Dégager perpétuellement le grand à travers le vrai, le vrai à travers le grand, tel est donc, selon l’auteur de ce drame, et en maintenant, du reste, toutes les autres idées qu’il a pu développer ailleurs sur ces matières, tel est le but du poète au théâtre. […] Il pourrait mener François Ier chez Maguelonne sans être suspect ; il pourrait, sans alarmer les plus sévères, faire jaillir du cœur de Didier la pitié pour Marion ; il pourrait, sans qu’on le taxât d’emphase et d’exagération comme l’auteur de Marie Tudor, poser largement sur la scène, dans toute sa réalité terrible, ce formidable triangle qui apparaît si souvent dans l’histoire : une reine, un favori, un bourreau. […] L’auteur qui parle ici n’a que la première, il le sait. […] Quant à l’auteur de ce drame, sûr de l’avenir qui est au progrès, certain qu’à défaut de talent sa persévérance lui sera comptée un jour, il attache un regard serein, confiant et tranquille sur la foule qui, chaque soir, entoure cette œuvre si incomplète de tant de curiosité, d’anxiété et d’attention.
Il s’agissoit de juger les Ouvrages & les Auteurs. […] N’en blâmons pas les Auteurs ; c’est le public qui les a gâtés ; il veut du frivole, & nos Ecrivains n’ont pu s’empêcher de se tourner vers cet objet du goût dominant du siécle. […] Les plus mauvais Auteurs s’y trouvent a côté des meilleurs & ils reçoivent à peu près les mêmes éloges. […] En appréciant le mérite des Ecrivains que la mort nous a enlevés, je me suis permis un peu plus de liberté que dans le compte que j’ai rendu des productions des Auteurs vivans.
Ces livres existent cependant et ils sont de ces auteurs. […] En attendant, c’est un auteur absolument inconnu. […] L’effacement absolu de l’auteur était alors un dogme. […] Qui est l’auteur ? […] C’est l’auteur applaudi du Passant.
Mais la Mere jalouse & l’Homme personnel ont un peu déconcerté les Faiseurs d’horoscope : bien loin de développer le génie de l’Auteur, ces deux Pieces en ont été l’écueil, & donnent lieu de douter si de nouvelles tentatives pourront être plus heureuses. […] Barthe, plus éclairé dans la suite par la critique de ses amis, qu’ébloui par les éloges des Auteurs du Mercure, s’attachera davantage à l’étude des bons modeles. […] Trop de facilité à départir des louanges excessives aux Ouvrages médiocres, ne peuvent tourner qu’à la propagation du mauvais goût, au blâme des Journalistes, & au ridicule des Auteurs trop indiscrétement loués.
Bruys, [François] né à Serrieres dans le Mâconnois, en 1708, mort à Dijon en 1738, Auteur qui a beaucoup écrit, mais qui, pour avoir écrit avant de former son esprit & son style, n’a rien laissé que de médiocre. […] Cette Histoire souleva également les Catholiques & les Protestans contre son Auteur, qui se brouilla bientôt avec le Clergé Protestant, pour avoir publié des Ouvrages contraires à la Morale & aux principes généraux du Christianisme. […] Le meilleur Ouvrage, ou, pour parler plus exactement, le moins mauvais qu’on ait de cet Auteur, est celui qui a pour titre : Tacite, avec des Notes historiques & politiques, pour servir de continuation à ce que M.
Des jeunes gens, ennuyés de cette éternelle répétition, en firent une critique, où la plume n’entra pour rien, & qui corrigea l’Auteur. […] Galland lui-même, Auteur des mille & une Nuits, & celui-ci leur ayant répondu qu’oui : Monsieur Galland , lui dirent-ils, si vous ne dormez pas, faites-nous un de ces beaux Contes que vous savez . Ces mille & une Nuits nous ont attiré un déluge d’autres Contes, qui, pour la plupart, sont si insipides, qu’on pourroit dire, au contraire, à leur Auteur : Dormez, & ne nous faites point de Contes.
L’auteur arrive de suite au siège de Toulon, dont il embrouille les détails en les abrégeant, et au 13 vendémaire, dont il méconnaît les causes secrètes. […] Nous ne suivrons pas l’auteur dans ses récits du Consulat, de l’Empire, des Cent jours et des deux captivités. […] Il y a bien encore çà et là de petites inadvertances assez drôles, des tricoteuses au 18 brumaire la Convention mentionnée comme subsistant toujours, Chénier auteur de la Marseillaise, M. […] Cependant, comme l’auteur d’Ivanhoë et des Puritains l’est aussi de cette déplorable histoire, nous étions ramené sans cesse et involontairement à nous expliquer cette singulière communauté d’origine autrement que par les préjugés nationaux et la rapidité du travail. […] Entendu de cette façon, il nous semble que le talent fécond, brillant et pittoresque de Walter Scott, abordant le genre austère de l’histoire, a bien pu s’égarer, comme il l’a fait, à la merci de passions mesquines et de préjugés aveugles ; égarement miraculeux et de tout point incompréhensible, si l’on reconnaît à l’auteur cette intelligence profonde des époques et ce sens historique pénétrant dont on l’a jusqu’ici trop libéralement doué.
