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517. (1904) Les œuvres et les hommes. Romanciers d’hier et d’avant-hier. XIX « Gustave Droz » pp. 189-211

— il a été si peu hostile à l’Église que le prêtre de son livre a l’horreur de cette spéculation, basée sur une apparence de miracle, et que ce sont des laïques — de méprisables laïques !  […] — a écrit tout un livre sur le meilleur thème à déclamation pour les lourdauds de l’impiété, et il n’a pas déclamé une seule fois contre la sainte Église romaine, et il a inventé un prêtre plein de faiblesses, hélas !

518. (1870) Portraits contemporains. Tome II (4e éd.) « PAUL HUET, Diorama Montesquieu. » pp. 243-248

Hoffmann, en son admirable conte de l’Église des Jésuites, à l’endroit où le peintre Berthold, ce pauvre génie incomplet, s’épuise dans ses paysages à copier textuellement la nature, introduit à son côté un petit Maltais ironique, espèce de Méphistophélès de l’art, qui lui frappe sur l’épaule et lui donne de merveilleux conseils : on dirait que M.

519. (1874) Premiers lundis. Tome I « Mémoires sur Voltaire. et sur ses ouvrages, par Longchamp et Wagnière, ses secrétaires. »

Il aime bien mieux, dans sa naïve jactance pour la gloire de son maître, ne nous faire grâce en rien de ces confessions et communions dérisoires, dont le seigneur de Ferney donnait le spectacle aux grands jours dans son église paroissiale, et de celles, plus dérisoires encore, pendant lesquelles, couché sur un lit de mort supposé, il jouait la solennité de l’agonie tête à tête avec un capucin effrayé, et, par une inexplicable débauche d’imagination, se plaisait à célébrer le scandale avec mystère.

520. (1886) Quelques écrivains français. Flaubert, Zola, Hugo, Goncourt, Huysmans, etc. « Panurge » pp. 222-228

Sous François Ier, il parodie la royauté, fait d’Arnache roi des Dipsodes pris à la guerre, « gentil crieur de saulce verte » et l’expérience réussit »à souhait : « et fut aussi gentil crieur, qui fût oncques vu en Utopie ; mais l’on m’a dit depuis que sa femme, le bat comme plâtre, et le pauvre sot ne s’ose défendre, tant il est niais. » Ni l’Église, ni les gens de loi, les papimanes, les papegauts, les evegauts, les saintes décrétales, les chats fourrez et chicanous, ne lui inspirent plus de retenue.

521. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 5, que Platon ne bannit les poëtes de sa republique, qu’à cause de l’impression trop grande que leurs imitations peuvent faire » pp. 43-50

Le poëte qui fait la description d’un temple n’est, selon lui, que le copiste de l’architecte qui l’a fait élever ; j’en tombe d’accord, et que j’aimerois mieux être, par exemple, l’architecte qui a fait bâtir l’église de saint Pierre de Rome, que le poëte qui en auroit fait en vers une belle description.

522. (1929) La société des grands esprits

« Une petite française vue à l’église (à Beaugency)… Un petit muguet fleuri, dans une robe neuve… La volupté est encore étrangère à ces lignes adolescentes. […] — définissant les beautés propres à chacune de ces églises, découvrant dans toutes de nouvelles sources d’apaisement et d’allégresse. […] Quant à la déclaration de Beurrier, que Pascal se proclamait attaché à l’Église, qu’il était humble et soumis comme un entant, c’est entendu, mais il séparait l’Église même de qui la gouvernait mal ; et il était humble et soumis devant Dieu, non devant les jésuites ni même devant le Pape. […] Mais, comme disait Jean de Mitty, il est d’Église. […] Surtout, la musique n’existait alors à Rome ni dans les théâtres, ni dans les églises : c’était le dernier terme de l’abaissement et de la misère artistique.

523. (1879) À propos de « l’Assommoir »

En fréquentant les églises et en assistant aux messes, même souvent, il n’aurait pas remarqué tous les actes du prêtre, dont quelques-uns semblent insignifiants et sont pourtant prescrits. Il se procura divers manuels connus seulement des gens d’église : Cérémonial à l’usage des petites églises de paroisse selon le rit romain, par le R. […] Les moineaux qui voltigent dans l’église donnent beaucoup de pittoresque à cette scène, que l’on croit voir ; dans la manière dont tous les personnages remplissent leurs fonctions, leur caractère se dessine, leur naturel se laisse deviner. […] Zola de multiplier autant que possible, sont choisis avec beaucoup de tact parmi les innombrables prescriptions de l’Église.

