Très sûrement conduits et d’un fort échafaudage, ils en voilent le labeur sous de magnifiques couleurs et sous une haute éloquence.
Le sujet en est grand, l’ordonnance hardie, l’exécution noble, les couleurs fortes & habilement ménagées.
À cette première cause de l’infériorité de nos historiens, tirée du fond même des sujets, il en faut joindre une seconde, qui tient à la manière dont les anciens ont écrit l’histoire ; ils ont épuisé toutes les couleurs ; et si le christianisme n’avait pas fourni un caractère nouveau de réflexions et de pensées, l’histoire demeurerait à jamais fermée aux modernes.
Peut-être serait-il préférable, pour rester dans la tradition et la couleur locale, de les faire exécuter sommairement.
Nibelle, comme inspiration et comme forme, a goûté à cette candide coupe de lait écumant dans laquelle buvait Yorick… Lorsque la visée commune est la force, soit dans l’expression des caractères ou des passions, soit dans les situations dramatiques, à une époque de corruption et de décadence où l’on a transporté dans le langage, cette forme rationnelle de la pensée, la couleur torrentielle des peintres les plus éclatants, il faut savoir bon gré à un jeune homme d’avoir, dans ses premiers récits, été sobre et simple comme s’il avait eu l’expérience, et de ne s’être adressé qu’aux saintes naïvetés du cœur pour plaire et pour intéresser.
Naturellement, il en est de faible résonance, de couleur indécise.
En effet, certains historiens de la poésie estiment qu’il suffit, pour en parler, de la science des dates et des sources, comme si, pour parler de peinture, il suffisait de connaître les lois de la perspective et celles des couleurs complémentaires ; ce n’est pas auprès de vous, chers amis, que je m’excuserai d’avoir aussi écouté les voix secrètes de la sympathie… Toute foi est faite de poésie ; et toute vie qui ne tend pas au seul pain quotidien est un acte de foi.
Qui a su mieux que lui le mystérieux pouvoir du seul éloignement de la distance et du temps, et comment les années qui coulent et les siècles qui passent, sans altérer les caractères des choses, en adoucissent les aspérités, en fondent les couleurs, en harmonisent les contours ? […] Ce n’est pas seulement dans la forme, c’est également dans le fond que je retrouve cette couleur grecque ; et, à ce propos, l’occasion serait belle, si je ne craignais d’être un peu long, de rechercher ce que c’est, dans l’Attila de Corneille, ou dans sa Rodogune, que cette couleur locale qu’on y a tant vantée, qu’il y vantait lui-même aux dépens de Racine57. […] D’ailleurs, et en même temps qu’il donnait à son Andromaque cette couleur antique, Racine, je vous l’ai dit, ne manquait pas à lui donner aussi la couleur de son temps ; et les mœurs ou la politesse de Versailles respirent encore aujourd’hui dans ses vers. […] Voulez-vous maintenant de la couleur, la joie des yeux après le plaisir de l’oreille, et la peinture avec la sculpture ? […] et véritablement, un excès de couleur locale, si je puis ainsi dire, ne gêne-t-il pas ici la franchise de notre plaisir ?
Moins de clarté, de couleur, et de mouvement. […] Même si l’on en discutait ensuite la valeur essentielle, comment rester insensible à ces débauches de couleurs et de sonorités ? […] Tel censeur qui lui reprochait d’abuser de l’exotisme et de la couleur locale aurait encore prétexte à se plaindre. […] Gabriel d’Annunzio excelle dans la petite pièce courte, où une impression fugitive s’orne de couleurs vives et s’enferme dans un contour précis. […] Ce qu’ils goûtent, dans ces pays d’Afrique et d’Asie, c’est l’originalité de la couleur exotique, que détruit peu à peu l’invasion de nos mœurs.
Un état d’âme demeure simple et indécomposable ; on ne peut l’assimiler à un son ou à une couleur toujours divisibles. […] Un peintre, avant de songer à la composition d’un tableau déterminé, se plaît au jeu des couleurs, simplement parce qu’il s’agit de couleurs. […] La poésie de 1830 a pu faire illusion par la variété de couleurs et de sons dont s’enrichit alors la Langue. […] Pourtant, c’est par ses plans heurtés, les saillies de couleur, les images, qu’il captive souvent. […] Il a moins le don de la ligne que le privilège de la couleur ; il se
Une fois entré dans ces étoffes de diverses couleurs, généralement rouges pour le pantalon et noires pour le dolman, l’homme participe du fer, du bronze, du marbre, du zinc et du caoutchouc. […] Il est vraiment heureux que nous ayons inventé l’art du vêtement, car nous ferions tout nus triste figure parmi la nature aux formes et aux couleurs harmonieuses. […] Goncourt disait déjà qu’il n’y a pas une personne sur cent capable de répondre à cette question : « Quelle est la couleur du papier de votre chambre à coucher ? […] Ayant compris la signification de cette couleur, qui, çà et là, se teintait de rouge, je m’enfuis vers le Bois de Boulogne, où je m’assis sous les arbres. […] Laissez donc s’épanouir les affiches de couleur, et de paysages et de personnages.
