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340. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — P — Pittié, Francis (1829-1886) »

En parcourant les pages heureuses de ce petit volume, on reconnaît que l’auteur appartient à la famille littéraire de Brizeux, de Charles Dovalle et d’Hégésippe Moreau, dont les vers discrètement émus chantent longtemps dans la mémoire.

341. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Virgile et Constantin le Grand par M. J.-P. Rossignol. »

Le vœu ici est le même que dans la VIIIe idylle de Théocrite, quand le berger Daphnis chante ce couplet qu’on ne saurait oublier, et où il ne souhaite ni la terre de Pélops, ni les richesses, ni la gloire, mais de tenir entre ses bras l’objet aimé, en contemplant la mer de Sicile. […] Il n’est pas jusqu’à Sannazar enfin, qui, aux heures de la Renaissance, dans un poëme dévot d’un style païen, ne fasse chanter l’églogue prophétique aux bergers adorateurs de Jésus enfant.

342. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XI. De la littérature du Nord » pp. 256-269

Une certaine fierté d’âme, un détachement de la vie, que font naître, et l’âpreté du sol, et la tristesse du ciel, devaient rendre la servitude insupportable ; et longtemps avant que l’on connût en Angleterre, et la théorie des constitutions, et l’avantage des gouvernements représentatifs, l’esprit guerrier que les poésies erses et scandinaves chantent avec tant d’enthousiasme, donnait à l’homme une idée prodigieuse de sa force individuelle et de la puissance de sa volonté. […] Mallet ; et il suffira de lire la traduction de quelques odes du neuvième siècle qui y sont transcrites, celle du roi Régner-Lodbrog, de Harald-le-Vaillant, etc., pour se convaincre que ces poètes scandinaves chantaient les mêmes idées religieuses, se servaient des mêmes images guerrières, avaient le même culte pour les femmes que le barde d’Ossian, qui vivait près de cinq siècles avant eux.

343. (1781) Les trois siecles de la littérature françoise, ou tableau de l'esprit de nos écrivains depuis François I, jusqu'en 1781. Tome IV « Les trois siecles de la littérature françoise.ABCD — R. — article » pp. 24-41

En suivant une autre carriere, il a rappelé la Poésie à son objet primitif : les premiers Vers furent consacrés, chez tous les Peuples, à chanter les Dieux, à célébrer les Mysteres de la Religion. […] Après avoir promis de chanter la Grace, il laisse au Lecteur le soin de la chercher dans le premier Chant ; & lorsqu’il l’introduit dans le second, son apparition est si courte, qu’elle y disparoît, après une cinquantaine de Vers, pour aller se perdre dans une controverse aussi peu exacte qu’elle est déplacée.

344. (1909) Les œuvres et les hommes. Critiques diverses. XXVI. « Charles Monselet »

Ce fut presque beau de gravité reprise, de pudeur revenue… Mais certainement Lamartine, qui n’était pas à ce souper, y aurait chanté une chanson à boire qu’on n’eût pas été plus surpris ! […] aussi gai que Monselet dans sa jeunesse, dans ce magnifique temps bleu des premiers jours de la vie où tout est gai, chante et rit, même les fossoyeurs !

345. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Auguste de Chatillon. À la Grand’Pinte ! »

Lui, le déshérité, le souffrant par les plus nobles causes, se grime souvent en Mathurin Régnier, sans canonicat, et de sa voix fraîche d’amoureux, et de sa lèvre de framboise qui chantait, il n’y a qu’un moment : La bouche rose, Grenade mi-close Où mon amour est resté ! […] De même, dans le Dimanche des Rameaux où tout est peint d’un ardent et vif mouvement de brosse, tout, excepté l’intérieur de l’église qui importait plus que le dehors, le poète va chanter la Mère Godichon, ce qui soulève… et fait penser que, si le pauvre et noble Dépouillé se souvient de son blason pourpré de gentilhomme, en regardant la pourpre et l’or d’un beau soleil couchant, les poètes ont aussi leurs blasons, comme les gentilshommes, leurs blasons qu’ils doivent toujours regarder !

346. (1862) Les œuvres et les hommes. Les poètes (première série). III « M. Pécontal. Volberg, poème. — Légendes et Ballades. »

                   ___ Alors tous les anges ravis Chantèrent, au milieu des brises, Le Gloria in excelsis Que l’on chante dans les églises !

347. (1908) Les œuvres et les hommes XXIV. Voyageurs et romanciers « Feuillet de Gonches »

Publié au commencement de l’année, — pour le jour de l’an, comme on dit, — chamarré d’illustrations sur toutes les coutures, il donnera certainement dans les beaux yeux humides pour lesquels il a été fait… Il aura son succès comme les bonbons et les polichinelles, et il pourra chanter, car un tel livre chante : Que Pantin serait content, S’il avait l’heur de vous plaire !

348. (1866) Dante et Goethe. Dialogues

Placé sur le devant de la scène, un coryphée récitait ou chantait, en prose ou en vers, l’action que les personnages de bois exprimaient par leurs gestes. […] Ils chantaient tous en chœur : « Ô toi, fille choisie Entre les filles d’Ève, à jamais sois bénie ! […] Les psaumes protestants se chantent sur les bords de l’Arno ; un lit à haute voix la bible germanique sous le toit féodal des barons toscans. […] Un la chantait encore dans les églises, mais on ne la savait plus ni écrire ni parler. […] Une voix chante en lui : « Dahin, Dahin ! 

349. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — G — Gennevraye, A. (1803-1888) »

Votre ami laisse aux aigles les sommets escarpés du Parnasse, il chante en plaine entre fauvettes et rossignols, sur le mode tempéré, moitié gai, moitié tendre, sans jamais forcer sa note.

350. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Brun, Antoine »

Horace Valbel Un jour, un après-midi, Brun et quelques amis vinrent au Chat Noir, et profitant de ce qu’ils étaient seuls, ses amis le prièrent de se mettre au piano et de chanter.

351. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — B — Blanc, Joseph »

Les « Sonnets blonds », qui forment la plus grande partie du recueil, sont l’histoire d’une passion ardente, chaste et discrète, d’un de ces sentiments profonds et doux qui parfument le reste de la vie et demeurent l’honneur de celui qui les éprouva… Les parures naturelles du Quercy revivent, brillent ou chantent dans ces pièces.

352. (1903) Le mouvement poétique français de 1867 à 1900. [2] Dictionnaire « Dictionnaire bibliographique et critique des principaux poètes français du XIXe siècle — M — Marc, Gabriel (1840-1901) »

Dans les Poèmes d’Auvergne, le poète oublie momentanément Paris et chante, dans une langue simple et robuste, les paysages, les mœurs, les traditions de son cher pays natal, apportant ainsi, comme il le dit lui-même, « une pierre nouvelle à l’édifice inachevé, mais en pleine construction, de nos poèmes de province ».

353. (1865) Nouveaux lundis. Tome III « Le Mystère du Siège d’Orléans ou Jeanne d’Arc, et à ce propos de l’ancien théâtre français (suite.) »

Melchi Les pastourelles chanteront. […] Le livret (car il y en a un ici également, dont les indications sont jointes aux scènes), nous avertit que tout ce que dit Dieu le Père, toute sa loquence doit se prononcer d’une manière claire et distincte à l’oreille, et est récité ou chanté en trois voix, à cause de la Trinité ; à savoir : un haut-dessus, une haute-contre et une basse-contre, le tout allant d’accord et avec harmonie. Bientôt, et pendant que Jésus, aidé de Gabriel et de saint Jean, se rhabille, les Chérubins et Séraphins s’en mêlent et chantent un Silete en Paradis.

354. (1887) Les contemporains. Études et portraits littéraires. Troisième série « Jean Richepin »

Là-haut chante pour eux un mystère profond. […] « Un mystère profond chante-t-il » pour eux, là-haut ? […] Et la Chanson du sang, cette « légende des siècles » en raccourci, où chaque globule de son sang, légué au poète par ses ancêtres, chante sa chanson dans ses veines, est bien près d’être un chef-d’œuvre.

355. (1920) La mêlée symboliste. II. 1890-1900 « La génération symboliste » pp. 34-56

Un seul des symbolistes de la première heure a chanté la joie, Francis Vielé-Griffin, mais il venait d’ailleurs, de Norfolk, aux États-Unis. […] On expulse les princes, mais tout Paris chante la chanson de Mac-Nab qui raille la mesure. […] Ils chantent, dans leur isolement, avec la même assurance que si l’univers entier était suspendu à leurs lèvres et il faut leur rendre cette justice que s’ils aimaient les applaudissements, ils les ont quêtés fièrement, sans flagornerie ni bassesse.

356. (1912) Le vers libre pp. 5-41

Il nous paraît donc plausible de le scander, en le considérant entre les syllabes environnantes comme un simple intervalle, et en cela nous sommes d’accord avec la déclamation instinctive du langage qui est la vraie base de la rythmique, et même la constitue dès qu’elle se met d’accord avec l’accent d’impulsion qui est son élément de variation, et l’intonation poétique, subordonnée à l’accent d’impulsion, accent et intonation qui comptent, puisque le vers et la strophe sont tout ou partie de phrase chantée et sont de la parole avant d’être une ligne écrite. […] La poésie doit chanter sous peine de n’être point la poésie. […] Des mélodies furent chantées par le compositeur Michel-Maurice Lévy, poèmes et mélodies accompagnées de quelques commentaires inutiles à publier ici, Puis vint la conclusion de la conférence.

357. (1893) Alfred de Musset

Homère et Virgile ont des épithètes de ce genre, et, avant qu’il y eût une poésie écrite ou chantée, les vieux mythes traduisaient des impressions analogues. […] Un jeune rossignol chante au fond de mon cœur. […] « Vous nous avez chanté, à table, une jolie chanson, tout à l’heure. […] Vous chantiez le soir au piano, je savais par cœur vos romances. […] Il prend le parti de chanter à sa mode et devient un poète célèbre.

358. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Et chantons avec les prédécesseurs de Virgile : Nescio quid majus nascitur Iliade. […] Et un frisson glacé me prend comme elle chante la pitié pour les êtres humains dont on n’a pas pitié ; une tristesse au-delà de toutes les larmes, des pleurs qui reproduisent les rides de la suprême grimace. […] Il y a un oiseau qui chante à mon oreille : Messages, messages ! […] Tous deux ils sentent et ressentent, et le chantent sur la corde d’or ou sur celle d’airain, au gré de l’occurrence ou de leur fier caprice ! […] Et maintenant, poète, chante-nous les Stances à Manon, les Regrets à Ninon, et tous les Soirs d’Amour.

359. (1817) Cours analytique de littérature générale. Tome III pp. 5-336

C’est Clio qui raconte en vers, ce n’est point Calliope qui voit et qui chante. […] On a chanté de plus grands exploits militaires que le passage du Rhin, sans leur attacher une célébrité si durable. […] Aussi trouvons-nous que les plus habiles n’ont chanté que les sublimes actions des dieux ou des hommes presque divinisés. […] L’héroïsme belliqueux était l’unique rempart du berceau de la Grèce ; le poète n’eût donc rien trouvé de plus grand à chanter que les héros militaires. […] Osons donc proclamer les louanges de Jeanne, sans craindre de chanter la palinodie à l’exemple de notre austère directeur.

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