes, improvisées pour la circonstance, dans lesquelles ils traitaient assez mal le Sénat. […] Les idées religieuses de sa femme, protestante éclairée et sincère, agirent sur lui plus qu’il ne le pensait ; il n’était pas du même avis qu’elle, mais, tout en causant et en discutant, il s’en rapprochait : « Nous avons parlé ce soir de l’efficacité de la prière : ma femme, Jessie, est persuadée qu’on ne peut prendre l’habitude de prier tous les jours sans devenir meilleur. […] C’est chez les femmes qu’on a vu renaître surtout le sentiment religieux ; mais leur influence s’est fait sentir sur la société tout entière.

462. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Mémoires de l’impératrice Catherine II. Écrits par elle-même, (suite et fin.) »

Et ici le scandale est bien autrement grave chez une femme. […] Cette femme philosophe, et mieux que philosophe, cette femme souveraine, la plus faite de son sexe pour donner un démenti en sa personne à cette parole d’un grand mathématicien : « Le cerveau des femmes est une éponge à préjugés », s’est retrouvée femme et faible, précisément en ne voulant tenir compte que de ses goûts et en se mettant au-dessus de tout préjugé. […] Ses lettres sont bien de la femme préoccupée de plaire, qui disait au prince de Ligne : « N’est-ce pas que je n’aurais pas assez d’esprit pour Paris ? Je suis persuadée que si j’avais été comme les femmes de mon pays qui y vont en voyageant, on ne m’y aurait jamais donné à souper. » C’est ce souper de Paris qu’elle se donnait par lettres avec Voltaire, et il y a des moments où ils ont l’air en effet de se griser légèrement l’un l’autre de leurs paroles et de leurs louanges.

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