C’est un Franc-Comtois encore, je le crois bien, mais beaucoup moins primitif, et raffiné, s’il en fût, que l’auteur de Gerfaut, M. […] Mais encore un coup, tout ce que nous disons à l’avantage de M. de Bernard n’est pas pour dégager son talent de l’obligation qu’il a contractée envers celui de M. de Balzac ; quand l’auteur d’Eugénie Grandet et de la Femme de trente ans finirait comme il a commencé, c’est-à-dire quand ses volumes heureux se trouveraient suivis d’autant d’œuvres illusoires qu’ils ont été précédés d’œuvres insignifiantes, quand lui-même, l’auteur de la Femme de quarante ans et de Gerfaut, serait devenu, par bien d’autres productions dont il est capable, le romancier régnant, il ne devrait pas, en avançant, séparer tout bas son progrès de son point de départ, car en littérature il est un peu comme un fils de famille ; il entre de plain-pied dans un genre ouvert, il arrive le lendemain d’un héritage riche, qu’il n’a qu’à grossir après l’avoir débrouillé. […] M. de Pomenars, le vieil oncle, si fringant, et qui est le malin génie de l’aventure, semble avoir soufflé son esprit au romancier et tenir la plume en ricanant ; ou plutôt personne ne tient la plume ; chaque personnage agit, se comporte, parle comme il doit ; et si l’auteur se montre, ce n’est que pour les aider encore à mieux ressortir, comme un maître de maison plein d’aisance, qui s’efface ou reparaît à propos, et sait la vie. […] Gerfaut, le héros du roman, est aussi un des héros du jour, un écrivain à la mode, un dramaturge applaudi, un romancier qu’on s’arrache ; à trente ans, après bien des efforts et de longues sueurs, il a gagné, lui aussi, son bâton de maréchal ; il est aujourd’hui, comme dit spirituellement l’auteur, un de ces jeunes maréchaux de la littérature française dont Chateaubriand semble le connétable.
On crut, dans toute la Hollande, que Bayle en étoit l’auteur, quoique ce soit certainement M. […] A son départ pour la cour d’Hanovre, dans laquelle il fut retenu longtemps, il laissa son Avis aux réfugiés entre les mains de Bayle, qui le fit imprimer de son consentement, mais avec la précaution de ne point mettre de nom d’auteur à la tête du livre, ainsi qu’ils en étoient convenus. […] Il vient à Paris ; il y fait abjuration ; parle de son livre à quelques personnes, qui lui disent que c’est un livre affreux, que l’auteur, ayant voulu ménager les protestans & les catholiques, avoit également déplu aux deux partis. […] D’où il conclud que la haine que Jurieu portoit à Bayle ne vint pas d’une jalousie de mari, mais d’une jalousie d’auteur. […] Cet auteur, un des meilleurs dialecticiens qui ait jamais existé, semble vouloir introduire le pyrrhonisme dans toutes les sciences.
La satire étoit une espece de pastorale que quelques auteurs disent avoir tenu le milieu entre la tragedie et la comedie. […] , dit Diomede ancien auteur qui a écrit quand l’empire romain subsistoit encore. […] Les premiers auteurs anglois qui mirent en leur langue les comedies de Moliere, les traduisirent mot à mot. […] Monsieur Quinault, qui travailla pour notre théatre lyrique après les auteurs que j’ai citez, n’eut pas fait deux opera qu’il comprit bien que les personnages de bouffons, tellement essentiels dans les opera d’Italie, ne convenoient pas dans des opera faits pour des françois. […] Il ne suffit pas que l’auteur d’une comedie en place la scene au milieu du peuple qui la doit voir répresenter, il faut encore que son sujet soit à la portée de tout le monde, et que tout le monde puisse en concevoir sans peine, le noeud, le dénouëment et entendre la fin du dialogue des personnages.
