J’en crois voir ici la justification. […] Faut-il croire ce qu’ajoute Madame, mère du Régent, qui nous dit avec sa franchise toute germanique : La Montespan, qui avait plus d’esprit, se moquait d’elle publiquement, la traitait fort mal, et obligeait le roi à en agir de même. […] Ils s’attendrissent d’avance sur mon sort : je ne sais pas pourquoi l’on parle, car je n’ai rien fait qui soit marqué : je crois que c’est Dieu qui le permet pour m’attirer à lui plus vite. […] Elle me dit mille honnêtetés, et me parla de vous (de Mme de Grignan) si bien, si à propos, tout ce qu’elle dit était si assorti à sa personne, que je ne crois pas qu’il y ait rien de mieux. […] Tout entière aux douceurs et aux consolations de la vie cachée, elle ne croyait pas trop les acheter par les austérités et les mortifications qu’elle s’imposait avec ardeur et avec une sorte de raffinement.
Obligée, par mon état de femme, de captiver les esprits, j’ignorais toutes les nuances de l’amour-propre, et je le révoltais quand je croyais le flatter. […] Au lieu d’éclaircir ses idées, la méditation les troublait ; en les exagérant, elle croyait les agrandir ; pour les étendre, elle s’égarait dans des abstractions ou dans des hyperboles. […] En matière de goût, Mme Necker, peu sûre d’elle-même et ne jugeant que par réflexion, ainsi qu’il est ordinaire aux personnes qui ont passé leur jeunesse loin de Paris, crut, en y arrivant, qu’il n’y avait sur ce point qu’à prendre des leçons comme pour tout le reste : « Le seul avantage de ce pays, écrivait-elle après un an de séjour, est de former le goût, mais c’est aux dépens du génie ; on tourne une phrase en mille manières, on compare l’idée par tous ses rapports… » Et elle crut atteindre elle-même au goût en faisant subir à ses idées cette sorte d’épreuve et presque de tourment. […] Ne croirait-on pas qu’elle songeait à Mme de Lambert et qu’elle se ressouvenait de l’avoir lue, quand elle a dit : « Heureux qui n’a jamais trouvé de plaisir que dans des mouvements sensibles et raisonnables ! […] Je crois le voir environné de toutes nos heures, et je cherche auprès de lui et les instants et les personnes qui semblent ne plus exister pour nous : alors mon âme se calme ; ma pensée errante et désolée trouve un asile.
le croira-t-on ? […] Qui le croirait ? […] Mais, le croira-t-on ? […] Il croit l’avoir été et il en est très fier. […] L’écrivain s’arrête quand on croit qu’il s’est dégourdi.
J’en ai cru trouver le mot, et je le dirai, dussé-je insurger contre moi les esprits amoureux de littérature ! […] Le croira-t-on ? […] Ne croyez pas, du reste, qu’il n’y ait là que de l’énergie. […] Il ne faut pas croire que le génie se porte toujours bien. […] Ainsi dans Épode, qui est la tristesse furieuse de l’âme qui ne trouve pas le bonheur ou elle l’a cru, dans la caresse.
Ce Saint-Lambert est un esprit froid, fade et faux ; il croit regorger d’idées, et c’est la stérilité même ; et sans les roseaux, les ruisseaux, les ormeaux et leurs rameaux, il aurait bien peu de choses à dire. […] » — « Plus que beaucoup de littérateurs, mais un peu moins qu’il ne croit l’être. » — « Il sait sa langue ? […] Et l’amoureux, par exemple, Cowper ne croit pas que la solitude lui soit bonne et lui convienne. […] L’illusion de l’homme politique qui se dégoûte des affaires et qui croit aimer la retraite, les périodes divers de son accès champêtre sont déduits par Cowper avec une fine ironie. Le marchand qui va à deux pas de la capitale respirer la poussière de la grande route, et qui se croit dans une Tempé ; les belles qui chaque année courent aux eaux, aux bains de mer, et y portent avec elles leur frivole tourbillon, passent et posent devant lui tour à tour.