C’est une obsession très curieuse et symptomatique, non pas et bien au contraire d’une possible indigence verbale, mais d’un amour avoué pour une couleur particulièrement riche et d’une richesse triste comme celle d’un coucher de soleil, richesse qui va devenir nocturne. Des mots s’imposent à lui quand il veut peindre ses impressions et la couleur de ses songes ; des mots s’imposent aussi à qui veut le définir et d’abord celui-ci, déjà écrit mais qui renaît, invincible : richesse. […] L’heure du nuage d’or a pâli sur la plaine, Et tombent des voiles lents et longs de blanche laine, Ô bruyères mauves — ô ciel couleur de sang. L’heure du nuage d’or a crevé sur la plaine, Les roseaux chantaient doux sous le vent de haine, Ô bruyères rouges — ô ciel couleur de sang. […] Ô bruyère d’or — ô ciel couleur de sang.
Elle a une couleur et une allure qui rappellent les récits de Quevedo et réjouiraient Mérimée. […] Ou bien, engainées de soie verte, couleur d’yeux maudits, ceinturées de platine (à ce que prétend M. […] Les lignes et les couleurs lui raconteront des histoires sentimentales ou des fantaisies vicieuses. […] Seulement, son dessein est plus serré, sa couleur plus franche. […] À première vue, c’est un abîme vertigineux, sans couleur et sans fond.
Ni Durer, ni Rembrandt n’ont absolument besoin de la couleur. […] Y a-t-il même de la couleur dans ses tableaux ? […] Un peintre analyste donnera à son tableau une couleur générale ; il y aura une dominante. […] Ce mot signifiait une couleur entre le bleu et le noir, « tra azzurro e nero », dit la Crusca. […] Imagination couleur de rose. — Coyer.
Il en résulte un ensemble fidèle, quelque chose de ressemblant même à travers les couleurs flatteuses.
Dites que cette littérature est ignorante, sans critique, se jetant à l’étourdie à travers tout, pleine de méprises, de quiproquos et de bévues que personne ne relève, ne prenant les choses et les hommes graves du passé que dans un caprice du moment ; s’en faisant une contenance, un trait de couleur, un sujet de charmante et folle fantaisie ; et quand il s’agit d’être érudite, l’étant d’une érudition d’hier, toute de parade, soufflée et flatueuse : et voilà qu’on peut vous nommer, même dans les jeunes, des esprits patients, analytiques, circonspects, en quête de l’antique et lointaine érudition, de celle à laquelle on n’arrive qu’à travers les langues, les années et les préparations silencieuses d’un régime de Port-Royal.
L’homme qui désire se pare de toutes ses couleurs, il veut plaire ; cela ne prouve rien.
Elle lit Clélie et mademoiselle Barbier2, joue la comédie et du clavecin, récite après dîner l’Office de la Vierge et son rôle du soir, court les champs vêtue en Amour couleur de rose, avec le cordon rouge de chanoinesse par-dessous le carquois ; attroupe sous sa fenêtre les petits garçons du village pour leur apprendre à lire, et par certaine brochure qu’elle a vue conçoit une antipathie ineffaçable contre Voltaire.
Théodore de Banville Une tète merveilleusement charmante, la peau d’une pâleur chaude et couleur d’ambre, les sourcils droits et soyeux, l’œil enflammé, noyé, à la fois humide et brûlant, perdu dans la rêverie, n’y voit pas, mais est délicieux à voir.
. — Monsieur le Uhlan et les Trois couleurs (1884). — Le Premier Grenadier de France (1886). — Le Livre de la Ligue des patriotes (1887). — Refrains militaires (1888). — Histoire d’amour, roman (1890). — Messire Duguesclin, pièce en trois actes et en vers (1895). — Poésies militaires (1896). — La Mort de Hoche, drame en prose en quatre actes (1898). — La Plus Belle Fille du monde, conte dialogué en vers libres (1898).