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1154. (1888) Revue wagnérienne. Tome III « VII »

L’amour a fiancé leurs cœurs, Au souffle des zéphyrs vainqueurs. (90) Alors adieu Walhall, délices infinies, Adieu vous tous, héros, tombés dans les combats, Adieu vierges du ciel, divines Valkyries, Auprès des Dieux, je ne te suivrai pas ! […] Naturellement, il est toujours question de « sainte majesté », de « femmes divines », d’« iniques sentences », de « laver l’outrage », de la « glace des âmes », des « plaines d’azur du ciel »… Nous retrouvons aussi tout le bataillon de nos vieux amis : l’heure d’ivresse, qui rime avec tendresse, les saphirs et les zéphirs, courroux et jaloux, les flammes et les âmes, les armes et les alarmes… Quant aux changements de sens qu’a subis le texte de Wagner en passant par les mains de M. 

1155. (1909) De la poésie scientifique

De l’intuition et de la science en poésie Si nous nous en tenons à l’acception vulgaire et d’ailleurs originelle du mot : «  inspiration », pour caractériser le suprême, le plein et comme impersonnel instant du chaleureux travail poétique, nous le trouvons l’expression d’une sorte de désordre vaticinateur que l’on entend encore du génie, d’un enthousiasme surnaturel, et comme d’une horreur sacrée de Visitation divine. […] Or, nous ne savons, en dehors de l’habitude spéculative des esprits philosophiques, (mais encore quelle superstition ne se veut séparer de ce mot même), quelle idée il évoque de surnaturel et de divin encore, et de prescience et de révélation illuminante dont |e Moi humain comme avec passivité ne serait point lui-même la cause… Ainsi, c’est très souvent que l’on peut relever la méprise entre la cause et l’effet, entre le moyen et la fin24.

1156. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome II « Querelles générales, ou querelles sur de grands sujets. — Troisième Partie. De la Poësie. — III. Le Poëme épique, ou l’Épopée. » pp. 275-353

C’est là qu’il veut montrer que le culte qu’on leur rend n’est point un culte d’idolâtrie, mais un culte raisonné : à l’exception de quelques légers défauts qu’il reconnoît en eux, il les trouve divins en tout, & croit la nature épuisée en leur faveur. […] Quel dommage, dit-elle, qu’il ne puisse être donné à aucun mortel d’avoir son inspiration divine, pour être en état de le rendre en vers.

1157. (1885) La légende de Victor Hugo pp. 1-58

» — Le gaspillage le plus inutile et le plus ridicule devient une des voies mystérieuses de la divine providence pour créer l’harmonie sociale, basée sur la misère besogneuse et la richesse oisive. […] Cependant les lettrés du xviie  siècle annonçaient que l’Adone effacerait à jamais le Roland furieux, la Divine Comédie et l’Iliade d, et des foules en délire promenaient des bannières, où l’on proclamait que l’illustre Marin était « l’âme de la poésie, l’esprit des lyres, la règle des poètes… le miracle des génies… celui dont la plume glorieuse donne au poème sa vraie valeur, aux discours ses couleurs naturelles, au vers son harmonie véritable, à la prose son artifice parfait… admiré des docteurs, honoré des rois, objet des acclamations du monde, célébré par l’envie elle-même, etc., etc. ».

1158. (1903) La renaissance classique pp. -

Le corps divin du Christ est d’abord pour eux une merveilleuse anatomie. […] On s’étonne, et l’on se souvient de la chose divine et délicate qui fut la volupté de la France !

1159. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Mézeray. — I. » pp. 195-212

Fils d’un chirurgien, il avait pour frère aîné Jean Eudes qui fut de l’Oratoire et en sortit pour fonder la congrégation des Eudistes, homme d’une piété vive et zélée, qui excellait à enfoncer l’aiguillon de l’amour divin, même au cœur des tièdes.

1160. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Le prince de Ligne. — II. (Fin.) » pp. 254-272

Un jour que la galère impériale passait tout près du rocher où la tradition place le sacrifice d’Iphigénie et comme on discutait ce point de mythologie historique, Catherine, se promenant sur le pont avec majesté, grâce et lenteur, étendit la main et dit : « Je vous donne, prince de Ligne, le territoire contesté. » On ajoute que le prince, se voyant assez près de terre, se jeta à l’eau comme il était, en uniforme, et alla prendre à l’instant possession du rocher, y gravant d’un côté, du côté apparent, le nom divin de Catherine, et de l’autre côté (assure-t-il), le nom tout humain de la dame de ses pensées, de la dame d’alors, car il en changeait souvent.

1161. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Massillon. — I. » pp. 1-19

Cette bouche d’or, qui avait rempli le Temple, ce beau vase sonore et qui rendait des sons si humains et si divins tout ensemble, n’était point destiné à être la colonne pour porter le faix.

1162. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Fénelon. Sa correspondance spirituelle et politique. — II. (Fin.) » pp. 36-54

Mais, au milieu de tout, cette nature délicate, pure, favorisée d’onction et ornée d’une grâce divine, se retrouve et prend le dessus.