Si votre nouveauté vient me faire brèche dans la tradition et me trouer la muraille, la faire sauter par places, j’examine, je fais la part de la nécessité, de la vérité neuve ; et quand vous croyez avoir tout gagné et n’avoir plus qu’à raser le reste, holà ! […] Ainsi pour Pascal, ainsi pour Boileau, ainsi pour Louis XIV ; nous obligeons ceux qui se croyaient vainqueurs à compter avec nous et à composer. […] Je crois volontiers que la politique s’est fort épurée de nos jours, ou du moins que partout où pénètre vite la lumière, la publicité, on n’ose plus se permettre de telles fourberies. […] On ne se laisse point payer de mots, ni même d’espèces ; on a des restes d’honneur ; on ne veut voir qu’abus de la force dans cette première et si prompte inexécution du traité ; on ne peut croire à un pareil oubli de générosité chez Louis XIV, un si puissant roi ! […] Mais faire honnêtement une chose peu honnête n’est pas si aisé qu’on croit.
Je ne dirai rien des mille espiègleries qu’il raconte, des pavots coupés dans le jardin, et sur lesquels l’enfant, tout plein de son Iliade, s’exerçait en Ajax furieux ; il croyait moissonner, avec son sabre de bois, des héros troyens. […] Lélio : ce billet n’est pas pour sa femme, mais il le croit adressé à elle, tandis qu’elle n’en est que la messagère. […] Il y eut jusqu’à trois personnes qui purent croire qu’Estelle était faite à leur image, qu’elles étaient à la fois la muse et le modèle qu’avait eu en vue la galanterie du peintre. […] Il la lui lisait aussi en manuscrit, et il ne tenait qu’à elle de croire qu’elle était, à peu de chose près, l’original de l’innocente bergère. […] Ne croyons pas, au reste, avoir découvert de nos jours ce factice de Florian, et n’imputons pas à nos pères plus de faux goût qu’ils n’en eurent.
Quand l’arbre est tombé, tous accourent aux branches pour achever de le défaire ; la bonne ou mauvaise réputation dépend de la dernière période de la vie ; le bien et le mal passent à la postérité, et la malice des hommes fait plutôt croire l’un que l’autre. […] Avenel croit avoir remarqué (ce qui serait bien naturel) que la simplicité gagne chez lui avec les années. […] Et il y a mieux : quand on lit les Mémoires de Richelieu, on s’aperçoit à tout moment qu’au milieu des choses les plus éloignées et les plus anciennes qu’il raconte, il parle tout à coup au temps présent ; il est à croire que, de très bonne heure, il avait pris des notes sur les choses et sur les événements, et ces notes, tantôt vives, tantôt un peu longues, passèrent ensuite à peu près intégralement dans le corps de son ouvrage. […] Il part d’Avignon ; il est arrêté en chemin par de trop zélés serviteurs du roi qui le croient encore en disgrâce, et qui ont hâte ensuite de s’excuser. […] il ne le croyait certes pas lorsqu’il a écrit : « Ceux qui sont vindicatifs de leur nature, qui suivent plutôt leurs passions que la raison, ne peuvent être estimés avoir la probité requise au maniement de l’État.
… II Et pourquoi ne le croirais-je pas ? […] Qu’importe que cette Histoire de la Comédie, qu’en sa qualité de savant qui ne doute de rien Édelestand du Méril a cru possible, n’aboutisse en définitive qu’à la redite de quelques faits immuables ? […] Mais croyez bien que, même dans les passages les plus ingénieux et les plus brillants du livre qu’il publie aujourd’hui à notre portée, il ne donne pas toute sa mesure et qu’elle est plus longue que ce qu’on en voit. […] Assurément, je croirais bien avoir mérité de la littérature, de cette maîtresse de ma pensée, en lui rapportant la tête que voici et que j’estime le plus faite pour elle ! […] Ils ont l’un et l’autre le nombre dans la phrase : Macaulay, plus de franc jeu et d’opulence dans l’image, et du Méril, qui a gardé un peu du collet monté qu’ils avaient au Globe en 1828, dont il était, je crois moins de naturel et plus d’ingéniosité.
Il ne les perdit jamais entièrement ; il a de tout temps des impromptus comme celui-ci : Vous me croyez donc tous aux cieux, Étranger sur la terre ? […] Quelques-uns de ces tigres, à la vérité, ont été un peu astronomes quand ils ont été de loisir, après avoir saccagé tout le nord de l’Inde ; mais est-il à croire que ces tigres partirent d’abord de leurs tanières avec des quarts de cercle et des astrolobates ? […] N’ayant pas cru faire assez, Bailly revint encore sur ce sujet dans de nouvelles Lettres sur l’Atlantide de Platon et sur l’ancienne histoire de l’Asie, qui ne parurent qu’en 1779, après la mort de Voltaire, mais qui lui étaient également adressées comme s’il était toujours présent. […] Je n’ai jamais lu Le Feu central de M. de Mairan, et, depuis qu’on ne croit plus au Tartare et au Phlégéton, il me semblait que le feu central n’avait pas grand crédit. […] [1re éd.] en un mot, il croit à une sorte d’analyse antérieure et à une réflexion philosophique préexistante à l’enfance et à l’adolescence humaines si aisément riches de sensations et toutes fécondes en images.
