Et puis il y a fort à craindre que ces Guêpes ne pullulent ; on parle déjà d’imitations ; allons !
N’est-il pas à craindre que ces défauts, quelquefois séduisans, ne contribuent à la ruine de la Littérature ?
Quand ses pieds furent mis en mouvement : Ne crains pas, me dit-elle, que je m’éloigne. […] Je ne crains donc pas qu’on m’accuse de prodiguer l’évidence. […] Craint-il de perdre son temps en engageant contre l’oubli une lutte inutile ? […] On dirait qu’il craint d’appeler les hommes et les choses par leur nom. […] Michelet n’a pas craint de l’appliquer à l’histoire de notre pays.
Il était à craindre sans doute que ce qui avait paru à une certaine dat etrèsneuf et à la limite la plus avancée de la hardiesse permise, ne fût jugé, vingt ans après, trop timide, et en arrière, ou des progrès, ou des licences dramatiques désormais autorisées. Il était à craindre que le public ou les critiques d’une génération renouvelée ne se montrassent volontiers ingrats, légers (c’est si facile), en raison même de l’écho fameux, contre l’œuvre déjà ancienne d’un auteur très-vivant, et arrivé par les voies les plus honorables aux dignités littéraires et sociales. […] laisse-moi jouir D’un bonheur que je crains de voir s’évanouir. […] Le poëte, rassemblant toutes ses ardeurs et ses enthousiasmes du premier âge, ne craignait pas de s’y montrer plus napoléonien qu’on ne se le permettait généralement alors dans cette fraction du parti libéral qui confinait aux opinions doctrinaires.
En jetant un regard vers la mer et ses rivages, Humboldt et Bonpland s’aperçurent que leur navire, le Pizarro, était sous voiles, et cela les inquiéta fort, parce qu’ils craignaient que le bâtiment ne partît sans eux. […] Mais la catastrophe n’arriva pas aussi rapidement qu’on le craignait. […] « Mon cher Varnhagen, « Vous qui ne craignez pas la douleur et la cherchez mentalement dans la profondeur des sentiments, recevez, dans ces moments pleins de tristesse, quelques mots de la part de cette affection que les deux frères vous ont vouée. […] On craignait de voir dans le jeune et sage ministre un envoyé démagogue du socialisme français.
Un roi qui craint de perdre sa couronne par une révolution subite, ne ressent pas des angoisses plus vives que les miennes, à chaque accident qui menaçait les débris de mon rameau. […] une sœur craindre de parler à un frère, et un frère craindre de faire entendre sa voix à une sœur ! […] Votre sœur a expié sa faute ; mais, s’il faut dire ici ma pensée, je crains que, par une épouvantable justice, un aveu sorti du sein de la tombe n’ait troublé votre âme à son tour.
. — « Je crains de te regarder, je n’ose te parler, l’antique respect me retient. » — Darius les dispense du cérémonial, en roi d’outre-tombe qui sait ce que vaut la fumée des hommages terrestres. — « C’est à ta prière que je viens d’en bas ; parle donc, et brièvement ; laisse là le respect. » Mais les vieux serviteurs se replongent dans leur vénération et dans leur néant, ils n’osent regarder fixement ce soleil couché. — « Je crains de t’obéir, je crains de te parler. […] Car, en envahissant l’Hellade, ils n’ont pas craint de renverser les statues des dieux et de mettre le feu à leurs temples.
(6) Pour prévenir, autant que possible, toutes les fausses interprétations qu’il est légitime de craindre sur la nature d’un cours aussi nouveau que celui-ci, je dois ajouter sommairement aux explications précédentes quelques considérations directement relatives à cette universalité de connaissances spéciales, que des juges irréfléchis pourraient regarder comme la tendance de ce cours, et qui est envisagée à si juste raison comme tout à fait contraire au véritable esprit de la philosophie positive. […] Craignons que l’esprit humain ne finisse par se perdre dans les travaux de détail. […] Une classe distincte, incessamment contrôlée par toutes les autres, ayant pour fonction propre et permanente de lier chaque nouvelle découverte particulière au système général, on n’aura plus à craindre qu’une trop grande attention donnée aux détails empêche jamais d’apercevoir l’ensemble. […] Il serait aisé d’en citer des exemples frappants, si je ne craignais d’accorder ici trop d’extension à une telle discussion : voyez, entre autres, ce qui est arrivé pour la théorie des signes.
Lorsque je me vis dans la citadelle, séparé de nos troupes, avant que l’armistice fût officiellement connu, je craignais qu’on ne nous retînt pour l’échange des officiers généraux pris aux Piémontais. […] On est au cœur de l’hiver ; l’opération peut rencontrer des difficultés très grandes, et Joubert n’est pas homme à se les dissimuler : elles sont présentées avec des alternatives de crainte, même d’accablement, puis tout à coup des reprises d’ardeur et d’espérance, dans des lettres charmantes et naïves (sauf quelques lauriers qu’il craint de voir changer en cyprès ; c’était le style du temps).
je n’en serai pas jalouse ; mais je souffrirai de ne pas lui connaître un cœur tel que le mien. » Et comme ils s’oubliaient dans ces paroles et dans leurs mutuels témoignages, Lucrezia répondit à son ami, qui craignait quelque surprise : « Oh ! ne crains rien, mon ami, nous sommes sous la garde de nos génies !