524. (1889) L’art au point de vue sociologique « Chapitre dixième. Le style, comme moyen d’expression et instrument de sympathie. »

Flaubert dit quelque part : « Ses réponses étaient toujours douces et prononcées d’un ton aussi clair que celui d’une sonnette d’église. » L’image peut, en donnant une très grande netteté à un simple fragment de l’objet qu’il s’agit de percevoir, faire immédiatement sortir de l’ombre la totalité de l’objet. […] A l’horloge d’une église, une heure sonna, lentement, pareille à une voix qui l’eût appelé. […]      Ajoutons que l’église, Cette vaste église qui l’enveloppait de toutes parts,      Qui la gardait, qui la sauvait, Etait elle-même un souverain calmant. […] Saint Vincent de Paul a tracé ainsi la vie des sœurs de Charité : « Elles n’auront pour monastère que la maison des malades ; — pour cellule qu’une chambre de louage ; — pour chapelle que l’église de leur paroisse ; — pour cloitre que les rues de la ville ou les salles des hôpitaux ; — pour clôture — que l’obéissance ; pour grille que la crainte de Dieu ; — pour voile que la modestie. » 267.

525. (1929) Critique et conférences (Œuvres posthumes III)

Le dimanche, nous nous rendions à l’église avec les Andrews. […] Nous allions tous les dimanches aux offices catholiques, dans une exquise petite église attenant à une coquette jésuitière, un peu à l’extrémité nord de la ville. […] … avec une très ancienne église dédiée à Saint-Thomas à Becket. […] Enfin, uniques pour leur médiévale majesté, ses monuments, collèges, églises de la bonne époque (il ne s’agit ni de notre siècle, ni des deux et demi qui précèdent). […] London, jeune prêtre de l’Église de la Congrégation, par sa sœur et son frère, jeune garçon de dix-huit, ou dix-neuf ans, tous plus aimables les uns que les autres.

526. (1870) Causeries du lundi. Tome XV (3e éd.) « [Appendice] » pp. 417-422

L’un lui donne des madrigaux, Des épigrammes, des devises, Lui prête carrosse et chevaux, Et la mène dans les églises.

527. (1761) Querelles littéraires, ou Mémoires pour servir à l’histoire des révolutions de la république des lettres, depuis Homère jusqu’à nos jours. Tome I « Mémoires pour servir à l’histoire des gens-de-lettres ; et principalement de leurs querelles. Querelles particulières, ou querelles d’auteur à auteur. — Girac, et Costar. » pp. 208-216

Il étoit prêtre, possédoit quelque dignité dans l’église, & vivoit d’une manière toute opposée à son état.

528. (1767) Salon de 1767 « Peintures — Hallé » pp. 71-73

Dans nos campagnes les mieux ravagées par l’intendance et la ferme, dans la plus misérable de nos provinces, la Champagne pouilleuse ; là où l’impôt et la corvée ont exercé toute leur rage ; là où le pasteur réduit à la portion congrue n’a pas un liard à donner à ses pauvres ; à la porte de l’église ou du presbitère ; sous la chaumière où le malheureux manque de pain pour vivre et de paille pour se coucher, l’artiste aurait trouvé de meilleurs modèles.

529. (1733) Réflexions critiques sur la poésie et la peinture « Première partie — Section 4, du pouvoir que les imitations ont sur nous, et de la facilité avec laquelle le coeur humain est ému » pp. 34-42

Dans quelques païs protestans, où, sous prétexte de réforme, les statuës et les tableaux ont été bannis des églises ; le gouvernement ne laisse pas de mettre en oeuvre le pouvoir que la peinture a naturellement sur les hommes pour contribuer à tenir le peuple dans le respect des loix.

530. (1900) Taine et Renan. Pages perdues recueillies et commentées par Victor Giraud « Renan — I »

S’il accepte le divin en marge de sa philosophie historique, c’est pour avoir un plus bel air d’impartialité quand il contestera à l’Église autre chose qu’une origine humaine.