Il croit peu à la règle, il se fie beaucoup aux inclinations, il aime à se passer de discipline. […] Il a exprimé, dans une page heureuse et que je veux citer, l’idéal de l’éducation libre comme il l’entendait et comme il avait commencé de la recevoir : On croit la jeunesse indomptable, parce qu’on se fait une fausse idée de l’autorité. […] Je crois que Gray n’avait jamais aimé, c’était le mot de l’énigme ; il en était résulté une misère de cœur qui faisait contraste avec son imagination ardente et profonde qui, au lieu de faire le bonheur de sa vie, n’en était que le tourment. […] Brûlez ma lettre… Vous allez croire que j’ai pris de lui la folie (car il est certainement fou), et peut-être vous aurez raison. […] J’en suis maintenant à essayer d’habiller tout ce moule à la française, ce qui est un rude labeur… — Je le crois bien.
À côté de ces noms éclatants de Montalembert, de Lacordaire, qui résonnaient comme des trompettes au dehors, il y avait là, qui l’aurait cru ? […] Si l’on pouvait s’identifier au printemps, forcer cette pensée au point de croire aspirer en soi toute la vie, tout l’amour qui fermentent dans la nature ! […] Il y a des moments où, à force de se concentrer dans cette idée et de regarder fixement la nature, on croit éprouver quelque chose comme cela. […] Il croit qu’on peut tirer grand parti de ce vers alexandrin qui, bien manié, n’est pas si roide qu’il en a l’air, qui est capable de bien des finesses et même de charmantes négligences. […] Je crois que l’assertion, ainsi modifiée et entendue, est exacte.
Je ne crois pas que la lecture du morceau dans toute son étendue autorise cette dernière conclusion ; il est cependant certain qu’on a droit, après l’avoir lu, de se prononcer plus fortement que jamais en faveur des tendances religieuses du philosophe, et qu’on peut le compter sans exagération parmi ceux qui, toute orthodoxie mise à part, ont été chrétiens d’instinct, de sentiment et de désir. […] Il a cru ce jour-là par le cœur, et il n’a rien voulu ajouter qui démentît ou affirmât cet acte de foi et d’effusionz. — Telle est du moins mon impression, qui s’accorde assez bien, ce me semble, avec l’interprétation de M. […] Le songe du philosophe, dans lequel il se croit transporté au milieu d’un édifice immense surmonté d’un dôme éblouissant que soutiennent sept statues colossales au lieu de colonnes, les sept statues représentant chacune la divinisation monstrueuse de l’un des sept péchés capitaux, — ce songe, dans tout son détail emphatique et concerté, me rappelle certaines allégories des Paroles d’un croyant. […] Sayous, a cru voir dans cette dernière page une confirmation de la manie de Rousseau, qui consistait à se représenter comme la victime de persécutions sans nombre : « Dans ce fragment, dit M. […] À peine, dans sa vie errante, commençait-il à être installé quelque part, qu’il se croyait en butte à des poursuites, à des curiosités intéressées et malignes, à un espionnage continuel : la misérable compagne qu’il s’était donné avait l’art, selon qu’elle se déplaisait plus ou moins vite dans un lieu, d’entretenir et d’exciter ces inquiétudes qui avaient parfois des redoublements où toute la raison menaçait de périr.
Il croit peu à des dessous de cartes, et, dans tous les cas, il estimerait indigne de lui de s’en occuper. […] » — Qu’était-ce que ce jeune homme (je crois bien qu’il a aujourd’hui un nom connu)11 qui, le 6 août, au pied de l’escalier du Palais-Royal, remettait à M. […] Perier au 13 mars, j’en étais réduit à avaler Salverte et Dupont tout crus 12 ? […] Il croyait avoir fait de grands sacrifices à la France en la gouvernant, et il s’étonnait qu’on ne lui en sût pas plus de gré. […] Cuvillier-Fleury, le croirait-on ?