Nous, nous fûmes sévères pour l’auteur de L’Illustre Docteur Mathéus, auquel nous reprochâmes son procédé d’imitation débilitante. […] L’auteur des Contes fantastiques et des Contes de la montagne 13 n’a pas que la gaîté du coloris ; il a aussi celle de l’humeur. […] Nous ne parlons pas du Sacrifice d’Abraham, une grande diablesse d’histoire dont Rembrandt est le héros, laquelle n’a pas de raison pour être plutôt dans ce volume que dans tout autre volume de nouvelles, et qui en aurait une que je sais bien de n’y être pas… Enfin, dans les Contes de la montagne, où l’auteur se détire de son fantastique et commence de s’en dégager, vous ne trouverez que deux contes de cette espèce : Le Violon du pendu et L’Héritage de mon oncle Christian, aussi faibles d’ailleurs que tout le reste ; car pour le Conte qui a presque proportion de roman, et qui envahit, à lui seul, tout le volume, ce très beau Conte de Hugues-le-Loup, je ne le mets point parmi les tentatives fantastiques de l’auteur, malgré la donnée somnambulique qui en fait le dénouement et qui a été si rabâchée depuis Shakespeare, mais je le place plutôt parmi les autres récits, où le talent d’Erckmann-Chatrian, son talent réel et lumineux, — son talent antifantastique — s’est montré avec le plus de suite et d’éclats. […] Malheureusement l’histoire, commencée sur ce grand pied mystérieux, tourne de la lycanthropie, que l’auteur a peur d’aborder et qui n’eût pas fait trembler Edgar Poe ou tout autre génie fantastique, au somnambulisme shakespearien, mais sans la goutte de sang sur la main coupable, et, au point de vue du fantastique, c’est là le plus triste fiasco.
Binet sur la psychologie des auteurs dramatiques. […] Elles complètent la physionomie de l’auteur d’Adolphe. […] Non, cet auteur est bien spontané, de cachet unique. […] Il est de ceux qui classent leur auteur. […] L’auteur s’est courbé sur les plaies.
Il est épris de la noble gloire et des luttes généreuses d’un Cicéron ; il se nourrit sans cesse de l’esprit et des ouvrages de « ce grand auteur », qu’il appelle « toute une bibliothèque de raison et d’éloquence ». […] Gibbon eut besoin de sa réputation d’auteur pour se faire dans son pays toute sa place ; il était peu préparé à être homme du monde par son enfance maladive, son éducation étrangère et son caractère réservé. […] La lecture en est assez difficile et parfois obscure ; la liaison des idées échappe souvent par trop de concision et par le désir qu’a eu le jeune auteur d’y faire entrer, d’y condenser la plupart de ses notes. […] Le but principal du jeune auteur est de venger la littérature classique et l’érudition, de la légèreté avec laquelle d’Alembert les avait traitées. […] Madame Brown est l’auteur de la découpure qui se voit en tête des Mémoires.
L’hiver de 1780-1781 marque le moment où Cowper se mit décidément au travail et devint auteur. […] Tout le temps que Cowper fut entre ces deux femmes (car bientôt lady Austen devint leur proche voisine, et leur journée était en commun), il eut tout ce qu’il pouvait désirer pour son talent de poète, à savoir, l’impulsion et la critique. « Sans Mme Unwin, il est probable qu’il ne fût jamais devenu auteur, et sans lady Austen, il ne fût jamais devenu un auteur populaire », a dit très judicieusement Southey. […] Unwin, qui la lit imprimer dans un journal ; on ne savait pas d’abord le nom de l’auteur, et l’on s’en inquiétait peu. […] On conçoit seulement que lorsque peu de mois après le succès fou de John Gilpin, on annonça la publication d’un poème touchant et familier, naturel et élevé, La Tâche, par le même auteur (1784), chacun le voulut lire. […] Il n’est question du sopha que dans le premier livre et pendant les cent premiers vers environ, après quoi l’auteur passe à ses thèmes de prédilection, la campagne, la nature, la religion et la morale.
Le prompt succès de cette première partie décida l’auteur à se remettre aux lettres plus résolument que jamais. […] A la faveur d’un cadre mythologique déjà bien vieux, l’auteur est amené à dire son avis sur la poésie et à passer en revue les différents poëtes du jour, les bons et les mauvais. […] On l’appelle communément Miguel de Cervantes Saavedra. » La seconde partie de Don Quichotte qui parut en 1615, comme nous l’avons dit, un an avant la mort de l’auteur, était dédiée au comte de Lemos, vice-roi de Naples, son patron, à qui il avait déjà offert ses Comédies. […] Rien n’est plus commun, au reste, que ce genre d’illusion chez les auteurs comme chez les pères. […] Toutes les critiques qu’il mérite d’ailleurs, Marie-Joseph Chénier les lui a faites : on lui pardonne volontiers d’avoir abrégé, chez son auteur, les parties poétiques langoureuses ou languissantes ; « mais, par malheur, ce sont souvent les beautés qu’il abrège, c’est le génie qu’il supprime.
