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3192. (1866) Histoire de la littérature anglaise (2e éd. revue et augmentée) « Livre II. La Renaissance. — Chapitre III. Ben Jonson. » pp. 98-162

Ce personnage s’appelle Critès, Asper, Sordido, Deliro, Pecunia, Subtil, et le nom transparent indique la méthode logique qui l’a formé. […] Là-dessus, on lui dit qu’il est fou, et l’on disserte devant lui sur sa maladie156. « Ce mal s’appelle en grec μανἱα, en latin insania, furor, vel ecstasis melancholica, c’est-à-dire egressio, quand un homme ex melancholico evadit fanaticus.

3193. (1886) Revue wagnérienne. Tome I « Paris, 8 avril 1885. »

Associés successivement, appelés à coopérer tous à un même résultat, les arts avaient fourni, par leur concours, le moyen de rendre intelligibles à un peuple assemblé les buts les plus élevés et les plus profonds de l’humanité ; puis les différentes parties constituantes de l’art s’étaient séparées, et désormais, au lieu d’être l’instituteur et l’inspirateur de la voix publique, l’art n’était, plus que l’agréable passe-temps de l’amateur, et, tandis que la multitude courait aux combats de gladiateurs ou de bêtes féroces dont on faisait l’amusement public, les plus délicats égayaient leur solitude en s’occupant des lettres ou de la peinture. […] Les symphonies de Beethoven, purement expressives, créaient des sentiments, mais sans dire le pourquoi ; le drame complet, analytique et réaliste devait motiver les émotions par des faits, et, pour conserver à l’œuvre son unité, c’est par les instruments musicaux encore que Wagner produit l’illusion de ces faits, appelés à expliquer les sentiments.

3194. (1880) Les deux masques. Première série. I, Les antiques. Eschyle : tragédie-comédie. « Chapitre X, Prométhée enchaîné »

En somme, Héphestos dans l’Olympe fait un peu l’effet d’un prolétaire parmi des seigneurs. « L’illustre Ouvrier », c’est ainsi que l’appelle Homère. […] Un autre Père tire hardiment un anagramme divin du nom du Titan, et il l’appelle Pro-Theus, symbole et proto-type de l’Homme-Dieu.

3195. (1772) Bibliothèque d’un homme de goût, ou Avis sur le choix des meilleurs livres écrits en notre langue sur tous les genres de sciences et de littérature. Tome I « Bibliotheque d’un homme de goût. — Chapitre I. Des poëtes anciens. » pp. 2-93

On les regarde de travers, Et personne ne les écoute, Ce qui les fâche fort sans doute ; En la noire habitation Il en est plus d’un million ; Comme à Paris chose certaine, Chaque ruë en a la centaine De ceux qu’on appelle plaisans, Rimeurs burlesques soi-disans, Du nombre desquels on me compte ; Dont j’ai souvent un peu de honte. […] Ses vers sont aisés ; mais il y en a beaucoup qui ne différent de la prose que par la rime, sur-tout ceux qu’il appelle vers libres.

3196. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « L’abbé de Bernis. » pp. 1-22

Bernis y avait mis, plus encore que d’habitude, une profusion de fleurs, de bouquets, de guirlandes ; et là-dessus Voltaire l’appelait, en s’adressant à lui-même, la belle Babet, ou, en parlant à d’autres, la grosse Babet : c’était alors une bouquetière en vogue, une marchande de quatre saisons.

3197. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Malherbe et son école. Mémoire sur la vie de Malherbe et sur ses œuvres par M. de Gournay, de l’Académie de Caen (1852.) » pp. 67-87

Depuis cette ode de bienvenue à la reine Marie de Médicis, cinq années s’écoulèrent encore avant que Malherbe fût appelé à la Cour, où ses compatriotes Du Perron et Des Yveteaux avaient parlé de lui et l’avaient recommandé au roi.

3198. (1867) Causeries du lundi. Tome VIII (3e éd.) « Gibbon. — II. (Fin.) » pp. 452-472

En voyant les excès qui déshonoraient une cause qui aurait pu être si belle, en considérant le champ illimité d’anarchie et d’aventures dans lequel on se lançait à l’aveugle, il en revint à aimer cette Constitution anglaise pour laquelle il s’était toujours senti assez tiède ; il redevint fier de ce qu’il appelait le bon sens de sa nation et de ce qu’elle avait conscience des bienfaits dont elle jouissait : Les Français, écrivait-il à lord Sheffield (1790), répandent tant de mensonges sur les sentiments de la nation anglaise, que je souhaiterais que les hommes les plus considérables de tout parti et de toute classe se réunissent dans quelque acte public pour déclarer qu’ils sont eux-mêmes satisfaits de notre Constitution actuelle et résolus à la maintenir.

3199. (1869) Causeries du lundi. Tome IX (3e éd.) « Nouvelles lettres de Madame, mère du Régent, traduites par M. G. Brunet. — I. » pp. 41-61

Ce sont ces correspondances taillées et morcelées qu’on a ensuite traduites par fragments en français, et dont on a composé le volume improprement appelé Mémoires de Madame 16.

