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1187. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Œuvres de Vauvenargues tant anciennes qu’inédites avec notes et commentaires, par M. Gilbert. — II — Vauvenargues et le marquis de Mirabeau » pp. 17-37

Lui-même il se propose, dit-on, de continuer le payement de cette dette de famille par la publication de quelques-uns des précieux manuscrits qu’il a entre les mains ; on ne saurait trop l’y exhorter, et dès à présent, pour avoir mis M.  […] Mes amis et ma famille s’y sont opposés : on m’a représenté que j’avais trop de bien dans ce pays-ci pour prendre un pareil parti ; j’ai cédé : il a donc fallu tâcher de se mettre ici à même d’aller son chemin ; je l’ai fait, et dans peu vous verrez si je vous trompe ; je ne saurais vous en dire davantage à présent.

1188. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Vie de Maupertuis, par La Beaumelle. Ouvrage posthume » pp. 86-106

La Beaumelle, qui eut le malheur d’être un de ces ennemis que Voltaire passa vingt-cinq ans de sa vie à stigmatiser, était né en 1726 dans le Languedoc, d’une famille protestante honorable. […] Cette publication le mit en rapport avec la famille de Noailles et avec les dames de Saint-Cyr qui lui ouvrirent leurs précieuses archives, à condition qu’il n’en dirait rien, et il devint l’éditeur en titre ou à peu près, et non désavoué, quoique non autorisé, de l’ensemble des lettres de Mme de Maintenon.

1189. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « La comtesse de Boufflers. »

Le prince en particulier dont il s’agit est, à tous les points de vue, si éminent qu’il doit quelque compte de sa conduite à l’Europe en général, à la France, et à sa famille, la plus illustre qui soit au monde. […] On ne connaissait, en effet, que le milieu de sa carrière, son éclat et ses succès de femme du monde ; les deux extrémités étaient restées peu éclaircies, et la fin même tout à fait obscure. — Sa famille est d’ailleurs bien connue, et jouissait déjà avant elle d’une illustration gracieuse : les Mémoires du xviie siècle ont beaucoup parlé de l’aimable Anne de Gampet de Saujon, qui eut tant d’empire (en tout bien tout honneur) sur Gaston d’Orléans.

1190. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « La comtesse d’Albany par M. Saint-René Taillandier (suite et fin.) »

Aucune espèce de société, beaucoup de cohues… Comme ils passent neuf mois de l’année en famille où avec très peu de personnes, ils veulent, lorsqu’ils sont dans la capitale, se livrer au tourbillon… « Toutes les villes de province valent mieux que Londres ; elles sont moins tristes, moins enfumées ; les maisons en sont meilleures. […] L’aristocratie est aussi une partie de ce gouvernement, car c’est un certain nombre de familles qui compose la Chambre haute ; mais elle ne blesse pas, parce que la Chambre des communes est remplie des frères de ces lords, et qu’il n’y a pas un des membres de la Chambre basse qui ne puisse aspirer à devenir lord, si les services qu’il a rendus à l’État le méritent.

1191. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Lettres inédites de Michel de Montaigne, et de quelques autres personnages du XVIe siècle »

Elles proviennent des papiers de la famille de Matignon et appartiennent au prince actuel de Monaco. […] Il ne tient qu’à nous, à le voir errant à la tête de sa petite tribu et cherchant pour elle les gîtes les plus sûrs, de louer en lui un bon et courageux père de famille qui sut remplir tous ses devoirs envers ceux dont le salut lui était plus particulièrement confié.

1192. (1867) Nouveaux lundis. Tome VII « Dominique par M. Eugène Fromentin (suite et fin.) »

« L’ingénieuse absence avait agi sans nous et pour nous. » Un jour donc, Dominique se laisse aller à ouvrir son cœur et à livrer le secret de sa jeunesse à son nouvel ami, devenu son hôte au château des Trembles, — c’est ainsi qu’on nomme sa maison de famille ; — et cet ami, à son tour, nous fait part de la confidence. […] Olivier, qui est du pays et qui a dans la ville son oncle et deux jeunes cousines, invite Dominique à venir passer dans sa famille, à l’hôtel d’Orsel, les journées de congé, et nous entrevoyons une complication naissante.