Que faire cependant en présence des méchants auteurs, de ceux que de nos jours on n’ose plus appeler tout simplement les sots, et qui en effet sont la plupart si bien frottés de l’esprit de tout le monde que ce ne sont plus que des demi-sots ? […] J’ai omis, dans cet Essai d’art critique et poétique, de charmants modèles de versification et de poésie imitative que l’auteur a su joindre aux leçons, si bien que le précepte porte avec lui l’exemple. […] Ses jugements sur les auteurs, ses propos sur tous sujets, particulièrement sur les matières littéraires, sont d’une vérité exquise. […] Ce défaut, si l’auteur le veut, est aisément réparable. […] Enfin, je ne saurais quitter un semblable ouvrage et un auteur de ce mérite sans dire quelque chose de l’incident académique qui a fait bruit.
L’espèce d’insurrection montagnarde qui s’était tout à coup réveillée et soulevée contre elle avec fureur, grâce à je ne sais quel appel insensé (je ne puis trouver un autre mot) et à je ne sais quelle aberration d’auteurs d’ailleurs estimables, MM. […] Convenait-il qu’un livre, publié au profit de la fille de l’auteur, et d’une fille d’un âge si tendre, contînt de semblables passages ? […] Ce qu’il y a de certain, c’est qu’au gré des amis de l’auteur, Bosc ne prit point encore assez de précautions ; car, au milieu de remerciements et d’éloges mérités, on lui reprocha non seulement d’avoir laissé « des redites qu’il eût été aussi facile que nécessaire d’éviter », mais encore de n’avoir pas émoussé ou retiré certains traits cruels et injustes. […] Toute altération d’un manuscrit de Mémoires, quelle que soit l’intention qui l’a inspirée, lorsqu’elle modifie la donnée fournie par l’auteur, la base de l’étude du moi humain, nous paraît un abus de confiance soit envers le mort qui ne peut protester, soit envers le public qui se trouve abusé. […] Vous supprimez des Confessions l’histoire du ruban et de Mme de Warens ; vous ne voulez pas que je sache que Rousseau a mis ses enfants à l’hospice, qu’il a laissé accuser un innocent du vol dont il était l’auteur ; et cependant Rousseau avait voulu que ces choses fussent connues.
remy nous assurer qu’il est classique comme l’auteur du Télémaque. […] Souvent des vieux auteurs j’envahis les richesses ; Plus souvent leurs écrits, aiguillons généreux, M’embrasent de leur flamme, et je crée avec eux. […] Mais, au lieu d’une appréciation modérée et qui pénètre dans son auteur, M. […] La jeunesse l’aime, elle lui sourit ; cette vogue, qui passe si vite pour les auteurs, se renouvelle pour lui depuis déjà bien des printemps ; l’heure de réaction que vous appelez, et contre laquelle nul autre en nos jours n’est garanti, n’a pas encore sonné, ne vous en déplaise. […] onsard, l’auteur de Lucrèce, lui sont certainement redevables à des degrés différents.
Vous voudriez avoir l’auteur là, auprès de vous, assis au coin de la cheminée, pour le remercier et lui serrer la main. […] Comme vous savez, l’auteur de la Vie de Bohême est chasseur. […] Et vous avez un chez-soi qui peut faire encore la jalousie de bien des auteurs. […] L’auteur déclare qu’il professe une opinion tout opposée sur le talent de M. […] (Note de l’auteur.
Ce n’est plus à Sophocle ou à Aristophane que les premiers auteurs de nos tragédies ou de nos comédies « classiques » demanderont des leçons de leur art, c’est à Plaute et c’est à Sénèque. […] Avertis de son dessein, représentons-nous maintenant l’auteur des Essais, conversant dans sa librairie, c’est-à-dire dans sa bibliothèque, avec ses auteurs favoris. […] Il put sembler un moment que les auteurs de la Satire Ménippée fussent plus heureux, mais n’a-t-on pas un peu exagéré l’importance politique de ce pamphlet célèbre ? […] — et qu’à tout le moins on ne retrouve dans ses œuvres ni la verve de Rabelais ni le souci d’art de Ronsard. — Est-il l’auteur du Quart livre de Pantagruel, 1564 ? […] Benvenuto Cellini, dans ses Mémoires] ; — mais c’est de la « déclamation » sincère, ou dont son auteur est dupe ; — et à ce propos, de Palissy comme écrivain.