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309. (1885) Préfaces tirées des Œuvres complètes de Victor Hugo « Préfaces des pièces de théâtre — Préfaces de « Marion de Lorme » (1831-1873) »

C’est quelque chose, c’est beaucoup, c’est tout pour les hommes d’art, dans ce moment de préoccupations politiques, qu’une affaire littéraire soit prise littérairement. […] Vous avez affaire à un grand peuple habitué aux grandes choses.

310. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Il passa agréablement son temps à la cour du roi Soleyman, fit de belles affaires pendant quelques mois de séjour à la cour du Louis XIV de la Perse, le grand roi Sha-Abbas ; puis, encouragé par ces succès et provoqué par le roi de Perse, il revint à Paris chercher de nouveaux objets de commerce, et rentra en Perse ; mais Sha-Abbas était mort. […] C’était une affaire que d’acheter une poignée de grain et une livre de viande ; j’essuyais dans mon four toutes les injures du temps, comme en rase campagne. […] J’employai le jour de mon arrivée à Ispahan, et le jour suivant, à recevoir les visites de tous les Européens du lieu, de plusieurs Persans et Arméniens avec qui j’avais fait amitié à mon premier voyage, et à prendre connaissance sur mes affaires. […] Ma peine était au choix d’un introducteur auprès du nazir, qui est le grand et suprême intendant de la maison du roi, de son bien, de ses affaires et de tous ceux qui y sont employés: je veux dire, qui je prendrais pour me donner les premières entrées. […] « Le lendemain, l’agent de la Compagnie anglaise eut une pareille conférence avec le divan ou conseil, sur les affaires.

311. (1867) Cours familier de littérature. XXIV « CXLIIIe entretien. Littérature cosmopolite. Les voyageurs »

Cependant, si l’on fait réflexion sur deux choses singulières, l’une que les femmes, en Perse, hors celles des pauvres gens, sont recluses et ne sortent que pour affaires, on trouvera que cette ville doit être effectivement des plus peuplées. […] Le supplice de Saroutaki l’ayant rendu incapable de débauche, il s’attacha aux affaires, et, en dix ans de temps, il se rendit si habile dans les finances, qu’on le fit contrôleur général du vizir ou intendant de Mazenderan, qui est l’Hyreanie, lequel étant venu à mourir, Saroutaki fut mis à sa place. […] Tous les banqueroutiers et les malfaiteurs s’y retirent pendant qu’on accommode leurs affaires, les hommes et les femmes à part, dans deux grands jardins séparés, qui ont chacun un pavillon contenant une salle et plusieurs petites chambres et cabinets autour. […] Les officiers de l’État, et ceux qui ont affaire au roi, peuvent entrer dans les deux premières salles, mais les seuls eunuques entrent dans la troisième. […] Cela arriva néanmoins d’une façon que l’on peut appeler miraculeuse, tant pour les circonstances que nous avons déjà observées, que pour celles que nous allons marquer, et qui font dire qu’il y a une puissance supérieure qui se mêle souverainement dans les affaires humaines, qui se rend maîtresse des événements, et qui fait réussir les choses bien souvent contre notre attente, comme il arriva ici, où Sefie fut élu malgré le complot des personnes intéressées, et les dispositions favorables qu’ils avaient données à leur entreprise.

312. (1895) La science et la religion. Réponse à quelques objections

Vingt ans plus tôt, je suis trop sûr qu’ils eussent été naturalistes, et leur mysticité n’est qu’une affaire de mode ou une « réclame » de librairie. […] L’indépendance de notre pensée n’aura donc à souffrir que dans la mesure où la foi serait affaire d’expérience et de raisonnement. Mais, précisément, la foi n’est affaire ni de raisonnement ni d’expérience. […] Essayez en effet d’atteindre et de définir l’essence du protestantisme : c’est le salut individuel qui est sa grande affaire. […] Ce sera l’affaire de deux mots et de trois questions, — dont la première est déjà bien jolie, mais la seconde l’est encore davantage, et la troisième les passe toutes deux.