3200. (1870) Causeries du lundi. Tome XIII (3e éd.) « Maine de Biran. Sa vie et ses pensées, publiées par M. Ernest Naville. » pp. 304-323

Cette vie de la pensée, à laquelle il était presque exclusivement appelé, fut pourtant interrompue, coupée de temps en temps et longuement entamée par les fonctions publiques.

3201. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Histoire de l’Académie française, par Pellisson et d’Olivet, avec introduction et notes, par Ch.-L. Livet. » pp. 195-217

Ce héros, messieurs, eut alors la bonté de me dire la pensée qu’il avait de vous rendre arbitres de la capacité, du mérite et des récompenses de tous ces illustres professeurs qu’il appelait, et de vous faire directeurs de ce riche et pompeux prytanée des belles-lettres, dans lequel, par un sentiment digne de l’immortalité, dont il était si amoureux, il voulait placer l’Académie française le plus honorablement du monde, et donner un honnête et doux repos à toutes les personnes de ce genre, qui l’auraient mérité par leurs travaux.

3202. (1869) Portraits contemporains. Tome I (4e éd.) « M. de Sénancour — M. de Sénancour, en 1832 »

D’opulents héritages, auxquels il était naturellement appelé, lui manquèrent.

3203. (1871) Portraits contemporains. Tome V (4e éd.) « UN DERNIER MOT sur BENJAMIN CONSTANT. » pp. 275-299

Ce singulier fragment nous apprend bien des choses, et d’abord qu’il ne faudrait pas absolument se fier aux lettres d’amour qu’il écrivait, pour y trouver l’expression toute vraie de sa pensée ; car enfin ce qu’il appelle ici du tendre galimatias pourrait bien, si on le retrouvait sans comme ntaire, paraître tout simplement de la tendresse exaltée.

3204. (1875) Les origines de la France contemporaine. L’Ancien Régime. Tomes I et II « Livre cinquième. Le peuple. — Chapitre III »

» Aussi bien l’ordre n’est maintenu que par la force et la crainte, grâce aux soldats du guet que la multitude appelle tristes-à-patte.

3205. (1890) La fin d’un art. Conclusions esthétiques sur le théâtre pp. 7-26

Cette sensibilité doit être complétée par une autre faculté, non plus réceptive mais expressive, que nous avons pu appeler l’intellectualité : seconde vertu qui rarement, hélas, accompagne la première : il y a mille dilettanti pour un artiste.

3206. (1897) Le monde où l’on imprime « Chapitre XX. La fin du théâtre » pp. 241-268

Cette sensibilité doit être complétée par une autre faculté, non plus réceptive mais expressive, que nous avons pu appeler l’intellectualité : seconde vertu qui rarement, hélas, accompagne la première : il y a mille dilettanti pour un artiste.

3207. (1857) Causeries du lundi. Tome I (3e éd.) « Adrienne Le Couvreur. » pp. 199-220

On y vivait familièrement ; mais elle n’avait rien de ce qu’on peut appeler un salon.

3208. (1857) Causeries du lundi. Tome II (3e éd.) « Lettres de lord Chesterfield à son fils. Édition revue par M. Amédée Renée. (1842.) » pp. 226-246

Il confesse qu’à une époque d’inexpérience, il donna dans l’excès du vin et dans d’autres excès auxquels il n’était pas d’ailleurs naturellement porté, mais il tirait vanité de s’entendre appeler un homme de plaisir.

3209. (1857) Causeries du lundi. Tome III (3e éd.) « Les Mémoires de Saint-Simon. » pp. 270-292

Je sais des couplets assez plaisants sur son compte, où on l’appelle greffier des pairs, petit hussard du Régent de la France, et autres représailles plus ou moins spirituelles.

3210. (1857) Causeries du lundi. Tome IV (3e éd.) « Jasmin. (Troisième volume de ses Poésies.) (1851.) » pp. 309-329

Pendant une de ces tournées qu’il fait depuis déjà seize ans dans le Midi, et qui sont une suite de récitations et d’ovations continuelles, un poète du département de l’Hérault, un poète en patois, appelé Peyrottes, potier de son état, et qui s’est fait une certaine réputation bien après Jasmin, lui envoya, par lettre, un défi.

3211. (1865) Causeries du lundi. Tome V (3e éd.) « Œuvres de Louis XIV. (6 vol. in-8º. — 1808.) » pp. 313-333

Le style de Louis XIV n’a pas cette brièveté vive et brusque qui caractérise les pages originales de Napoléon, ce que Tacite appelle « imperatoria brevitas » : ce caractère incisif du conquérant et du despote, ce rythme court, pressé, saccadé, sous lequel on sent palpiter le génie de l’action et le démon des batailles, diffère complètement du style plus tranquille, plus plein et, en quelque sorte, héréditaire de Louis XIVo.

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