1193. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite.) »

Sir Henry Bulwer a très bien raconté comment le troisième jour, le 29, M. de Talleyrand chargea un secrétaire de confiance d’aller s’assurer si la famille royale était encore à Saint-Cloud ou si elle en était déjà partie ; puis, comment au retour il le pria de nouveau d’aller trouver de sa part Madame Adélaïde à Neuilly ou ailleurs, et de lui remettre, parlant à elle-même, un billet qu’elle lui rendrait après l’avoir lu. […] Tout le monde, et sa famille toute la première, souriait de lui.

1194. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « M. ALFRED DE MUSSET. » pp. 177-201

. — Le personnage principal de la Coupe et les Lèvres, Charles Frank, n’est pas d’une autre famille que Manfred, Conrad, le Giaour, quoiqu’il nous offre une individualité bien retrempée, et que sa médaille soit sortie d’un seul jet. […] De nos jours, quand il a abordé certaines parties du règne de Napoléon, ç’a été la critique et l’ironie qui ont prévalu ; il nous a peint des lieutenants de la vieille armée espions, de jeunes fils de famille bonapartistes grossiers ; et sa sublime Prise d’une Redoute n’est que le côté lugubre de la gloire militaire : il n’a pas embrassé, dans les peintures détachées qu’il en a données, l’harmonie de ce grand règne.

1195. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « GRESSET (Essai biographique sur sa Vie et ses Ouvrages, par M. de Cayrol.) » pp. 79-103

Dans une lettre à peu près du même temps, que Gresset écrivait à sa mère après son retour de la pénitence à La Flèche, et avant sa sortie définitive de chez les jésuites, il lui disait d’un ton de plaisanterie qui rentre bien dans notre remarque : « Ma très-chère mère, « Voilà qui n’est, en vérité, point édifiant : dater une lettre d’une heure après minuit31, temps auquel une vertueuse mère de famille doit, comme la femme forte, goûter dans le sein du repos la douceur des songes évangéliques ; temps auquel une jeune prosélyte doit tranquillement sommeiller et rêver pieusement. […] Gresset vieillissant tournait sans cesse autour du Vert-Vert ; il en avait repris, développé, enjolivé les deux derniers chants ; une partie nouvelle qui s’appelait l’Ouvroir fut par lui récitée à la famille royale dans un voyage qu’il fit à Paris en 1774.

1196. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Je le suis maintenant, je crois, pour tout l’hiver, dans la famille de ma femme , et dans un antique château dominé par les ruines de deux châteaux plus antiques encore, au milieu d’un assez beau pays, chez des gens qui ont beaucoup plus d’affection de famille qu’il n’est de mode chez nous d’en avoir, avec une femme à laquelle je suis chaque jour plus attaché, parce qu’elle est chaque jour meilleure pour moi, et près de la plus belle bibliothèque de l’Europe.

1197. (1862) Portraits littéraires. Tome I (nouv. éd.) « Boileau »

Il perdit sa mère en bas âge ; la famille était nombreuse et son père très-occupé ; le jeune enfant se trouva livré à lui-même, logé dans une guérite au grenier. […] Ce n’est ni la pieuse et sublime mélancolie du Penseroso s’égarant de nuit, tout en larmes, sous les cloîtres gothiques et les arceaux solitaires ; ni une charge vigoureuse dans le ton de Regnier sur les orgies nocturnes, les allées obscures et les escaliers en limaçon de la Cité ; ni une douce et onctueuse poésie de famille et de coin du feu, comme en ont su faire La Fontaine et Ducis ; c’est Damon, ce grand auteur, qui fait ses adieux à la ville, d’après Juvénal ; c’est une autre satire sur les embarras des rues de Paris ; c’est encore une raillerie fine et saine des mauvais rimeurs qui fourmillaient alors et avaient usurpé une grande réputation à la ville et à la cour.

1198. (1900) La méthode scientifique de l’histoire littéraire « Troisième partie. Étude de la littérature dans une époque donnée causes et lois de l’évolution littéraire — Chapitre XVII. Rapports d’une littérature avec les littératures étrangères et avec son propre passé » pp. 444-461

Cette adoption par une famille humaine Des enfants qu’en son sein elle n’a point portés est toujours fertile en enseignements. […] Mais qu’elle aille du petit au grand, ou, ce qui est le cas le plus ordinaire, du grand au petit, cette assimilation entre gens qui se coudoient et visent au même but se produit régulièrement et elle contribue à donner un air de famille aux écrivains d’une même époque.