313. (1870) Nouveaux lundis. Tome XII « Essai sur Talleyrand (suite et fin.) »

« Ne croyez pas que, si j’ai quitté les affaires, ce soit par caprice. Je n’ai quitté les affaires que lorsqu’il n’y en avait plus. […] — Ces affaires d’argent amenaient quelquefois des incidents comiques. […] » Une autre encore qui peut facilement se détacher et qui est caractéristique : « Lord Palmerston disait que quand Talleyrand venait le voir pour affaire, il avait presque toujours dans sa voiture Montrond, afin de lui expédier vite ses indications utiles pour jouer et agioter. » Et celle-ci, où Talleyrand voulut paraître désintéressé pour la galerie, mais ce dont Louis-Philippe, qui payait, ne fut pas dupe : « M. de Talleyrand avait été brouillé, dans les derniers temps, avec le roi Louis-Philippe. […] Il y a aussi un ouvrage qui jette beaucoup de jour sur cette affaire, c’est celui de M. de Nougarède, intitulé : Recherches sur le procès et la condamnation du duc d’Enghien (2 vol.).

314. (1892) Boileau « Chapitre I. L’homme » pp. 5-43

Comme ils n’écrivent point pour s’épancher ni pour s’amuser, et qu’ils parlent de leurs affaires, leurs lettres en perdent un peu d’éclat et d’intérêt littéraire. […] Il nous dépeint dans ses lettres les formalités et cérémonies préparatoires à la prise des eaux, saignées, purgations, etc. ; le médecin Tant-Mieux attestant une amélioration que le malade ne sent pas, et l’apothicaire sourd qui lui affirme que la voix lui revient ; la tragique affaire du demi-bain, et les disputes des médecins dont les uns lui ordonnent de se baigner s’il veut guérir, et les autres le lui défendent s’il tient à la vie ; l’épreuve angoisseuse de ce bain, « ses valets faisant lire leur frayeur sur leurs visages, et M.  […] Les querelles littéraires n’avaient jamais eu d’influence sur son humeur, ni de contre-coup sur sa vie ; l’affaire de Phèdre et les menaces du duc de Nevers n’avaient été qu’un incident vite oublié ; il s’était réconcilié avec Quinault, avec Boursault, avec Perrault, sans effort, et de bon cœur, n’ayant jamais été l’ennemi que des idées, et non des personnes. Mais il eut une affaire qui assombrit et inquiéta ses dernières années. […] Il est même un peu trop philosophe sur les malheurs publics, dans la triste année 1709 : il laisse là bien vite « la joie et la misère publiques » qui sont l’affaire du roi, pour venir à ce qui l’intéresse, à ses œuvres.

315. (1914) Enquête : Les prix littéraires (Les Marges)

— C’est vrai, son père est dans les affaires, mais dans les mauvaises affaires… » etc., etc. […] Enfin, c’est un peu de gloire, un peu de bruit autour d’un livre et d’un nom — et dans notre monde moderne, si féru d’affaires, de sport et de divertissements médiocres, il est bon que de temps à autre l’Actualité s’occupe d’autre chose que d’un aviateur, d’un comédien ou d’un multimillionnaire. […] Ces humbles choses vaudront mieux pour le maintien du beau travail que la somme retentissante et toute cette publicité d’affaire de foire. […] Il ne sait que garder ses forces pour son œuvre, c’est elle qui l’intéresse, le reste n’est pas son affaire.

316. (1887) Revue wagnérienne. Tome II « Paris, le 8 juillet 1886. »

Nous n’avons pas affaire à des personnages d’opéra ; des figures vivantes s’agitent devant nous et nous associent, pour un temps, à leur existence. […]   L’œuvre de Bayreuthal (suite)   Extraits de lettres anciennes à des amis   13 novembre 1871 : « Que l’affaire suive donc son cours, et que l’Allemand montre qu’il sait enfin donner l’attention nécessaire à une branche de l’art public si honteusement négligée, et même temps d’une influence illimitée, et à laquelle je voue ma vie. »   19 mai 1871 : « Avant tout je suis heureux d’obtenir ce que nous nous proposons par un accord vraiment amical, et je m’efforce pour cela d’exclure tout élément étranger, hostile ou nuisible, Personne ne sera attiré par nous qui ne conçoive pleinement ce dont il s’agit ; les faits mêmes parleront à ceux qui n’auront pas compris. […] Dieu sait que je n’ai pas ainsi compris l’affaire ; cela eût été fait pour confondre le public allemand … Le plus désagréable pour moi était que, même avant que personne ne m’eut accusé réception de ma communication, tout était déjà parvenu à la connaissance de votre digne Presse. […]   Mais la chose principale est de tomber bientôt d’accord sur une meilleure façon d’attaquer l’affaire : il faut réunir des souscriptions ; il y a peu de gens pour donner cent thalers, même dans un but national ; il y en a bien qui en peuvent donner cinquante, plus encore donneront vingt et beaucoup dix ; ce sont ceux qui se laissent persuader à soutenir une chose vraiment grande, sans y avoir pourtant l’intérêt spécial qui pourrait les décider à faire un jour le voyage de Bayreuth. « Je ne donne plus de concerts : cela ne fait que nuire ; chacun croit avoir fait assez en donnant sa cotisation et l’affaire reste là.

