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1002. (1888) Les œuvres et les hommes. Les Historiens. X. « Crétineau-Joly » pp. 367-380

Son livre a donc remonté, à travers les filiations interrompues, cette longue file historique de d’Orléans funestes, depuis le premier, qui, en 1336, s’enfuit devant le Prince Noir, à la bataille de Poitiers, jusqu’au dernier, qui, en 1848, s’enfuit en fiacre devant des vainqueurs qui n’étaient pas des princes, de quelque couleur que ce pût être ! […] Les derniers d’Orléans auraient fait oublier les premiers, et c’eût été dommage.

1003. (1860) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (première série). I « IV. Saisset »

Qui ne croirait qu’il est un de ces radicaux courageux, un de ces panthéistes qui semblent les progressistes réels en philosophie, puisqu’ils sont les derniers venus ? […] Il est inférieur aussi, après avoir conclu au particulier dans chacune de ces biographies intellectuelles, de n’avoir pas su conclure au général, et après avoir fait passer philosophes et systèmes par le creuset de l’analyse, de n’avoir pas jaugé d’un dernier regard la puissance en soi de la philosophie !

1004. (1899) Les œuvres et les hommes. Les philosophes et les écrivains religieux (troisième série). XVII « Chastel, Doisy, Mézières »

Encore une fois, tel fut alors le mérite de l’Académie, et nous voulons le reconnaître, car il y a un autre mérite que nous lui aurions souhaité et qui lui manqua… Après cet éclair de bon sens, rare à l’époque où il brilla, et qui lui fit mettre au concours une question historique dont elle discernait très bien la portée, elle retomba bientôt sous la paralysie des préjugés ambiants et l’empire de cette philosophie dont elle repoussait les dernières conséquences, il est vrai, mais dont elle acceptait les premières, comme si la roue de l’inflexible logique, une fois en branle, s’arrêtait ! […] Avoir un pied dans toutes les pantoufles était la politique d’un ministre du siècle dernier.

1005. (1906) Les œuvres et les hommes. Poésie et poètes. XXIII « Émile Augier, Louis Bouilhet, Reboul »

dont l’amant se fait gladiateur et se trouve en face d’un inceste quand il s’agit d’épouser la femme qu’il aime… Mais cette histoire, qui aurait pu être dramatique et touchante, surtout à l’heure où le christianisme, sortant comme une aurore des Catacombes, commençait de jeter, avec ses premiers rayons, dans les âmes, les troubles d’une vertu et d’une pudeur inconnus à cet effroyable monde romain qui finissait, cette histoire n’est pour Bouilhet qu’un prétexte : son vrai but, c’est de nous décrire le luxe inouï et les derniers excès d’une société dont les vices sont restés l’idéal du crime, et qui tombe, ivre-morte du sang dont elle a nourri ses murènes, sous la table de Lucullus. Venu l’un des derniers de cette école plastique dont Gautier est le chef puissamment correct et presque radieux, Bouilhet n’a vu la société romaine que par ses côtés matériels d’art compliqué et de corruption colossale : aussi a-t-il reproduit avec la science d’un antiquaire l’inventaire éclatant ou immonde de cette société au temps des empereurs, et s’est-il perdu dans cette abominable immensité.

1006. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. de Banville. Les Odes funambulesques. »

Lui dont la plume ressemblait à l’archet de Paganini, mais, il est vrai, sans l’âme du violon céleste ; lui le linguiste, le rythmique, le métrique, — c’étaient ses qualités, et nous ne voulons pas les amoindrir, — il n’est plus, dans ces chansons dernières, qu’une espèce de jongleur, ivre de mots comme on l’est d’opium, et qui les triture et les hache dans sa furieuse folie de césures, de rimes, d’assonnances, d’enjambements. […] Ce qu’en effet, depuis ces dernières vingt-cinq années, le théâtre a fait peser sur nos mœurs, sur les habitudes de notre pensée, sur toutes ses formes et tous ses langages, ne peut être dit en quelques mots.

