et cette digne et fière et vaillante misère et non sans grâce ! […] En même temps, sa curiosité s’étendait à tout — à tout ce qui est vraiment curieux et digne d’intérêt. […] Je dînais de temps en temps avec l’excellent chanoine Coltman, le digne vicaire dont j’ai parlé. […] Il nous faut donc accorder plus de crédit, témoigner plus de reconnaissance à Racine qu’à tout autre dramaturge français digne de ce nom (je fais allusion à Corneille, Rotrou, parfois Crébillon l’aîné, même Voltaire) pour l’intérêt, l’amusement même, si j’ose ainsi m’exprimer, dignes d’un lettré, qui nous attachent à la forme sévère du drame français d’il y a plus d’un ou de deux siècles. […] Macbeth et sa digne épouse profèrent-ils un flot de métaphores, crient-ils leurs passions en d’aussi interminables harangues qu’il le faudrait ?
La veuve d’Hector, chez le poète grec, est l’esclave de Pyrrhus qui l’a jugée digne de l’honneur de sa couche : elle en a eu un enfant. […] Scaramouche étant parti, Racine se laissa persuader de donner sa comédie au Théâtre-Français : elle ne devait pas lui en paraître plus digne depuis le départ de Scaramouche. […] Le développement du caractère de Néron est un chef d’œuvre ; les portraits d’Agrippine, de Burrhus, de Narcisse, sont dignes de Tacite, le plus grand peintre de l’antiquité. […] Cette ruse, à la vérité, n’est pas un trait héroïque ; mais c’est dans Mithridate un trait de caractère : s’il n’est pas tout à fait digne de la tragédie, il est digne du plus dissimulé, du plus défiant et du plus artificieux de tous les hommes. […] Ces deux philosophes n’étaient-ils pas de dignes spectateurs de Bérénice, et très capables d’entrer dans la situation de Titus ?
MAROLLES, [Michel de] Abbé de Villeloin, né en 1600, mort à Paris en 1681 ; Traducteur peu estimé, mais digne d’éloge à beaucoup d’égards.
Peu de Livres ont eu autant de succès que celui-ci, & peu en ont été plus dignes.
Mais comme les dieux sont faillibles, à l’image des simples mortels et des poètes qui les inventèrent, il advient que, parfois, Mme Delarue-Mardrus soit égarée par celui qui l’inspire et qui lui conseilla quelques afféteries peu dignes d’elle.
Un Abbé du même nom, Auteur d’un Ouvrage, intitulé Dialogue entre les Philosophes modernes, publia, en 1779, un Libelle contre nous, sous le titre de Problême littéraire, où il s’efforçoit de prouver qu’un Vicaire de Paroisse, mort deux ans auparavant, & qui n’a pas laissé un seul Prône digne d’être imprimé, étoit l’Auteur des Morceaux les moins foibles des Trois Siecles.
Au dix-neuvième siècle, toute poésie française vraiment digne de ce nom dérive de Victor Hugo. […] Elle a ridé le front de tous les artistes dignes de ce nom. […] Certes, pas un artiste digne de ce nom, pas un Parnassien surtout, ne saurait accorder la moindre estime au pitoyable jeu des bouts-rimés. […] Et nous savions aussi, quoi qu’on ait prétendu, admirer, quand ils nous paraissaient dignes d’admiration, ceux qui n’étaient pas des nôtres. […] Quiconque les raillerait aujourd’hui, non seulement aurait tort, mais ferait en outre une plaisanterie démodée ; et il est certain que même ceux d’entre eux, qui ne sont pas dignes d’admiration, sont du moins dignes d’estime.
Maurice Du Plessys est le digne disciple de L’Athénien honneur des Gaules, Moréas !
Cette Traduction nous a procuré des richesses dramatiques ; & ces richesses, pour n’être pas dignes d’être mises en comparaison avec les nôtres, n’en offrent pas moins au Lecteur mille beautés à admirer, malgré l’irrégularité ordinaire aux Pieces Angloises.
