Phèdre n’avouera qu’à sa nourrice son incestueux amour ; Iphigénie ne divulguera plus les secrets de son frère, et n’aura pas besoin de recommander le silence à tout un chœur de femmes.
Cette petite main de femme n’a-t-elle pas l’air d’avoir été barbouillée par un peintre d’enseignes ?
Viennent ensuite la nièce même de cette princesse, la seconde Marguerite de Valois fille de Henri II et femme de Henri IV, auteur de quelques pages de Mémoires que l’Académie française, par un jugement où il entrait peut-être de la galanterie, regardait comme le modèle de la prose au xvie siècle158 ; le cardinal d’Ossat, ambassadeur de Henri IV près la cour de Rome, esprit pénétrant, simple et droit, qui expose au roi son maître, d’un style abondant et ferme, toute sa négociation relative à certains projets politiques de Henri IV, et notamment à l’affaire de l’abjuration 159 ; Brantôme, dont la curiosité ne se renferme pas dans les choses de son temps et de son pays ; qui recueille çà et là dans les livres et dans les ouï-dire les matériaux de sa chronique scandaleuse ; du reste, dans ce goût peu honorable pour les immondices de l’histoire, plein de sens, de finesse et d’excellent style, et plus à blâmer peut-être pour avoir eu la plus malhonnête curiosité dans un siècle si curieux, celle des musées secrets, que pour avoir exploité de propos délibéré la corruption de son temps160 ; le maréchal de Montluc, dont Henri IV appelait les Mémoires la Bible des soldats, jugement qui peint le livre161.
Recueilli par d’aimables protectrices, Mme de la Sablière d’abord, puis Mme d’Hervart, qui, pour prix du gîte offert à cet enfant de la nature, mari sans femme, père sans enfants, ne lui demandaient même pas, comme Fouquet pour sa pension, la redevance annuelle de quelques madrigaux ; lire était la seule chose qu’il eût à faire.
Tu fus Hérodiade, tu fus tant d’autres femmes, Gundryggia là-bas, Kundry ici : Viens, viens donc, Kundry !
Elsa, c’est la femme, curieuse, prompte à l’oubli, tendre cependant, aimante, et fragile d’âme et de corps.
L'Indiscret, la Femme qui a raison, la Prude, le Droit du Seigneur, l'Ecueil du Sage, la Comtesse de Givry, le Dépositaire, &c. sont autant de fruits malheureux de l'ambition qu'il a toujours eue de se distinguer dans toutes les parties de la Poésie.
Mais si, dans ce catalogue, on ne peut entrevoir que le jeune abbé virtuose, celui dont une femme un jour dira : « Quel dommage qu’un homme si aimable ait voulu être profond !
Celles des amours des Patriarches, de la passion éfrénée de la femme de Putiphar, de la coqueterie de Judith & des propositions brusques que lui fait Holopherne, du crime épouvantable d’Onan, de la facilité avec laquelle Rachel céde Lia à Jacob pour une nuit, y sont relevées comme étant toutes des écueils pour l’innocence.
Du même point de vue, il faudra classer la menstruation parmi les phénomènes morbides ; car, par les troubles qu’elle détermine, elle accroît la réceptivité de la femme à la maladie.
« Nos femmes se couvrent de pelleteries rares, dit une chanson populaire du xve siècle ; elles sont parées comme des princesses : qui peut maintenant distinguer leur rang96 ?
Et il interrompt ses douleurs, ce rocher lamentable qui, dans la Phrygie, s’est formé de larmes durcies, marbre qui remplace une femme transformée au milieu de son cri de désespoir.
