Premièrement, le petit chien Zampogna fut tout à fait guéri de sa jambe coupée et commença à japper un peu de joie autour de nous en gambadant sur ses trois pattes, devant la porte, comme pour me dire : Maître, sortons donc et allons chercher ceux qui manquent à la maison ; je puis à présent te servir et te conduire comme autrefois ; fie-toi à moi de choisir les bons sentiers et d’éviter les mauvais pas ; et il s’élançait sur le chemin qui descend vers Lucques comme s’il eût compris que ses deux amis étaient là-bas ; puis il revenait pour s’y élancer encore.
Cependant, douces et calmes au milieu des outrages, leurs gardiens se virent obligés de changer sans cesse les soldats apostés pour les garder ; on choisissait avec soin, pour cette fonction, les caractères les plus endurcis, de peur qu’individuellement la reine et sa famille ne reconquissent la nation qu’on voulait aliéner d’elles.
Michel-Ange, qui n’avait encore que vingt-neuf ans, accourut à Rome, heureux d’avoir été choisi pour associer sa propre mémoire dans un monument impérissable à celle d’un souverain de Rome et du pontife de toute la chrétienté.
Sa charité et sa pitié ne choisissent point.
Et pourtant… Écoutez cette odelette d’Horace que je ne choisis point parmi les plus connues : « Si jamais un seul de tes parjures avait eu pour effet de déformer un de tes ongles ou de noircir une de tes dents, « Je croirais à tes serments, ma chère.
Quand Polyphonte la force de choisir entre sa main et la mort d’Égisthe, je regrette qu’elle n’ait rien de l’innocente habileté d’Andromaque, faisant servir au salut de son fils la passion qu’elle inspire à Pyrrhus.
N’y aurait-il pas eu effet de l’absurdité à choisir deux provinciales, pour attirer la risée sur deux femmes de la cour ; deux bourgeoises pour représenter le ridicule de femmes de haute naissance ; deux vieilles folles de petite condition, dont la vanité est de se faire une cour d’hommes de qualité, pour ridiculiser des femmes du premier rang, dont les hommes de la plus haute condition sont la société nécessaire, habituelle, sont les amis la famille ?
Il faut dire aussi qu’elle mourut jeune et que la jeunesse la plus souillée, choisie par la mort, se couronne, à l’instant même, des fleurs et des bandelettes tragiques du sacrifice, et tombe sous le coup qui la frappe comme sous le fer d’une immolation sacrée.
Le café, on lui en triait un petit sac, qui était choisi grain par grain.
Racine avait lutté dans Bérénice contre un sujet qu’il n’avait pas choisi, et il était sorti triomphant de cette épreuve si dangereuse pour le talent qui veut toujours être libre dans sa marche, et se tracer à lui-même la route qu’il doit tenir.
Taine en citations prises à des Mémoires contemporains, mais choisies et isolées de la page à laquelle elles appartiennent, cette société ne devrait être que décrite, et à tout instant elle est jugée et sévèrement jugée.
Mais là encore n’est pas la raison supérieure qui doit faire choisir le parti le plus hardi comme le plus habile.
le moment est bien choisi !
L’auteur commençait alors ses travaux de colosse et ces longues luttes, si fécondes pour sa gloire et pour son génie ; et, comme tous ceux qui ont besoin de se faire un public, il ne choisissait pas beaucoup ses intermédiaires, et il mettait le plus cher trésor de sa pensée sur le premier flot venu de cette mer de la publicité quotidienne, qui, comme l’autre mer, efface si vite de son sein la trace de tous les sillages !
Par le style, il est prodigieux et, bien qu’il tombe souvent dans d’étranges aberrations, il n’y a pas d’écrivain supérieur à lui, ni qui ait poussé plus avant l’art de choisir et d’assembler les mots. […] Sous Louis XIII, les recruteurs n’avaient qu’à choisir dans les villages. […] Pourtant je ne puis m’empêcher de trouver qu’elles choisissent parfois d’une façon étrange leurs confidents terrestres et qu’elles se plaisent mieux dans la compagnie de gens grossiers et ignorants que dans le concile des sages. […] Aux murs de ses salons étaient suspendus quelques tableaux choisis, un beau paysage de Ruysdael, le portrait de Molière par Sébastien Bourdon, un Giotto, un fra Bartolomeo, des Guerchin, fort estimés alors.