531. (1858) Cours familier de littérature. V « XXVIIe entretien. Poésie lyrique » pp. 161-223

Il se glissa inaperçu dans le creux du ravin qui descend du château dans l’étroite vallée d’Arcey ; il gravit, non s’en s’arrêter bien des fois, de peur et d’angoisse, la colline escarpée au sommet de laquelle est bâtie la petite et noire église du village, et il entra tout en sueur, en poussant de la main la claire-voie, dans la maison de la Jumelle. […] À midi, quand j’eus accompli ce funèbre devoir, et déposé avec le cercueil, la meilleure partie de ma vie dans le caveau de la chapelle de famille, entre l’église rustique et le jardin du château de Saint-Point, je rentrai dans cette maison vide pendant l’hiver, et mille fois plus vide depuis que celle qui l’animait de son sourire dormait les premiers jours de son éternel sommeil. […] Cette cellule est située au dernier étage d’une tour d’où le regard domine le cimetière du village, l’église et le clocher.

532. (1860) Cours familier de littérature. X « LVIIe entretien. Trois heureuses journées littéraires » pp. 161-221

Au milieu de la vallée, un monticule, détaché des deux chaînes latérales, se renfle pour porter le château et l’église. […] Le grincement des roues des charrues, qui fendent la glèbe fumante des champs au penchant des collines ; les mugissements des troupeaux sortant des étables ; le sifflet des bergers enfants, qui gazouille à l’orée des bois ; la clochette qui tinte au cou des chèvres sur les rochers ; les branles sonores de la cloche, qui appellent les femmes du hameau à l’église ; le roulis des sabots de bois des paysannes sur la roche vive des sentiers qui descendent des deux flancs de montagnes vers le cimetière ; la fumée du feu du matin, qui s’élève çà et là à travers les châtaigniers, comme autant de drapeaux bleuâtres arborés par les toits disséminés des chaumières ; les ombres et les éclats du jour, qui se combattent, se déplient et se replient alternativement, au gré des légers brouillards de rosée, depuis le faîte des sapins noyés dans l’aurore jusqu’au creux des prairies noyé dans la brume blanche du matin : voilà les bruits et les aspects qui tintent à l’oreille ou qui éclaboussent les yeux des hôtes, au réveil du château. […] Dans les cabanes émerveillées de la plus haute montagne, les jeunes garçons et les jeunes filles ouvraient les volets de leur chambre, se penchaient en dehors, oubliaient de dormir, et croyaient que toute la vallée s’était transformée en un orgue d’église, où les anges jouaient des airs du paradis pendant le sommeil des vivants.

533. (1862) Cours familier de littérature. XIII « LXXVIe entretien. La passion désintéressée du beau dans la littérature et dans l’art. Phidias, par Louis de Ronchaud (1re partie) » pp. 177-240

Sa vieille église, remarquée des voyageurs par son caractère oriental et par ses découpures de pierre, porte l’hiver son linceul de neige, comme une morte attendant le fossoyeur sur la grille du cimetière ; des maisons de paysans isolées ou groupées, une auberge peinte s’ouvrent sur la principale rue ; sa porte est obstruée par une file de ces chariots comtois, attelés d’un seul cheval au collier garni de sonnettes, caravane de montagnes tout à fait semblable aux interminables caravanes de chameaux de Mésopotamie qu’on rencontre dans les défilés de Damas ; de petits champs pierreux ou quelques grasses chènevières, de noir humus tombé des rochers et retenu par des murs de pierres sèches autour de l’étable, voilà Saint-Lupicin. […] C’est la lueur de cette lampe nocturne, aperçue des villageois et des bergers de la montagne, qui faisait dire à ces pauvres gens, dans leurs veillées, ce que disent les paysans d’Allemagne allant à l’église pendant la nuit de Noël, en passant sous la tour de Faust : « Que fait donc notre jeune maître à cette heure dans sa chambre haute, seul ainsi toute la nuit avec les esprits, pendant que la cloche sonne et que le peuple chante en chœur à l’église : le Christ est ressuscité ? 

