Elle y trouve, ainsi que dans un château voisin, une société qui lui donne occasion de développer par lettres à une amie ses principes et ses maximes. […] Mais rien, nous dit Léonie, ne pouvait m’en donner l’idée, et j’avoue à ma honte que j’en éprouvai de l’humeur. […] En 1818, Mme Gay publia le premier volume d’un roman intitulé : Les Malheurs d’un amant heureux, et dont elle donna les deux volumes suivants en 1823. […] La Restauration arrive : donnez-lui le temps de s’asseoir et de recueillir son esprit. […] En avançant, elle s’est appliquée sans trop d’efforts à les tailler dans la forme du jour, à leur en donner la coupe et la couleur : elle y a réussi.
Romiguières, lui donnaient les meilleurs conseils dans l’intérêt de sa défense et avaient peine à le faire plier. […] Qu’aurait été Carrel à l’œuvre, et s’il lui avait été donné enfin d’agir et de se produire au grand soleil, comme cela serait arrivé s’il avait vécu douze années de plus ? […] Il ne lui fut point donné de faire acte dans l’histoire ; mais l’histoire du moins le nommera en passant, comme l’un de ceux sur lesquels elle avait droit de compter pour l’avenir. […] Il tâtonna, il s’essaya, il ne donna point sa mesure entière de talent tant qu’il ne fut point en chef et maître de tous ses mouvements : c’est sa première période jusqu’en août 1830. […] Il est évident, dès les premières lignes, que c’est une leçon à l’usage de la France que l’historien a voulu donner.
Un jour que Beaumarchais dînait chez la princesse de Nassau-Siegen, on parla de cette infortunée, qui avait écrit du fond de sa prison une requête touchante ; on la lui donna à lire, ainsi qu’un paquet de lettres du mari, et qui étaient très peu à l’honneur de ce dernier : Je passai sur une terrasse, dit Beaumarchais, où je les lus avidement. […] Figaro avait, certes, préparé et présagé cette révolution ; mais, quand le succès de la tragédie de Charles IX, par Marie-Joseph Chénier, en donna le signal et en sonna comme le tocsin, Beaumarchais s’effraya. […] Soyons sages ; surtout tenons-nous gais, car ils ne veulent que nous fâcher ; ne leur donnons pas cette joie. […] Sa fortune, qu’il dut à des circonstances heureuses, s’est détruite, en grande partie, par un excès de bonhomie et de confiance dont on pourrait donner des preuves multipliées. […] Le simple coup d’œil qu’il m’a été donné de jeter sur ces papiers me permet de dire que, le jour où le spirituel biographe en aura fait l’usage qu’il est capable d’en faire, bien des doutes seront éclaircis, et que l’on saura dorénavant son Beaumarchais comme on sait maintenant son Rousseau et son Voltaire33.
C’est aussi parce que nous jugerions trop lourd, au seuil de poèmes, un exposé pédant, que nous éviterons de donner ici, sur la structure du vers, trop de renseignements techniques ; aussi bien nous ne tentons pas en cette préface un traité de prosodie, ni un traité complet du vers libre. […] Sans doute, elles reposent toutes à un moment donné sur quelque chose d’exact ou de spécieux. […] D’un autre côté, Verlaine et Rimbaud s’étaient avisés de briser le vers, de le disloquer, de donner droit de cité aux rythmes impairs. […] Pour assembler ces unités et leur donner la cohésion de façon qu’elles forment un vers il les faut apparenter. […] Les poètes du vers libre ne doivent point calquer leurs strophes sur celles dont ils se sont donnés eux-mêmes le modèle.
Dès les débuts, parlant de L’Hôpital, « homme de grande estime », qui succède au chancelier Olivier dans sa charge, d’Aubigné ajoute que ce fut quoiqu’il eût été des conjurés d’Amboise ; et il donne ses preuves. […] Un fait demeure bien constant : L’Hôpital dans un premier moment avait incliné du côté des réformés au point de se rallier à eux et de leur donner même des gages ; ses édits subséquents de tolérance s’expliquent mieux de la sorte, et, quand on veut suivre ce grand magistrat dans sa carrière publique, il y a une borne extrême au point de départ qu’il ne faut pas perdre de vue et qui nous est indiquée par d’Aubigné. […] Il nous donne aussi cette maxime qu’avait Henri IV, et qui faisait de lui un homme de guerre pratique si excellent, « qu’il se fallait bien garder de croire que l’ennemi eût mis ordre à ce qu’il devait, et qu’un bon capitaine devait essayer les défauts de l’adversaire en les tâtant ». […] Sa femme disait de lui, dans une lettre qui nous le peint le même jusqu’à la fin : La grande promptitude de Monsieur n’est point amoindrie avec l’âge, ni son excellent esprit, à qui il donne quelquefois plus de liberté que les affaires de ce temps ne permettent. […] Un érudit de mes amis suppose que ce doit être une femelle de sanglier, une petite laie, — Selon une autre explication qui m’est donnée, il faudrait lire soutrille, et ce serait la portée d’une laie.
