On ne peut avoir de plaisir sans connaître la douleur ; ce sont deux ennemis, et l’on ne peut pourtant avoir l’un sans l’autre. […] Au commencement, en dehors de la famille, l’homme ne voit que des ennemis. […] Or l’habitude tend à nous maintenir dans le passé ; elle est par essence ennemie du changement, et présente ainsi au progrès un obstacle, qui n’a rien d’insurmontable, mais qu’il faut constater.
L’une, mentionnée plus haut114, et exposée tout au long par Cuvier, est la propriété d’être utile, ce qui emporte, pour l’organe, l’obligation d’accorder ses caractères avec ceux de tous les autres organes associés, de manière à opérer tel effet total et final, c’est-à-dire à rendre possible tel genre de vie, carnivore, frugivore, insectivore, dans l’eau, dans l’air ou sur la terre, en présence de telles proies et de tels ennemis, bref dans tel milieu ; nous avons indiqué les suites infinies de cette propriété de tout organe ; elles sont si nombreuses et si certaines que les anatomistes ont reconstruit des animaux fossiles d’après quelques-uns de leurs fragments.
L’École des femmes n’eut pour ennemies que celles dont il médisait en riant.
Zola se livre à une sortie contre les hommes politiques, qu’il déclare nos ennemis, et je pense absolument comme lui.
Dans un voyage en Asie, il a fait la découverte et l’achat d’une soixantaine de manuscrits, parmi lesquels, il y a une « Vie d’Alexandre » non plus écrite cette fois, par ceux que, selon son expression, il avait derrière lui, mais par ceux, qu’il avait devant lui, par ses ennemis.
Ces deux forces agissent de concert contre l’ancien régime et se fondent parfois, de façon très curieuse, chez le même individu ; mais au fond elles sont ennemies, et elles aboutissent l’une à Voltaire, l’autre à Rousseau.
Repris par ses funestes habitudes, devenu pour sa jeune femme un objet de dégoût, peut-être même de terreur, subjugué par la tyrannie de ce cynique et formidable adolescent, Arthur Rimbaud, qui « né pour l’action », comme l’a dit un bon apologiste de Verlaine18, prit sur « un être tout de sensation » l’influence de ce qui est « simple » sur ce qui est « subtil, compliqué et flottant », ne trouvant plus, d’ailleurs, dans son propre foyer qu’intimes ennemis et que sujets d’affliction, préoccupé sans doute aussi — on l’oublie un peu trop — de ne pas rester à portée des conseils de guerre et des magistrats enquêteurs instruisant, à ce moment-là, sans beaucoup de pitié, le procès de tous ceux qui, de près ou de loin, avaient pris part à l’insurrection de la Commune de Paris, le poète à la « tête folle », aux « allures de hanneton » eut, un beau jour, comme un accès de manie impulsive, et il s’enfuit avec ce douteux compagnon, dont le génie, problématique et très peu démontré depuis, l’éblouissait. […] À ce moment, qui est celui de la conversion aux doctrines du Christ, des pénitences consenties, de l’enthousiasme religieux, le prisonnier juge son propre vice et il le hait : il ne voit plus, dans les « mystères » tout imaginaires de ce « rêve » absurde, épuisant, qu’il attendait des excès de boisson, que le piège l’Ennemi, que la « Puissance des ténèbres ».
quand son royaume lui fut enlevé, quand il n’eut plus dans sa main droite qu’un sceptre brisé, le roi de la sotie se fit moucheur de chandelles chez ses ennemis de l’Hôtel de Bourgogne. […] Cette bonne humeur se répandait sur tout le monde, et principalement s’attaquait-elle aux ennemis de Lesage, qui comptait au premier rang des hommes hostiles à son génie, messieurs les Comédiens français. […] Les Athéniens battirent des mains à l’aspect de ce grand homme que la calomnie n’avait pas effleuré, et au retour du théâtre, Socrate pouvait dire à ses disciples ce que dit Montesquieu quelque part : — Vous le voyez, les ennemis injustes font grand bien.
s’écrie le soldat en marchant au combat ; ma vertu, en ce moment, est de tuer mon ennemi. » Telle fut la réponse des factions à l’écrit de Bernardin de Saint-Pierre.