534. (1863) Cours familier de littérature. XV « XCe entretien. De la littérature de l’âme. Journal intime d’une jeune personne. Mlle de Guérin (3e partie) » pp. 385-448

Aujourd’hui à Lentin, dans la pluie, les poignants souvenirs et la solitude… Mais, mon âme, apaise-toi avec ton Dieu que tu as reçu dans cette petite église. […] Je viens d’une église aussi, et d’auprès de lui sur sa tombe. » Le 16 novembre. […] XX Mais vous qui vivez à la campagne, soit dans le château démantelé de vos pères, non loin de l’église du village et des pauvres du hameau, soit dans la maison modeste, château nivelé de l’honnête bourgeoisie du dix-neuvième siècle, élevant là des fils, des filles, des sœurs étagées par rang d’âge dans la vie, qui vous demandent des livres à la fois intéressants et sains, où respirent dans un style enchanteur toutes les vertus que vous cherchez à nourrir dans votre jeune tribu ; vous qui, après une existence laborieuse, vous êtes retirés à moitié de la vie active dans le verger de vos pères pour y soigner les plantes naissantes destinées à vous remplacer sur la terre, et qui voulez les saturer de bonne heure de ce bon air vital plein des délicieuses senteurs de l’air ; enfin vous qui, déjà vieillis et désintéressés de votre propre existence prête à finir, voulez cependant jeter un dernier regard consolant sur les péripéties intérieures de ceux qui traversent les sentiers que vous avez traversés, afin d’y retrouver vos propres traces et de vous dire : « Voilà ce que j’ai éprouvé, pensé, senti, prié dans mes moments de tristesse ou de consolation ici-bas ; voilà la moisson en gerbes odorantes que j’emporte à l’autre vie » ; mettez à part, ou plutôt gardez jour et nuit sur votre cheminée, comme un calendrier du cœur, non pas ce livre confus où l’on a entassé pêle-mêle les œuvres du frère et de la sœur pour que le génie de l’une fit passer sur la médiocrité de l’autre, mais le volume de Mlle de Guérin, cette sainte Thérèse de la famille, qui n’a écrit que pour elle seule, et dont une amitié longtemps distraite n’a recueilli que bien tard les chefs-d’œuvre involontaires qu’elle oublia de brûler au dernier moment.

535. (1866) Cours familier de littérature. XXII « CXXVIIe entretien. Fior d’Aliza (suite) » pp. 5-64

— Monte, jeune pifferaro, dirent-ils tous en me faisant place, il ne nous manquait qu’un ménétrier, dont nous n’avons point au village, pour jouer de la zampogne sur le devant du char de noces en rentrant en ville et en nous promenant dans les rues aux yeux ravis de la foule, tu nous en serviras quand tu seras rafraîchi ; et puis, à la nuit tombée, tu feras danser la noce chez la mère de la mariée, si tu sais aussi des airs de tarentelle, comme tu sais si bien des airs d’église. […] Je ne sais pas, et je n’en suis guère en peine ; il y a bien des arcades vides devant les maisons et des porches couverts devant les églises de Lucques, une dalle pour s’étendre ; un manteau de bête pour se couvrir et une zampogne pour oreiller, n’est-ce pas le lit et les meubles des pauvres enfants de la montagne comme je suis ? […] À quoi bon aller chercher un gîte sous le porche des églises avec les vagabonds et les mendiants couverts de vermine, peut-être, pendant que nous avons là-haut, en montrant du geste à son mari l’escalier tortueux d’une petite tour, le lit vide du porte-clefs qui s’en va à Saltochio avec notre fille ?

536. (1869) Cours familier de littérature. XXVIII « CLXIVe entretien. Chateaubriand, (suite.) »

Elle fut reçue à Rome par le pape et par le cardinal-ministre Consalvi avec la distinction et la bonté qu’ils croyaient devoir à la personne d’une amie du défenseur de l’Église. […] » XLIV Il fit ensevelir cette femme amie dans l’église des Français, Saint-Louis, et quitta Rome pour aller pleurer à Naples. […] Les rencontres concertées ou accidentelles avaient lieu le matin de chaque jour, comme celles de Pétrarque avec Laure de Sade, pendant la messe, dans l’église aristocratique de Saint-Thomas d’Aquin.

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