Il prenait à tâche constamment de ne pas lui laisser deviner qu’il comprenait le secret de sa douleur.
Art comique et tragique librement mêlé, glissant d’un plan à l’autre et ménager de l’antithèse, où la douleur fond dans la joie, le sourire dans les pleurs, où la vie se montre diverse, mais tissée dans la même soie, par le miracle d’une poésie qui unifie les sentiments sans les fausser.
Les chapitres : Suprématie de Paris et Fonction de Paris, en raison même des idées sociales et politiques qui y sont développées, échappent à la compétence de la Revue des Lettres et des Arts, et ce nous est une douleur de n’en pouvoir louer tout à notre aise l’élévation, la forte éloquence et la poésie puissante.
Ils ont trop de profonde allégresse intérieure invincible, trop de joie secrète insurmontable dans la douleur même, trop de vaillance pour être ironiques. […] Le déplorable état où je vous abandonne Est bien digne des pleurs que mon amour vous donne ; Et, si l’on peut au ciel sentir quelques douleurs, J’y pleurerai pour vous l’excès de vos malheurs ; Mais si, dans ce séjour de gloire et de lumière, Ce Dieu tout juste et bon peut souffrir ma prière, S’il y daigne écouter un conjugal amour, Sur votre aveuglement il répandra le jour.
Voici une lettre écrite de Brunswick à Mme de Charrière dans un moment d’expansion, de sincérité, de douleur : mais l’irrésistible moquerie y revient vite, amère et sifflante, étincelante et légère, telle que Voltaire l’aurait pu manier en ses meilleurs et en ses pires moments.
Mais dès qu’il est botté, il souffre ; la douleur dure tant qu’il est botté, et tant qu’il souffre il est de la plus maussade humeur.
. — Au moyen âge, le développement exagéré de l’homme spirituel et intérieur, la recherche du rêve sublime et tendre, le culte de la douleur, le mépris du corps, conduisent l’imagination et la sensibilité surexcitées jusqu’à la vision et l’adoration séraphiques.
Et dans cette vie de Jeanne d’Arc qui est la plus belle de toutes et la plus grande et la plus haute et la plus pure absolument et notamment au moins dans six ou sept ordres et selon six ou sept plans du regard et en partant de six ou sept points de la vue il est peut-être permis de dire que la plus grande détresse secrète de cette vie et son point de douleur et sa catastrophe tragique fût qu’elle pensait trouver un roi et qu’elle en trouva un autre. […] Cent fois moins connu, cent fois plus étranger, cent fois moins nous que les royaumes de la douleur.
C’est ce qu’exprime avec une grande douleur tragique Horace le père : Rome aujourd’hui m’a vu père de quatre enfants. […] Quand l’Angélique du Malade imaginaire croit qu’elle a perdu son père, elle a des paroles de douleur, de remords et d’obéissance aux dernières volontés du défunt qui sont les plus convenables et les plus touchantes du monde ; de paroles qui puissent faire supposer qu’elle a une religion, point du tout, pas une syllabe.
Écrit sur de l’eau exprime tous les dons de ce conteur de qui l’âme est celle d’un enfant ignorant le mal et la douleur, tous ces dons qu’il a développés ou dispersés dans la suite.
— Nous aurions défailli de désespoir si l’Idée qui nous soutenait ne nous avait donné la force de résister à tant de douleurs. — Et puis nous n’avions rien fait.
. — 2º L’Homme sensible ; — et comment on peut ramener à ce second trait de son caractère : — sa facilité d’être impressionné par le moindre plaisir ou la moindre douleur ; — sa rapidité à passer tout entier dans son impression du moment ; — la vibration perpétuelle de son style ; — son impuissance habituelle à gouverner ses idées ; — les contradictions dont son œuvre fourmille ; — et la faiblesse d’abord, puis l’atrophie de sa volonté. — 3º Le Fou, c’est-à-dire « le neurasthénique et le lypémaniaque » [Cf.
La malheureuse mère, en proie à une douleur haletante et sèche qui ne peut pas pleurer, m’a montré, pour la deuxième fois, aux mêmes places, les tableaux et les livres ; elle m’a parlé longuement de la pauvre morte, m’a révélé les trésors de bonté de ce cœur que n’avait point étouffé l’intelligence.
Théophile de Viau, Saint-Amant, que Philarète Chasles et Gautier, dans ses Grotesques, ont essayé de réhabiliter ; Scarron, ce fiacre de Scarron, dont Hugo lui-même n’a jamais parlé sans quelque tendresse, dont il a fait un « mage » dans ses Contemplations : Et voici les prêtres du rire : Scarron, noué dans les douleurs… Scudéri, Rotrou, Corneille encore jeune, — le Corneille de Mélite et de Clitandre, celui du Cid aussi, — tels sont, en fait de langue, les vrais modèles de nos romantiques. […] Ce qui est également certain, c’est qu’au lieu de crier leurs douleurs, s’ils les avaient cachées, leurs chants seraient moins beaux, puisque d’abord ils n’existeraient pas.
Il y a des douleurs en tout cela, et de très-grandes ; bien des gens ont plus d’envie d’en pleurer que d’en rire : Arnolphe, Dandin, Harpagon, approchent de bien près des personnages tragiques, et quand on les regarde dans le monde, non au théâtre, on n’est pas disposé au sarcasme, mais à la pitié.
Chez l’un comme chez l’autre, on retrouve ces personnages à gesticulation de pantins excessifs et à visages profondément travaillés par la douleur, l’illusion ou la manie.
» Dimanche 7 mai Aujourd’hui, dans ces cruels jours, je repasse ma triste vie et les jours de douleur qui la composent.
*** Eugène Vermersch mourut fou, en d’affreuses douleurs, le 9 octobre 1878, à l’asile de Colney (Hatch, Angleterre), — âgé de trente-trois ans et deux mois21.
Un innocent qui périt doit mille fois plus exciter la douleur amère de l’humanité, que des armées de héros qui savent qu’ils vont à la mort et qui y vont librement pour une cause juste à leurs yeux et qui leur est chère. […] Aussi Constantinople a été emportée : l’Europe a poussé un cri de douleur, honorable pour l’Europe, accablant pour Constantinople ; car, héritière d’une puissance immense, si Constantinople avait eu quelque vertu, non seulement elle aurait conservé cette puissance, mais elle l’aurait agrandie.
Qu’il puisse se dépouiller de toute colère, de toute haine, de toute douleur !