1199. (1881) La psychologie anglaise contemporaine « M. Herbert Spencer — Chapitre I : La loi d’évolution »

Toujours est-il que la linguistique a montré que dans toutes les langues, les mots peuvent être groupés en familles et rapportés à une racine commune. […] N’y a-t-il point des analogies entre des protozoaires presque sans structure, comme les rhizopodes, les amibes, les foraminifères, les vorticelles, qui forment des agrégats de cellules, sans subordination de parties, sans organisation ; et des races inférieures comme les Bushmen, où la société est quelquefois réduite à deux ou trois familles, où la division de travail n’existe qu’entre les sexes ?

1200. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre XI, les Suppliantes. »

Le père de famille dans l’âtre duquel il s’était assis rassasiait sa faim, étanchait sa soif, le faisait dormir dans son meilleur lit : souvent même il équipait un char ou un navire pour le renvoyer dans sa patrie, comblé de présent. […] Protège et sauve une famille argienne !

1201. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Émile Augier — Chapitre IV »

Les fils de famille dans l’embarras ont à leur service des valets aux jarrets d’arlequin et aux nez de sbire, vrais Chats Bottés domestiques, qui leur rapportent, comme dans les contes de fées, la bourse ou la cassette convoitée. […] Ainsi, du même coup, madame Huguet aura marié sa nièce et casé dans sa famille un millionnaire qui l’enrichira.

1202. (1889) Le théâtre contemporain. Émile Augier, Alexandre Dumas fils « Alexandre Dumas fils — Chapitre XII »

A ce groupe qui vit en famille, ajoutez Valmoreau, un petit jeune homme qui suit les femmes jusqu’en chemin de fer, et dont la vie n’est qu’un train de plaisir entre l’amourette quittée et la bonne fortune poursuivie. […] Vous imaginez-vous un fils de famille épousant une fille-mère, et reconnaissant un fils anonyme, pour faire pénitence des fredaines de sa vie de garçon ?

1203. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Œuvres de Barnave, publiées par M. Bérenger (de la Drôme). (4 volumes.) » pp. 22-43

L’honneur domestique et la religion de la famille respirent dans ces recommandations affectueuses à ses sœurs : Avant tout, n’épousez que des hommes dont la conduite et les sentiments puissent aller avec les vôtres ; eussent-ils peu de fortune, pourvu qu’ils y suppléent par un état ou une capacité de travail, ne vous arrêtez pas à cet obstacle. Il faut pouvoir sentir et penser ensemble, et ne former entre vous qu’une famille comme nous étions : c’est la première base du bonheur.

1204. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) «  Mémoires et correspondance de Mme d’Épinay .  » pp. 187-207

Dans le monde et dans les familles on se montra sensible à un tel éclat comme on devait l’être ; on rougit, on souffrit. […] Mais un papier important, qui se rapportait aux affaires d’intérêt de son mari et de M. de Jully, ne s’étant pas retrouvé d’abord, elle fut soupçonnée de l’avoir brûlé avec les autres papiers dont on avait retrouvé les traces dans le foyer, et des bruits odieux, autorisés par la famille même, circulèrent.

1205. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Le duc de Lauzun. » pp. 287-308

Cet homme ruiné resta encore avec des revenus qui eussent honorablement nourri bien des familles laborieuses ; mais le prestige du premier, du fabuleux, du libéral et inépuisable Lauzun, avait reçu une atteinte mortelle. […] M. de Talleyrand, qui avait connu Lauzun, vint au secours de ces dames et de ces familles effrayées.

1206. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Histoire des travaux et des idées de Buffon, par M. Flourens. (Hachette. — 1850.) » pp. 347-368

Richardson, en vérité, ne sait pas mieux l’intérieur de la famille Harlowe que Buffon ne paraît savoir ces époques à jamais inconnues et évanouies qu’il rend présentes, cet intérieur de l’univers auquel il nous fait assister. […] après un travail d’un si grand nombre d’heures par jour, et une application si constante de l’esprit qui avait porté et soutenu tant de choses, il avait besoin de se détendre, et la parole allait alors en famille et entre amis comme elle pouvait.

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