Elle a successivement donné à ses auditeurs des causeries sur la « la Femme et l’Enfant dans l’industrie » (Mme Aline Valette), « Interventionnistes et Economistes » (Eugène Fournière) », le véritable Jésus-Christ » (E. […] Et, quant au domaine préhistorique dont prenaient possession mes desseins poétiques en 84, mon Meilleur Devenir en 89, et en 91 le Wamireh de Rosny sourirons-nous encore au souvenir de l’exaltation du directeur, alors, du Museum, Edmond Périer, et d’une Presse également « Bien-pensante » saluant en 1914 l’extraordinaire nouveauté d’un romancier de la préhistoire, d’un littérateur « scientifique » Edmond Haraucourt71, l’auteur vraiment trop accidentel du pénible, Haa, le premier homme : documentation de la veille pour une littérature improvisant des imaginations assez puériles… De ces après-midi de « l’Indépendante », de ces propos mêlés et rompus qui tout à coup ardaient : tout en protestant qu’il avait inventé et que personne ne se devait reconnaître parmi les dialoguants, George Bonnamour a laissé dans la « Revue Indépendante » (mai 92) un instantané très-vivant, à peine satirique, vivant et « significatif » et que l’on retrouve en tête de son volume de trois nouvelles : Trois Femmes, 1893. […] Georges Bonnamour a produit la série de romans que l’on sait où triomphent sans doute les pénétrantes et poétiques études : Trois femmes, Trois hommes, Le vent emporte la poussière. […] Par exemple, ce vers de « l’Azur » : Où le bétail heureux des hommes est couché, vers qui dénonce évidemment la hantise du vers des « Femmes damnées » : Comme un bétail pensif … Mallarmé se montre alors tout impressionné de l’art d’extériorisation de Baudelaire. […] D’où, par exemple, écrira-t-il ce qu’il répudierait plus tard, parce que tout geste et toute évocation en violence seront devenus ennemis à sa vraie nature désensorcelée : Ainsi, pris du dégoût de l’homme à l’âme dure Vautré dans le bonheur, où ses seuls appétits Mangent, et qui s’entête à chercher cette ordure83 Pour l’offrir à la femme allaitant ses petits, Je fuis et je m’accroche à toutes les croisées Et le vomissement impur de la Bêtise Me force à me boucher le nez devant l’Azur !
Une statue de femme en attitude pensive nous semblera plus poétique si ses formes sont élégantes et sa pose gracieuse. […] Que signifient cette femme aux yeux fixes, montée sur une hideuse licorne, qui passe dans le silence de la forêt ? […] Il est bien rare que le romancier femme ne donne pas à ses héroïnes quelque chose de sa mentalité propre et même de ses traits physiques. […] On peut remarquer que dans les comédies et les romans, le mari et la femme ont toujours des caractères opposés.
Villemain, ajoutait avec sa vivacité pittoresque de critique : « Mais lorsqu’on est aguerri au feu, si j’ose ainsi parler, c’est alors qu’on est frappé de la fécondité, de la sagacité, de l’étendue et de la justesse des vues du professeur. » Benjamin Constant, dans un charmant portrait de femme, a parlé de ces traits d’esprit, qui sont comme des coups de fusil tirés sur les idées, et qui mettent la conversation en déroute.
Que les sots te méprisent, que les fakirs du bon ton te proscrivent, que les femmes des patriciens détournent les yeux avec horreur en te voyant mouiller les lèvres de la divine Malibran !
En face de cette école, fille directe de la philosophie du Dix-Huitième Siècle, est venue se placer une autre famille poétique. dont Lamartine et Hugo sont les représentants et les chefs en France ; école qui, au fond, est aussi sceptique, aussi incrédule, aussi dépourvue de religion que l’école Byronienne, mais qui, adoptant le monde du passé, ciel, terre et enfer, comme un datum, une convention, un axiome poétique, a pu paraître aussi religieuse que la poésie de Byron paraissait impie, s’est faite ange par opposition à l’autre qu’elle a traitée de démon, et cependant a fait route de conserve avec elle pendant plus de quinze ans, à tel point que l’on a vu les mêmes poètes passer alternativement de l’une à l’autre, sans même se rendre compte de leurs variations, tantôt incrédules et sataniques comme Byron, tantôt chrétiens résignés comme l’auteur de l’Imitation. » Quand nous écrivions cela, une femme de génie n’avait pas encore ajouté toute une galerie nouvelle à la galerie de Byron.
Les sonnets étaient arrivés en France à la suite et dans le cortège de Catherine de Médicis, femme de Henri II, laquelle avait mis en honneur le tour d’esprit subtil et la galanterie de tête qui fait le fond de ce genre.
Voici ce qu’il en écrit à Marie de Médicis, sa femme.
Il ne faut pas être trop sévère pour des livres, d’ailleurs si magnifiquement dorés et reliés, dont l’apparition fut une fête dans la vie d’une multitude de petits hommes et de futures femmes.