Vendredi : Air de la forge de Siegried Samedi : Fantaisie sur le Rheingold ; choeur de Goetterdaemmerung Dimanche : Grand bal précédé d’un concert : La Chevauchée Lundi : Chœur des matelots du Hollandais ; trio des Filles-du-Rhin. […] En regard des innombrables métamorphoses par où passe le Leitmotif chez Wagner, je me bornerai à indiquer, parmi les modifications si originales de ce thème de l’« Idée fixe » de Berlioz, la fin du premier mouvement, fortissimo et en accords syncopés, haletants, dominés par la petite flûte aiguë d’un caractère sauvagement désespéré et diaboliquement triomphal, — et encore, et surtout, le fameux épisode du final, en mouvement dansant de 6/8 où la « Mélodie aimée », confiée à la petite clarinette en mi doublée de la petite flûte si vulgairement criarde, est travestie selon la remarque même de Berlioz, en « un air de guinguette triviale, ignoble et grotesque. » On connaît la pensée secrète de Berlioz et le sous-entendu vengeur de cette ironie sanglante à l’adresse de la belle miss Smithson57 az. […] Qu’on lise tels airs de Richard cœur de Lion, « Je crains de lui parler la nuit … » « La danse n’est pas ce que j’aime … » les notes y ont la précision merveilleuse de mots ; et puis c’est un âge délicat et léger qui s’épand, tandis que sont inquiètement dandinées les phrases douces. […] Voici les émotions plus fortes exprimées par Christophe Glück ; et déjà le langage est plus riche ; deux parties, le chant et l’orchestre, concourant à l’expression ; une scrupuleuse application — et chez nul, peut-être, autant que chez Glück — à ce que la musique recrée seulement les émotions définies du personnage en scène ; des opéras rigoureusement divisés en deux parties : l’une, d’amusement (les ballets, certains airs), l’autre, d’art ; une profondeur d’analyse jusque là insoupçonnée : avec cela, un très petit nombre d’émotions, les mêmes sans cesse traduites, et par les mêmes moyens. […] Elle fait une dernière apparition, une trentaine d’années plus tard, au commencement de la Prise de Troie, dans l’Allégro : « Quitte-moi dès ce soir » de l’air de Chorèbe dans la scène avec Cassandre ; voir l’intéressante interprétation de ce passage dans le volume d’Alfred Ernst ; L’œuvre dramatique de Berlioz (Calmann Lévy, 1884) [NdA] 59.
Un coup de cloche retentit, le son éclate, puis diminue, puis s’éteint, et un moment vient où je ne distingue plus si l’écho affaibli est extérieur ou intérieur, s’il est un dernier ébranlement de l’air ou un dernier ébranlement de mon cerveau, s’il est une image ou une perception. […] D’après Spencer, il a quelque analogie avec ces pianos mécaniques qui peuvent reproduire un nombre d’airs indéfinis. […] On pourrait comparer les cordons nerveux à des cordes tendues, l’une produisant le la du diapason, une autre produisant l’ut, etc. ; quel que soit le moyen par lequel vous arriverez à ébranler la première, — frottement d’un archet, pincement avec le doigt, coup donné sur la corde, fort ébranlement de l’air, courant électrique, — la première corde donnera toujours le la et non une autre note, l’autre corde donnera toujours l’ut ; l’une sera, sous le rapport mécanique, la mémoire du la, l’autre de l’ut. […] Supposez qu’une boîte à musique, capable de jouer plusieurs airs, tombe à terre pendant qu’elle en joue un et que le cylindre garni de pointes se mette à rouler avec une très grande rapidité, de manière à briser ou à altérer ses pointes : un air entier pourra disparaître sans que les autres soient atteints, Tous les mouvements réflexes qui répondent à l’association des mots grecs entre eux et avec les mots français correspondants peuvent se trouver paralysés, tandis que les systèmes de réflexes répondant au français, appris dès l’enfance et solidement imprimés dans le cerveau, peuvent résister à la commotion.