1007. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

. — À mon dernier voyage Je suis encore Œdipe appelant dans la nuit Antigone, l’enfant dont la main le conduit ! […] Pécontal possède plus que personne, mais auxquelles l’esprit de notre époque préfère le rythme, tourmenté, poli, aiguisé, affiné, savant enfin et si souvent vide ; le rythme, dernière expression de la beauté poétique, et que l’Imagination dégoûtée finira par rejeter, pour sa peine d’avoir rejeté l’âme, — comme le roi de Thulé jeta à la mer sa coupe épuisée, quand ses yeux mourants n’eurent plus de larmes pour la remplir !

1008. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Henri Heine »

Lord Byron ne se prit à rire de ce rire dans lequel tremblent les larmes qu’on renfonce et qui vous retombent des yeux dans le cœur, que dans Beppo, l’un de ses derniers ouvrages, et dans le Don Juan, son chef-d’œuvre inachevé, plus grand que toutes les choses qui aient jamais été finies ! […] L’Allemagne n’a présentement personne qui puisse faire oublier son dernier enfant, et ce n’est, certes !

1009. (1889) Les œuvres et les hommes. Les poètes (deuxième série). XI « Corneille »

Dernier épisode de cette vie austère et toute à la gloire, et qui, sans ce malheur cruel qui l’a fait touchante, n’aurait été que majestueuse, — de cette majesté un peu monotone, il est vrai, des grandes destinées et des grands horizons, et que l’on pourrait appeler la tristesse de la grandeur et de la beauté ! […] Je sais bien qu’il reprit son cœur aux pieds sous lesquels il l’avait mis, mais en le reprenant, il emporta sa blessure, — la blessure dernière qui ne se ferme plus que quand le cercueil se ferme sur nous.

1010. (1880) Études critiques sur l’histoire de la littérature française. Première série pp. 1-336

Paulin Paris dans l’un des derniers volumes parus de l’Histoire littéraire de la France. […] Nos comédiens ont-ils même passé leur dernier hiver de province à Lyon ? […] Les derniers tenants d’une vieille querelle se lamentent et déplorent qu’à l’éternel Homère des anciens les modernes ne puissent opposer un seul poète épique ? […] Cependant il ne faut pas s’y tromper : jusqu’au dernier jour, c’est un rôle que joue Voltaire. […] Et n’en garde-t-il pas jusqu’à son dernier jour les plus étroits préjugés ?

1011. (1862) Notices des œuvres de Shakespeare

Si sa passion manque de dignité tragique, comme le malheur l’ennoblit, comme elle s’élève à la hauteur de son rang par l’héroïsme qu’elle déploie à ses derniers instants ! […] Cette pièce est une des plus simples de Shakspeare : contre son ordinaire, le poëte est sérieusement occupé de son sujet jusqu’au dernier acte ; et, fidèle à l’unité de son plan, il ne se permet aucune excursion qui nous en éloigne. […] « Ne revenez plus me voir ; mais dites à Athènes que Timon a bâti sa dernière demeure sur les grèves de l’onde amère qui, une fois par jour, viendra la couvrir de sa bouillante écume : venez dans ce lieu et que la pierre de mon tombeau soit votre oracle. » Plus loin Alcibiade, après avoir lu son épitaphe, dit encore de Timon : « Ces mots expriment bien tes derniers sentiments. […] Steevens, « des dernières galeries » (upper gallery). […] Il se sentait trop fort pour chacun d’eux, il est seul contre tous, et il a cessé d’espérer en lui-même ; il se rend justice alors, mais sans s’abandonner, et, par un dernier effort, il se brise contre l’obstacle qu’il s’indigne de ne pouvoir plus vaincre.

1012. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Ratisbonne, Louis (1827-1900) »

En ce siècle hâtif qu’effrayent les longues besognes, à moins que ce ne soient d’interminables romans bâclés au jour le jour, il faut un singulier courage et une patience d’enthousiasme extraordinaire pour traduire en vers, avec une fidélité scrupuleuse qui n’exclut pas l’élégance, tout l’enfer de la Divine Comédie, depuis le premier cercle jusqu’au dernier.