1163. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Bossuet. Lettres sur Bossuet à un homme d’État, par M. Poujoulat, 1854. — Portrait de Bossuet, par M. de Lamartine, dans Le Civilisateur, 1854. — II. (Fin.) » pp. 198-216

Il est l’Apôtre sans art d’une sagesse cachée, d’une sagesse incompréhensible, qui choque et qui scandalise, et il n’y mettra ni fard ni artifice : Il ira en cette Grèce polie, la mère des philosophes et des orateurs ; et, malgré la résistance du monde, il y établira plus d’églises que Platon n’y a gagné de disciples par cette éloquence qu’on a crue divine.

1164. (1870) Causeries du lundi. Tome X (3e éd.) « Léopold Robert. Sa Vie, ses Œuvres et sa Correspondance, par M. F. Feuillet de Conches. — I. » pp. 409-426

Quoique je sois bien loin d’avoir tous ces avantages, il s’en faut beaucoup que je ne me félicite pas de mon sort, et je serais un ingrat envers la divine intelligence si j’osais lui adresser l’ombre d’une plainte, surtout maintenant que j’ai le bonheur de vivre en famille.

1165. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Journal du marquis de Dangeau — II » pp. 18-35

Qu’il me soit donc permis, Seigneur, de finir ici en le félicitant de votre protection divine, et en lui disant à lui-même ce qu’un de vos prophètes dit à un prince bien moins digne d’un tel souhait : « Rex, in aeternum vive ! 

1166. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Charron — II » pp. 254-269

Ce qui parlait surtout en sa faveur, c’était sa vie, la pureté de ses mœurs, l’égalité et la tranquillité de son âme : « C’est une science divine et bien ardue, disait-il, que de savoir jouir loyalement de son être, se conduire selon le modèle commun et naturel, selon ses propres conditions, sans en chercher d’autres étranges. » Cette science pratique, à laquelle, sauf de rares et courts instants de passion, il avait toujours été disposé, il paraît qu’il l’avait tout à fait acquise en vieillissant ; l’équilibre de son humeur et de son tempérament l’y aidait ; il avait pris pour sa devise : Paix et peu, et il la justifiait par toute sa vie.

1167. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Correspondance de Lammenais » pp. 22-43

Celle qu’il a trouvée, il la croitaussitôt divine, universelle ; il l’adore, il la prêche, il s’indigne qu’on hésite à l’embrasser.

1168. (1863) Nouveaux lundis. Tome I « Les Caractères de La Bruyère. Par M. Adrien Destailleur. »

Ses vrais devanciers et parents, les émules directs qu’il avait en vue, et dont il avait à la fois à se distinguer, il nous les indique lui-même : c’est Théophraste, c’est La Rochefoucauld et Pascal, pour ne point parler de la divine sagesse de Salomon.

1169. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « Madame de Staël. Coppet et Weimar, par l’auteur des Souvenirs de Mme Récamier (suite et fin.) »

Vinet, après une étude approfondie, a conclu en disant que les écrits de Mme de Staël vivront, parce qu’ils sont animés de cette flamme communicative, de ce souffle divin qui ne périt pas, et dans sa prophétie hardie il est allé jusqu’à leur promettre cette immortalité qui s’est attachée à de simples fragments de Sapho : ………… Spirat adhuc amor, Vivuntque commissi calores Æoliæ fidibus puellæ50.

1170. (1864) Nouveaux lundis. Tome II « M. Ernest Renan »

car, au même instant, il va accueillir formellement le divin.

1171. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Lettres inédites de Jean Racine et de Louis Racine, (précédées de Notices) » pp. 56-75

De même, au point de vue de l’esprit humain, le digne successeur de Racine, c’est Voltaire qui adorait Racine et le proclamait poète naturel et divin, une merveille de goût, en ayant, lui, bien autre chose encore que du goût.

1172. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Connaissait-on mieux la nature humaine au XVIIe siècle après la Fronde qu’au XVIIIe avant et après 89 ? »

… Lorsque Dieu forma le cœur et les entrailles de l’homme, il y mit premièrement la bonté comme le propre caractère de la nature divine… La bonté devait donc faire comme le fond de notre cœur… La grandeur qui vient par-dessus, loin d’affaiblir la bonté, n’est faite que pour l’aider, etc. » Mais c’est méconnaître outrageusement l’expérience que de déclarer ainsi que la bonté fait le fond de l’homme : l’homme n’est précisément ni bon ni méchant ; les uns ont reçu en naissant la bonté peut-être, mais les autres ont certainement autre chose au fond du cœur, et le grand Condé plus qu’un autre homme était une preuve de cette disposition primitive et nullement débonnaire.

1173. (1865) Nouveaux lundis. Tome IV « Ducis épistolaire (suite) »

Si l’estime que j’ai conçue pour vous, ô mes divins amis, pouvait être une illusion, faites quelle soit éternelle. » C’est en ces termes que Deleyre écrivait à Jean-Jacques déjà méfiant et soupçonneux.

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