Non vraiment, on ne peut nier aux auteurs un certain flair des goûts futurs de la pensée et de l’esprit français, en incubation dans l’air. […] Un poumon est perdu et l’autre tout comme… » Et il faut revenir à la malade, lui verser de la sérénité avec notre sourire, lui faire espérer sa convalescence dans tout l’air de nos personnes… Puis une hâte nous prend de fuir l’appartement, et cette pauvre femme. […] dans une de ces chambres de domestiques, où le soleil, donnant sur une tabatière, fait l’air brûlant comme en une serre chaude, et où il y a si peu de place, que le médecin est obligé de poser son chapeau sur le lit… Nous avons lutté jusqu’au bout pour la garder, à la fin il a fallu se décider à la laisser partir. […] Il y a je ne sais quelle répugnante promiscuité de salut dans cette adjonction : c’est la fosse commune de la prière… Derrière moi, à la chapelle, pleure la nièce de Rose, la petite qu’elle a eue un moment chez nous, et qui est maintenant une jeune fille de dix-neuf ans, élevée chez les sœurs de Saint-Laurent : pauvre petite fillette étiolée, pâlotte, rachitique, nouée de misère, la tête trop grosse pour le corps, le torse déjeté, l’air d’une Mayeux, triste reste de toute cette famille poitrinaire attendue par la Mort et dès maintenant touchée par elle, — avec, en ses doux yeux, déjà une lueur d’outre-vie. […] Pour le livre que je rêvais, il eût peut-être été préférable d’avoir pour modèle une jeune fille du faubourg Saint-Germain, dont l’affinement et les sélections de race, les traditions de famille, les aristocratiques relations, l’air ambiant même du faubourg qu’elle habite, auraient doté mon roman d’un type à la distinction plus profondément ancrée dans les veines, à la distinction perfectionnée par plusieurs générations.
De l’air plus transparent le cristal est limpide, Des monts vaporisés l’azur vague et liquide S’y fond avec l’azur des cieux. […] Aux premières lueurs de l’aurore frileuse, On voit flotter ces fils dont la vierge fileuse D’arbre en arbre au verger a tissé le réseau : Blanche toison de l’air que la brume encor mouille, Qui traîne sur nos pas, comme de la quenouille Un fil traîne après le fuseau. […] ……………………………………………………………………………………………… Vous savez que je suis venu dans le pays de ma naissance, il y a quelques semaines, pour rétablir ma santé, atteinte jusqu’à la sève, et pour respirer le vieil air toujours jeune des coteaux où nous avons respiré notre première haleine, comme on renvoie à sa nourrice, bien qu’elle n’ait plus le même lait, l’enfant maladif que le régime des villes a énervé. […] Je l’aspirais comme des lèvres qui se collent à l’embouchure d’une fontaine d’eau pure ; je lui tendais mes deux mains ouvertes, mes doigts élargis, comme un mendiant qu’on a fait entrer au foyer d’hiver, et qui prend, comme on dit ici, un air de feu. […] J’entends les lézards glisser dans les pierres sèches, je connais le vol de toutes les mouches et de tous les papillons dans l’air autour de moi, la marche de toutes les petites bêtes du bon Dieu sur les herbes ou sur les feuilles sèches au soleil.
Il semble que les idées aient, comme les fleurs, leurs mariages lointains à travers les airs. […] Hippocrate, dans son traité des Airs, des Eaux et des Lieux, s’étend beaucoup sur ce sujet. […] Un chant juif bien rendu, nous fait pénétrer dans la synagogue ; toute l’Écosse est dans un véritable air écossais, comme toute l’Espagne est dans un véritable air espagnol. […] Seulement il respirait cet air, il s’imprégnait de cette chaude lumière. […] Quelques sapins, brisés par l’orage, auraient bon air au premier plan ; mettons-en.
L’air français ne va pas aux gens d’outre-Manche. […] Ils ne se souciaient point de toujours rire ; la comédie, après un éclat de bouffonnerie, reprenait son air sérieux ou tendre. […] Tom Fashion frappe à la porte du château, qui à l’air d’un poulailler, et où on le reçoit comme dans une ville de guerre. […] Et quel air ai-je, Foible ? — Un air tout à fait vainqueur, madame. — Bien, mais, comment le recevrai-je ?