317. (1936) Histoire de la littérature française de 1789 à nos jours pp. -564

Les discours de Mirabeau, de Barnave, de Cazalès, de Maury, de Robespierre constituant, sont généralement des discours d’idées et d’affaires, où le pathos n’est qu’une écume, et qui sont soutenus par l’acquis, la logique de l’expérience et de la culture. […] Nous ne parlons pas de ses écrits de finance, d’administration et de politique : ils sont d’un patricien qui veut faire les affaires de l’État français, comme il a fait les affaires de sa banque, et comme il ferait, s’il y était resté, les affaires de sa petite république. […] Et cela n’était point pour arranger ses affaires avec Napoléon qui refusait de venir à Genève sous prétexte qu’il ne savait pas l’anglais. […] Courier a le secret de prendre toutes les questions par leur bout le plus exigu : c’est bien la France vue de Véretz, les affaires de Courier avec le maire et le curé, les villageois qui dansent ou ne dansent pas. […] Les dissentiments de ses parents, qui vivent séparés depuis 1812, lui ont imposé une adolescence pénible, donné le besoin et la volonté de se faire une situation par la littérature, seul métier dont il entend vivre (il le pratiqua toujours avec une extrême probité, mais un sens des affaires très avisé).

318. (1895) Histoire de la littérature française « Quatrième partie. Le dix-septième siècle — Livre III. Les grands artistes classiques — Chapitre VI. Bossuet et Bourdaloue »

Ce n’est pas qu’il n’y ait encore parfois de la boursouflure et du pédantisme dans les plaidoyers de Patru : mais, en général, il sait se passer d’éloquence ; on lit encore avec intérêt certains de ses discours qui nous mettent bien au courant des affaires. […] Alors, sur le conseil de Fénelon, elle invoqua l’arbitrage de Bossuet, qui, fort occupé d’ailleurs, et peu mystique de sa nature, n’entra dans l’affaire qu’avec répugnance. […] Cette grande affaire, où, selon Bossuet, il y allait de toute la religion, l’avait occupé cinq ans. […] Il a affaire à des malades qui souvent ne voient pas leur mal : il faut leur en donner le sentiment cuisant et non la connaissance théorique, et il faut leur faire apercevoir, désirer, tenter le remède. […] Il avait affaire à un public épris de raison et de clarté, qui voulait des idées, un exercice de l’intelligence, et qui avait du reste peu de besoins sentimentaux ou esthétiques.

319. (1863) Causeries parisiennes. Première série pp. -419

Le temps ne fait rien à l’affaire, ni la patrie, ni le sexe, ni l’âge. […] mais bien : Suivez-vous telle affaire ? […] Et que d’affaires ce mois-ci ! Il y a eu l’affaire Sarah Meyer, l’affaire Fiers, l’affaire Plassiart, sans compter les procès de presse, qui sont devenus le pain quotidien. […] Le nom ne fait rien à l’affaire.

320. (1870) Causeries du lundi. Tome XI (3e éd.) « Montluc — I » pp. 56-70

Montluc ne fait que courir sur ces premiers temps de sa carrière, et il a pour principe de n’insister que sur les affaires où il a commandé. Comme il n’a que très tard commandé en chef, il parlera donc en détail des moindres escarmouches, affaires de nuit, rencontres, coups de main et stratagèmes où il a eu un premier rôle, ce qui lui arriva de bonne heure à cause de son esprit d’entreprise et de sa hardiesse. […] Montluc, toutefois, sachant que le roi tenait fort à cette entreprise, et piqué par l’idée que tous les autres l’estimaient impraticable, résolut de la tenter : il suffisait, en général, qu’on dît devant lui qu’une chose était impossible pour qu’il se dît : « J’en fais mon affaire. » Impossible n’était pas pour lui un mot français, ou du moins un mot gascon.