Elle pouvait croire, sans illusion, qu’aucune société humaine n’en avait su plus qu’elle sur l’homme. […] La société française connaissait toutes choses ; elle commençait à jouir d’elle-même sous un gouvernement qu’elle croyait dans l’ordre de Dieu, et sous un prince digne de ce gouvernement. […] L’un est un grand seigneur, de ceux qui avaient pu croire que l’autorité royale usurpait sur la leur ; l’autre, sans naissance, appartient à cette classe moyenne qui devait donner à la littérature française ses plus grands noms. […] Il faut en croire le portrait qu’il traçait de son caractère en l’année 1658, sept ans avant la publication des Maximes. […] On crut à cette calomnie.
On croirait, à les entendre, que nous sommes les premiers à avoir enseigné l’art d’écrire. […] Ces choses seules sont importantes ; c’est d’elles que dépend le problème et c’est pour les avoir négligées qu’on a fini par croire que l’art d’écrire ne s’enseignait pas. […] On prétend que le livre a réussi parce qu’il a trompé l’acheteur et que tous les lecteurs se sont crus capables de devenir bons écrivains. […] Un journaliste bruxellois, qui signe, je crois, d’un pseudonyme, me jette à la tête une colonne d’injures. […] Sur quoi se fonde-t-il pour croire le sien meilleur ?
Babou a bien de l’esprit comme un possédé, mais je crois que cet esprit le possède plus, lui ! […] Je crois que son esprit est son maître plus qu’il n’est le maître de son esprit. […] Je jurerais qu’il serait bien attrapé, l’aimable homme, s’il croyait ne jamais faire un peu souffrir ! […] Le siffleur qu’il est siffle encore, quand il ne croit plus que respirer. […] Nous avions bien cru, nous, que la poésie de clown de Banville était désossée, mais nous ne savions pas qu’elle fût bossue !
C’est dans la lutte de leurs intérêts, et non dans le silence de leurs passions, qu’on croit découvrir les véritables opinions des hommes : et quel plus grand malheur que d’avoir mérité une réputation opposée à son propre caractère ! […] Dans une monarchie, il est condamné à l’adoption de toutes les idées reçues, à l’importance de toutes les formes établies : s’il étonne, il fait ombrage, s’il reste le même, on croit qu’il s’affaiblit. […] Charles-Quint se plongea dans la contemplation de la mort, alors, que cessant de régner, il crut cesser de vivre. […] Au milieu d’une révolution, il faut en croire ou l’ambition ou la conscience, nul autre guide ne peut conduire à son but. […] On croit influer dans les révolutions, on croit agir, être cause, et l’on n’est jamais qu’une pierre de plus lancée par le mouvement de la grande roue ; un autre aurait pris votre place, un moyen différent eut amené le même résultat ; le nom de chef signifie le premier précipité par la troupe qui marche derrière, et pousse en avant.
Tous croyaient, en montant à Jérusalem, que le royaume de Dieu allait s’y manifester 1036. […] On aime mieux croire à quelque sentiment de jalousie, a quelque dissension intestine. […] Sans nier que Juda de Kerioth ait contribué à l’arrestation de son maître, nous croyons donc que les malédictions dont on le charge ont quelque chose d’injuste. […] On crut que Jésus lui donnait des ordres pour la fête du lendemain, et il sortit 1077. […] Comme on crut de bonne heure que le repas en question eut lieu le jour de Pâque et fut le festin pascal, l’idée vint naturellement que l’institution eucharistique se fit à ce moment suprême.
Il provient, je crois, de ce fait que la France ne voit qu’elle-même dans le monde, et qu’il lui est, dès lors, impossible de se juger, suivant la réalité ; manquant de points de comparaison, elle s’illusionne jusqu’à se croire d’une manière permanente et, pour ainsi dire, cosmique, à la tête de la civilisation et de l’humanité. […] Il faut croire que cette première opinion est basée sur une foi intense, puisque les événements les plus terribles, ceux d’il y a vingt-sept ans, par exemple, n’ont pu réussir à l’ébranler. […] Rien n’est plus faux. » Lisez pendant une semaine le Standard, la Tribuna et le Berliner Tagblatt, vous trouverez plus d’une fois la preuve de ce que je dis là… Sur le point des relations avec l’étranger, ne croyez donc point les décourageurs. » C’est donc à l’intérieur uniquement que réside le mal. « Le péril est chez nous. […] Les malades qui se croient sains n’ont aucune chance de survivre à un mal qu’ils ignorent ; ceux qui connaissent le mal dont ils sont atteints, font appel au médecin et guérissent, si la maladie n’est pas incurable. […] Tant que nous pourrons nous croire les enfants d’une race privilégiée, notre inconscience s’épanouira.