La surprise des sens a tout l’air d’y devancer celle du cœur. […] et quel air d’impudence ! […] Avant ce temps, il était de belle taille, mince, élégant ; il eut toujours l’air très-noble, et l’âge lui avait dessiné un profil qui rappelait, par instants, celui de Voltaire, mais un profil bien moins accusé, très-fin, et qu’Isabey a si délicatement touché de son crayon. […] Ce qui est certain, c’est que dans une lettre à Bertin, datée de Bourbon janvier 1775, il parle de son retour comme prochain ; et de plus une lettre de Bertin à lui (en supposant la date exacte) nous le montre revenu en France et plus que revenu en juin 1776, pleinement rendu aux plaisirs de la confrérie, et n’ayant pas du tout l’air d’un amant désolé. […] — On a la lettre par laquelle Parny adressait sa pièce au ministre de l’intérieur, François de Neufchâteau, bonhomme de lettres, s’il en fut, qui ordonnait solennités sur solennités, lançait des circulaires en tous sens et se donnait un mouvement extraordinaire pour rendre un air de vie à cette fin de Directoire.
Si l’on peut dire que le romantisme a consisté, pour une bonne part, dans le goût du pittoresque à outrance et des effets violents, on conçoit qu’il ait tourné assez rapidement au réalisme ; car, dès qu’il s’agit de forcer l’attention et d’ébranler les nerfs des dégoûtés, l’art qui peint la réalité contemporaine et qui en respecte ou en exagère les brutalités y réussira mieux que celui qui s’attarde aux âges passés ou qui donne aux choses d’aujourd’hui un air de fiction, l’air de « n’être pas arrivées » Notez que, d’un autre côté, par son développement naturel, parallèle, semble-t-il, aux progrès du sens critique et à l’accroissement de ses exigences, le roman tendait au réalisme. […] Mais il est peut-être vrai aussi qu’un roman doit être plus logique, plus lié, plus clair que la réalité, et que MM. de Goncourt se sont dispensés plus qu’il n’aurait fallu des règles les mieux fondées de la composition, de tout ce qui, dans une œuvre d’art, produit, pour employer leurs expressions « la tranquillité des lignes » et l’air de « santé courante », donne une impression de grandeur et de beauté, délivre de toute inquiétude l’émotion esthétique et mêle à l’admiration un sentiment de sécurité. […] Les tons, les nuances, les lignes que le pinceau peut seul reproduire, ils font cette gageure de les rendre sensibles avec des phrases écrites ; et c’est alors un labeur, un effort désespéré des mots pour prendre forme et couleur, une lutte du dictionnaire contre la palette, des phrases qui ont des airs de glacis, des substantifs qui sont des frottis, des épithètes qui sont des touches piquées, des adverbes qui sont des empâtements, une transposition d’art enragée… Les classiques, quand ils veulent peindre, emploient des mots abstraits qui évoquent d’abord un sentiment, puis une image, mais indéterminée «… Un horizon fait à souhait pour le plaisir des yeux », ou des mots concrets qui évoquent une image précise, mais sommaire et rapide : L’onde était transparente ainsi qu’aux plus beaux jours. […] J’en prends une au hasard, qui n’est pas une des pires. « La joie de midi glissait et jouait sur le luisant des feuilles, le brillant des fleurs, bourdonnait dans le silence et la chaleur ; et des vols de mouches, tour à tour blanches sur le vert et noires sur le blanc, s’embrouillaient dans l’air ou bien y planaient, les ailes imperceptiblement frémissantes, ainsi que des atomes de bonheur suspendus dans l’atmosphère 49. » Les défauts sautent aux yeux d’un professeur de rhétorique : l’assonance de joie et de jouait, de fleurs et de chaleur ; ailes se rapportant grammaticalement à vols, si bien que les vols ont des ailes ; dans l’atmosphère faisait double emploi avec dans l’air ; l’ambiguïté de la construction qui fait douter si ce sont les vols ou les ailes qui ressemblent à des atomes de bonheur, ainsi que pouvant se rattacher également à l’un ou à l’autre de ces deux mots.
Je l’aperçois, barbu et chevelu, un peu triste, l’œil morne, les joues tombantes, l’air fatigué. […] L’air se chargeait d’électricité. […] Tous ont un même air de rustres endimanchés et satisfaits. […] C’est pour cela, peut-être, que ses descriptions ont quelquefois un air ratissé et propret de jardin de curé. […] Ils parlaient par sentences, d’un air digne et solennel.