Raoul Jeudy de l’avoir imaginé, et je ne crois pas, naguère, l’avoir dissuadé de le choisir, parce qu’il faut un peu de variété dans ce monde toujours le même, et un peu de renouvellement dans les noms, sinon dans les choses. […] Lanson a bien choisi les deux pièces du seizième siècle les plus favorables à la démonstration du système qu’il croit être celui du seizième siècle. Il aurait pu choisir un autre exemple, celui d’Hippolyte, auquel, du reste, il a fait une allusion. […] Brunetière choisit ce moment pour soutenir vigoureusement celle de ses thèses et celle de ses convictions qui peut heurter le plus directement l’opinion commune, moyenne, courante et conciliatrice. […] Il alla choisir un héros oriental, passionné pour l’indépendance et la grandeur de son empire, irréconciliable ennemi des Romains, ces oppresseurs du monde, un homme, comme dit Dion Cassius « qui mesurait ses desseins bien plus à la grandeur de son courage qu’au mauvais état de ses affaires ».
Les individus luttent entre eux ; c’est ce qu’on appelle la concurrence, mot bien choisi, en vérité ; car il désigne comme un concours ce qui est une lutte. […] Il crut voir que décidément il fallait choisir entre la subordination de l’Église à l’État, et le divorce de l’Église avec l’État. […] D’abord elle est la racine même de la doctrine démocratique ; elle est la raison des préférences de Lamennais pour le suffrage universel ; ensuite elle va devenir, d’une façon assez vague, il est vrai, quelque chose d’analogue au culte de l’humanité chez Auguste Comte : « Le droit que possède chaque nation de choisir librement sa constitution politique n’est qu’une conséquence de la participation de chaque homme et de chaque agrégation d’hommes à la souveraineté du genre humain…, sans quoi la souveraineté proprement nationale, manquant de base, manquerait également de droit, ne serait qu’une fiction mensongère, une tyrannie. […] Pour que ma foi ait un caractère religieux, il faut que ce soit moi qui croie, et pour que ce soit moi qui croie, il faut que je considère et que je choisisse. […] Elle le plongeait dans une atmosphère où les hommes ont peine à vivre, toute pleine d’aspirations sans but, d’espérances sans corps, d’êtres imaginaires qui ne sont plus possibles dans le milieu actuel. » Le jeune Quinet était rêveur avec de dangereuses délices, de bonne heure concentré et silencieux, semblant choisir pour camarade favori ce jeune homme dont il parle à sa mère, qui, pendant trois heures de promenades, ne lui adresse pas une parole.
Sachez bien qu’on a pu choisir chez eux, embellir parfois, épurer peut-être, mais que leurs premiers traits sont incomparables. […] Il oppose les maximes des juris-consultes impériaux qui accordent « force de loi à tout ce qu’a décidé le prince », aux statuts d’Angleterre « qui, bien loin d’être établis par la volonté du prince, sont décrétés du consentement de tout le royaume, par la sagesse de plus de trois cents hommes élus, en sorte qu’ils ne peuvent nuire au peuple ni manquer de lui être avantageux. » Il oppose la nomination arbitraire des fonctionnaires impériaux à l’élection du shérif qui, chaque année, pour chaque comté, est choisi par le roi entre trois chevaliers ou écuyers du comté désignés par le Conseil des Lords spirituels et temporels, des justices, des barons de l’Échiquier et d’autres grands officiers.
Sa femme était un être doux et obscur ; il l’avait prise dans une famille du voisinage, par ordre de son père qui l’avait choisie pour lui ; on la nommait Anna Pavlowna. […] Ivan ne fut pas élevé à la maison paternelle, mais auprès d’une tante riche et vieille fille, la princesse Koubensky, qui promit de faire de lui son légataire universel (autrement son père ne l’eût pas laissé partir), l’habilla comme une poupée, lui donna des professeurs de toutes sortes, et lui choisit pour précepteur un Français, ex-abbé, disciple de J.
Mais là encore, je n’ai choisi que des vers réguliers, pourquoi ? […] À coup sûr, il faut une mesure, puisqu’il n’y a pas de vers sans mesure ; mais il est bien juste de laisser le poète libre de choisir celle qui lui convient, et de ne point l’enserrer dans le cercle de fer d’une forme qu’il n’aura ni inventée, ni voulue.