Va, marche au milieu de ce monde ennemi ou embarrassé d’obstacles ; tu portes en toi une force fatale, et il y a tout à parier qu’elle ne produira que du mal. » Aujourd’hui quand des têtes de criminels sont tombées sur des échafauds, nos savants recueillent ces têtes, qui vont enrichir leurs précieuses collections.
C’était bien le Whistler légendaire, l’artiste au pinceau subtil, aux réparties cruelles, le Whistler du Gentil Art de se faire des ennemis, le Whistler des portraits, des « harmonies », des « nocturnes », des feux d’artifice, des eaux-fortes de Londres et de Venise, le Whistler de la Tamise et de la Lagune, le grand et mystérieux Whistler, le mondain impertinent qui mettait au service de son art admirable du dessin et de la couleur un savoir-faire tout américain, dont l’orgueil se voilait d’humour anglais, d’ironie française et de blague parisienne. […] Trois frères de Gabriel-François servirent également, le premier, Charles-Antoine, comme lieutenant au Régiment de Touraine, le second, Jean-Claude, d’abord garde du corps du Roi, puis capitaine de grenadiers au Régiment de Touraine, qui fut tué à l’ennemi en 1761, et enfin François de Régnier de Vigneux qui, enseigne au même Régiment de Touraine en 1710, capitaine en 1719, lieutenant-colonel en 1748, brigadier d’Infanterie en 1758, se retira du. service en 1759.
Aussi saint François n’a-t-il pas cessé de livrer bataille aux deux ennemis de la pauvreté : la propriété et l’intelligence. […] Lui qui pardonnait tout, lui qui nourrissait les brigands des grandes routes et qui bénissait, avec une souriante ingénuité, ses plus cruels ennemis, une seule fois dans sa vie, il se montra impitoyable : et ce fut contre un docteur ès lois, Pietro Stacchia, qui avait ouvert une école dans le couvent dont il était ministre.
Or, les Français étaient derrière les murailles d’un Fort, avaient des provisions et des munitions pour trois mois, et se trouvaient en présence d’ennemis mal armés, qui n’avaient ni canons, ni échelles.
L’Ennemi, p. 101. […] L’Ennemi, p. 101.
L’ennemi ingénu de M. […] Là je me rappellerai mon enfance et mes morts. » Le culte, la religion du sol natal, une acceptation soumise et constante des pensées et des sentiments transmis par les aïeux qui les ont reçus eux-mêmes de la petite patrie, de ses paysages, de son climat autant que de son histoire ; l’appel aux énergies inconscientes et nourricières qui dominent dans nos hérédités ; la foi dans les vertus mystérieuses de la race ; un silence auguste de tout l’être pour mieux écouter les morts qui parlent — suivant l’admirable image de M. de Vogüé, — telle est la doctrine à laquelle aboutit l’égotisme systématique, effréné, très voisin d’être morbide, du héros de Sous l’œil des barbares, de l’Ennemi des lois, du Jardin de Bérénice ; et, ce qu’il y a de plus saisissant pour qui suit les étapes marquées par chacun de ces ouvrages, c’est que l’apparente contradiction de ces deux attitudes morales est en réalité une concordance. […] Ses ennemis en ont profité pour nier le très sagace connaisseur de poésie et de prose qu’il était, hors de ses minutes excessives.
Ombrageux, partial, il inventait à ses ennemis des torts imaginaires, auxquels il croyait fermement et auxquels, du reste, il cessait de croire aussi facilement qu’il y avait aisément cru.
Les animaux, si éloignés, si ennemis même qu’ils soient de notre espèce, n’en ont pas moins été d’utiles compagnons de route, sur lesquels la conscience s’est déchargée de ce qu’elle traînait d’encombrant, et qui lui ont permis de s’élever, avec l’homme, sur les hauteurs d’où elle voit un horizon illimité se rouvrir devant elle.
L’impression d’une proie à saisir, d’un ennemi à éviter et, de loin en loin, d’une femelle à féconder, s’imposent dans la conscience de l’animal avec des mouvements adaptés.
Mais, par une fatalité aisément explicable, c’est de ceux-là mêmes que la nouvelle école doit peut-être attendre le moins d’assistance et le plus d’entraves : une philosophie directement émanée des sciences trouvera probablement ses plus dangereux ennemis chez ceux qui les cultivent aujourd’hui.
L’individualité loge donc son ennemi chez elle.