/ 2639
2605. (1861) La Fontaine et ses fables « Troisième partie — Chapitre I. De l’action »

La Fontaine en quelques vers garde les traits intéressants, et en ajoute d’autres. « Un bûcheron perdit son gagne-pain » : le long début de Rabelais est tout entier, dans ce mot.

2606. (1782) Plan d’une université pour le gouvernement de Russie ou d’une éducation publique dans toutes les sciences « Plan d’une université, pour, le gouvernement de Russie, ou, d’une éducation publique dans toutes les sciences — I. Faculté des arts. Premier cours d’études. » pp. 453-488

Si l’on a souvent reproché au géomètre d’avoir l’esprit faux, c’est que, tout entier à son étude, les choses de la vie lui sont inconnues19.

2607. (1911) Psychologie de l’invention (2e éd.) pp. 1-184

Je vis très nettement que je mettais le doigt sur des idées d’une tout autre fécondité que celles qui m’avaient lui jusqu’alors et auxquelles cependant je ne renonçai pas tout de suite, mais que je pris le parti d’oublier quelque temps pour me livrer tout entier à la nouvelle venue. […] L’œuvre grandit, je l’étends toujours et la rends de plus en plus distincte, et la composition finit par être toute entière achevée dans ma tête, bien qu’elle soit longue. Je l’embrasse ensuite d’un seul coup d’œil, comme un beau tableau ou un joli garçon ; ce n’est pas successivement, dans le détail de ses parties, comme cela doit arriver plus tard, mais c’est tout entière dans son ensemble que mon imagination me la fait entendre.

2608. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 11-15754

les lieux communs ou classes sous lesquelles on a rangé les matieres relatives à un même titre ; 5°. les Recueils faits par certains Lecteurs pour leur utilité particuliere, & accompagnés de remarques ; 6°. les extraits qui ne contiennent que des lambeaux transcrits tout entiers dans les Auteurs originaux, la plûpart du tems sans suite & sans liaison les uns avec les autres. […] On ne doute plus que Justin ne nous ait fait perdre le Trogue Pompée entier par l’abrege qu’il en a fait, & ainsi dans presque tous les autres genres de littérature. […] Pierre dort : voilà deux concepts énoncés par deux mots : mais si je dis, Pierre bat, ce mot bat n’est qu’une partie de mon concept, il faut que j’énonce la personne ou la chose que Pierre bat : Pierre bat Paul ; alors Paul est le complément de bat : bat Paul est le concept entier, mais concept partiel de la préposition Pierre bat Paul. […] En Latin oe & ai étoient de véritables diphthongues, où l’a conservoit toûjours un son plein & entier, comme Plutarque l’a remarqué dans son Traité des Festins, ainsi ai que nous entendons le son de l’a dans notre interjection, hai, hai, hai ! […] Et voilà pourquoi, en ces phrases, l’article les ne quitte point son substantif, & ne se met pas avant tous : tout l’homme, c’est-à-dire l’homme en entier, l’homme entierement, l’homme consideré comme un individu spécifique.

2609. (1866) Nouveaux lundis. Tome VI « Alfred de Vigny. »

L’éloquence, on le sait, est tout entière dans le geste, dans le jeu, dans l’action.

2610. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

XXV Le succès fut soudain, universel, immense ; Rome l’acclama tout entière dans l’atelier ; Paris l’acclama avec la même unanimité involontaire dans le Louvre ; ce ne fut qu’un cri.

2611. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (3e partie) et Adolphe Dumas » pp. 65-144

Aussitôt le divin Ulysse, à l’aide du fleuve, dégage ses membres de l’écume de la mer qui recouvrait ses reins et ses larges épaules ; il essuie sur sa tête les souillures des flots indomptés, et, après s’être baigné en entier et imprégné d’huile, il s’enveloppe des vêtements que vient de lui donner la vierge qui ne connaît pas le mariage.

2612. (1865) Cours familier de littérature. XIX « CXe entretien. Mémoires du cardinal Consalvi, ministre du pape Pie VII, par M. Crétineau-Joly (2e partie) » pp. 81-159

« Ainsi se termina cette triste séance de vingt-quatre heures entières, commencée vers les quatre heures du jour précédent et close vers les quatre heures de ce malheureux jour, avec une grande souffrance physique, comme on le comprend du reste, mais avec une bien plus grande souffrance morale, et telle qu’il faudrait la ressentir pour s’en faire une idée.

2613. (1922) Enquête : Le XIXe siècle est-il un grand siècle ? (Les Marges)

Je ne veux blesser personne en me lançant dans des comparaisons pénibles pour nos jeunes contemporains, mais en plaçant la littérature de côté, il me semble qu’un siècle qui a produit Pasteur, Wagner et Rodin, sans dresser une liste qui accaparerait un numéro entier des Marges, présente quelques titres à la suprématie intellectuelle dans le monde.