1013. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 205

Cette Argenis, qui a fait tant de bruit dans son temps, & qui a été traduite par M. l’Abbé Josse, & en dernier lieu par M.

1014. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome II « Les trois siècles de la littérature françoise. — G — article » p. 410

de Saint] né à Limoges en 1620, mort vers la fin du dernier siecle.

1015. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Manivet, Paul (1856-1930) »

Alphonse Lemerre Après avoir fait représenter avec succès plusieurs comédies en vers… il s’est révélé sonnettiste d’une réelle originalité… Joséphin Soulary, le maître du genre, fait au dernier volume de M. 

1016. (1763) Salon de 1763 « Peintures — Drouais et Voiriot »

Vous souvenez-vous de son Polisson du dernier Salon, de sa chevelure ébouriffée, de son chapeau clabaud, et de son air espiègle ?

1017. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — R — Rességuier, Jules de (1788-1862) »

. — Dernières poésies (1864).

1018. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Valandré, Marie de (1861-19..) »

On peut dire qu’un frais atticisme est répandu sur toutes les pièces du recueil, parfois éloquentes de l’accent convaincu d’idéal des œuvres saines de la jeunesse, parfois délicieuses et fraîches comme une première rosée de mai ; c’est à ces dernières qu’il faut demander le secret de la personnalité de l’auteur.

1019. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome I « Les trois siecles de la litterature françoise. — B — article » p. 357

Il faut convenir qu’elles ne sont pas du dernier médiocre ; mais elles sont très-indignes de préférence, & même de comparaison avec celles de ces deux célebres Poëtes Latins.

1020. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l’esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu’en 1781. Tome III « Les trois siècle de la littérature françoise. — P. — article »

En fait d’Ouvrages d’Erudition & de Recherches, il est assez ordinaire que les derniers venus fassent oublier leurs prédécesseurs, quand ceux-ci ne sont pas du premier mérite.

1021. (1859) Cours familier de littérature. VII « XXXVIIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (2e partie) » pp. 5-80

C’était dans les dernières années de sa courte vie ; elle resplendissait encore des reflets de son soleil couchant, comme une tête de Vénus grecque effleurée, dans un musée, par un dernier rayon du soir. […] À l’âge de quinze à vingt ans, à cette époque de l’existence où l’horizon de la vie est tout voilé d’une brume chaude qui noie et qui colore les contours secs de toutes choses ; à ce moment où la vie, commencée sans qu’on en aperçoive le terme, paraît longue comme l’infini ; à cette heure où cette vie n’a pas dit encore son dernier mot à l’adolescent qu’elle caresse ; à cette minute où l’amour, qui n’est au fond que l’éternité de la vie, déborde du cœur dans les sens et des sens dans le cœur, comme un océan de cette vie qui baigne tous les objets et qui les transfigure ; à cette période de votre jeunesse, disons-nous, avez-vous jamais voyagé en Italie, en rêvant, éveillé, la félicité d’Éden sous le ciel d’été de la campagne de Naples ou de Rome ? […] Jetons-y un long et dernier regard. […] Une branche de vigne à demi défeuillée, et dont les dernières feuilles, rougies par la gelée, pendent mortes le long d’un mur de clôture, pronostique l’hiver, qui double les périls du flot. […] XXXV Mais à deux pas de l’adolescent sont sa mère et sa sœur ; le pathétique commence là avec la femme et l’enfant : la mère, vieillie par la maladie plus que par l’âge, est languissamment assise sur une des marches du quai des Esclavons, adossée au mur d’une masure qui est sans doute la sienne ; son bâton, qui échappe à sa main affaissée, atteste qu’elle est infirme et qu’elle s’est traînée avec effort jusque-là, pour voir une dernière fois l’embarquement de son mari et de ses jeunes enfants ; elle les recommande à Dieu de ses lèvres pâles et balbutiantes.

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