Traversez un moment leur sphère, mais pour rentrer bientôt dans la vôtre ; restez la muse du foyer toujours, avec ce je ne sais quoi de raisonnable et de modéré jusque dans l’essor, avec la mesure du cadre qui donne un fond solide aux couleurs. […] Dans ses Études d’après nature 45, il a donné de bons portraits rustiques copiés sur modèle, vrais, consciencieux, honnêtes. […] Comment ne pas donner un souvenir amical et reconnaissant à un ancien et fidèle amateur, contemporain de nos jeunes années, M. […] Je me hâte d’en venir aux trois ou quatre noms qui me sont imposés par des circonstances particulières et que je me suis donné pour sujet aujourd’hui. […] Je donnerai en note la pièce intitulée : la Reine de la nuit.
Victor Cousin, il y contracta avec lui dès l’enfance une de ces intimités que rien n’altère ni ne disjoint, et où le plus dévoué se donne sans réserve au plus fort. […] Adolphe Regnier, il a soigné toute la partie des imitations espagnoles et les a pesées dans la plus juste balance ; dire tout cela, c’est ne donner qu’une bien faible idée du mérite, des connaissances, de l’utilité pratique, des services enfouis et de l’inépuisable obligeance de M. […] Il m’a été donné de le voir dans les dernières phases de sa maladie, et de représenter, auprès de son lit de mort et de son cercueil, ses anciens camarades absents ou informés trop tard de la catastrophe. […] etc., etc. : l’audace de ces assertions, le mot philosophie qui s’y trouve mêlé témérairement, lui donneront un frisson dangereux pour sa santé ; il éludera votre rencontre, et regrettera peut-être de vous avoir donné un exemplaire de ses Monumenla Vaticana versibus descripta (in-8°. 1854) » Un La Bruyère dirait-il mieux ? Je donnerai encore comme un parfait exemple de son indépendance et de son étendue d’esprit, comme aussi de son indulgence et de sa mesure, une lettre de lui écrite à M.
La révolution politique de 1830 a donné le signal naturel à ce revirement littéraire. […] Et puis toute cette société réunie dans le château nous est donnée comme très factice, très bigarrée, très déplaisante en somme, et elle doit l’être. […] Il n’est donné qu’à un petit nombre de peintres d’écrire sur ces pages blanches de la vie. […] A une donnée aussi simple, il fallait l’expression excellente et achevée, ce que La Bruyère appelle l’expression nécessaire. […] Son neveu, le jeune duc de Holstein, et le vieux chancelier Mullem, qui précède de peu Charles XII, se sont donné rendez-vous dans le Hartz.
De la doctrine saint-simonienne, si large et généreuse à l’origine, l’utopie tombant, il n’est guère resté que la forte impulsion donnée à l’activité industrielle : du grand rêve humanitaire sort un accroissement prodigieux de richesse pour les classes moyennes. […] De 1860 à 1870, les orateurs des partis coalisés pour l’opposition ne donnèrent pas de répit aux ministres de l’empire, qui n’avaient pas pour eux la supériorité du talent. […] Puis l’écrasement des partis monarchiques, la retraite de l’Eglise hors du champ de bataille politique, donnèrent au régime républicain une assiette solide : mais au lendemain de la victoire s’est produit, comme on pouvait s’y attendre, la dislocation de la majorité. […] J’ai parlé précédemment, pour n’y pas revenir, de l’éloquence religieuse : l’orientation nouvelle de l’Église, dans notre société, n’a pas encore eu le temps de donner des résultats littéraires, que peut-être elle donnera bientôt. […] L’esprit scientifique, ici encore, est victorieux, aux dépens du talent oratoire : le dédain de l’éloquence est sensible chez Taine et Renan ; celui-ci même donne un sens défavorable aux mots littérateur et littérature.
