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16. (1858) Cours familier de littérature. VI « XXXVIe entretien. La littérature des sens. La peinture. Léopold Robert (1re partie) » pp. 397-476

Est-ce que tous les arts ne sont pas des langues ? […] Aussi remarquez que c’est l’art où la matière a le moins de part, l’art pour ainsi dire tout spiritualiste, l’art frontière entre l’âme évoquée et les sens évanouis. […] V Après cet art suprême de la parole parlée ou écrite, qui est l’art de la langue, l’art des lèvres, l’art de ce sens appelé la bouche, OS, l’art de l’éloquence, viennent les arts de l’oreille et des yeux : la musique et la peinture. […] Est-ce un art que la réverbération d’un verre sur un papier ? […] Honneur à l’or quand il se dévoue à l’art !

17. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

vous voyez de l’art au théâtre, mon ami ?  […] Quel est, au vrai, le domaine de l’art dans le théâtre ? […] En dehors de tout milieu l’art est inconcevable. […] À chaque ordre de sensations esthétiques répondit un art résonateur. […] La convention de l’art exprime le convenu de la vie.

18. (1856) Le réalisme : discussions esthétiques pp. 3-105

À laquelle de ces trois attributions l’art correspond-il ? […] Quelle est la mission de l’art ? […] L’art, c’est l’humanité. […] Il n’y a point, il n’y a jamais eu d’art chrétien. […] Il n’est pas question de l’art, je présume.

19. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

vous voyez de l’art au théâtre, mon ami ?  […] Quel est, au vrai, le domaine de l’art dans le théâtre ? […] En dehors de tout milieu, l’art est inconcevable. […] L’art a fait le métier (qui le lui rend bien depuis, hein, Barbedienne) ? […] La convention de l’art exprime le convenu de la vie.

20. (1889) L’art au point de vue sociologique « Préface de l’auteur »

Comme la morale, l’art a pour dernier résultat d’enlever l’individu à lui-même et de l’identifier avec tous. […] Il y a, selon nous, une unité profonde entre tous ces termes : vie, moralité, société, art, religion. Le grand art, l’art sérieux est celui où se maintient et se manifeste cette unité ; l’art des « décadents « et des « déséquilibrés », dont notre époque nous fournira plus d’un exemple, est celui où cette unité disparaît au profit des jeux d’imagination et de style, du culte exclusif de la forme. Nous verrons que l’art maladif des décadents a pour caractéristique la dissolution des sentiments sociaux et le retour à l’insociabilité. […] L’art, en un mot, c’est encore la vie, et l’art supérieur, c’est la vie supérieure ; toute œuvre d’art, comme tout organisme, porte donc en soi son germe de vie ou de mort.

21. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 mai 1886. »

Fallait-il à chacun de ces groupes un art spécial ? Un seul, l’art plastique, a suffi pour tous. […] L’art des sensations a, dès le début, été l’art plastique de la Vue. […] Alors ils tentèrent un art nouveau, la poésie. […] J. de Biez (L’art et les Yeux, Lévy, éditeur) qui, seul, a tenté une explication sérieuse de cet « art consolateur ».

22. (1892) Boileau « Chapitre VII. L’influence de Boileau » pp. 182-206

Sans doute, les Perrault et Charpentier ne sont pas récompensés comme écrivains, mais comme d’utiles agents qui rendent des services administratifs de divers genres dans la direction des arts et des sciences. […] Le grand, l’immense succès de l’Art poétique n’empêche point qu’il n’y ait un désaccord latent entre l’auteur et son public. […] En Italie, où, quand on est las du cavalier Marin, on a l’art encore si fin du Tasse ou de Pétrarque et le grand art de Dante, l’influence de l’Art poétique s’exerce surtout sur le poème dramatique ; ailleurs elle embrasse tous les genres de poésie. […] À vrai dire, on parle des règles, et ces règles sont, dans le particulier, celles que donne l’Art poétique : mais qu’est-ce que ces règles, séparées des principes qui leur donnent sens et vertu, abstraction faite du naturalisme et de la notion d’art ? […] Chénier, en réalité, ne se distingué de ses contemporains que parce qu’il retourne aux sources du grand art classique.

23. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Il a régénéré l’art, puis le théâtre ; il doit régénérer encore la nation. […] Dans le traité sur l’art et la Révolution (Leipzig, 1849), Wagner revient à la critique de l’art moderne ; mais déjà ses reproches reposent sur la claire voyance de l’art futur. Seuls les Grecs ont connu l’art véritable, interprète scrupuleux de la conscience publique ; aussi l’art grec était il conservateur. […] Cette étude se divise en trois parties : le rôle de l’art dans la religion ; — l’essence de la religion ; — comment l’art lui pourra servir. […] C’est de leur art que tout doit partir.

24. (1898) L’esprit nouveau dans la vie artistique, sociale et religieuse « I — L’architecture nouvelle »

L’absolue mesquinerie de notre esthétique provient de cette étrange opinion que l’art est une chose de luxe, alors que l’art est essentiellement vital, nécessaire à la vie, inséparable a elle. […] L’architecture moderne, en un mot, nous est apparue jusqu’à présent comme un art sans vie et sans beauté, en complète infériorité vis à vis des autres arts, qu’un sentiment nouveau a déjà orientés dans une voie nouvelle. […] On comprend immédiatement qu’entre cet art et l’art courant, même le moins banal, il y a un abîme ; il s’agit en effet d’une œuvre entièrement nouvelle. […] Il n’y a aucun artifice dans cet art de sincérité. […] Art et Décoration, janvier 1897.

25. (1908) Après le naturalisme

La théorie de l’art pour l’art ne pouvait pas se croire si proche de sa fin. […] La théorie de l’art pour l’art a fait son temps. […] Il y a parmi tous le principe de l’art pour l’art, et c’est peut-être le plus dangereux. […] Un art de logique et de fonction. […] Les partisans de l’art pour l’art avaient raison dans leurs interdictions : l’art ne doit point s’abaisser et les néophytes de l’art social avaient également raison : il faut écrire pour le peuple.

26. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre cinquième. Le réalisme. — Le trivialisme et les moyens d’y échapper. »

Tout art est un effort pour reproduire en perfectionnant. L’art primitif essayait d’embellir la réalité ; il la faussait souvent ; l’art moderne essaie de l’approfondir. […] Au contraire, une âme vulgaire aura un œil vulgaire et un art banal. […] Ainsi agit l’art vis-à-vis de la réalité. […] La vie du souvenir est une composition ou systématisation spontanée, un art naturel.

27. (1892) Boileau « Chapitre VI. La critique de Boileau (Fin). La querelle des anciens et des modernes » pp. 156-181

Qui lui enseigna que la poésie était un art, non pas au sens où la rhétorique aussi est un art, ni comme les arts mécaniques, mais un des beaux-arts ? Et qui lui fit croire que cet art devait être naturaliste ? […] En ce temps-là avait paru l’Art poétique, direct et rude coup pour les contempteurs de l’antiquité. […] Supprimer la forme dans l’éloquence et dans la poésie, c’était hardi pour un homme qui prétendait se connaître aux arts. […] Selon ses nouvelles vues, à vrai dire, toute son œuvre était à refaire : il y avait un autre Art poétique à écrire.

28. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Avant-propos » pp. 1-5

Dans l’antiquité, l’art poetique étoit un des arts subordonnés à la musique ; et par consequent c’étoit la musique qui enseignoit la construction des vers de toute figure. L’art de la saltation, ou l’art du geste étoit aussi l’un des arts musicaux. Ainsi ceux qui enseignoient les pas et les attitudes de notre danse, ou de la danse proprement dite, laquelle faisoit une partie de l’art du geste, étoient appellez musiciens. […] Suivant cet Aristides la plûpart des auteurs qui l’avoient précedé, définissoient la musique : un art qui enseigne à se servir de la voix et à faire tous les mouvemens du corps avec grace. […] En premier lieu je donnerai une idée generale de la musique speculative et des arts musicaux, c’est-à-dire, des arts qui parmi les anciens étoient subordonnez à la science de la musique.

29. (1905) Les ennemis de l’art d’écrire. Réponse aux objections de MM. F. Brunetière, Emile Faguet, Adolphe Brisson, Rémy de Gourmont, Ernest Charles, G. Lanson, G. Pélissier, Octave Uzanne, Léon Blum, A. Mazel, C. Vergniol, etc… « I »

On croirait, à les entendre, que nous sommes les premiers à avoir enseigné l’art d’écrire. […] « On n’enseigne pas l’art d’écrire !  […] C’est l’art, en un mot, de dégager laborieusement, efficacement, sa propre originalité […] Un diplôme universitaire donne-t-il plus de compétence dans l’art d’écrire ? […] La production est un art, la critique en est un autre.

30. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 avril 1886. »

L’art de Wagner n’admet point de ces procédés arbitraires. […] L’art de Wagner marche vers ce désir, encore en maint lieu inconscient mais partout existant, de l’harmonie ; car il se manifeste aujourd’hui, depuis la grande victoire de Parsifal et à la face du monde entier, comme l’art de l’avenir ; et il est l’art dont a besoin le présent pour se faire l’avenir, au sens d’une humanité idéale. […] Dans une telle époque certes c’est par un miracle qu’un art peut encore exister ; l’art est le prophète d’une humanité idéale, mais il représente comme un idéal la plus noble image de la nature humaine. […] Des Français ne reconnaissent pas leur propriété dans l’art qui de l’Allemagne vient en France. […] Pour que ces deux mondes soient en harmonieuse contordance, il faut que cet art devienne en nous une vivante morale, il faut qu’en nous-mêmes nous vivions cet art, comme le Maître lui-même l’a vécu.

31. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Troisième partie — Section 16, des pantomimes ou des acteurs qui joüoient sans parler » pp. 265-295

Ce furent les pantomimes qui exprimoient tout ce qu’ils vouloient dire avec les gestes qu’enseignoit l’art de la saltation. […] Nous avons dit ci dessus que l’art du geste étoit composé de gestes naturels et de gestes d’institution. […] Cet auteur prend pour l’art des pantomimes, qui consistoit à réciter une piece ou une scéne suivie sans parler, ce que Tite-Live appelle amitandorum carminum actum, l’art d’exprimer à son gré et arbitrairement en dansant, quelques passions, art qui étoit certainement plus ancien qu’Auguste. […] Le cinique fut obligé de tomber d’accord que l’art du pantomime étoit un art réel. […] Nous avons vû que cet art avoit commencé sous Auguste.

32. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Seconde partie — Section 12, des siecles illustres et de la part que les causes morales ont au progrès des arts » pp. 128-144

Les personnes les moins spéculatives ont fait plusieurs fois refléxion, qu’il étoit des siécles où les arts languissoient, comme il en étoit d’autres où les arts et les sciences donnoient des fleurs et des fruits en abondance. […] On trouve que les causes morales ont beaucoup favorisé les arts dans les siecles où la poësie et la peinture ont fleuri. […] L’art d’épuiser les provinces pour faire subsister les armées sur une frontiere ; cet art pernicieux qui éternise les querelles des souverains, et qui fait durer les calamitez de la guerre long-temps encore après les traitez, de maniere que la paix ne peut recommencer que plusieurs années après que la guerre est finie, n’étoit pas encore inventé. […] Les lettres et les arts firent donc des progrès merveilleux. […] Le regne du feu roi, fut un temps de prosperité pour les arts et pour les lettres.

33. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre II. Boileau Despréaux »

Art réaliste. […] L’Art poétique : défauts et lacunes. […] Alliance du rationalisme et de l’art : l’imitation de l’antiquité. […] Mais c’est de l’art à coup sûr, et du grand art, par la probité de la facture solide et serrée, par le respect profond du modèle, par le large et sûr emploi du métier. […] L’Art poétique L’Art poétique a ses défauts : une lacune de l’esprit de Boileau y apparaît.

34. (1884) Les problèmes de l’esthétique contemporaine pp. -257

Le principe de l’art, selon nous, est dans la vie même ; l’art a donc le sérieux de la vie. […] L’industrie et l’art vont en sens contraire. […] L’architecture, un art que M.  […] L’art, selon M.  […] Legouvé, « L’art poétique d’autrefois et l’art poétique d’aujourd’hui » (dans le Temps).

35. (1901) L’imagination de l’artiste pp. 1-286

Pourquoi l’art ? […] Sans compter ceux qui me répondront : l’art pour l’art, c’est-à-dire, si je comprends bien cette formule, l’art pour la virtuosité. […] C’est un art délicat. […] Mais l’art idéaliste existe. […] Chaque art a sa mission.

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