Il considérait, en effet, ces morceaux comme des jeux d’esprit, ou du moins des exercices de rhétorique dans lesquels le jeune auteur avait essayé de se former et de se rompre aux divers styles, et il en parlait ainsi d’un air de certitude et comme le tenant de bonne source. […] Gilbert, faisant à merveille son devoir d’avocat et d’ami de Vauvenargues, observe d’ailleurs avec justesse qu’on ne doit pas prendre trop au sérieux une idée en l’air, et dont Vauvenargues avait été le premier à faire bon marché et à rire. — La seule conclusion que je veuille tirer, c’est que nous avons désormais en Vauvenargues un sujet plus compliqué qu’on ne l’imaginait, un sujet plus mélangé et plus humain, et moins pareil (au moral) à une belle statue d’éphèbe. […] Vauvenargues ne saurait mieux marquer par quelle extrémité de fortune et, pour ainsi dire, par quelle contrainte du sort il est arrivé comme malgré lui à livrer au public les productions de sa plume, à se faire homme de lettres ; et quand Saint-Vincens, qui n’a pas lu encore l’ouvrage et qui en a entendu dire du bien, lui en renvoie par avance de flatteuses louanges, voyez de quel air il les accueille ; il en est presque humilié : Je suis bien touché de la part que vous voulez prendre aux suffrages que mon livre a obtenus ; mais vous estimez trop ce petit succès.
De nos jours, avec tous ces souilles en l’air, la tentation est inévitable. […] Sous un air de gentillesse parfois adolescente et de pure grâce, ce volume de Marie annonçait donc une qualité très-certaine de force et de nerf. […] Il fait jouer plus d’un air à l’enfant, et toute son Armorique lui repasse à l’horizon, jeune fille, Océan, blanche fée ; et, complétant sa pensée dans l’avenir, il ajoute : Un jour, si le corn-boud chante aux brouillards d’Arvor, Je dirai : Levez-vous devant moi, pays d’or !
Tout le monde, ou du moins bien du monde allait dans ce salon, et il n’avait rien de banal ; on y respirait, en entrant, un air de discrétion et de mystère. […] Bernadotte était dans la loge ; il vit l’air altéré de Mme Récamier ; il lui offrit son bras pour la reconduire, et de voir lui-même à l’instant le consul. […] Que dans ce procédé habituel il n’y eût quelques inconvénients à la longue, mêlés à un grand charme ; que dans cet air si tiède et si calmant, en donnant aux esprits toute leur douceur et tout leur poli, elle ne les amollît un peu et ne les inclinât à la complaisance, je n’oserai le nier, d’autant plus que je crois l’avoir, peut-être, éprouvé moi-même.
Il est bien vrai qu’au moment où il se demande si la nature entière n’est pas un fantôme, une illusion des sens, et où, pour être logique, il se place dans cette supposition d’un doute absolu, il est bien vrai qu’il se dit : « Cet état de suspension m’étonne et m’effraie ; il me jette au-dedans de moi dans une solitude profonde et pleine d’horreur ; il me gêne, il me tient comme en l’air : il ne saurait durer, j’en conviens ; mais il est le seul état raisonnable. » Au moment où il dit cela, on sent très bien, à la manière même dont il parle et à la légèreté de l’expression, qu’il n’est pas sérieusement effrayé. […] Mais bientôt les amis, ou les examinateurs et approbateurs du livre, s’alarmèrent de voir cette façon exclusive de procéder, et qui se trouvait ici en contradiction avec les Livres saints ; ils firent faire un carton avant la mise en vente ; ils adoucirent la phrase, et présentèrent l’idée de Pascal d’un air de précaution que le vigoureux écrivain ne prend jamais, même à l’égard de ses amis et de ses auxiliaires. […] Sans être évêque ni prêtre, il est lui-même sûr de son fait, il sait à l’avance son but, et laisse assez voir sa certitude, ses dédains, son impatience ; il gourmande, il raille, il malmène celui qui résiste et qui n’entend pas : mais tout d’un coup la charité ou le franc naturel l’emportent ; ses airs despotiques ont cessé ; il parle en son nom et au nom de tous, et il s’associe à l’âme en peine qui n’est plus que sa vive image et la nôtre aussi.