Il peignit dans une pièce de théâtre et sa passion et l’indifférence de celle qui en était l’objet ; mais il supprima ensuite les deux premiers actes, pour ne pas donner, dit-il, à la marquise le plaisir de voir ses malheureux amours décrits par lui-même. […] Et ce temps n’est pas le seul où les poètes aient donné un nom poétique aux femmes qu’ils ont chantées ; depuis Horace jusqu’à nos jours, cet usage a été pratiqué. La Fontaine, dans Le Songe de Vaux, donne à madame Fouquet le nom de Sylvie. Quelques années après, il le donna à madame d’Hervart ; « pour la chanter, disait-il, il faut bien lui donner un nom du Parnasse. […] Boileau, Racine, Molière, Voltaire ont aussi donné des noms du Parnasse aux femmes qu’ils ont chantées.
Gouverner les nations, c’est assumer une responsabilité ; parler aux esprits, c’est en assumer une autre ; et l’homme de cœur, si chétif qu’il soit, dès qu’il s’est donné une fonction, la prend au sérieux. […] Tels sont les motifs impérieux, à ce qu’il lui semble, qui ont déterminé l’auteur à mettre au jour ces lettres et à donner au public deux volumes sur le Rhin au lieu de deux cents pages. […] On le sait, la prodigieuse sonorité de la presse française, si puissante, si féconde et si utile d’ailleurs, donne aux moindres noms littéraires de Paris un retentissement qui ne permet pas à l’écrivain, même le plus humble et le plus insignifiant, de croire hors de France à sa complète obscurité. […] Au moment où l’impression de ce livre se terminait, il s’est aperçu des événements tout récents et qui, à l’instant même où nous sommes, occupent encore Paris, semblaient donner la valeur d’une application directe à deux lignes du paragraphe XV de la Conclusion. […] Si l’on se reporte aux faits généraux de notre temps, on verra que cette prévision a pu en résulter, même dans la forme précise que le hasard lui a donnée.
C’est pourquoi il faut traduire, commenter, publier, imprimer, réimprimer, clicher, stéréotyper, distribuer, crier, expliquer, réciter, répandre, donner à tous, donner à bon marché, donner au prix de revient, donner pour rien, tous les poètes, tous les philosophes, tous les penseurs, tous les producteurs de grandeur d’âme. […] Donner une nouvelle façon au mal, ce n’est point une bonne besogne. […] Montrer à l’homme le but humain, améliorer l’intelligence d’abord, l’animal ensuite, dédaigner la chair tant qu’on méprisera la pensée, et donner sur sa propre chair l’exemple, tel est le devoir actuel, immédiat, urgent, des écrivains. […] Le conseil est-il pour ou contre celui à qui il le donne ? […] Il est curieux de rapprocher de ce mot l’avis donné par Voltaire au duc de Choiseul, conseil au ministre, insinuation au roi : « Laissez les badauds lire nos sornettes.
Libéral il nous donne Ou des fleurs au printemps, ou des fruits à l’automne. […] Autrement l’auteur, faute d’avoir des idées justes, risque d’en donner de fausses à son lecteur. […] Il me semble que cette suspension ferait un très-bon effet, et donnerait à cette pièce une rapidité qui lui manque. […] Il me semble que cela donnait bien autrement à penser. […] Vous qui m’avez donné….
La conformation des organes et le temperament donnent une pente vers certains vices ou bien vers certaines vertus qui entraîne le gros de chaque nation. […] Cesar donne ce talent aux gaulois, qu’il appelle, genus summae…etc. . […] Comme les arbres croissent, et comme ils produisent plus lentement que les plantes, le même arbre donne des fruits differens, suivant le terroir où il étoit et celui où il est transplanté. Le sep de vigne transplanté de Champagne en Brie, y donne bien-tôt un vin où l’on ne reconnoît plus les qualitez de la liqueur qu’il donnoit dans son premier terroir. […] Les moutons de Castille et d’Andalousie transportez en d’autres pâturages ne donnent plus de laine aussi précieuse que celles, quas baeticus…etc. .
Spencer ne la donne pas, mais il la juge à peu près impossible52. […] Aussi la formule qu’il en donne est-elle tellement flottante qu’elle convient à toute sorte de sociétés. […] Cependant, pour des raisons que nous donnerons plus loin, nous ne croyons guère possible de dépasser utilement les divisions générales qui viennent d’être indiquées. […] Chez les animaux, en effet, un facteur spécial vient donner aux caractères spécifiques une force de résistance que n’ont pas les autres ; c’est la génération. […] Ajoutons que ces tentatives, quoique conduites par des sociologues de valeur, n’ont donné que des résultats vagues, contestables et de peu d’utilité.