321. (1870) Causeries du lundi. Tome XII (3e éd.) « Mémoires et journal de l’abbé Le Dieu sur la vie et les ouvrages de Bossuet, publiés pour la première fois par M. l’abbé Guettée. — II » pp. 263-279

Bon nombre d’archevêques et de prélats de cour eussent été d’avis, et pour aller plus vite et pour ne se brouiller avec personne, de ne s’occuper dans cette réunion que des affaires temporelles du Clergé, de ses comptes et de son budget, comme nous dirions. Telle n’est pas la doctrine de Bossuet, qui remontre dès le premier jour à l’Assemblée qu’elle a tout pouvoir de s’occuper des questions de doctrine, et qu’il est séant qu’elle le fasse ; que c’est l’usage, la tradition constante, « et que jamais les évêques ne se sont trouvés réunis pour quelque sujet que ce fût, pour la conservation des églises, pour le sacre des évêques leurs confrères, ou dans tout autre cas, qu’ils n’en aient pris occasion de traiter des affaires spirituelles de leur ministère, suivant les occurrences et les besoins présents », L’Assemblée, dès ce moment où Bossuet a parlé, et sous l’impression de cette grave remontrance, se trouve conduite, bon gré mal gré, à faire acte de concile, et tous les évêques, même ceux qui diffèrent avec lui d’opinion, lui accordent la louange d’avoir parlé comme un apôtre et un Père de l’Église. […] Ainsi ayant affaire à la morgue des uns, à la mauvaise humeur et à la pétulance des autres, ayant à compter avec la politique des prélats, avec le formalisme des docteurs, Bossuet, sans amour-propre, sans impatience, poursuit son dessein, fait toutes les concessions nécessaires, écarte et tourne les obstacles, et n’a de cesse qu’il n’ait obtenu la condamnation des 127 propositions tant molinistes que jansénistes, maintenant par là l’Église de France dans la voie qui lui semble celle de la rectitude et du sage milieu.

322. (1870) Causeries du lundi. Tome XIV (3e éd.) « Mémoires du duc de Luynes sur la Cour de Louis XV, publiés par MM. L. Dussieux et E. Soulié. » pp. 369-384

Le cérémonial monarchique, en moins de cent ans, avait certes fait du chemin depuis les chasses de Henri IV jusqu’à celles de Louis XIV ; c’est à croire qu’on n’avait plus affaire à la même espèce et à la même nature de monarchie. […] Son Éminence a besoin de repos ; elle a l’estomac dérangé : M. de Luynes sait dans la dernière exactitude tous les détails de santé qui font rire quand Molière nous les étale, mais qu’on n’écrit plus ; il les note ; on a le compte, le chiffre exact des coliques du cardinal dans les vingt-quatre heures ; et « d’ailleurs, les différentes situations de la santé de M. le cardinal se remarquent aisément, se reflètent — sur le visage du roi. » Quant au cardinal, il continue de s’occuper d’affaires dans ses intervalles de répit ; il reçoit le viatique, mais il ne songe pas à lâcher le ministère ; il n’a pas l’idée qu’il puisse s’en aller déjà, et il le dit même assez agréablement à l’adresse de ceux qui attendent. […] C’est affaire à MM. de Goncourt, qui sont si bien informés d’ailleurs et si friands de toutes ces choses du xviiie  siècle.

323. (1866) Nouveaux lundis. Tome V « Térence. Son théâtre complet traduit par M. le marquis de Belloy »

Le maître y met de la préparation, un air de solennité mystérieuse : « Ce n’est pas de ton savoir-faire ordinaire que j’ai besoin dans l’affaire présente, mais d’autres qualités que j’ai remarquées en toi, ta fidélité et ta discrétion. » — « J’écoute. » — Et ici le maître rappelle à l’affranchi ses bienfaits : il l’a acheté tout enfant, il l’a toujours traité avec douceur et clémence : le voyant servir d’un cœur si honnête, il lui a donné ce qu’il y a déplus cher, il l’a affranchi. […] voilà donc l’affaire ! […] Il y a là un fripon de valet, conseiller du fils, Dave, un Scapin, un Frontin qu’il faut surveiller : ce sera l’affaire de Sosie.

