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660. (1890) Les œuvres et les hommes. Littérature étrangère. XII « Lawrence Sterne »

— et qu’il fût d’Église, dans ce pays qui ne croit plus à l’Église, il fit longtemps partie d’une société peu ecclésiastique, qui s’intitulait la Société des Démoniaques à Crazy-Castle (en français : Château détraqué), la résidence de Hall Stevenson, un ami chez lequel on commençait déjà ces orgies dérisoires, — monacales et funèbres, — qui se sont plus tard continuées chez Lord Byron. […] Le Koran continuera de rester le livre inconnu dans les œuvres complètes de l’humouriste enchanteur à qui nous devons trois des livres les plus exquis qu’aient jamais produits les littératures.

661. (1898) Manuel de l’histoire de la littérature française « Livre II. L’Âge classique (1498-1801) — Chapitre III. La Déformation de l’Idéal classique (1720-1801) » pp. 278-387

Au milieu de ce déclassement universel, ou plutôt à la faveur de ce déclassement même, l’influence des femmes continue de grandir, et pour la première fois depuis cent ans, voici qu’avec la marquise de Prie, sous le ministère du duc de Bourbon — 1723-1726 — leur pouvoir s’exerce jusque dans l’État. […] Quand un arrêt du Conseil du roi, en 1753, eut momentanément suspendu la publication de l’Encyclopédie, le directeur de la librairie, M. de Malesherbes, n’en laissa pas moins l’ouvrage continuer de paraître. […] Si la Sorbonne censure le Bélisaire de Marmontel, « ni la cour ni le parlement ne se mêlent de l’affaire ; on fait dire seulement à l’auteur de garder le silence » ; et Bélisaire continue de s’imprimer et de se vendre avec privilège du roi [Cf.  […] Buffon avait eu d’ailleurs cette bonne fortune qu’ayant laissé son œuvre inachevée, ses collaborateurs l’avaient continuée, Daubenton, Guéneau de Montbeillard, Lacépède, Lamarck, en attendant bientôt les Cuvier et les Geoffroy Saint-Hilaire. […] Mme de Vandeul, Mémoires sur Diderot], on laisse continuer la publication ; — et les tomes III, IV, V, VI et VII se succèdent régulièrement de 1753 à 1757. — Les Encyclopédistes profitent des conflits du parlement et de la cour, 1756 [Cf. 

662. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Appendice. — Notice sur M. G. Duplessis. » pp. 516-517

Il était de ce petit nombre qui continuait la tradition et comme la race de l’ancienne Université dans la nouvelle.

663. (1876) Chroniques parisiennes (1843-1845) « XLVIII » pp. 188-192

La politique continue de prendre tout l’intérêt ; à peine sorti d’un orage, on rentre dans un autre.

664. (1872) Nouveaux lundis. Tome XIII « Appendice — Début d’un article sur l’histoire de César »

De même que les crânes dans l’enfance se forment et se déforment, s’allongent ou se dépriment sous une pression continue, ils se sont fait l’esprit et le caractère selon le moule de leur vocation obstinée, et se sont en quelque sorte déformés en souverains et en empereurs.

665. (1874) Premiers lundis. Tome II « Théophile Gautier. Fortunio — La Comédie de la Mort. »

Dans son premier point de vue intitulé la Vie dans la Mort, le poète, errant le 2 novembre dans un cimetière, y suppose la vie non encore éteinte, et essaye de se représenter les tourments, les agonies morales, les passions ulcérantes de tous ces morts, si, vivant encore d’une demi-existence, ils pouvaient sentir et savoir ce qui se continue sans eux sur la terre : Sentir qu’on a passé sans laisser plus de marque Qu’au dos de l’océan le sillon d’une barque ;   Que l’on est mort pour tous ; Voir que vos mieux aimés si vite vous oublient, Et qu’un saule pleureur aux longs bras qui se plient   Seul se plaigne sur vous.

666. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — V — Vicaire, Gabriel (1848-1900) »

Continuer, après de tels livres, à ne voir dans Gabriel Vicaire qu’une façon de « poète du clocher », ce serait vraiment tenir à trop peu de prix les qualités de finesse, d’abandon, de bonhomie délicate, de verve gracieuse et franche, répandues d’un bout à l’autre de son œuvre ; ce serait oublier surtout qu’elles ont passé jusqu’ici « pour le fonds même des poètes de bonne race gauloise », qu’elles ont servi à distinguer tour à tour nos vieux « fableors » anonymes du moyen âge et leurs héritiers directs :

667. (1887) Discours et conférences « Discours prononcé aux funérailles de M. Stanislas Guyard, Professeur au Collège de France »

Il fit à sa vocation les plus grands sacrifices, et il fallut la ténacité extrême de sa volonté pour continuer les études de son choix, malgré la situation extérieurement défavorable où sont placées des études capitales, il est vrai, par leurs résultats philosophiques, mais qui n’ont presque point d’application professionnelle.

668. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XVI » pp. 188-192

Les sociétés formées des débris de l’hôtel Rambouillet, les femmes de bonne compagnie, voient sans déplaisir Molière ramener au naturel les affectations de pruderie et de bel esprit ; mais elles continuent à mettre en honneur l’honnêteté, la décence des mœurs, la pureté et l’élégance du langage, et elles parviennent à en assurer le triomphe.

669. (1824) Ébauches d’une poétique dramatique « Théâtre français. » pp. 30-34

Après, vint Mercure, qui pria Orphée de continuer les doux airs de sa musique, l’assurant que, non seulement les bêtes farouches, mais les étoiles du ciel danseraient au son de sa voix.

670. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Lundberg » pp. 169-170

C’est que celui-ci ne s’est jamais occupé de l’imitation rigoureuse de la nature ; c’est qu’il a l’habitude d’exagérer, d’affaiblir, de corriger son modèle ; c’est qu’il a la tête pleine de règles qui l’assujettissent et qui dirigent son pinceau, sans qu’il s’en apperçoive ; c’est qu’il a toujours altéré les formes d’après ces règles de goût et qu’il continue toujours de les altérer ; c’est qu’il fond, avec les traits qu’il a sous les yeux et qu’il s’efforce en vain de copier rigoureusement, des traits empruntés des antiques qu’il a étudiés, des tableaux qu’il a vus et admirés et de ceux qu’il a faits ; c’est qu’il est savant, c’est qu’il est libre, et qu’il ne peut se réduire à la condition de l’esclave et de l’ignorant ; c’est qu’il a son faire, son tic, sa couleur auxquels il revient sans cesse ; c’est qu’il exécute une caricature en beau, et que le barbouilleur, au contraire, exécute une caricature en laid.

671. (1906) Les œuvres et les hommes. Femmes et moralistes. XXII. « Les Femmes de l’Évangile » pp. 89-93

continuent les femmes de la Renaissance.

672. (1898) Impressions de théâtre. Dixième série

Brieux continue à ne pas redouter ce qu’on appelle les grands sujets. […] Et nous continuons donc à nager dans un air transparent comme le cristal et dans une clarté plus que tourangelle. […] En l’absence d’une action continue, d’une intrigue qui relie les tableaux entre eux, il veut beaucoup de mouvement et d’invention dans le détail. […] La pièce, commencée presque en vaudeville, continuée en drame, finit en lamentation d’apocalypse. […] Et si l’amant ne lui fait même pas le plaisir abominable, mais sûr, qu’elle reçoit de son époux, continuera-t-elle indéfiniment ses expériences ?

673. (1912) Chateaubriand pp. 1-344

On continuait à s’occuper beaucoup de l’Amérique, depuis la guerre de l’Indépendance. […] Les deux saintes continuent leur chemin. […] Pourquoi ai-je continué d’écrire ? […] Il ne leur paraissait pas ragoûtant de continuer à penser comme ces gens-là. […] (Seulement, dit Joubert, quand il s’apercevait qu’il était bon garçon, il continuait en « faisant » le bon garçon.)

674. (1862) Portraits littéraires. Tome II (nouv. éd.) « M. de Fontanes »

Il continua pourtant de servir, enchaîné par ses antécédents, par ses devoirs de famille, par sa modération même. […] Pourtant Fontanes continua, durant quatre années, de tenir sans apparence de disgrâce la présidence du Corps législatif. […] Halma, bibliothécaire de l’Impératrice, avait demandé, par une note à l’Empereur, d’être nommé le continuateur de Velly, Villaret et Garnier ; il s’était proposé, en outre, pour continuer l’Abrégé chronologique du président Hénault. […] Velly est le seul auteur un peu détaillé qui ait écrit sur l’histoire de France ; l’Abrégé chronologique du président Hénault est un bon livre classique : il est très-utile de les continuer l’un et l’autre. […] J’ai chargé le ministre de la police de veiller à la continuation de Millot, et je désire que les deux ministres se concertent pour faire continuer Velly et le président Hénault.

675. (1907) L’évolution créatrice « Chapitre IV. Le mécanisme cinématographique de la pensée  et l’illusion mécanistique. »

Il faut, pour continuer à le voir et par conséquent pour en parler, tourner le dos à la réalité, qui coule du passé au présent, d’arrière en avant. […] Le progrès se continue jusque dans l’humanité même. […] C’est parce que la bande cinématographique se déroule, amenant, tour à tour, les diverses photographies de la scène à se continuer les unes les autres, que chaque acteur de cette scène reconquiert sa mobilité : il enfile toutes ses attitudes successives sur l’invisible mouvement de la bande cinématographique. […] La création n’apparaissait plus simplement comme continuée, mais comme continue. […] Sans doute la connaissance nous est présentée ici comme une liste toujours ouverte, l’expérience comme une poussée de faits qui se continue indéfiniment.

676. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Madame Desbordes-Valmore. »

pas une porte où je puisse aller frapper ; les événements semblent avoir écrit sur toutes : Détresse. » Je continuerai de suivre la trame de l’existence qui nous intéresse, moyennant encore des passages de lettres écrites après 1848 : celles que je citerai dorénavant sont la plupart adressées par Mme Valmore à ses parents de Rouen. […] Sainte-Beuve, au suprême période de sa carrière et de sa vie, était bien autorisé à parler ainsi de lui-même et du rang qu’il tenait dans la Littérature, lui que ses amis, les gens de lettres, appelaient mon maître , — quelques-uns même (le bien-aimé Théo) continuaient à l’appeler mon oncle comme au temps romantique, lui laissant sa place à côté du père , qui est Hugo. — Ce qui me décide (outre l’amitié qui m’y autorise) à publier la lettre suivante, est l’appréhension intellectuelle qui y est exprimée, et qui se déduit assez logiquement de ce qu’un homme, bien placé pour cela, peut, observer de plus en plus en littérature tous les jours : « Mon cher maître, , écrivait le correspondant de Sainte-Beuve, vous avez dû recevoir de nombreux compliments à propos de votre belle étude sur Mme Valmore ; et cependant chacun ne saurait trop vous dire quelle portée prend (dans ce temps plus que jamais) l’analyse si intime de ce caractère de femme. — Il est à craindre que vous ne soyez le dernier homme de lettres du siècle. […] Il est vrai que nul autre que vous n’eût été capable d’une telle analyse… » — L’auteur de la lettre touche ici à un point d’une délicatesse extrême, où il trouverait des contradicteurs, dont la confidence est venue un instant embarrasser et presque intimider l’éditeur de ces articles et de ces notes : voulant tenir compte de toutes les opinions sérieuses, il n’a pu répondre à des objections d’un esprit sensé et lettré, — d’un très honorable et très respecté professeur de l’Université, — que cette publication continue de la biographie par lettres de Mme Valmore n’avait précisément pas paru intéresser dans un journal politique quotidien, — qu’en montrant à son sage et prudent avertisseur et interlocuteur le grand nombre d’adhésions que M. 

677. (1862) Cours familier de littérature. XIV « LXXIXe entretien. Œuvres diverses de M. de Marcellus (2e partie) » pp. 5-63

On eût dit qu’il n’avait jamais eu besoin d’indulgence, et que le monde ne continuait de vivre après lui que pour se charger de ses vengeances. […] X Pendant son ambassade de Rome, peu de temps avant la révolution de 1830, M. de Chateaubriand, triomphant de l’élection d’un pape faite sous ses auspices, heureux en fortune, heureux en séjour, heureux en sentiment pour des personnes innomées, se prend, comme à l’ordinaire des grandes âmes, d’un fastidieux dégoût pour tant de félicités, et continue à écrire ses Lamentations très déplacées à son ancien secrétaire de Paris. […] Ulysse, jeté sur cette île par la tempête et accablé de lassitude, est couché sur des feuilles sèches, à l’abri des roseaux, au bord du fleuve qui se jette dans la mer. » Alors, continue M. de Marcellus, le vieillard Manos, aux cheveux blancs et à la longue barbe, vêtu de cette robe orientale qui fait partie du costume grec à Constantinople, se redresse sur le divan où nous restons accoudés.

678. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIVe entretien. Mélanges »

Gosselin continua à des prix tout différents à éditer pendant plusieurs années l’auteur qu’il avait créé. […] Elle avait emmené une jeune personne, mademoiselle de Fauveau, célèbre pour son rare talent de sculpteur, qu’elle continua de perfectionner à Florence. […] Depuis ce jour, je ne me présentai plus chez madame de L… J’avais continué à voir M. de Genoude à chacun de mes retours en France.

679. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXVe entretien. Chateaubriand, (suite) »

« Ce dernier cri est presque un écho fidèlement répété : « Levez-vous vite, orages désirés, qui devez emporter René dans les espaces d’une autre vie… » Mais René a plus d’énergie que Lamartine et que tous les Jocelyns du monde quand il continue en ces immortels accents : « La nuit, lorsque l’aquilon ébranlait ma chaumière, que les pluies tombaient en torrent sur mon toit, qu’à travers ma fenêtre je voyais la lune sillonner les nuages amoncelés, comme un pâle vaisseau qui laboure les vagues, il me semblait que la vie redoublait au fond de mon cœur, que j’aurais eu la puissance de créer des mondes. […] Combien, en effet, n’aurais-je pas été plus heureux dans la suite de mes jours agités, si j’avais cédé à ses larmes et aux miennes, repris mes vêtements de jeune pêcheur à la margellina, épousé celle que j’aimais, et continué avec elle, dans cette simple famille de camilleurs, l’existence où j’avais trouvé le bonheur ? […] Ils me parurent très-émus eux-mêmes, et ils se retirèrent en silence comme des hommes dont le cœur avait été trop vivement touché pour qu’ils pussent continuer l’entretien sur le ton léger et futile qu’ils avaient en le commençant.

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