Il les chantoit ensuite sur les airs les plus tendres. Le contraste de l’air & des paroles faisoit un effet très-comique. […] Le musicien soutenoit que ce mot rendroit ridicule l’air le plus beau ; & le poëte assuroit le contraire, disoit que tous les mots pouvoient se chanter aussi bien qu’entrer dans les vers.
Traduire un poète en prose, c’est mettre en récitatif un air mesuré ; le traduire en vers, c’est changer un air mesuré en un autre qui peut ne lui céder en rien, mais qui n’est pas le même. […] Alors la traduction aura toutes les qualités qui doivent la rendre estimable ; l’air facile et naturel, l’empreinte du génie de l’original, et en même temps ce goût de terroir que la teinture étrangère doit lui donner.
Chacun tenait pour assurer que ce genre littéraire ne pouvait plus vivre dans l’air contemporain. […] Est-il naturel qu’une jeune fille de dix-huit ans dispute, d’un air fort averti, sur l’amour du cœur et sur l’amour des sens ? […] Il y a un certain air de crânerie, un certain ton de chevalerie qui lui plaisent par-dessus tout. […] Ses phrases ont un air de finesse et je dirais de propreté, qui enchante : pas un grain de poussière. […] Remy de Gourmont se présentent toujours d’un air agressif, sous une armure de mots qui sont autant de pointes.
Chez ces braves gens, si simplement et si cordialement hospitaliers, sur le plateau fertile et verdissant, balayé d’air pur, pénétré de fine lumière, il retrouva bientôt les forces, la santé, la belle humeur, la joie de respirer plus librement et le besoin d’écrire encore ou, pour mieux dire, de chanter. […] Chante-moi ta chanson : chante-moi ton doux air, Qui sonne si gaîment dans mon palais désert ! […] Est-ce le mot « ataxie » qui est resté en l’air ? […] Plus d’un morceau reste si constamment tendu vers l’effet de simplicité, qu’il n’a plus l’air d’avoir été écrit pour être lu, mais pour être chanté. […] Il leur demande la reprise d’un vieil air qui s’achève en mourant, et il le définit ainsi : « le souffle doux du vent qui a passé sur une rangée de violettes, dérobant et donnant l’odeur ».
Glisser dans l’air à petit bruit ; C’est lui qui donne encore une voix aux Naïades, Des soupirs à Syrinx, des concerts aux Dryades, Et de doux parfums à la Nuit. Zéphyre est son doux nom ; sa légère origine, Pure comme l’éther, trompa l’œil de Lucine, Et n’eut pour témoins que les airs : D’un souffle du Printemps, d’un soupir de l’Aurore, Dans son liquide azur le Ciel le vit éclore Comme un alcyon sur les mers.
Et vous, confrère et médecin, qui trouvez d’ailleurs, dites-vous, mes éloges du docteur Paulin justes et mérités, vous venez, après neuf ans, relever, par une diatribe bruyante, qui vise au grotesque et qui prend en s’affichant des airs de mascarade, quelques négligences et des rapidités inévitables de diction : vous venez en faire une sorte d’éclat et comme de découverte dans un journal quotidien, de telle sorte qu’il ne tenait qu’aux lecteurs de l’Événement, ce jour-là, de croire que je m’étais rendu coupable d’un méfait littéraire assez récent, d’une harangue tout à fait ridicule. […] Pour moi, ce qui me frappe surtout dans l’attaque, c’est le ton grossier de la plaisanterie, l’air d’insulte et de triomphe pour si peu, le gros rire d’un demi-savant qui se croit sûr de son fait.
Les mêmes remarques s’appliquent à un autre exemple de Wundt : « En chemin de fer, dit-il, nous pouvons transformer en un air quelconque le bruit régulier des roues ; nous modifions donc les sensations par l’aperception. » Non, mais nous enchevêtrons un souvenir d’air, une association de notes par contiguïté avec le dessin rythmique des bruits de roue : un enchevêtrement de plusieurs images ou de plusieurs associations n’exige pas un mode de liaison supérieur à l’association ordinaire, ni un acte vraiment libre.