324. (1869) Nouveaux lundis. Tome XI « Mémoires du comte Beugnot »

Les Mémoires se composent de quatre morceaux principaux : Mme de Lamotte et l’affaire du collier sous Louis XVI ; — les souvenirs de 1793 et des prisons sous la Terreur ; — l’administration du Grand-duché de Berg sous Napoléon ; — les débuts de la Restauration, la confection de la Charte, etc. […] Beugnot non seulement comme un homme d’une société fort agréable, mais comme fort distingué en affaires et « le plus capable de naturaliser les institutions françaises dans le Grand-duché. » C’est dans ces termes qu’il en parlait à l’Empereur. […] Il ne réussit pas, dans son travail de ministre à portefeuille, à récréer Louis XVIII, à lui alléger la fatigue de la signature, et il lui parle trop au long des affaires : « Le roi ne voyait guère en moi, dit-il, qu’un ouvrier robuste qui avait fait son apprentissage sous un méchant maître. » On lui retire le ministère de l’intérieur pour le mettre à la direction générale de la police, à laquelle il est assez peu propre.

325. (1800) De la littérature considérée dans ses rapports avec les institutions sociales (2e éd.) « Première partie. De la littérature chez les anciens et chez les modernes — Chapitre XVII. De la littérature allemande » pp. 339-365

Les hommes de lettres d’Allemagne vivent entre eux en république ; plus il y a d’abus révoltants dans le despotisme des rangs, plus les hommes éclairés se séparent de la société et des affaires publiques. […] La société ayant encore beaucoup moins d’agréments en Allemagne qu’en Angleterre, la plupart des philosophes vivent solitaires, et l’intérêt des affaires publiques, si puissant chez les Anglais, n’existe presque point parmi les Allemands. […] Néanmoins la plupart des gouvernements n’appellent que les anciens nobles à se mêler de la politique ; et il n’y a d’ailleurs que les gouvernements représentatifs qui donnent à toutes les classes un intérêt direct aux affaires publiques.

326. (1835) Mémoire pour servir à l’histoire de la société polie en France « Chapitre XXXII » pp. 355-377

Voici ses paroles : « Je n’ai jamais eu tant d’envie de vous voir que dans cette affaire-ci. […] Mais il me semble que j’en ai un peu moins présentement… Je me fais des retraites plus ou moins sévères, selon l’état où seront mes affaires ; j’avais dans la tête trois affaires dont il y a déjà deux de faites : ce sont des avis que j’ai demandés et obtenus, et sur lesquels le roi me donnera quelque somme : je ne sais pas encore ce que ce sera.

327. (1864) Portraits littéraires. Tome III (nouv. éd.) « Mademoiselle Aïssé »

Ce sont là aussi des garanties, surtout, je le répète, quand le caractère d’ailleurs est bien connu, et qu’on a affaire à une personne d’esprit et de cœur, qui va tout à l’heure résister au Régent de France. […] Ses affaires le forçaient à des voyages en Périgord ; son service, comme officier des gardes, le retenait à Versailles près du roi ; il accourait dès qu’il avait une heure, et surprenait bien agréablement, jouissant du bonheur visible qu’il causait. […] « J’avois d’abord cru que le grand visir estoit entré dans cette affaire ; mais j’ay appris au contraire qu’il avoit détesté le procédé de la nation et de mes domestiques ; et depuis que je suis rentré dans les fonctions d’ambassadeur, il ne m’a rien refusé de tout ce que je luy ay demandé, tant pour l’extraction des bleds que pour les autres affaires que j’ay eu à traiter avec luy ; et s’il en avoit toujours usé de même, je n’aurois eu aucun lieu de m’en plaindre. « J’ay fait une espèce de procès verbal sur tout ce qui s’est passé sur cette affaire, que j’ay jugé à propos d’adresser à mon frère, de peur de vous fatiguer par une aussy longue et ennuyeuse lecture. […] Bien que remplacé par le comte Desalleurs, qui prend en main les affaires de l’ambassade le 2 novembre 1710, M. de Ferriol n’en continue pas moins de correspondre avec la Cour sur les affaires, se plaint vivement de M. 

328. (1880) Goethe et Diderot « Gœthe »

Gœthe, ce curieux qui a touché à tout, qui a voulu tout être et a été pris pour étant tout, — ce qui, dans sa conscience, était la grande affaire, — ne peut être découpé et servi que par tranches, comme les beaux melons et les citrouilles. […] Eh bien, le Grand Cophte n’est pas autre chose que la fameuse affaire du Collier, arrangée pour la scène par Gœthe l’arrangeur ! […] Mais dans les Prophéties de Bacis, c’est bien une autre affaire. […] Et revoilà Gœthe tout entier revenu, le vrai Gœthe, l’habile homme, le metteur éternel en œuvre et en scène, pour qui la vie a toujours été de se tirer d’affaire, et qui, parbleu ! […] Il se serait tiré d’affaire, là comme ailleurs.

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