… Toujours est-il que sa biographie donne un homme, — en attendant le grand homme qui peut venir. […] Elles ne donnent pas rigoureusement et immanquablement toujours ce qu’on semblait en droit d’attendre d’elles. […] Malheureusement, Grégoire XVI, qui l’accorda, mourut la même année (1846), et Pie IX fit attendre dix ans la pourpre donnée par son prédécesseur. […] Serait-il, dans un temps donné, dont, certes ! […] et dont la Russie, l’autocratique Russie, avec son nihilisme assassin, nous a donné le plus éloquent exemplaire.
Elle donna à son génie le baptême de feu de l’amour. […] Mes cheveux me donnent de l’ombre et mon sang est ma fontaine. » Et, au mois de novembre 1774, jour pour jour, Goethe, la victime, est guéri, radicalement guéri de la passion qui avait inspiré à son génie de telles hyperboles. […] Ce qui va maintenant donner de l’ombre au front de Goethe, ce seront les plafonds des palais. […] Pourquoi donc veut-on nous donner un Goethe inconnu, martyr de son cœur, portant aux mains la palme sanglante du sacrifice ? […] Ce ne sont pas des femmes apocryphes, eu ce sens que c’est bien Goethe qui a tracé les premiers linéaments de ces figures, auxquelles Saint-Victor a donné le relief coloré de son talent.
Aujourd’hui, pour se dégourdir de ces graves travaux qui finiraient par ankyloser Arlequin, il nous donne, à nous, superficiels, qui ne sommes pas des Renan (Dieu merci !) […] Je ne crois pas même qu’il soit pour lui de but plus élevé, quoique, pour moi, il y en ait un ; mais Gobineau, qui ne nous a pas donné un seul signe de christianisme dans tout ce livre des Pléiades, ne se doute pas de celui-là ! […] Elle a besoin, pour gagner ses batailles, de concentrer ses forces sur un point donné, comme le génie de la guerre pour gagner les siennes, et l’invention de Gobineau les éparpille ! […] Est-ce qu’il va nous donner plusieurs livres comme celui-ci ? […] Par dégoût du monde tel qu’il est, dégoûtant moralement, intellectuellement, esthétiquement, de toutes les manières, l’esprit donne un coup de pied à cette fange, comme à un tremplin, et remonte, pour se désouiller, vers les sphères bleues et constellées.
Nous observons en dehors de nous, à un moment donné, un ensemble de positions simultanées : des simultanéités antérieures il ne reste rien. […] On se demande en effet si l’acte pouvait ou ne pouvait pas être prévu, étant donné l’ensemble de ses conditions ; et soit qu’on l’affirme, soit qu’on le nie, on admet que cet ensemble de conditions pouvait se concevoir comme donné à l’avance : ce qui revient, ainsi que nous l’avons montré, à traiter la durée comme une chose homogène et les intensités comme des grandeurs. […] Tout déterminisme sera donc réfuté par l’expérience, mais toute définition de la liberté donnera raison au déterminisme. […] Mais quand il s’agit de nos états de conscience, nous avons tout intérêt à entretenir l’illusion par laquelle nous les faisons participer à l’extériorité réciproque des choses extérieures, parce que cette distinction, et en même temps cette solidification, nous permettent de leur donner des noms stables, malgré leur instabilité, et distincts, malgré leur pénétration mutuelle. […] L’étude, même approfondie, d’une action libre donnée ne tranchera donc pas le problème de la liberté.
L’homme qui étudie la nature et l’observe, cherche, dans le mouvement général, ce qui leur a donné un mouvement particulier, et ne le trouve pas. […] Il a donné à ce genre d’ouvrages un ton plein de dignité et de force, et qu’il n’avait point du tout avant lui. […] Princes, s’il nous arrive de vous donner le nom de dieu, c’est pour vous faire souvenir de ce que vous devez être. […] « On ne peut être humain, dit l’orateur, sans être libéral ; mais la libéralité du prince ne consiste pas à donner aux uns, sans accabler les autres. […] Marc-Aurèle, voyant son armée prête à périr par la soif, leva ses mains au ciel : Ô Dieu, dit-il, je lève vers toi, qui donnes la vie, cette main qui ne l’a jamais ôtée à personne.