Il est aussi peu sensé au Lexicographe de dire, en se contrariant, que ce même Ouvrage seroit plus digne des Gens de goût, si quelque homme instruit vouloit le corriger sur l'Histoire du Siecle de Louis XIV de M. de Voltaire.
Son Roman de Séthos a le malheur d'être ennuyeux ; mais on y trouve des morceaux dignes de l'Auteur du Télémaque.
« Un vieux coq bien digne d’éloges, aux petits donne le la-mi-la. […] Maintenant, je suis moins que jamais digne de toi. […] Joaquin Rubio y Ors, mais avec un mérite fort inégal, s’était distingué, plutôt comme styliste que comme chercheur et comme critique, un écrivain madrilène digne d’estime, M. […] Moins érudit, moins pédant dans la forme, le digne prêtre languedocien serait un pendant au portrait du recteur de Vallfogona. […] Une lecture grecque ou latine ne l’effrayait pas, et son goût pour la flatterie aidant, elle trouva son poète en Edmond Spencer à qui Sackeville, Sydney, Bacon font un cortège digne de sa Reine des fées.
Sans cesse elle fait naître le souvenir des Vierges maternelles de Raphaël et des plus beaux tableaux de la Charité ; — sans efforts elle est posée comme elles ; comme elles aussi, elle porte, elle emmène, elle assied ses enfants, qui ne semblent jamais pouvoir être séparés de leur gracieuse mère ; offrant ainsi aux peintres des groupes dignes de leur étude, et qui ne semblent pas étudiés. […] « — Vous êtes un digne homme, lui dis-je. […] « Ce n’est pas une foi neuve, un culte de nouvelle invention, une pensée confuse ; c’est un sentiment né avec nous, indépendant des temps, des lieux, et même des religions ; un sentiment fier, inflexible, un instinct d’une incomparable beauté, qui n’a trouvé que dans les temps modernes un nom digne de lui, mais qui déjà produisait de sublimes grandeurs dans l’antiquité, et la fécondait comme ces beaux fleuves qui, dans leur source et leurs premiers détours, n’ont pas encore d’appellation. […] « Voilà que la parole humaine cesse d’être l’expression des idées seulement, elle devient la parole par excellence, la parole sacrée entre toutes les paroles, comme si elle était née avec le premier mot qu’ait dit la langue de l’homme ; et comme si, après elle, il n’y avait plus un mot digne d’être prononcé, elle devient la promesse de l’homme à l’homme, bénie par tous les peuples ; elle devient le serment même, parce que vous y ajoutez le mot : Honneur. […] Il avait l’estime et la gloire modeste de ses travaux auprès d’une épouse digne de son cœur ; il fut pour elle ce qu’il avait été pour sa mère.
« Ce bon prince m’écouta avec beaucoup d’attention, et me répondit par des paroles bienveillantes et dignes de lui. […] Le roi, étonné, se tourne vers le roi de Navarre et les cardinaux de Lorraine et de Ferrare, et leur dit : Benvenuto est vraiment un homme admirable et digne de se faire aimer et désirer de tous ceux qui le connaissent ! […] Que Votre Excellence fasse comme lui, et me procure des secours, je serai certain alors de lui offrir un ouvrage digne d’elle ; mais elle ne me donne, pour que j’en vienne à bout, ni argent ni courage. […] Avec ces paroles, je coupai court à leurs cérémonies, et je les remerciai de leurs éloges, qui étaient le prix le plus digne des beaux ouvrages, et qui m’encourageraient à en composer de plus beaux encore. […] Benvenuto lui survécut peu ; il mourut lui-même, riche et honoré, le 1er février 1570, et ses obsèques furent dignes de Florence et de lui.
Decazes, et il écrivit contre lui ce mot affreux, digne pendant de ses invectives contre Bonaparte, et qui accréditait l’horrible supposition de complicité entre M. […] L’âge dans lequel nous vivons est une époque de doute, d’éclectisme et de transition, où tout le monde est convenu d’abriter sa conscience dans la liberté de croyance, de respecter dans les autres les dogmes auxquels nous ne croyons pas devoir adhérer nous-mêmes, laissant à Dieu de juger dans sa science universelle si ce que nous pensons de lui est plus ou moins digne de sa mystérieuse essence. […] Le silence eût été plus innocent et plus digne, mais sa nature lui interdisait le silence. […] Quoi qu’on ait dit d’elle, la nature ne l’avait pas faite à moitié, elle avait l’esprit de son âme, et cette âme était digne d’habiter un si beau corps.