2614. (1854) Histoire de la littérature française. Tome I « Livre I — Chapitre troisième »

Dans un dénoûment découvert depuis peu d’années22, il possède la rose, et Beauté lui promet que s’il a le cœur bon et entier, sa possession ne sera pas troublée.

2615. (1889) Histoire de la littérature française. Tome IV (16e éd.) « Chapitre troisième »

Buffon, comme Descartes, cherche la solitude et fuit la société, « où, dit-il, pour une phrase quelquefois utile qu’on y recueille, ce n’est pas la peine de perdre une soirée entière. » Mais Descartes défend sa retraite avec une sorte de jalousie, et il en change à plusieurs reprises, pour dépister les visiteurs, en qui il voit des préjugés personnifiés qui viennent tenter son jugement.

2616. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1868 » pp. 185-249

En haut du boulevard Magenta, en un campement de baraques que loue aux plus misérables misères de Paris, le roi de la finance, — dans une chambre de ce baraquement aux planches disjointes, au plancher plein de trous, d’où jaillissent, à tous moments, des rats, des rats qui entrent encore, chaque fois, qu’on ouvre la porte, et les rats des pauvres, des rats effrontés, montant sur la table, emportant des michons de pain entiers, mordant parfois les pieds du sommeil en mangeant la couverture du lit ; là-dedans six enfants, les quatre plus grands dans un lit ; et sur leurs pieds qu’ils ne peuvent allonger, dans une caisse, les deux plus petits ; l’homme marchand des quatre saisons, ivre-mort pendant les douleurs de la femme, saoule comme son mari, sur une paillasse de paille.

2617. (1888) Journal des Goncourt. Tome III (1866-1870) « Année 1869 » pp. 253-317

» * * * — Nous, nous pour qui le travail a été la jouissance de toute notre vie, nous nous sentons physiquement incapables de travailler, et cela au moment, où nous sommes arrivés à l’entier développement de notre talent, et où nous sommes pleins de grandes choses, que nous avons le désespoir de ne pouvoir exécuter.

2618. (1891) Journal des Goncourt. Tome V (1872-1877) « Année 1874 » pp. 106-168

Alors des lectures immenses — il n’avait pas douze ans — des lectures de poètes, de livres d’imagination qui lui exaltaient la cervelle, des lectures fouettées de l’ivresse produite par des liqueurs chipées à la maison, des lectures promenées, des journées entières, sur des bateaux qu’il décrochait du quai.

2619. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

Ils convenoient que l’action doit être une, grande, mémorable & surtout intéressante, entière, vraie ou du moins réputée telle ; qu’il faut s’y borner à la narration & à l’imitation, afin de distinguer ce genre de celui de l’histoire, qui raconte & qui n’imite pas, & du poëme dramatique, qui ne peint qu’en action.

2620. (1894) Textes critiques

J’aime plus que bien des tableaux de son entière tahitienne exposition de chez Durand-Ruel ces deux femmes abstruses accroupies ; et derrière, l’indifférence des Idoles camuses, rideau des danses entrevues.

2621. (1906) La nouvelle littérature, 1895-1905 « Deuxième partie. L’évolution des genres — Chapitre III. Le roman » pp. 135-201

Rosny s’inquiétaient de l’humanité tout entière, avec ses instincts et ses gestes inutiles.

2622. (1926) L’esprit contre la raison

Les mots dont se sert Crevel sont autant d’allusions au début de l’essai de Valéry dans lequel lescatastrophes de l’actualité sont interprétées comme la sanction d’une défaillance, de la morale publique ou de la lucidité: « « Nous avions entendu parler de mondes disparus tout entiers, d’empires coulés à pic avec tous leurs hommes et tous leurs engins ; descendus au fond inexplorable des siècles avec leurs dieux et leurs lois, leurs académies et leurs sciences pures et appliquées, avec leurs grammaires, leurs dictionnaires, leurs classiques, leurs romantiques et leurs symbolistes, leurs critiques et les critiques de leurs critiques.

2623. (1765) Articles de l’Encyclopédie pp. 7172-17709

« Il en est des peuples entiers comme d’un homme particulier, dit du Tremblay, traité des langues, chap. 22 ; leur langage est la vive expression de leurs moeurs, de leur génie & de leurs inclinations ; & il ne faudroit que bien examiner ce langage pour pénétrer toutes les pensées de leur ame & tous les mouvemens de leur coeur.

2624. (1896) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Sixième série « Figurines »

Il fallait insérer dans le récit épique Rome entière, l’histoire de Rome depuis les origines jusqu’à la bataille d’Actium, la légende des vieilles races qui avaient peuplé d’abord le sol italien, une sorte de livre d’or de la noblesse, qui se disait sortie des compagnons d’Énée ; toute la religion romaine, les dieux indigènes, les dieux helléniques latinisés, les vieilles divinités locales, les mœurs et usages publics et privés du peuple romain, etc… Virgile y a réussi.

/ 2639