Lorsque dans la pièce intitulée Measure for Measure, Lucien, l’ami de Claudio, frère d’Isabelle, la presse d’aller demander sa grâce au gouverneur Angelo, qui a condamné ce frère à mort ; Isabelle, jeune et timide, lui répond qu’elle craint que sa démarche ne soit inutile, qu’Angelo ne soit irrité, inflexible, etc. […] Que de détours on emploie pour se persuader à soi-même qu’on ne peut pas rendre un service, lorsqu’on craint de se compromettre en l’essayant !
Cette fois ce n’était pas la jalousie seulement qui faisait le tourment de la reine, c’était une fort légitime inquiétude sur son sort, sur le sort de son fils ; et comme Henri IV avait répudié Marguerite de Valois pour l’épouser, elle craignait d’être répudiée à son tour pour faire place à la princesse de Condé : ainsi, au supplice de l’amour négligé se joignaient le tourment de l’orgueil profondément blessé, le sentiment des droits les plus sacrés, outrageusement menacés, un esprit de vengeance sans retenue. […] Il semble craindre à la suite d’avoir été injuste en bornant le talent du second au genre pastoral.
Répondrons-nous encore à une derniere imputation insérée dans le Mercure, où l’Auteur du Phyrrhonisme de l’Histoire ne craint pas d’assurer* qu’il sait de très-bon lieu que nous avons été payés pour lui nuire ? […] Oui, malgré les hurlemens de l’orgueil & de la médiocrité ; malgré le persifflage des esprits frivoles & libertins ; malgré les froids raisonnemens des ames pusillanimes ; malgré l’indifférence de ces caracteres isolés qui ne prennent part à rien ; malgré les faux jugemens, les fausses critiques, les fausses imputations ; malgré son imperfection même, nous ne craindrons pas de l’avouer, nous avons vu notre Ouvrage accueilli & défendu par les personnes les plus respectables, estimé par les Littérateurs les plus distingués ; nous l’avons vu se répandre chez l’Etranger, mériter les éloges des plus sages Souverains, être réimprimé en plusieurs endroits, par un empressement général à se le procurer.
Nous venons de signaler les théoriciens, quelques-uns d’ailleurs droits et sincères, qui, à force de craindre la dispersion des activités et des énergies et ce qu’ils nomment « l’anarchie », en sont venus à une acceptation presque chinoise de la concentration sociale absolue. […] Qu’est-ce qu’un grand roi comme le roi de France peut craindre ?
Comme ils le font tous, quand il le faut, ces admirables possesseurs d’eux-mêmes et de la lumière, il y tait ses contemplations intérieures, et la critique est d’autant plus à l’aise vis-à-vis de lui qu’il n’a voulu faire qu’un livre de voyage et d’histoire, et qu’il a traité le public français comme il avait traité le public chinois, quand il ne craignit pas de revêtir la magnificence orientale et quand ces humbles pieds, dont il est dit dans nos livres saints : « Qu’ils sont blancs et beaux, les pieds des envoyés du Seigneur ! […] Huc ne craint pas même d’exagérer la dignité, le sentiment humain de son droit, dans l’intérêt supérieur de l’idée chrétienne qu’il représente aux yeux des populations chinoises.
Mais comme le cataclysme en question n’est pas excessivement probable, il est à craindre que Hugo et Alfred de Musset, les cariatides des Cariatides, ne dévorent toute la gloire sur laquelle Banville avait compté. […] Nous regrettons de ne pouvoir citer tout entière cette pièce singulière et délicieuse ; mais, nous ne craignons pas de le répéter, de tels prestiges par les mots, leur choix, leur distribution et leur place, cette espèce d’harmonica littéraire joué sur des verres (ou vers, pardon !)
On l’a blâmé, on le blâmera encore ; je ne l’accuse, ni ne le justifie : je remarquerai seulement que plus un peuple a de vanité au lieu d’orgueil, plus il met de prix à l’art important de flatter et d’être flatté, plus il cherche à se faire valoir par de petites choses au défaut des grandes, et plus il est blessé de cette franchise altière ou de la naïve simplicité d’une âme qui s’estime de bonne foi et ne craint pas de le dire. […] Cet affaiblissement du caractère, qu’on nomme politesse, et qui craint tant d’offenser l’amour-propre, c’est-à-dire la faiblesse inquiète et vaine, était alors plus inconnu.
Ce n’était pas la peine de se montrer si sévère tout à côté contre Anacréon et contre Horace, ainsi que le poëte n’a pas craint de le faire.
M. de Meilhan paraît craindre que l’imprimerie et tout ce qu’elle amène avec elle sous un régime d’entière publicité et de liberté ne serve bien moins à favoriser le génie et les grandes œuvres qu’à exciter le goût de la malignité, de la raillerie, de la chronique satirique, à propager les productions du genre de celles dont il était déjà témoin en 1790, à cette seconde année de la Révolution.
Théophile Gautier Un poète qui, dès sa jeunesse avait pris un rôle élevé, un rôle de précurseur, et qui a su introduire du naturel et de la fraîcheur dans une poésie qui jusque-là semblait trop craindre ces mêmes qualités, l’auteur du Cid d’Andalousie et du Poème de la Grèce, M.