Suzanne a, dans Olivier, un digne adversaire. […] Admettons, et il faut l’admettre, puisque c’est vrai, que je ne sois pas digne, en bonne morale, du nom et de la position que j’ambitionne, est-ce bien à vous, qui avez contribué à m’en rendre indigne, à me fermer la route honorable où je veux entrer ? […] Au dénouement, il lui tend un piège bassement combiné, et plus digne d’un Scapin de l’ancien répertoire que d’un gentleman de la vie moderne. […] N’est-ce pas là un bon sentiment, tout à fait digne d’encouragement et de louange ?
Ainsi Virgile, le sage imitateur d’Homere, soutint mieux que lui la majesté des dieux, et imagina un héros, je ne dis pas plus agréable, mais plus digne d’imitation qu’Achille. […] On faisoit grace aux choses en faveur des expressions et des maniéres ; mais ce n’est pas toujours par cette fougue, que les auteurs sont le plus dignes d’imitation. […] Une bonne chose ne le paroît presque pas après une meilleure : au lieu qu’en changeant d’ordre, elles font l’une et l’autre leur impression ; et l’esprit parvenu ainsi par degrés à un sens complet et digne de son attention, se repose naturellement, avant que de passer à un autre. […] Il n’y a pas lieu d’espérer une pareille révolution pour Ronsard ; et d’autant moins, qu’il a été suivi d’un poëte pour qui le bon goût a réuni tous les suffrages, et plus digne sans comparaison de servir de modéle à l’ode françoise.
Par lui la prose française, trop molle dans Fénelon, trop brusque dans Bossuet, trop pompeuse dans Buffon, trop légère dans Voltaire, prend une vigueur, une gravité mâle, une majesté digne, mais toujours naturelle, qui donne l’autorité à la pensée, la plénitude à l’oreille, l’émotion à la conscience du lecteur. […] La plus réellement républicaine des institutions françaises sous la monarchie, c’était peut-être l’Académie, la république des lettres. » Seulement, je l’avoue, si le temps avait été donné à la république, je voulais enfoncer les portes de l’Académie française pour faire entrer en plus grande proportion et pour de plus dignes rémunérations l’armée des lettres, de la science, des arts dans cette vétérance du travail intellectuel, le plus mal rémunéré et souvent le plus indigent des travaux humains. […] Les hommes étaient dignes du rôle, la cause digne des hommes.
François Baudry ne cesse de répéter qu’il se bat pour des réalités ; il veut recouvrer l’Alsace, être digne de sa petite patrie la Vendée, et puis remplir sa mission de gradé. […] Et ceux-là seuls qui savent en trouver les versets triomphals devant un tombeau cher sont dignes du disparu… Obéissons… et refusant de voir la perte que subit la Lorraine et qu’on mesurera quand nous aurons publié l’œuvre interrompue de Pierre de Rozières, recueillons, comme deux exhortations morales dédiées à la jeunesse, deux lettres intimes où, dans l’année qui précéda la guerre, le jeune homme, chassant les inquiétudes de son âge, trouvait et définissait sa voie. […] Un enfant veut être digne de sa famille, de sa jeune dignité de chef, de son drapeau ; l’idée de l’honneur est la pensée maîtresse de son être ; c’est autour d’elle que tous ses sentiments s’engrènent et s’unifient, et il entrevoit obscurément de perfectionner encore cette unité, s’il faut qu’il se couche au milieu de ces grands horizons et qu’il se confonde dans cette terre sacrée dont il est le petit soldat. […] Je suis fier que le général nous ait jugés dignes de cet effort.
Je puis leur dire, dès à présent, que la principale a été le désir de me rendre digne de cette impatience, en ne la trompant pas.